Programmé dès 2021, le coffret Super Deluxe de « Diamonds And Pearls », qui sort le 27 octobre prochain, est moins la première sortie d’importance de la nouvelle équipe aux commandes du Prince Estate que le chant du cygne de ses anciens pilotes, Troy Carter et Michael Howe. Du projet initial au résultat final, historique et exploration du troisième album de Prince, après « 1999 » et « Sign O’ The Times », à connaitre les faveurs d’un traitement royal.

DIAMONDS AND LOVE

Le projet s’appelait « Diamonds & Love », contraction de « Diamonds And Pearls » et « The Love Symbol Album ». Celui-ci devait couvrir les périodes créatives partant du mois de juillet 1990 jusqu’au début de l’année 1993, en les rattachant aux deux albums sortis respectivement en octobre 1991 et 1992.

Le programme était pantagruélique ; deux albums remasterisés, une collection de remixes et de faces B, des inédits et du live, le tout réparti sur 21 vinyles, une dizaine de CD et du Blu-ray. Selon certaines sources, un recensement de plus d’une centaine de titres inédits issus du Vault avait d’ailleurs amené à un premier écrémage1, car il était tout simplement impossible de tout faire rentrer sous peine de faire exploser les coûts de production, et par ricochet les prix de vente. Ainsi, à ceux qui s’interrogeront dès la fin du mois de l’absence de titres tels que « I Wonder » ou « Player » dans les coffrets ou sur les plateformes de streaming, c’est sans doute dans cette hyper sélection que se sont imposés les décideurs du Prince Estate cuvée 2018 / 2022 qu’il faudra trouver la réponse.2

On ne reviendra pas en détails sur les multiples raisons du pourquoi ce projet fou a été stoppé net, puisque tout y a été déjà relaté ici.

Ce qu’il faut principalement retenir, c’est qu’en juillet 2022, le Juge Kevin Eide, qui arbitrait jusqu’ici toutes les décisions prises entre Comerica Bank, leurs administrateurs, la famille Nelson et leurs représentants, clôt officiellement la succession de Prince.

Après un an de période transitoire qui aura permis à Comerica non seulement de clore la gestion de l’héritage de Prince de leur côté, mais également de remettre aux ayants-droits tous les outils de communication, codes de connexions, facilités d’accès à Iron Mountain3 et clés de Paisley Park, c’est une nouvelle équipe qui est officiellement mise en place en juillet de cette année. Et le moins que l’on puisse dire c’est que leurs premières décisions ont fait peur, au regard de la qualité à laquelle les fans étaient habitués depuis maintenant cinq ans.

Le 7 juillet ce sont deux titres, préalablement distribués sur une clé USB lors de la dernière Célébration s’étant tenue les 8, 9, 10 et 11 juin à Paisley Park, qui débarquent sur les plateformes de streaming. Étonnamment, « 7 (E. Flat Version) » et « All A Share Together Now » ne laissent apparaître aucun autre copyright que celui de NPG Records, alors que jusqu’ici Warner ou Sony étaient également attachés à toute nouvelle sortie musicale. L’étonnement ne s’arrête malheureusement pas là ; les sorties sont non seulement accompagnées d’un visuel photoshoppé indigent mais sont proposées dans une qualité sonore douteuse, surtout concernant « All A Share Together Now », proposée dans une version mono alors que diffusée en stéréo sur ladite clé USB.

Les pires craintes commencent alors à se cristalliser autour de cette manière de faire, celle conduite par Londell McMillan et Charles F. Spicer Jr, pourfendeurs continuels de l’ancienne équipe menée par Carter et Howe et qui reprochaient à ces derniers un amateurisme et des choix en totale contradiction avec la politique de l’artiste (sic).

Premier sur la ligne de départ à vilipender les Coffrets Super Deluxe, Londell McMillan va être cependant confronté quasi systématiquement à la défiance de la majorité des fans sur ses propres réseaux sociaux. Est-ce l’évidence des demandes, la mauvaise foi permanente qui l’habite, le dialogue forcé avec Primary Wave imposé par le Juge Eide, ou bien ces trois raisons en même temps ? Quoiqu’il en soit, lui et Spicer Jr vont donner leur accord pour diffuser une nouvelle collection conséquente telle que précédemment présentée et distribuée en 2019 avec « 1999 » et en 2020 avec « Sign O’ The Times », non sans en avoir considérablement réduit la voilure.

Un coffret « Diamonds And Pearls », oui ! Un coffret « Diamonds And Love », non !

Exit donc les inédits liés à la période Symbol qui représentaient l’équivalent de trois CD, et dont quelques insiders lâchent plusieurs titres à la volée ; « Dreams », « Face 2 Face », une version de « Race » chantée par Tony M, la version originale de huit minutes de « 1 000 Hugs And Kisses » ou bien encore « Rave Church Style », itération réenregistrée de « Rave Un2 The Joy Fantastic ». Mais aussi adieu au live audio du Rex Club de Paris 1993.

On sait également que « I Hear Your Voice », « Uh Huh » et une version extended de « Willing And Able » ont été mis sur la touche pour la période « Diamonds And Pearls », au profit de « Darkside », seule réelle inclusion décidée par l’équipe actuellement aux commandes.

Toutefois, soyons également un minimum objectif et considérons que l’idée d’accoupler deux albums distincts, même si on entend qu’ils forment un diptyque cohérent sur la naissance et la progression des New Power Generation, était une fausse bonne idée dans cette relecture globale qui est celle des albums de Prince.

