John Coltrane

[Stif]

J'ai ce coffret chez moi, un pur bonheur.

[dafonk]

Je veux pas être méchant mais là PRINCE il peut se retirer du groupe

[JayJay]

AMEN!!
Ces inspirations sont déjantées, divines, precises.

Il faut avoir une oreille préparée, on a l'impression sinon d'entendre la symphonie du canard egorgé.
Mais apres c'est l'extase

[mescal(ito)]

Un petit lien pour ceux qui ne connaissent pas (ou peu) John Coltrane :
http://www.alwaysontherun.net/coltrane/disc.htm
Personnellement, j'adore, et ça y est, j'ai enfin pu me reconstituer l'intégrale de sa disco officielle en cds (en tant que leader)
J'ai un gros faible pour sa dernière période, que beaucoup trouvent trop free et imbitable, avec notamment :
- The John Coltrane Quartet Plays
- Ascension
- Transition
- Living space
- First Meditations
- Meditations
- Sun Ship
- Kulu Sé Mama
- Dear Old Stockholm
- Cosmic Music
- Stellar Regions
- Interstellar Space
- Expression
- Infinity (sorti 5 ans après sa mort, avec des parties harpe - piano - orgue - vibraphone et percus jouées et ajoutées par sa femme, Alice Coltrane)

Quant à la fameuse, à l'unique, à l'incroyable formation :
- John Coltrane : sax
- McCoy Tyner : piano
- Jimmy Garrisson : bass
- Elvin Jones : drums
j'ai vécu des moments d'émotion indescriptible à l'écoute de la plupart des albums sortis de leur union.

Coltrane ? :sm6:

Ah oui, pour ceux que cela intéresserait, j'ai 2 double cds assez difficiles à trouver je crois, de 2 concerts de Miles Davis dont le 1er double avec John Coltrane, et le second avec Sony Stitt.
Petit rappel des faits :
Le 21 mars 1960, Miles Davis, en tournée européenne, passe à l'Olympia et présente ainsi au public jazz parisien son nouveau (et déjà annoncé comme génial) saxophoniste : John Coltrane.
La formation est ainsi faite :
- Miles : trompette
- John Coltrane : sax
- Winton Kelly : piano
- Paul Chambers : bass
- Jimmy Cobb : batterie

Dès les premiers solos de Coltrane, le public est divisé en 2 parties : la première le siffle et le hue sans ménagement (!!!) la 2nde l'acclame à tout rompre... En fait, le public n'est pas encore prêt au jeu de Coltrane, tellement novateur (nous sommes en 1960, je le rappelle)
Au lendemain du concert, dans la presse française, les critiques se déchaîneront dans un sens comme dans l'autre.
Ce qu'il est très intéressant de constater à l'écoute de ce 1er double cd, c'est que plus Coltrane est sifflé et hué par une partie du public, plus il en "rajoute" (le mot est mal choisi) "sonnant même faux" volontairement par moments.
Ce cd est donc un témoignage d'une certaine révolution musicale en marche, je crois.
Sur le second double cd, datant du 11 octobre 1960, enregistrement du second concert de Miles à l'Olympia en cette même année, donc, la formation est identique si ce n'est, point majeur, que John Coltrane a laissé la place à Sonny Stitt au sax.
Et là, pas de huées, pas de sifflets non plus, pas de salle divisée, mais, si talentueux qu'il fût, le jeu de Stitt parait bien "fade" comparé à la démesure et au génie de Coltrane perçus lors du concert du 21 mars.

Voilà. Si vous êtes intéressé, j'ai 15 jours de libre devant moi durant lesquels je peux vous graver ces 4 cds. Vous connaissez la méthode : pm, je vous donne mon adresse, vous m'envoyez 4 cds vierges + une enveloppe affranchie et à votre adresse pour le retour et zou. Pour les jaquettes, scan et par mail.

Salut !

