Il m’est difficile de raconter cela ici. 
D’abord parce ce que j’ai vécu est incroyable,  et ensuite parce que j’aimerai que mon propos soit lu comme un partage d’expérience et non comme de la vantardise. 
J’ai d’ailleurs hésité à raconter cette soirée, mais voyant que quelques personnes en ont dévoilé les grandes lignes sur « le grind », je me suis décidé à retranscrire mon histoire..
Une fois encore je suis allé passer mes vacances à Minneapolis. Le vendredi 27 Aout 1999, comme souvent le vendredi il y a une « party » à Paisley Park. Sorte de « boum » où soda et chips sont gratuits. Pas d’alcool, donc pas de limite d’âge a l’entrée. 
Généralement les gens dansent, des membres de NPG se promènent, et l’Artist fait une apparition plus ou moins longue, protégé par son bodyguard, mais relativement accessible quand même… surtout lorsqu’on est une jolie fille.
Comme il y a du bruit je parle a l’oreille de ma fiancée… il est alors 2h du matin et nous y sommes depuis une heure.. 
Soudain une tête s’approche pour écouter ce qu’on dit, surpris on se retourne .. C’ÉTAIT LUI…. 
Je m’agrippe à mon siège et fait un gros sourire.. et voici qu’il commence à nous taquiner en mimant « nos messes basses » car il pense que nous parlons de lui. La situation est tellement inattendue que nous rigolons.. un peu fort… Il prend son regard méchant  puis rigole et s’en va… Ceux qui ont vu ses films imaginent tout a fait ce que je raconte. 
10 minutes après il revient, se place dans un coin, parle à son bodyguard et nous montre du doigt. 
Il continue de nous regarder, refait « son acteur » puis repart dans les studios.
Il faut peut être que je fasse une parenthèse sur le lieu. 
Quand on rentre dans Paisley Park ce n’est pas par l’entrée principal, mais par une porte sur le côté. On entre dans un hall où nous sommes longuement fouillés, au bout duquel se trouve l’entrée de la « discothèque ». C’est en faite une vaste pièce, avec le DJ en surplomb, et une porte qui donne vers la fameuse salle de concert ou il donna le show d’Emancipation retransmis à la télé pour la sortie du disque. 
Dans le hall, il y a un couloir dont l’accès est fermé, et qui mène vers les studios.
Si je parle de ce couloir c’est parce qu’il y a énormément de va et vient, de la part du staff et des musiciens. 
Je vois alors Mike Scott (guitariste de NPG) avec qui je papote un moment.. 
Morris Hayes (keyboard de NPG)  vient chercher 4 ou 5 minettes « sexy » et les amène dans le fameux couloir dont je viens de parler, 
puis un autre groupe de 3 ou 4 personnes y vont à leur tour..
Mike Scott ressort et je lui demande ce qu’il se passe et si il faut forcement être une fille pour avoir le droit d’entrer… 
Il me répond qu’en effet ça aide, surtout si elle est jolie, mais  qu’il va tout de même se renseigner.. Il s’engage dans le couloir, passe la porte, ressort et me demande de le suivre.. Ce que je fais sur le champ même si je tremble un peu, car enfin je pénètre dans les studios.
Je longe un mur qui présente toutes les périodes de l’Artist de manière chronologique.. 
Puis j’entre alors dans le studio C, le plus petit, qui est un studio d’enregistrement. Donc pas de scène. Les musiciens sont là,  éparpillés dans le local au milieu d’une vingtaine de personnes. 
L’Artist  est aussi présent, et nous voilà à 3h30 du matin en train d’assister à un jam/repetition, avec tous les NPG (dont les 3 nouveaux choristes), dans un studio de 80 m2
Kirk J est derrière nous à  ma gauche, Morris Hayes derrière à ma droite, sur le côté droit un autre clavier/choriste, Kip Blackshire,  ainsi que Mike Scott, et face a nous, les claviers, guitares, et basse de l’Artist, ainsi que les 2 nouveaux chanteurs. 
Il  est à moins d’un mètre de nous, détendu, se mêlant aux gens, mais gardant tout de même le contrôle de la situation, en donnant des instructions à chacun des musiciens. 
Au bout de 10 minutes tout le monde danse comme si nous étions dans une soirée classique, et moi je me promène pouvant me trouver à tour de rôle à 50 centimètres de Kirk J (batteur) , puis de Mr Hayes, puis de l’Artist etc…
Bref ils jouent pour 20 personnes.. et moi je pleure… 
Ce qui est fascinant c’est que parmi ces gens (moyenne d’âge 24 ans) il semble en (re)connaître beaucoup. Il leur fait un signe, ou un sourire. Il appelle même une fille par son nom et lui demande de danser, l’encourageant plusieurs fois. Il demande à une autre de venir le rejoindre derrière son clavier. Lui montre les 3 notes qu’elle doit faire pendant que lui prend sa guitare. 
A 5h il joue encore, et demande a ce que la lumière soit éteinte.. Et nous voilà dans une pièce uniquement éclairée par les écrans d’ordinateurs et les diodes de la console son, en train de danser avec Prince et les NPG comme orchestre de bal…. 
Je l’ai vu debout devant moi , à 50 cm jouer de la basse et de la guitare… Un rêve était en train de se réaliser.
A 5 h 30 les festivités s’arrêtent. La sécurité nous demande gentiment de regagner la sortie. Mais lui reste là, accessible, et parle avec ceux (plutôt celles) qui l’approchent. 
Je suis partisan de « chaque chose en son temps ». Mes aventures à Minneapolis sont de plus en plus passionnantes chaque années.. Je ne lui 
ai donc pas parlé… ce sera peut être pour une prochaine fois…
Pendant ces deux heures de musique principalement constituées de Jam, nous avons pu entendre : Come on, Gett off, Talkin’ loud and sayin’ nothing, Days of wild (instrumental), un nouveau titre…. 
A 6h du matin nous sommes rentrés en se demandant si nous n’avions pas rêvé…
Ce n’est pas avec des événements comme celui ci, que ma passion  (fanatisme?) risque de s’atténuer.