DIAMONDS & PEARLS, L’ ALBUM

 

Entre 1988 et 1990, Prince aura connu de véritables montagnes russes émotionnelles. Excité comme jamais par le projet global « Lovesexy » (album et tournée), il va se retrouver confronté de plein fouet au dédain poli de l’auditoire américain. Le disque, que nombre de magasins refusent de vendre à cause de sa pochette tout en pistils signée Jean-Baptiste Mondino, atteindra difficilement les 500 000 exemplaires vendus et la tournée, après un triomphe européen, peine à remplir les salles. Pour la première fois de sa carrière, pris de doutes, Prince vacille. Il limoge le triumvirat managérial Cavallo / Ruffalo / Fargnoli qu’il tient pour responsables de ce fiasco commercial, constate la banqueroute qui le guette tout juste un an après l’ouverture de Paisley Park, utopie princière sortie de terre pour un montant de dix millions de dollars de l’époque.

Mais le vent va tourner lorsque, dans son étape japonaise de la tournée, Prince reçoit l’appel d’un certain Tim Burton. Celui qui n’a alors à son actif que deux court-métrages et deux longs (« Pee Wee’s Big Adventure » et « Beetlejuice ») prépare en Angleterre l’un des plus gros blockbusters de l’année 1989 à sortir, l’adaptation de « Batman », icône des comics et véritable madeleine de Proust du jeune Prince, fan du Serial des sixties, au point d’en répéter les notes du générique sur le piano paternel. Sur recommandation express de Jack Nicholson himself, Burton demande à Prince l’autorisation d’utiliser « 1999 » et « Baby I’m A Star » pour les besoins de deux séquences mettant en scène le Joker. Invité dans les Studios Warner de Leavesden, Prince y fait la connaissance de Burton, s’imprègne des décors de Anton Furst et matte déjà du coin de l’œil Kim Basinger, premier rôle féminin du film. « Et si je vous faisais un album original plutôt que vous donner deux titres ? ». C’est ce qu’on appelle prendre la balle au bond et avoir le nez creux. Avec cinq millions de copies vendues à travers le monde, Prince se refait une santé avec l’album « Batman » qu’il sort en juin 1989. Ce qui va lui permettre de rendre plus acceptable son nouveau projet auprès de Warner ; un troisième film en tant qu’acteur et un second en tant que réalisateur, « Graffiti Bridge » qu’il présente officiellement comme la suite de « Purple Rain ».

Le flop du film et les résultats moyens de sa bande originale font basculer de nouveau Prince dans une période incertaine. Il est temps pour lui de se reconnecter avec le public.

« Diamonds And Pearls », treizième album de Sa Majesté, doit être compris comme sa réponse à une nouvelle génération d’auditeurs, tout en essayant de conserver les fans les plus fidèles. Ceux-ci ont bien du mal à digérer l’apport du Rap dans la musique de Prince, personnifié par Tony Mosley, ou bien une production et des arrangements plus clinquants, moins sales, bref beaucoup plus mainstream, au point de signer des ballades tout public tel que le morceau titre. Mais aussi de pouvoir imposer des trucs bien plus hot tels que « Gett Off », premier single de l’album qui dévaste non seulement tout sur son passage, mais qui semble également marquer une nouvelle direction musicale et imposer un nouveau son, personnifié par la rythmique implacable formée par Michael Bland et Sonny Thompson.

Lorsque Warner écoute l’album, eux-mêmes doutent du succès monstre à venir. Prince, comme pour « Purple Rain », sait pourtant qu’il tient une collection de titres qui va atteindre le sommet des Charts du monde entier. Conseillé de près par Frank Dileo 4 , aidé par des clips ultra calibrés et des apparitions télé fulgurantes, soutenu par une tournée une nouvelle fois hallucinante et des singles imparables, Prince triomphe de nouveau et écoule plus de six millions de copies de ce nouvel opus à travers la planète.

Publié en 1991, « Diamonds And Pearls » a moins souffert des ravages du temps que « 1999 » et « Sign O’ The Times » qui avaient effectivement besoin d’un bon lifting sonore via une remasterisation signée Bernie Grundman. C’est ce dernier qui s’y colle de nouveau pour donner une deuxième jeunesse, non seulement à l’album original, mais également à tout ce qui concerne les remixes, faces B et inédits issus du Vault. Il réalise une nouvelle fois un travail impeccable de restauration. Le son était déjà énorme à l’époque, il l’est encore plus en 2023, rendant justice à la batterie puissante de Michael B, à la basse profonde de Sonny T. et aux claviers aériens de Tommy Barbarella.

Il est à noter que cette réédition donne l’occasion au public d’écouter, pour la première fois dans l’histoire de Prince, l’album original présenté dans un mix en Dolby Atmos. Cette version, déjà disponible en écoute ou en téléchargement sur les plateformes, sera également disponible sous la forme d’un Blu-ray audio dès le 24 novembre. Ceux qui connaissent l’album sur le bout des doigts risquent d’être décontenancés dans un premier temps, mais ce nouveau mix est tellement incroyable qu’on a l’impression de découvrir un tout nouvel album dès « Thunder », ici totalement transformé. Des parties de claviers, des voix, mais aussi nombre de sections instrumentales se retrouvent ainsi mises en avant de façon totalement inédite. Sur « Willing And Able », c’est la précision chirurgicale de la guitare de Levi Seacer Jr qui s’en retrouve accentuée. Sur « Gett Off », la guitare de Prince apparaît bien plus brute. Sur « Live 4 Love », la longue partie de Sonny T à la basse semble apparaître pour la première fois. Et que dire de ses rythmiques appuyées comme jamais sur « Money Don’t Matter 2 Night » ou « Insatiable ». Attention toutefois, si vous n’êtes pas équipés en Dolby Atmos ou si vous ne possédez pas de casque idoine ni même d’écouteurs Air Pod Pro ou Max, le mix ne sera pas décodé correctement et risque de vous sembler compliqué à supporter.