8)

[Stif]

Tant qu'on est dans le partage, j'ai ça à proposer :

December 18, 1970 (12 items, 112:12)
Cellar Door Club, Washington
Miles Davis Sextet

Miles Davis (tpt); Gary Bartz (ss, as); Keith Jarrett (el-p, org); Michael Henderson (el-b); Jack DeJohnette (d); Airto Moreira (perc, voc)


Second set
Band warming up 0:27
Directions (J. Zawinul) 12:27
Theme stated at 2:53, 4:08.
Honky Tonk (M. Davis) 18:45
What I Say (M. Davis) 14:26
Sanctuary (W. Shorter-M. Davis) (closing theme, applause) 0:43


Third set
Band warming up 0:30
Directions (J. Zawinul) 11:14
Theme stated at 1:57, 2:45.
Honky Tonk (M. Davis) 17:08
What I Say (M. Davis) 14:13
Sanctuary (W. Shorter-M. Davis) 2:03
Funky Tonk (M. Davis) 18:53
Sanctuary (W. Shorter-M. Davis) (closing theme, applause, announcement) 1:23


WEATHER REPORT

SYRACUSE 6/30/73
CHICAG0 5-73

Disc 1 Tracks 1 - 8 Syracuse pt 1
Disc 2 Tracks 1 - 2 Syracuse pt 2
Tracks 3 - 9 Chicago

SBD/FM -> Audio cassette (3-4th generation) -> Nakamichi DR-1 ->
Audiophile 2496 -> Soundforge -> CD -> EAC -> MKW -> SHN

Sorry I don't have any track info for any of this. Please provide if you can.

The Syracuse show is a soundboard, and Chicago seems to be an FM.
The tracks here were done by me and are approximate.
Enjoy it for what it is, it is not perfection, there is at least one cut, but it has great sound and is a very important document.

MP pour les intéressés.

[jam]

Le 21 mars 1960, Miles Davis, en tournée européenne, passe à l'Olympia et présente ainsi au public jazz parisien son nouveau (et déjà annoncé comme génial) saxophoniste : John Coltrane.
perçus lors du concert du 21 mars.
8)

Je suis d'accord avec toi que l'olympia de Miles Davis avec Coltrane est un superbe enregistrement. Je voudrais juste ajouter que Coltrane est sur le départ de chez Miles à cette période et qu'il a commencé à jouer avec Miles en 55.
En ce qui me concerne je trouve que Coltrane est un des rares musiciens ayant approché la spiritualité.

[flop]

Juste un mot pour dire qu'une bonne porte d'entrée dans l'univers de Coltrane (et dans celui du jazz modal) est l'hispanisant "Ole".

En plus y'a l'extraordinaire Eric Dolphy qui y souffle (dans une flûte).

Et aussi :

- Infinity (sorti 5 ans après sa mort, avec des parties harpe - piano - orgue - vibraphone et percus jouées et ajoutées par sa femme, Alice Coltrane)

C'est un de mes disques préférés toutes catégories confondues.
Les puristes ont dénigré le fait qu'Alice fasse des overdubs (hérésie) après la mort de John (re-hérésie). Pourtant le résultat est d'une beauté cosmique, iréelle. Y'a pas que la harpe et les claviers, y'a des cordes !!!

Vraiment une musique de rève.

Flop

[mescal(ito)]

Je suis d'accord avec toi que l'olympia de Miles Davis avec Coltrane est un superbe enregistrement. Je voudrais juste ajouter que Coltrane est sur le départ de chez Miles à cette période et qu'il a commencé à jouer avec Miles en 55.

Exact... Mais c'est la première fois que Coltrane jouait devant un public français, non ? Du moins dans un lieu important comme l'Olympia...

[mescal(ito)]

Juste un mot pour dire qu'une bonne porte d'entrée dans l'univers de Coltrane (et dans celui du jazz modal) est l'hispanisant "Ole".

En plus y'a l'extraordinaire Eric Dolphy qui y souffle (dans une flûte).

