Belkacem Meziane est un spécialiste du funk et de la musique noire et urbaine de manière plus générale. Conférencier, musicien, il est aussi l’auteur de deux ouvrages : « On the One ! L’histoire du funk en 100 albums » et » Night fever: Les 100 hits qui ont fait le disco ». Pour fêter la sortie de Sign O’ The Times Super Deluxe, il nous offre une contextualisation de cet album important, dans l’histoire du funk qu’il soit festif ou politique.

            En 1987, Prince sort son neuvième album, celui que beaucoup considèrent comme son œuvre la plus achevée, Sign ‘O’ The Times. Les succès mondiaux de 1999 et Purple Rain l’avaient déjà hissé parmi les plus grandes stars de la pop des années quatre-vingt mais surtout comme l’artiste le plus original, le plus innovant et le plus singulier. Sign ‘O’ The Times arrive donc en 1987, une année charnière dans l’industrie musicale américaine et mondiale et une année de renaissance pour la musique noire.

Un peu d’histoire

            Lorsqu’en 1967, avec le titre « Cold Sweat », James Brown exhortait ses musiciens à appuyer le premier temps de la mesure, le fameux « One », qu’il recentrait encore plus son rhythm & blues autour du beat, qu’il reconsidérait chaque instrument comme une percussion, qu’il réduisait son chant à des cris (de plaisir ou de douleur) et les grilles harmoniques à un accord joué en boucle de manière hypnotique, il donnait vie à une musique inscrite depuis des siècles dans les gênes de l’histoire musicale de la communauté noire américaine : le FUNK ! Tout au long des décennies suivantes, les préceptes browniens furent développés à travers les carrières de Sly Stone, George Clinton, Kool & The Gang ou Earth, Wind & Fire mais aussi à travers les musiques héritières comme le disco, le hip hop originel et même chez des artistes punk et new wave pour lesquels la filiation au Godfather n’est pas toujours facilement perceptible. Mais vingt ans plus tard, en 1987, le funk vit ses dernières heures. Non pas qu’il n’existe plus, loin de là, mais commercialement et médiatiquement, il est relayé au second plan. « Stone Love » de Kool & The Gang, « System Of Survival » de Earth, Wind & Fire ou « Back & Forth » de Cameo sont les derniers instants de gloire pour la génération de groupes qui a bâti cette musique.

            Après la campagne de diabolisation du disco en 1979, style ayant monopolisé les ondes et les classements de disques durant la seconde moitié de la décennie, l’industrie de la musique renoue avec le rock, la pop ou la new wave. Plus personne ne veut désormais promouvoir cette musique de danse affiliée aux homosexuels et aux noirs. Nile Rodgers, le guitariste de Chic, y voit, outre un fort sentiment homophobe, une revanche face au succès envahissant des artistes et groupes de musique noire. C’est d’ailleurs lorsque « Good Times » de Chic est remplacé à la première place du Top 100 par « My Sharona » du groupe de rock (blanc) The Knack, que la messe est dite.
Au début de la décennie quatre-vingt, l’explosion des radios FM et le succès fulgurant de la chaîne de clips MTV accompagnent ce retour du rock et de la pop sur le devant de la scène. Dans cette course au succès, les britanniques s’en sortent même parfois mieux que les américains. Sting, George Michael & Wham, Elton John, Phil Collins, Peter Gabriel, Boy George, Depeche Mode, U2 ou The Cure sont les grands gagnants de cette bataille. MTV est même accusée de boycotter les artistes noirs. Des artistes comme Michael Jackson ou Rick James s’en plaignent et obtiendront gain de cause.

Mille neuf centre quatre vingt sept

            Bien que le boogie funk de Shalamar, The Whispers, Cameo, Zapp ou The Gap Band réussit à s’infiltrer dans ce jeu de pouvoir, la force de frappe commerciale du marché noir américain perd de sa superbe. Le hip hop des pionniers Sugar Hill Gang, Kurtis Blow ou Afrikaa Bambaataa n’a pas encore envahi le monde entier et il faut attendre quelques années avant que les noms de Run DMC, LL Cool J ou The Fat Boys ne changent la donne.