REMIXES & FACES B

 

La deuxième grosse partie de cette édition Super Deluxe se poursuit avec les sacro-saints Remixes et autres Faces B. On l’a dit dans un autre article, il est étonnant de voir que l’exhaustivité si chère à ces éditions n’a, cette fois-ci, pas été respectée et que l’intégralité des titres qu’on pouvait trouver sur les Maxi Singles de « Gett Off » et « Cream » ne soient pas tous présents. La sélection débute fort avec le « Gett Off (Damn Near 10 Minutes) », jusqu’ici disponible uniquement en format promo, pour enchainer sur sa version « Houstyle », puis sur « Violet The Organ Grinder » et « Gangster Glam », où Prince démontre sa capacité à exécuter des variations d’un même titre en les étirant un maximum ou bien en isolant un idiome musical pour en faire ressortir l’inédit de ce même titre. Arrive alors la première véritable Face B de l’époque, avec « Horny Pony », funk joyeux monté sur ressorts bénéficiant d’une partie de batterie absolument dantesque de Michael Bland, et pensé initialement comme septième titre de l’album avant qu’il ne soit remplacé in extremis par « Gett Off ».

Du « Cream » EP, ne subsistent que le « NPG Mix » du titre, « Things Have Gotta Change » qui fait la part belle à Tony Mosley et surtout « Do Your Dance », hommage ultime et définitif de Prince à Sly & The Family Stone, tellement ce titre a été construit en pensant aux morceaux créés par Sylvester Stewart. De la syncope de base en passant par les différentes parties instrumentales et les chœurs féminins, « Do Your Dance » mime de manière plus que troublante tous les tics de l’auteur de « There’s A Riot Goin’ On ».

Passons sur tous les singles déclinés en version edit qui ne servent qu’au plaisir du collectionneur le plus acharné et obsessionnel, et qui aurait surtout permis de laisser de la place pour le formidable instrumental « Clockin’ The Jizz », pour nous arrêter sur « Call The Law », annonciateur du versant rock des NPG bien que rappé par Tony M (également inclus dans « Gold Nigga », le premier album à la distribution confidentielle du groupe) et l’audio de la version live de « Willing And Able » tournée pour les besoins du clip vidéo également présent dans le Blu-ray du coffret. Cette version, agrémentée du chœur Gospel des Steeles et d’une section de cuivres incisive, les fameux NPG Horns / Horneadz, a même supplanté la version studio, elle aussi impeccable, dans le cœur des fans.

SÉSAME, OUVRE-TOI !

 

La notion de remaster et le souvenir ému de singles qui n’ont pas cessé de tourner depuis 1991 dans notre imaginaire ne doit toutefois pas faire oublier la raison principale du pourquoi nous sommes là. Il est temps de rentrer dans le dur, c’est-à-dire les nouvelles merveilles inédites du Vault de Prince.

Une sélection de 33 titres répartis en plusieurs catégories, dont deux qui sont véritablement mises en avant, ce qui n’avait pas été autant le cas pour les deux précédents coffrets. En effet, ce qui frappe d’emblée dans cette sélection, c’est la répartition effectuée entre copies de travail et autres déclinaisons des titres de l’album, collaborations pour les artistes extérieurs et véritables outtakes non rattachés à un quelconque projet princier.

Dans la première catégorie, se retrouvent « Insatiable (Early Mix – Full Version) », « Glam Slam ‘91 » qui, bien que citant un titre de « Lovesexy », est une ébauche du « Gett Off » à venir, « Live 4 Love (Early Version) », « Cream (Take 2) », « Diamonds And Pearls (Long Version), « Daddy Pop (12’’ Version), « Horny Pony (Version 2) », « The Last Dance » qui arpente allégrement les terres de « Jughead », et enfin la pièce montée « Thunder Ballet » à destination de la troupe du Joffrey Ballet de Chicago. Soit quand même neuf titres sur les trente-trois proposés.

Certains auraient sans doute préféré plus de véritables inédits, mais cette poignée de morceaux restent assez passionnante sur la manière que Prince avait de travailler, et sur l’évolution continuelle qu’il essayait de donner à ses chansons, que ce soit à priori ou à posteriori.

Les versions alternatives de « Insatiable » et « Live 4 Love », retrouvées sur une simple cassette audio datant de la fin 1990, sont marquées par des arrangements différents. Partie de piano sublime et falsetto des grands jours pour le premier, ambiance plus smooth que la version officielle pour le second (avec citation de « The Flow » chanté par Prince en fin de parcours), ils permettent une nouvelle fois de se rendre compte des choix multiples d’un Prince qui peut ainsi proposer des versions live proches de ces premières approches, surtout pour « Insatiable » dont la version du concert du Glam Slam proposée dans le coffret est quasi identique.

« More cowbells ? » comme le demanderait Christopher Walken. Yes Sir ! Mais pas que, même si l’intro est bien fournie en la matière. « Cream (Take 2) » sonne elle aussi comme plus proche des versions live, notamment celle délivrée lors du Arsenio Hall Show de septembre 1991, avec une frappe puissante de Michael B à la batterie et une guitare de Prince plus raw et moins Marc Bolanesque que la version studio.