Et aussi :

- Infinity (sorti 5 ans après sa mort, avec des parties harpe - piano - orgue - vibraphone et percus jouées et ajoutées par sa femme, Alice Coltrane)

C'est un de mes disques préférés toutes catégories confondues.
Les puristes ont dénigré le fait qu'Alice fasse des overdubs (hérésie) après la mort de John (re-hérésie). Pourtant le résultat est d'une beauté cosmique, iréelle. Y'a pas que la harpe et les claviers, y'a des cordes !!!

Vraiment une musique de rève.

Flop

C'est TON disque favori de Coltrane ?

[flop]

Juste un mot pour dire qu'une bonne porte d'entrée dans l'univers de Coltrane (et dans celui du jazz modal) est l'hispanisant "Ole".

En plus y'a l'extraordinaire Eric Dolphy qui y souffle (dans une flûte).

Et aussi :

- Infinity (sorti 5 ans après sa mort, avec des parties harpe - piano - orgue - vibraphone et percus jouées et ajoutées par sa femme, Alice Coltrane)

C'est un de mes disques préférés toutes catégories confondues.
Les puristes ont dénigré le fait qu'Alice fasse des overdubs (hérésie) après la mort de John (re-hérésie). Pourtant le résultat est d'une beauté cosmique, iréelle. Y'a pas que la harpe et les claviers, y'a des cordes !!!

Vraiment une musique de rève.

Flop

C'est TON disque favori de Coltrane ?

Oui.

Enfin, c'est plus qu'un disque de Coltrane, c'est un disque d'Alice avec John. C'est assez différent des disques "normaux" de Coltrane.
Et j'aime beaucoup ceux qui ont "continué" Coltrane, notamment Alice et Pharoah Sanders.

Sinon, je pense à un autre disque chéri que n'avez pas cité : "John Coltrane & Johnny Hartman" sur Impulse.
Soit le quartet galactique cité plus haut accompagnant un crooner baryton hallucinant. C'est génial de les entendre jouer des ballades avec une retenue palpable derrière un chanteur de cette trempe !!
Mention spéciale à 'Lush Life"....

Flop

[raphy]

je suis un grand fan aussi...
Sans posseder l'integral j'ai le coffret impule, le coffret atlantic, ce qui regroupe pratiquement tout :-)

je n'ai rien a ajoute aux avis eclaires, mais il se peut qu'en lisant ceci certain d'entre vous souhaitent decouvrir quelques albums, ou du moins le travail de coltrane.

Mescal a raison sa periode preferee est extremement interessante, mais peu rebuter pour une premiere approche (sauf si vous aimez deja les albums tres "free").

Il y a quelques classiques, que les fans "denigrent" un peu car trop conventionnel, mais il n'y aucune honte a prendre du plaisir sur des albums comme :

My favorite thing
Giant steps
Ole
crescent
ballads

qui vous permettront d'aborder un Coltrane talentueux est encore tres tres "melodique" (je mets des guillemets)

Le travail de Coltrane avec "d'autres" est aussi tres interessant.
La aussi aucun risque a recuperer l'album Coltrane/duke ellington

Et puis bien sur , comme vu plus haut, la collaboration Miles/coltrane. Pour les plus riches, le coffret sorti chez columbia qui reunit tous les albums. Mais sinon quelque soit votre "passion" pour el jazz, "kind of blue" de Miles Reste vraiment un disque incontournable.

Je sais je fais dans le classique, mais ce message s'adresse vraiment au "debutant". L'oeuvre de Coltrane est passionnante, elle demande du temps, parfois un effort.. mais c'est somptueux....

raphy

[jam]

Pour les plus riches, le coffret sorti chez columbia qui reunit tous les albums. Mais sinon quelque soit votre "passion" pour el jazz, "kind of blue" de Miles Reste vraiment un disque incontournable.

