14 juillet 2011, 21:44
De retour au bercail après 120 km en train et… 1'043 km à sept dans une Zafira…
Fatigué – ça c’est normal – et assez partagé sur ce concert – ça l’est déjà moins –. Pourtant, les bonnes surprises n’ont pas manqué : présence de Maceo, mais surtout une bonne dose de titres découverts pour la première fois en live en ce qui me concerne (Calhoun Square, Dreamer, When will we B paid, etc.). L’écueil de la set list ultra bateau, produite ça et là, évité, la réussite devrait être totale… elle ne l’est pas !
Outre un concert qui démarre par une pseudo-première partie dispensable, une set list souvent frustrante dans son agencement, une généralisation du concept « rappels à rallonge » qui consiste, pendant la seconde moitié du concert, à interpréter un titre, puis sortir, puis interpréter un titre, puis sortir, etc., et une durée de show honnête mais en deça de ce que l’on pouvait espérer après les dernières prestations du Kid… c’est le volume sonore qui a eu raison de mon enthousiasme. Et le fait n’a qu’empiré au fur et à mesure de la prestation. Je ne suis pas un adepte des protections auditives qui, comme pour bon nombre de personnes, me coupent de l’énergie d’un show mais, au Rockhal, j’ai du me résoudre à en porter.
Certes les grands moments ne manquent pas : un début rock plus qu’encourageant amorcé par un Calhoun Square espéré, une version tellurique de I Like it There et une performance vocale époustouflante sur l’ultra épuré Something in the Water constituent les perles de cette prestation. Parmi les titres prévisibles: U Got the Look, 1999 et Peach, agrémenté de Johnny B Goode, passent la rampe avec mention. Le reste des incontournables est executé sans bavure et sans contestation de ma part – un Purple Rain soulèvera toujours plus d’enthousiasme qu’un titre plus obscur pour la plupart du public présent – même si certaines moulures commencent à dater. Dans ce registre, je suis surpris, lors des innombrables rappels, du plus d’engouement du public « normal » que de celui « golden »… là, quelque chose m’échappe.
Au niveau des derniers ajustements du groupe, le mise en retrait de Shelby et le plus de présence de Morris sont appréciables… le grand échala se débrouille tout de même pas mal au Hammond. Le vieux briscard Maceo, même si ses phrasés répondent à une grammaire que tout amateur connaît par cœur, amène un plus indéniable. Quant à la nouvelle égérie du Lutin pourpre, en plus d’une plastique plus qu’avantageuse, elle est très bien dotée vocalement. Sa présence à la guitare frise par contre le ridicule, l’objet – superbe et du plus bel effet princier soit dit en passant – n’étant finalement qu’un accessoire. La limite du ridicule est allègrement franchie quand Andy gribouille sur son chevalet…
On souhaite un bel avenir à ce jeune couple, même si The One paraît nettement moins « dedans » et inspiré quand la belle évolue dans son giron scènique.
Après deux heures et des poussières dans l’étuve du Rockhal, on se surprend à quitter le lieux avec un certain soulagement : « Mes oreilles ont l’air d’avoir tenu le coup, j’ai soif, de l’air… ». Et la vue de l’immense usine sidérurgique desaffectée qui jouxte la salle devient presque rassurante alors que, quelques heures plus tôt, un gros coup de blues nous avait assailli, moi et mes compagnons, en arrivant dans cette banlieue luxembourgeoise qui se pose en défi à la logique architecturale du non-initié.
Petite bière dans le centre commercial flambant neuf qui complète le carré Rockhal/usine/Ibis où l’on refait le concert : « Je sentais venir Endorphine, voir The Ride – ce qui aurait achevé une partie de notre fratrie – au moment du power trio de I Like it There… », « Qu’aurait donné ce concert avec l’acoustique de Montreux ? », « Ce Something in the Water !!! », etc.
On se rabat sur le bar de l’Ibis largement pourpre pour l’occasion. On échange sur ce concert et d’autres, passés, avec les irréductibles. Ceux que l’on a croisé lors de multiples voyages princiers et de nouvelles rencontres qui viennent allonger cette liste.
Une virée de plus, sans regret aucun, même si j’ai connu plus d’émotion dans d’autres concerts récents – un duo empli de grâce entre BB King et Santana dans cet auditorium Stravinski qui nous a offert tant de magie il y a peu – que lors de ce Welcome2America au Luxembourg ( !). Qu’importe ! La Swiss Team fût impériale et cette amitié là est finalement bien plus importante qu’un sentiment mitigé après un simple concert… fût-il un concert de Prince.
Modifié en dernier par
Whitos le 14 juillet 2011, 23:07, modifié 6 fois.