On peut également citer le « Daddy Pop (12’’ Version) » qui enlève la partie rappée finale du morceau pour laisser la place au chant de Rosie Gaines avec, là encore, une version quasi identique à celle jouée au Arsenio Hall Show mentionné plus haut. Enfin, le fait d’avoir un enregistrement complet de « Diamonds And Pearls » débarrassé de son fade final, permet d’apprécier quelques vocalises supplémentaires de Rosie Gaines, mais ceux qui attendaient un solo de guitare final comme celui des versions live seront forcément déçus.

« Glam Slam ‘91 », enregistré le 29 octobre 1990, « Horny Pony (Version 2) », enregistré le 29 janvier 1991 et « The Last Dance (Bang Pow Zoom And The Whole Nine) », enregistré le 12 février 1991, restent plus anecdotiques. On a l’impression prégnante que Prince cherche beaucoup, trouve par instants mais qu’il reste au final une impression d’inachevé ou du moins, du besoin de retours forcément nécessaires sur le travail accompli pour améliorer le rendu final.

ROSIE, CHAKA, JEVETTA ET LES AUTRES

 

Lorsque « Originals » est sorti en 2019, beaucoup de fans attendaient un volume deux de ces titres écrits, composés et interprétés par Prince et qu’il donna finalement à d’autres artistes. Cette compilation de chansons destinées à The Time, Sheila E, Jill Jones, Apollonia 6, The Family et autres Bangles a tellement séduit que d’aucuns espéraient une suite qui n’est jamais venue.

C’est un message qu’avait visiblement entendu Michael Howe lorsqu’il a commencé à travailler sur le coffret « Diamonds & Love » de 2022, en réunissant une liste importante de titres à inclure.

« My Tender Heart » est le premier des douze titres présentés dans cette catégorie. Destiné à Rosie Gaines et présent officiellement sur son album « Closer Than Close », la version de Prince est empreinte d’une grande sensibilité qui donne littéralement la chair de poule. Magnifiée par une section de cordes, une guitare cristalline et une voix des grands jours, cette composition Soul qui trouve ses racines chez les Delfonics ou les Stylistics, bénéficie d’un mix aux petits oignons de Chris James (déjà responsable de la nouvelle version audio du live à Syracuse sorti l’an passé). C’est assurément un des highlights de cette collection.

« Pain » était également un titre initialement dévolu à Rosie Gaines, mais a été finalement donné à Chaka Khan qui l’enregistra pour les besoins de la bande-originale de la série télé « Living Single ». Là encore, la version de Prince est exceptionnelle ; ambiance générale jazz et partie de piano inspirée en font non seulement un des pics du coffret mais un immense titre de l’artiste, à ajouter à une discographie déjà bien fournie.

« Skip To My You My Darling » a été donné à Jevetta Steele pour l’édition française de son album « Here It Is ». L’inspiration du morceau vient directement de « Skip To My Lou », une chanson enfantine du 19ème siècle très connue des Américains. Prince signe un titre à l’ambiance effectivement très enfantine mais y colle un rythme et des claviers qui rappellent énormément le Stevie Wonder de « Superstition ». On appelle ça un bonbon.

Vient le tour de Martika, avec pas moins de trois titres qui lui ont été donné par Prince pour les besoins de son album « Martika’s Kitchen » ; le titre éponyme, « Spirit » et « Don’t Say U Love Me ». Rappelons que la version chantée par Prince de « Love… Thy Will Be Done », son méga hit de 1991, avait été déjà placée sur « Originals » en 2019. Pas de surprises pour ceux qui connaissent les versions enregistrées par la chanteuse, puisque ce sont bien les mêmes bandes qui ont été utilisées pour la sortie de l’album. Trois titres à l’ambiance funk dance mais qui sont un peu des maillons faibles au regard d’autres titres disponibles dans le coffret, surtout « Don’t Say U Love Me » où Prince semble tourner bien en rond.

Tout comme il tourne également en rond sur « Tip O’ My Tongue » donné à El Debarge, neuvième titre de son troisième album « In The Storm ». On attend, on attend et rien de vraiment excitant ne se passe sur un nouveau morceau orienté R&B, si ce n’est quelques riffs de cuivres qui donnent un peu de couleur à une boucle un peu trop répétitive.

Initialement destiné à Martika qui était allé à la rencontre de Prince avec un livre de notes plein de ses paroles, « Open Book » est finalement tombé dans l’escarcelle de Jevetta Steele et de son album « Here It Is ». Fruit de la collaboration entre Prince et Levi Seacer Jr, « Open Book » est également un titre qui circulait sous le manteau depuis un certain temps. C’est ici un plaisir de le découvrir dans une version sonore optimum, condition idéale pour s’imprégner de ce mid-tempo rendu addictif par des notes de piano essentielles et une certaine mélancolie dans la voix de Prince.

« Hold Me » est une ballade qui fait de nouveau la part belle aux prouesses vocales de Prince. Elle avait initialement été pensée pour être intégrée dans une des configurations de « Diamonds And Pearls », avant d’être finalement retirée car Prince pensait qu’elle était trop similaire au morceau-titre de l’album. Elle fut finalement donnée à Jevetta Steele pour les besoins de son album « Here It Is ». Qualifiée d’immaculée par Michael Koppelman lui-même, la version de Prince est l’occasion d’entendre les NPG au quasi complet, aussi pointilleux dans les moments calmes que dans ceux plus enlevés.

