Lecture terminée. Tout d’abord, merci pour ce roman qui aura permis au lecteur chronique que je suis (dans les transports en commun notamment) de faire une pause entre les polars et autres thrillers que je lis constamment. Aucune mort violente ni aucun psychopathe au programme, ça m’a changé

, pour un temps seulement, un Michael Marshall est déjà au programme.
Ensuite, le premier point sur lequel je tiens à te féliciter est la consistance des personnages. Ca a l’air facile comme ça d’écrire à propos de trois personnes, ça ne l’est pas. J’ai effleuré, rêveur, l’hypothèse de l’idée de la possibilité éventuelle de « me mettre à écrire », sans jamais franchir le pas. Les rares fois où j’ai essayé je me suis heurté à la crédibilité du ou des personnages inventés. Dur. Jérémy, Aminata et Samy prennent vraiment corps au fil de la lecture. Certes, Samy est un peu en retrait, sauf à la fin, mais c’est normal puisque c’est le réservé de la bande, l’introverti. Je me demande comment tu les as créer. Quelle part de toi, de telle ou telle personne réelle, et de telle ou telle idée non constatée autour de toi, se retrouvent dans les trois comparses.
La question du handicap ensuite… Ca c’est casse gueule hein ? Je parie que tu t’es lus et relus en te disant « Est-ce que je n’en fais pas trop à décrire leur quotidien contraignant au dépens de l’histoire ? ». Ce que j’ai envie de dire à ce sujet aux éventuels détracteurs, c’est que le handicap ici fait partie intégrante de l’histoire. Constat bateau je l'admets. Mais Minimiser la réalité de celui-ci dans la vie des personnages serait comme oublier de parler du flingue d’Harry Bosch bien calé dans son hoslter côté droit et de sa baraque sur pilotis. Impensable.
L’idée du VIP. Je dois dire que je suis partagé. En un sens c’est immoral (
Oouuu c’est pas bien), mais en même temps, tu décris bien ce qui amène les protagoniste à en arriver là, et franchement, comment leur donner tort ? Et puis dans les deux dernières pages, tu pointes bien l’absurdité de la généralisation éventuelle du concept. Réalisme implacable. Ce qui me frappe, et c’était déjà le cas dans ton ouvrage précédent sur ta vie, c’est que ça amène le lecteur à se poser des questions à lui-même, des questions du genre « il a raison le mec… mais moi, dans son bouquin, est-ce que j’aurais un bon ou un mauvais rôle ? ». La méfiance et la réticence face à la différence et les supposés « défauts » de l’autre est une chose encrée en nous depuis la nuit des temps. Tu contribues à faire avancer le schmilblick, à interpeller
sans agressivité. Pas facile. Continue 8) .