Comme le rappelle fort à propos ANOTHERLOVEROFHIM, l'acception 1ère du "R&B" ou "rythm and blues" remonte à loin. Depuis un paquet d'années, aux Etats-Unis, ce genre désigne l'ensemble de la production de musique afro-américaine. Maintenant, je pense qu'on avait tous compris le sens de la question
Quant à ces "racines" plus récentes avec le New Jack, j'avoue ne pas bien voir en quoi le New Jack aurait été moins commercial que le R&B. Je n'ai pas eu l'impression que Teddy Riley ait eu dans ses 1ère productions vocation à rester confidentiel. Je me souviens du batage autour des sorties de ses poulains, ça valait largement le marketing actuel (compte tenus des pratiques et des moyens de l'époque). Et Keith Sweat, Al B Sure, Bobby Brown, si c'était pas fait pour casser la baraque, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
A titre tout à fait personnel, j'ai eu ce "style" en horreur dès le départ. Trop marketé justement, trop glamour, trop clinquant, trop sirupeux, trop beaux gosses, effets de prod trop ci trop ça. Beurk. A part Bobby Brown, qqs prod Jam&Lewis, une partie du 1er Blackstreet et 4 titres de "Dangerous", et même en m'y replongeant il y a qqs mois, je ne peux pas. Néanmoins, je comprends qu'on aime, je ne suis pas en train de faire un procès au New Jack
Donc, pour revenir au côté "commercial" et marketé du R&B actuel, non seulement ce n'était donc pas "mieux" avant mais surtout en quoi, en soit, cela disqualifie un genre ? A mon sens, ce n'est pas la volonté de faire un truc pour casser la baraque qui en fait qqchose de médiocre, c'est le titre lui même qui l'est ou pas.
Motown n'était elle pas aussi une "usine" à livrer du tube à la tonne ? Parce qu'on retient la crême, mais tout de même, restons lucides
Tout comme Raphy, je ne suis pas en extase devant Neptunes et encore moins devant Pharell, à de très rares exceptions prêt. Pourquoi ? Parce que je les trouve bien sympa leurs "sons", leurs bidules et leurs "trouvailles". Mais pour dire quoi ? A part donc qqs très rares merveilles, rien ! Le plus souvent, le songwriting est indigent, creux, chiant, plat, vain. L'exemple de la vidéo de Pharell en studio postée il y a qqs semaines était à ce titre exemplaire du vide pathétique de ses morceaux : enlevez tout le tralala et que reste-il ? Une pseudo mélodie sans queue ni tête. Voilà pour ses balades. Quant aux autres, j'ai encore réécouté "Drop it like it's hot", je n'y trouve aucun intérêt
Alors oui, de ce point de vue, ça me gonfle que des mômes -ou moins mômes d'ailleurs- soient baba face à des coquilles aux 3/4 vides tout simplement parce que "tout le monde" ne parle que de X ou Y. Mais ça non plus, ça n'est malheureusement pas nouveau et surtout pas propre au R&B
Et ça peut en faire sourire certain de lire "songwriting" pour du R&B. Pourtant, je ne vois pas en quoi un morceau dancefloor ou commercial, même minimaliste, ne serait pas "écrit". Idem pour les balades (même si je suis peu friant des balades R&B en général... des titres comme Say my name ou qqs truc d'Aaliyah sortent qd même du lot) ou des titres plus mid-tempo.
Des titres comme The Ridle (En Vogue), Hot (Toni Estes), Try again(Aaliyah) Baby Boy (Beyonce), Survivor (Destiny's child, etc... ont tout de même une sacrée tenue, pour ne citer que des hits ciblés MTV. Tout comme Pon de replay (Rihanna), Promiscuous (Nelly Furtado / Timbaland) et une tripotée chez Missy Elliott
Donc, honnêtement, je ne suis pas certain que l'enjeu se situe au niveau du commercial ou pas. Pour une simple et bonne raison : cette musique a par essence une vocation commerciale. Même si on ne peut pas nier qu'une des conséquences soit le remplissage qu'évoque Fabienne.
Mais, désolé d'insister, ce remplissage est désormais un fléau dont le R&B n'a pas la triste exclusivité (je suis d'accord qu'on puisse s'insurger ou déplorer cette culture du remplissage et du marketing à tout crin mais disqualifier le R&B exclusivement parce que la qualité globale d'un album laisse à désirer par rapport à l'intérêt d'un ou 2 titres, je trouve ça un peu fort de café).
Peut être dans ce cas suffit-il de trouver un autre mode d'écoute que l'achat d'un album entier. Franchement, même en formules légales, les offres ne manquent pas d'acquérir un seul titre. Autant, c'est un discours que je ne tiendrais pas pour un paquet d'autres genres parce que le remplissage me fait enrager depuis toujours, autant pour le R&B, ça ne me dérange en aucune façon (même si ça peut en étonner qqs uns).
C'est peut être parce qu'en R&B, à part Missy Elliott dont j'achète systématiquement chaque album, ce n'est pas spécialement un artiste que je souhaite écouter mais un morceau.