Arrive « The Voice » que Prince donna à la légendaire Mavis Staples pour son deuxième album éponyme signé sur le label Paisley Park. Une voix de Prince très laid back, une ambiance bien évidemment très gospel, des claviers tout en chausse-trappes glissantes façon « It », une rythmique binaire, on retrouve là toutes les marques indélébiles du Minneapolis Sound ambiance champs de coton et église peu orthodoxe.

Enregistré le 24 mai 1991, « Trouble » est un titre composé par Prince en direction une nouvelle fois de Rosie Gaines. A ce sujet, les notes du livre accompagnant le Coffret Super Deluxe sont éclairantes sur la relation que Prince nouait avec sa choriste, et à quel point il s’intéressait à vouloir lui façonner une carrière solo. « Les gens disent « Pourquoi a-t-il laissé Rosie de côté après seulement un album ? » Mais la vérité, c’est que j’ai réalisé trois albums avec elle, que personne n’a pu entendre parce que la maison de disques ne les a jamais sortis. Ils sont tous dans le coffre. »

« Trouble » est finalement sorti en 2015 dans sa version réenregistrée en 1992, sur l’album « Essential Rosie ». Il s’agit ici d’un morceau marqué encore une fois du sceau inimitable du Minneapolis Sound, qui cite ouvertement le riff du morceau « 10 » de Madhouse et qui se retrouve enluminé d’une guitare funk maintenue tout du long.

Enfin c’est au tour de « Standing At The Altar » de fermer le bal des titres donnés à d’autres artistes. Chanson phare de Margie Cox, officiellement diffusée sur la compilation « 1-800-NEW-FUNK » de 1994, il s’agit ici d’une demo brute du titre. Une simple boite à rythme, quelques claviers, aucune basse et les voix multiples de Prince donnent au morceau un aspect réellement work in progress. Le titre trouvera sa véritable forme et sa pleine puissance lorsque Margie Cox se l’accaparera. Malgré tout, on y décèle déjà un sens de la mélodie qui n’appartient qu’à Prince.

ET POUR QUELQUES OUTTAKES DE PLUS

 

Le dernier gros tiers des chansons issues du Vault présent sur cette édition Super Deluxe est constitué de titres qui étaient soit destinés à d’autres artistes mais jamais sortis officiellement, soit des titres isolés pensés à un moment comme faisant partie de projets à venir, avortés ou sans réelle destination.

« Schoolyard » circulait déjà dans le milieu des bootleggers, mais pas dans cette version longue de plus de sept minutes, et certainement pas avec une telle qualité sonore. Avec ses riffs de guitare spatialisés sur la gauche et sa chaleur pop funk, cette ode à la découverte des sens adolescents ramène Prince à sa relation avec la jeune Carrie dont il avait évoqué l’existence dans sa biographie inachevée « The Beautiful Ones ».  De nombreuses nappes d’orgue, la voix de Rosie Gaines et des interventions de cuivres bien senties conduisent le groove addictif de « Schoolyard » jusqu’à son terme, si typique de ce que Prince savait proposer.

« Streetwalker », envisagé pour Rosie Gaines qui l’a également écrit et composé, est un autre titre majeur. Si sa rythmique légèrement disco rappelle les meilleures heures de ce que Prince proposait sur son second album de 1979, l’instrumentation organique complètement folle et sa partie de piano très honky tonk, sans parler de ses gimmicks de basse à la « All The Critics Love U In New York » est un pur régal sur lesquels on ne cesse de revenir.

« Lauriann » nous rappelle que Prince aimait aussi beaucoup les Cars, Elvis Costello et toute une partie du rock californien. Enregistré en septembre 1990 à un moment où Prince était dans la dernière ligne droite du Nude Tour tout en entamant une longue session en studio, à l’issue de laquelle « Strollin’ », « Willing And Able », « Five Women » et « Money Don’t Matter 2 Night » allaient émerger, « Lauriann » nous rappelle que la six cordes pouvait être également de sortie à cette époque. On sait que ce rock pur souche fut repris en 1992 pour une nouvelle version studio inédite à ce jour.

Et la six cordes, Prince ne la quitte pas d’un pouce sur le morceau instrumental et furieux qu’est « Darkside ». Rempli de soli tous plus excitants les uns que les autres, Prince en profite pour donner des indications à Michael Bland qui s’en donne à cœur joie dans la dextérité et le maniement qu’il fait de sa batterie. C’est également une version de travail qui servira à « Blood On The Sheets », également présent dans le coffret, et exactement dans la même veine, celle qui annonce déjà ce que Prince proposera avec les sessions hendrixiennes de « The Undertaker » en 1993.

Ça vous dirait de partir sur les rivages du « Black Album » ? Avec sa grosse voix à la Bob George, ses expériences soniques de tous les instants, son texte hilarant à prendre au second degré, son flow ininterrompu façon Gangsta Rap, « Work That Fat » semble revisiter les aspects les plus réprimés de Prince, celui du funkster le plus sale gosse de la planète.

Jam funk absolu introduit par Tony Mosley, où Prince pose sa voix (en retrait) sur la partie réservée à Rosie Gaines, « Something Funky (This House Comes) » dans sa version Band renoue avec une vibe live redoutable. C’est dans ces moments qu’on se rend pleinement compte de la puissance de feu et l’énergie jamais égalée de ce groupe, qu’on admire les réponses que se donnent mutuellement Michael Bland et Sonny Thomson, le tout pimenté de parties d’orgue virevoltantes qu’on ne doit pas encore à Morris Hayes, sans parler des éternelles cocottes à la guitare. A peine le morceau terminé qu’on a envie d’y retourner pour pouvoir goûter de nouveau aux véritables cimes de plaisir auditif que procure ce festin permanent.