C’est justement en cette sainte année 1987 que se profile un nouvel avenir pour la musique noire et particulièrement grâce au hip hop. C’est l’année de sortie des premiers albums de Public Enemy, Eric B. & Rakim, N.W.A ou Boogie Down Productions. Le sampling se développe et la musique de James Brown est au cœur de cette nouvelle révolution technologique. Les textes deviennent plus violents, plus engagés et repositionnent la condition des ghettos noirs au centre du débat. Le hip hop devient le porte-voix d’une génération de jeunes noirs qui ne se reconnaissent pas toujours dans les formats pop que proposent Michael Jackson, Lionel Ritchie, Whitney Houston ou Anita Baker, accusés de diluer la musique noire et de « blanchir » son essence.
Au même moment, une poignée de producteurs utilisent les beats et l’ambiance urbaine du hip hop pour teinter et réactualiser la soul et le funk. Ils ont pour noms Jimmy Jam & Terry Lewis, Babyface & L.A. Reid ou Teddy Riley, celui à qui l’on attribue la création du « new jack swing ». Cette musique d’un genre nouveau joue avec les sensibilités en se positionnant à la fois dans la tradition soul, dans le futur urbain, avec l’ambition de coller au format pop de la radio. Al B.Sure, Keith Sweat, Levert ou Club Nouveau explosent les classements et officialisent le new jack swing qu’on nommera petit à petit modern ou contemporary r&b.

            Ajoutons que c’est l’époque où les noirs percent dans les médias, toutes disciplines confondues. A la télévision, de nombreuses séries comme le Cosby show montrent une autre facette plus bourgeoise de la communauté noire. Les shows d’Arsenio Hall et Oprah Winfrey battent des records d’audience. Vanessa Williams est élue Miss America. Carl Lewis, Mike Tyson, Michael Jordan ou Magic Johnson deviennent des figures légendaires du sport. Le monde a les yeux rivés sur ce qui vient de la communauté noire américaine, pauvre ou bourgeoise. Cette nouvelle image médiatique accompagne et favorise le succès grandissant du hip hop et du r&b.

            C’est donc dans ce contexte que Prince débarque avec son nouvel album, lui qui depuis le départ se joue des frontières entre couleurs, genres et style musicaux en proposant une musique et en affichant une image qui échappent à une classification cloisonnante et trop évidente. Ses aînés, à l’image du label Motown, rêvaient de sortir des hits qui plaisent aux blancs et aux noirs, classés à la fois dans les tops Pop et R&B, une logique qu’on nomme souvent « crossover ». « Am I black or white ? » s’interrogeait-il déjà dans « Controversy » en 1981. Il affirme derrière une ironie provocante, sa volonté de ne pas être enfermé derrière cette étiquette « black music » qui aussi glorieuse soit-elle, sent à plein nez la ségrégation et le racisme.
Et c’est au moment où enfin la musique noire revient sur le devant de la scène, qu’il brouille encore une fois les pistes. Il aurait pu profiter de cette « marée noire » pour devenir plus consensuel et toucher une plus grande partie du public noir. De leur côté, Jimmy Jam & Terry Lewis, ses concitoyens de Minneapolis et anciens membres du groupe The Time, ne se privent pas pour dessiner l’avenir du r&b. Avec « Fake » (Alexander O’Neal), « Fishnet » (Morris Day), « Diamonds » (Herb Alpert feat Janet Jackson) ou l’album Control l’année précédente pour Janet Jackson, ils enchaînent les hits avec un r&b « made in MPLS » qui se vend par millions. Son ami d’enfance Andre Cymone épouse l’ancienne chanteuse de Shalamar, Jody Watley, et lui produit « Looking For A New Love » un N°1 r&b qui installe encore plus Minneapolis parmi les villes importantes du r&b.

