Interview dans le dernier PARIS MATCH
Du Prince dans le texte ...
Tb1
Qui est fan, archi-fan de Prince ? Levez donc la main, qu'on vous remarque bien... Ceux qui ont déboursé entre 99 et 149 euros pour l'admirer dans ses oeuvres au Grand palais de Paris, ceux qui ont joué des coudes pour payer 90 euros pour le voir en privé à La Cigale peu après, ceux-là peuvent se féliciter d'avoir vu l'artiste le plus... mégalo au monde (eh oui : le titre de Kanye West est contesté...) !
Pointilleux - un doux euphémisme - quant à son image, ombrageux quant à ses apparitions - rarissimes et systématiquement assorties de retards et autres comportements diva-esques -, le mini kid de Minneapolis a accepté, après être passé par le Grand Journal, d'accorder une interview à Paris-Match. Pourquoi donc ?
La réponse, il la donne sans ambages : "Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais j'ai un album à vendre !" Lotusflow3r est effectivement disponible en cette rentrée 2009, et commercialisé également sous forme de coffret triple contenant MPLSoUND et Elixer (réalisation de sa protégée Bria Valente).
Alors qu'il évoque de manière évasive la possibilité d'une tournée française (pas encore décidé), dès l'entrée en matière, on sait à quoi s'en tenir, l'ego-rouleau compresseur est en marche : "Franchement, que peut-on écouter aujourd'hui ? Rien ! Il ne se passe rien d'excitant. Quand on me dit que l'électronique, c'est l'avenir, je préfère en rire. Pouvez-vous me citer une chanson connue enregistrée par un artiste venu de cette scène ? Non, car c'est impossible. Alors, on revient toujours vers moi, un musicien humain et sincère". Ces deux derniers qualificatifs ne sonnent pas étrangement à votre oreille ? Alors voici la suite...
Inutile de commenter (de toute façon, le seul groupe qu'il apprécie est celui de la fille de Lenny Kravitz - et encore, c'est pour faire plaisir au père), on préfère vous livrer un florilège dans toute la brutalité de sa disproportion :
"Je ne veux pas être habillé comme tous les hommes, car je suis différent. Je ne veux ressembler à personne (...) Je souhaite être reconnu dans la rue. C'est pour cela que je fais ce métier (...) J'ai le sentiment d'avoir tout réussi (...) La musique est un cadeau de Dieu. Je suis sur Terre pour partager ce don (...) Je n'ai jamais eu de problèmes d'inspiration (...) Quand je suis prêt, je convoque les musiciens et nous enregistrons ce qui sort de notre cerveau (...) J'ai des milliers d'inédits. Je dois avoir écrit plus de 10 000 chansons (...) Je ne me suis jamais senti en compétition avec qui que ce soit. Je suis unique, et j'entends le rester. La compétition, c'est pour les autres (...) On me parle parfois de Jack White, mais il est un piètre guitariste à côté de moi ! Je suis tout simplement le meilleur".
Au coeur de ce déluge, on notera toutefois quelques sensibleries aux franges du cyclone mégalo : le besoin d'amour et de reconnaissance, la gratitude envers ceux qui distribuent ses disques (Because Music, pour la France), les insomnies de peur que tout s'arrête, un musicien possédé et finalement respectueux du public...
Oui, Prince est unique.