Même si « Get Blue » est une chanson qui fut finalement offerte à Louie Louie pour leur album « Let’s Get Started » (et à ce titre elle aurait très bien pu faire partie de la liste des titres offerts), Michael Koppelman, ingénieur du son de l’époque, a toujours senti que la version enregistrée par Prince le 17 mars 1991 était suffisamment personnelle pour qu’elle soit appréhendée comme une chanson totalement inédite du répertoire de celui-ci. Accords majeurs, ambiance atmosphérique, voix hyper travaillée, Koppelman souligne à quel point Prince a passé du temps à peaufiner chaque instant de ce morceau pour qu’il soit le plus poignant possible.

Envisagé pour Sheila E qui en enregistra bien une version studio en 1991 avant de l’interpréter en concert, notamment lors de la Célébration 2002 à Paisley Park, « Alice Through The Looking Glass » a été le premier single issu du Super Deluxe. Avec son beat électro qui ne scille jamais, qui peut rappeler « Pheromone » sur « Come », sa voix de tête et ses parties de claviers, le morceau a le goût du single vers lequel on a envie de revenir régulièrement afin d’en absorber toutes les subtilités auditives parfois cachées au fond du mix.

C’est durant les mêmes sessions que celles qui ont donné naissance à « Standing At The Altar » que Prince envisage un second titre à destination de Margie Cox, avec « Hey U ». Construit sur une boucle chaloupée de deux uniques mesures, le titre déroule tous les gimmicks du Minneapolis Sound, avec guitare virevoltante et intermittente, parties diverses de claviers, démonstration vocale tout en mille -feuilles sonore et breaks circonstanciés.

Deux jours après la mort de Miles Davis intervenue le 28 septembre 1991, Prince rentre en studio en compagnie de Michael Bland pour un instrumental en hommage au célèbre trompettiste, d’abord intitulé « Miles Is Not Dead » avant de devenir finalement « Letter 4 Miles ». Enregistré initialement comme étant un jam entre Bland et Prince au piano, le morceau ne va cesser d’évoluer au fil des semaines et des mois. Après avoir enregistré seul la basse et un clavier supplémentaire, Prince confie alors le morceau aux bons soins de Michael B. Nelson pour que celui-ci y ajoute des cuivres. C’est en cela que cet instru jazz inspiré diffère de la version qui circulait officieusement depuis plusieurs années puisqu’elle était justement dépourvue de cette section de cuivres.

Last but not least, « I Pledge Allegiance To Your Love » est l’ultime joyau de cette collection d’inédits, un splendide morceau blues qui n’aurait pas dépareillé sur « The Vault… Old Friends 4 Sale » et qui permet encore une fois de mesurer à sa juste valeur le spectre musical étendu d’un groupe en totale maîtrise de son sujet.

FIESTA FUNK

 

N’attendons pas plus longtemps et disons-le sans ambages, le live enregistré et capté le 11 janvier 1992 au Glam Slam de Minneapolis mérite à lui seul l’achat de cette édition Super Deluxe, tellement ce qui s’entend, s’écoute et se voit est proprement hors du commun. Au moins du même calibre que le film « Sign O’ The Times », sauf qu’ici il n’y a aucune coupe, aucun reshoot, aucun overdub réalisé en studio. Une heure et quarante-et-une minutes montre en main de pur groove où la perfection technique musicale proposée est tout simplement vertigineuse.

Comme toujours chez Prince, surtout à cette époque et au moins jusqu’en 2002, c’est sa capacité sans limites à transfigurer les versions studio de ses chansons pour en asséner des versions quasi définitives qui frappe d’emblée.

Le show débute sur un « Thunder » à décorner un bœuf, guitare en bandoulière, Sonny T en embuscade et Michael B qui martèle le tempo avec la délicatesse d’un bulldozer. On imagine les premiers rangs du Glam Slam copieusement décoiffés, se prenant de plein fouet cette déflagration tellurique, mesurée à dix sur l’échelle sismique du funk rock.

Le pire, c’est que ça continue avec « Daddy Pop », groove up-tempo frisant l’apoplexie permanente. Entre deux acrobaties, grands écarts et autres glissades, Prince et son groupe assument la surchauffe, le « dans ta face ! » permanent et goguenard, tout en faisant croire que tout cela est facile, alors que pas du tout. Pas étonnant qu’à l’époque, aucun autre artiste ne se serait risqué à faire ce que faisait le bonhomme. Il n’y avait que lui qui pouvait, lui et son groupe de mutants coachés comme si rien d’autre ne comptait que jouer la surenchère et l’excellence, deux notions incompatibles à gérer pour n’importe quel autre musicien.

Après une pause que lui permet « Diamonds And Pearls » et son outro tout en solo de guitare, voilà qu’il convoque section de cuivres et les Steeles pour une rare version live de « Willing And Able », titre gospel admirable déjà bien roulé dans sa version studio mais qui permet ici à Prince d’être dans une urgence extrême, une suavité qui n’appartient qu’à lui et une implication de tous les instants.