Un album inclassable

            Prince, lui, n’envisage pas sa carrière de cette façon. Sign ‘O’ The Times combine toutes les facettes de ce personnage complexe et ce sens de la singularité qui n’appartient qu’à lui. Funk, soul, rock, pop, jazz, blues, folk, gospel, électro, new wave, hip hop, r&b, ballade… comment un musicien ayant digéré autant de styles aurait-il pu se conformer au diktat des radios et à cette renaissance noire à laquelle il a grandement participé malgré tout ? Il est une influence pour Teddy Riley, Babyface ou Jam & Lewis et il le sait. Mais il préfère leur laisser le champ libre pour qu’ils écrivent à leur manière leur vision de l’histoire. Parfois dans sa carrière, il se prendra au jeu du mainstream mais en 1987, il se place encore au-dessus des formats, en marge des tendances, là où ne l’attend pas.

            Pour les fans, Sign ‘O’ The Times n’est en fait qu’une suite logique de ce qu’il propose depuis 1978. L’album est évidemment un sommet d’innovation et de création musicale. Mais n’est-ce pas le cas des albums précédents ? 1999, Purple Rain ou Parade ne sont-ils pas des preuves d’un génie intarissable ? Prince joue, compose ou enregistre chaque jour sans exception. Sa carrière ne se conçoit pas comme une succession de projets mais dans une continuité, comme une longue partition interminable où chaque note de fin de page fait le lien avec la page suivante. Parmi les titres de l’album, certains sont d’anciennes compositions remaniées avec un nouvel arrangement et un nouveau son. C’est le cas de « Strange Relationship » qui date de 1983 et « I Could Never Take The Place Of Your Man » conçu en 1979. Cette démarche est fréquente chez lui. Nombreux sont les titres de sa discographie qui sont en fait des démos précieusement gardées au chaud pour un moment plus opportun.

            Alors pourquoi Sign ‘O’ The Times est-il pour beaucoup un album culte et phare des années quatre-vingt et de la discographie de Prince ? Il serait prétentieux de vouloir apporter une réponse complète, de chercher à définir tout ce qui se cache à l’intérieur de ce double album flamboyant, mystérieux, accessible et rebutant à la fois. Chacun y trouve, comme dans tous les albums importants de l’histoire, ses propres éléments de réponse. Certains, d’ailleurs, préfèrent Purple Rain, Parade, Lovesexy ou même For You son premier album. Mais lorsqu’on le reconsidère face au contexte évoqué en amont dans ce texte, quand on connaît un peu son histoire, le processus de création et de sortie, il est évident que Sign ‘O’ The Times a marqué son temps et les générations suivantes.
En 1986, Prince sort l’album Parade qui est plus ou moins la BO d’un film qu’il réalise lui-même et dans lequel il tient le rôle principal, Under The Cherry Moon. Le groupe qui l’épaule n’est autre que The Revolution, celui avec qui il a réalisé Purple Rain. C’est avec eux qu’il enregistre durant l’année une grande partie de la matière qui compose Sign ‘O’ The Times. A l’origine, « The Ballad Of Dorothy Parker », « Strange Relationship », « It », « Starfish And Coffee »,  « Slow Love », « I Could Never Take The Place Of Your Man », « Sign O’ The Times » et « The Cross » auraient du sortir sur un album intitulé Dream Factory. Mais avec le départ de ses muses Wendy (guitare) & Lisa (piano), il change ses plans et décide de sortir l’album Camille, pseudonyme qu’il utilise lorsqu’il pitche sa voix. De cet album resté lui aussi inédit, il garde « If I Was Your Girlfriend » et « Housequake » pour les intégrer sur un triple intitulé Crystal Ball dans lequel il ajoute « Play In The Sunshine », « Hot Thing », « Forever In My Life », « It’s Gonna Be A Beautiful Night » et « Adore ». C’est finalement sous la forme du double album Sign ‘O’ The Times que toutes ces chansons sont compilées en 1987.