Vous ne supportez pas « Jughead » ? On vous met quand même un billet de cinquante euros sur la table que vous n’allez pas vous remettre de cette version scénique qui brule de toute son incandescence et par les deux bouts, avant de se vautrer dans un magma funk final totalement indécent, guitare wah wah bien en avant. C’est toujours plus monstrueux, c’est à la limite de l’orgasmique et en tout état de cause, bien au-delà du raisonnable.

Vous n’en pouvez plus, vous voulez vous reposer ? Et puis quoi encore ? Et là c’est le double-combo de la mort, celui qu’on n’avait pas vu venir. Premier acte avec « The Sacrifice Of Victor », machinerie cyber-funk bastonné par la basse de Sonny T, encore lui, et dopé aux hormones. Une leçon de dix minutes qui renvoie tous les apprentis à leurs études. Encore une fois, c’est totalement inhumain, hors normes et ça se finit dans un raout gospel qui s’emballe et qui se fracasse sur le mur du son, celui bâti par un NPG sous testostérone.

Intermède avec « Nothing Compares 2 U », puis rebelote dix de der, on revient pour la deuxième couche avec « Thieves In The Temple », version électro-acoustique mémorable pour celles et ceux qui auront vécu la tournée de 1992, et qui enterre dans des largeurs abyssales la version studio. On envie toutes les personnes qui vont découvrir ce moment de pure grâce, inscrit à jamais dans l’histoire scénique de notre farfadet adoré.

Ce qui n’empêche en rien Prince de se revendiquer comme un vrai sexy motherfucker, et de balancer dans la foulée le morceau dédié. Réinterprétation des meilleurs titres browniens, on ne présente plus ce beat funk roboratif soufflé aux cuivres qui honore à chaque note le Godfather of Soul !

Nouvelle et ultime pose avec « Insatiable » et sa sensualité de tous les instants, son piano délicat et son falsetto qui ne l’est pas moins.

C’est alors qu’il faut savoir négocier la dernière ligne droite, qui est tout sauf rectiligne. Car derrière la longue version de « Cream » se cache une partie de poker menteur où Prince sort de sa manche non seulement la maestria guitaristique qui est la sienne, mais habille également son hit de compagnons de route (« Well Done » des Steeles, « I Want U » et « In The Socket » de Rosie Gaines), tout en convoquant les cuivres et leurs riffs bien placés. Tout ça pendant quasi quatorze minutes, tranquillou !

Ne partez pas tout de suite, de toutes façons la salle est bouclée, personne ne peut sortir. Vous êtes les prisonniers masochistes du sadique en chef qui ne trouve rien de mieux que de vous finir avec un climax constitué de « 1999 », « Baby I’m A Star », « Push » et bien évidemment deux versions en une de « Gett Off », son ode au stupre, son arme ultime, son missile Sol Air qui n’a qu’un but ; vous anéantir définitivement. Merci ! Au revoir !

Y A DU RAB !

 

Vous le savez tous, chez Prince, quand y en a plus, y en a encore. La générosité à l’état pur, et même si on ne va pas connaître l’aftershow, on va avoir au moins droit au rare privilège d’assister à un soundcheck. Alors que vous avez eu du mal à vous remettre du Glam Slam, en audio stéréo ou en Blu-ray Dolby Atmos, histoire d’être bien sûr que vous avez vécu un truc d’extraterrestre, voilà que ça recommence.

Le type arrive limite en loucedé sur la scène érigée en plein Metrodome de Minneapolis pour répéter un petit amuse-bouche télévisé dès le lendemain. On voit bien qu’il fait genre « je suis venu voir ce qui se passe » et qu’il a l’air tout gentil, tout timide. Seulement voilà, quand il demande de balancer la purée, on ne le tient plus et le voilà lancé tête baissée dans un medley dont lui seul avait le secret. Intro « Let’s Go Crazy », hit inoxydable, puis « Baby I’m A Star » et « Push ». Il est en répète mais on a l’impression qu’il joue sa vie. Personne ne le regarde, sinon son groupe, les techniciens et son propre génie. L’ abnégation élevée au rang d’art majeur ! Et le lendemain, pour le show, le vrai, c’est comme la veille,  mais en mieux, avec un « Diamonds And Pearls » en cadeau bonus.

Il est temps de se quitter et de terminer ce Blu-ray avec une collection de clips tirés de l’album dont un « Money Don’t Matter 2 Night » signé Spike Lee, d’admirer Diamond et Pearl, les danseuses du moment, et de s’asséner un « Live 4 Love » en live, histoire de se rappeler la fessée qu’on vient de prendre.

C’était Prince & The New Power Generation dans « Diamonds & Pearls Super Deluxe Edition », une superproduction de 75 titres audio, dont 33 inédits et 14 titres live, un Blu-ray hautement explosif, pas mal de surprises, des clips, un très beau livre de 120 pages avec plein de gens bien qui témoignent et de jolies photos en sus.

Et quelque part, on a aussi envie de remercier chaleureusement Michael Howe qui apparait bien au générique de fin pour son inestimable implication dans le processus de préservation de la musique de Prince. Bonne route à lui !

Il est temps de vous laisser, je crois bien que de gros nuages s’amoncèlent au loin, ils semblent annoncer une nouvelle pluie violette bien fournie…

1Selon nos sources toujours bien informées, le coffret « Diamonds & Love » devait contenir très exactement 61 titres inédits issus du Vault, répartis sur 6 CD ; 35 pour « Diamonds And Pearls » et 26 pour « The Love Symbol Album ».

2Lors d’un récent podcast, Dr Funkenberry a laissé entendre que « I Wonder » et « Player » avaient été écartés pour être mis sur un autre projet. Lequel ? Mystère et boule de funk !