            Beaucoup d’autres morceaux sont créés durant cette période de productivité intense. Certains resteront inédits, d’autres finiront sur le légendaire The Black Album, d’autres sortiront en face B de maxis. Ce travail acharné traduit cette volonté de ne pas se cantonner à un style. Le patchwork musical qu’il propose est d’une cohérence inouïe. Certes on entend les influences de James Brown, Joni Mitchell, Jimi Hendrix, Miles Davis, Duke Ellington entre autres mais la manière dont il les agence est ancrée dans son époque, voire dans le futur. Il ne se contente pas de délivrer sa copie comme un bon élève qui aurait bien compris la leçon. Il personnalise, ne garde que ce qui lui semble nécessaire. Plus encore, il modernise avec des sonorités nouvelles, des textures qu’il peaufine en triturant ses claviers, ses effets de guitare, en superposant des voix à la jonction entre le gospel et la chorale hippie.

            Sur scène, il reprend les cuivres de « Cold Sweat » de James Brown ou « Take The A Train » de Duke Ellington, balance du be bop up-tempo avec « Now’s The Time » de Charlie Parker, prend sa guitare sèche comme autour d’un feu de camp sur « Forever In My Life », arrange des parties complexes inspirées de « Echidna’s Arf (Of You) » de Frank Zappa. Il saigne son groupe, le met à rude épreuve, en tire toute l’énergie pour un show qui met toute la concurrence à terre. Créé sur les restes de The Revolution, il le surnomme fièrement « the baddest band in the land », une appellation non usurpée. Des cuivres, des chœurs féminins et masculins, des percussions, des chorégraphies millimétrées, des parties improvisées, des longues plages de solos jazzy…la précision scientifique côtoie la liberté la plus décomplexée. Bien qu’il intègre toute la technologie du moment, il continue de garder allumée la flamme du « LIVE », celle de son enfance, époque où les groupes n’avaient pas recours au play-back ou aux artifices. « Real music by real musicians » clamera-t-il plus tard. Prince est un garant de cette excellence musicale dans une ère où les groupes de hip hop/r&b montent sur scène avec des platines et un DJ.

Un engagement affirmé…comme par le passé

             Au-delà de l’impact musical, le titre « Sign ‘O’ The Times » a marqué les esprits car pour certains, enfin, Prince s’attaque à des thématiques autres que « la danse, la musique, le sexe et la romance » glorifiées dans « DMSR ». Beaucoup regrettent un certain manque d’engagement politique et surtout en faveur de la communauté noire et des problèmes qu’elle rencontre encore dans la décennie quatre-vingt. Les noms de Curtis Mayfield, Stevie Wonder ou Gil Scott-Heron viennent d’emblée à l’esprit lorsqu’on parle d’artistes engagés mais rarement Prince. Et pourtant, quand on décortique sa carrière, on s’aperçoit qu’il était bien plus politique qu’on ne le croit.
« Sign ‘O’ The Times » traite du Sida, de la guerre des gangs, de la course à l’armement, de la drogue, de la pauvreté et de tant de maux qui définissent notre temps et qui mettent en péril le monde. Dans une ambiance sombre et un chant qui s’apparente à du rap, il dépeint un monde apocalyptique dont la seule issue est la mort. Il est évident qu’un an après le sexy « Kiss », le public ne s’attendait pas à une plongée aussi profonde dans les abysses de notre époque. Mais ce même public et les critiques qui s’étonnent de cette conscience soi-disant nouvelle sont totalement passé à côté des textes engagés qu’on trouve déjà sur Dirty Mind ou Controversy en 1980/81.

            Sur des titres comme « Party Up », « Sexuality », « Ronnie, Talk To Russia » ou « 1999 », il dénonce la guerre, la course à l’armement, la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS et proposent qu’on laisse tranquille une jeunesse qui refuse d’aller au combat et qui préfère la fête ou le sexe. Sur « Uptown » ou « Controversy », il défend la liberté sexuelle, dénonce le racisme, l’homophobie. Sur « America », c’est la course à l’argent, le désœuvrement social, la drogue et les maux de l’Amérique de Reagan. « Sign ‘O’ The Times » ne fait que s’ajouter à une liste qui au fur et à mesure du temps deviendra colossale. « Money Don’t Matter 2 Night », « Live For Love », « Race », « We March », « The War », « Family Name », « Dear Mr Man » ou « Baltimore » ne sont que quelques exemples de ses prises de position face au racisme, la guerre, l’esclavage, le combat pour les droits civiques, le trafic d’armes dans les ghettos, les violences policières envers les noirs ou l’écologie.

            De plus, hormis ses compositions, il aime reprendre les classiques de la soul/funk engagée.

Citons « We’re A Winner » de The Impressions, écrit par Curtis Mayfield, « I Don’t Want Nobody To Give Nothing (Open Up The Door, I’ll Get It Myself) » de James Brown, « I’ll Take You There » ou « When Will We Be Paid » des Staple Singers. D’ailleurs, Mavis Staples, la chanteuse principale de ce groupe familial porte-parole des droits civiques, devient une amie avec qui il collaborera maintes fois. Il donne très souvent aux associations caritatives et joue pour soutenir des causes et particulièrement celles de la communauté noire comme le faisaient ses aînés du temps de Martin Luther King ou Jesse Jackson. « Sign ‘O’ The Times » est souvent retenu comme son morceau politique car c’est un hit, accompagné d’un clip où l’on voit les paroles défiler sur l’écran. Il est en pleine gloire à ce moment-là et sans doute que le grand public et la critique ne connaissent pas tous les titres mentionnés plus haut.

            Autre point important de son engagement politique : son indépendance financière et artistique. Berry Gordy, patron de Motown, Sam Cooke, Curtis Mayfield ou James Brown étaient des chantres du « black capitalism ». Durant les années soixante, les artistes commencent à se battre pour leur indépendance face à l’industrie musicale. Ils deviennent leurs propres producteurs et patrons, créent leurs labels, dirigent leurs artistes. Cette démarche doit être vue comme un acte militant de la part de musiciens jusque-là soumis au contrôle des patrons de labels et producteurs blancs. Lorsqu’il signe chez Warner Bros, Prince exige une indépendance, voulant tout contrôler, de la musique aux affaires, en produisant lui-même sa musique. Plus tard, en 1985/86, il crée son label, Paisley Park Records, et un complexe où il installe ses studios et des salles de concert et de répétitions qu’il baptise Paisley Park. Au milieu des années 1990, il engage une lutte contre Warner Bros. Il cherche à récupérer tous les droits de sa musique et s’affranchir du contrôle de son label et de l’industrie. Il change de nom et se rebaptise de différentes manières, abandonnant le nom « Prince » avant de le réutiliser à la fin de la décennie. Tous ces épisodes montrent à quel point il était conscient que pour créer sa musique et ne pas se faire brider, il lui fallait cette indépendance.

            Ayant acquis pleinement cette liberté en 1987, c’est aussi le moment où il intègre dans sa cour princière, des hauts dignitaires de la musique noire. Miles Davis, George Clinton, Patti Labelle, Chaka Khan ou Mavis Staples, qui furent ses idoles, seront parmi les premières légendes à collaborer avec celui qui a le mieux compris leur message et qui est le plus qualifié pour le diffuser aux générations suivantes. « Sign ‘O’ The Times » est l’hymne de son couronnement. Plus personne ne lui disputera sa couronne. Il restera jusqu’à la fin de sa vie le garant du funk.