3Iron Mountain est une structure basée à Los Angeles qui abrite, archive et préserve tout le contenu audio et vidéo du Vault de Paisley Park.

4Frank Dileo est connu pour avoir été le manager de Michael Jackson à l’époque de « Thriller » et « Bad », et a conseillé Prince lors de la promotion de « Diamonds And Pearls » en 1991.

DIAMONDS AND PEARLS SUPER DELUXE EDITION (Configuration Coffret 7CD + 1Blu-ray)

CD1 : ORIGINAL ALBUM REMASTERED

1.Thunder 5’45

2.Daddy Pop 5’16

3.Diamonds And Pearls 4’43

4.Cream 4’12

5.Strollin’ 3’46

6.Willing And Able 4’59

7.Gett Off 4’31

8.Walk Don’t Walk 3’07

9.Jughead 4’56

10.Money Don’t Matter 2 Night 4’46

11.Push 5’52

12.Insatiable 6’39

13.Live 4 Love 6’59

 

CD2 : SINGLES MIXES & EDITS REMASTERED

1.Gett Off (Damn Near 10 Min.) 9’36

2.Gett Off (Houstyle) 8’24

3.Violet The Organ Grinder 5’05

4.Gangster Glam 6’04

5.Horny Pony 4’19

6.Cream (NPG Mix) 5’46

7.Things Have Gotta Change (Tony M Rap) 3’58

8.Do Your Dance (KC’s Remix) 6’00

9.Insatiable (Edit) 4’03

10.Diamonds And Pearls (Edit) 4’21

11.Money Don’t Matter 2 Night (Edit) 4’15

12.Call The Law 4’19

13.Willing And Able (Edit) 4’17

14.Willing And Able (Video Version) 5’09

15.Thunder (DJ Fade) 3’24

 

CD3 : VAULT TRACKS PART 1

1.Schoolyard 7’10

2.My Tender Heart 5’06

3.Pain 5’57

4.Streetwalker 4’48

5.Lauriann 4’15

6.Darkside 5’33

7.Insatiable (Early Mix – Full Version) 8’01

8.Glam Slam ’91 6’16

9.Live 4 Love (Early Version) 7’32

10.Cream (Take 2) 4’50

11.Skip To My You My Darling 3’57

12.Diamonds And Pearls (Long Version) 5’32

 

CD4 : VAULT TRACKS PART 2

1.Daddy Pop (12’’ Version) 6’07

2.Martika’s Kitchen 4’21

3.Spirit 4’32

4.Open Book 4’59

5.Work That Fat 4’35

6.Horny Pony (Version 2) 4’21

7.Something Funky (This House Comes) (Band Version) 7’04

8.Hold Me 4’36

9.Blood On The Sheets 5’46

10.The Last Dance (Bang Pow Zoom And The Whole Nine) 5’36

11.Don’t Say U Love Me 4’38

 

CD5 : VAULT TRACKS PART 3

1.Get Blue 4’43

2.Tip O’ My Tongue 4’08

3.The Voice 4’42

4.Trouble 5’36

5.Alice Through The Looking Glass 4’18

6.Standing At The Altar 4’48

7.Hey U 6’10

8.Letter 4 Miles 4’36

9.I Pledge Allegiance To Your Love 4’41

10.Thunder Ballet 10’56

 

CD6 : LIVE AT GLAM SLAM – 11 JANUARY 1992 PART 1

1.Thunder 4’18

2.Daddy Pop 6’23

3.Diamonds And Pearls 5’31

4.Willing And Able 5’40

5.Jughead 6’52

6.The Sacrifice Of Victor 10’05

7.Nothing Compares 2 U 4’50

8.Thieves In The Temple 7’01

9.Sexy MF 5’45

 

CD7 : LIVE AT GLAM SLAM – 11 JANUARY 1992 PART 2

1.Insatiable 7’42

2.Cream / Well Done / I Want U / In The Socket (Medley) 13’58

3.1999 / Baby I’m A Star / Push (Medley) 9’12

4.Gett Off 6’11

5.Gett Off (Houstyle) 8’05

 

BLURAY :

GLAM SLAM

MINNEAPOLIS, MINNESOTA

JANUARY 11, 1992

1.Thunder

2.Daddy Pop

3.Diamonds And Pearls

4.Willing And Able

5.Jughead

6.The Sacrifice Of Victor

7.Nothing Compares 2 U

8.Thieves In The Temple

9.Sexy M.F.

10.Insatiable

11.Cream / Well Done / I Want U / In The Socket (Medley)

12.1999 / Baby I’m A Star / Push (Medley)

13.Gett Off

14.Gett Off (Houstyle)

 

SPECIAL OLYMPICS

METRODOME

MINNEAPOLIS, MINNESOTA

JULY 1991

SOUNDCHECK – JULY 19, 1991

1.Let’s Go Crazy / Baby I’m A Star / Push (Medley)

SHOW – JULY 20, 1991

1.Diamonds And Pearls

  1. Let’s Go Crazy / Baby I’m A Star / Push (Medley)

 

DIAMONDS AND PEARLS VIDEO COLLECTION

1.Introduction

2.Thunder (Live)

3.Gett Off

4.Cream

5.Diamonds And Pearls

6.Dr. Feelgood (Live)

7.Call The Law

8.Willing And Able

9.Jughead (Live)

10.Insatiable

11.Strollin’

12.Money Don’t Matter 2 Night

13.Live 4 Love (Live)

 

© NPG Records / Warner