C'est pas pour être pointilleux mais je ne pense pas que le coffret Columbia regroupe les albums enregistrés sur Prestige. De toute façons je pense qu'il y a aucun mauvais enregistrement où Coltrane et Miles soient réunis.

[mescal(ito)]

Mescal a raison sa periode preferee est extremement interessante, mais peu rebuter pour une premiere approche (sauf si vous aimez deja les albums tres "free").

Il y a quelques classiques, que les fans "denigrent" un peu car trop conventionnel, mais il n'y aucune honte a prendre du plaisir sur des albums comme :

My favorite thing
Giant steps
Ole
crescent
ballads

qui vous permettront d'aborder un Coltrane talentueux est encore tres tres "melodique" (je mets des guillemets)

Le travail de Coltrane avec "d'autres" est aussi tres interessant.
La aussi aucun risque a recuperer l'album Coltrane/duke ellington

Je sais je fais dans le classique, mais ce message s'adresse vraiment au "debutant". L'oeuvre de Coltrane est passionnante, elle demande du temps, parfois un effort.. mais c'est somptueux....

raphy

D'accord avec Raphy. Comme je l'ai précisé, les cds de Coltrane que j'ai cités comme étant mes préférés sont loin d'être les plus abordables, la période 65-67 étant très free, "expérimentale" d'une certaine manière, peut-on dire aussi.

[oops]

Combien de saxophonistes ont-ils pensé arrêter après avoir entendu "Giant Steps" ?.
Et pas des petits joueurs.

Moi j'adore Coltrane jusqu'à A Love Supreme.Après j'ai du mal.
Bon je ne "connais" pas non plus.Je ne veux pas me forcer.
Tellement de bijoux à redécouvrir constamment.

Je n'ai jamais compris pourquoi on dénigrait "Ballads".

[mescal(ito)]

Ballads est pour moi d'une beauté rayonnante... J'ai la version DeLuxe 2 cds avec sur le 2nd cd les alternate takes de Greensleeves (5 versions) et It's Easy To Remember (7 versions) + They say it's wonderfull + All or nothing at all.
Du pur bonheur ! 8)

[kalamango]

Merci pour le conseil sur ballads, suite à l'enthousiasme de Mescal je l'ai acheté aujourd'hui même et je me régale!
J'en profite pour rajouter qu'il existe un album en duo avec Thélonious Monk qui est très bien. Cette rencontre aurait durablement influencé Coltrane,Monk étant avec Coltrane l'un des musiciens les plus singulier du vingtième siécle. Il y a des amateurs par ici?
Je retourne à mon salon pour déguster...

[jam]

J'en profite pour rajouter qu'il existe un album en duo avec Thélonious Monk qui est très bien. Cette rencontre aurait durablement influencé Coltrane,Monk étant avec Coltrane l'un des musiciens les plus singulier du vingtième siécle.

Extrait d'une interview de Mc Coy Tyner en 1981.
"Lorsque je suis entré dans son quartette Monk lui avait ouvert la porte d'un monde d'écriture et d'expression qu'il ne soupçonnait pas, et avec moi il s'est retrouvé en terrain connu."

[kalamango]

Au fait il y a une version étendue de Billy Jack Bitch où les Horn Heads jouent "Well you needn't" un fameux morceau de Monk. Je crois que c'est sur "the Work".

[JpweB]

bon ben apres avoir lu tout çà, va falloir que je mette à Coltrane moi... j'ai juste Kind Of Blue.

[undertaker]

bon ben apres avoir lu tout çà, va falloir que je mette à Coltrane moi... j'ai juste Kind Of Blue.

Juste une p'tite question. Malgré cet album de Miles terrifiant, t'as jamais eu envie de pousser plus loin ?

[JpweB]

bon ben apres avoir lu tout çà, va falloir que je mette à Coltrane moi... j'ai juste Kind Of Blue.

Juste une p'tite question. Malgré cet album de Miles terrifiant, t'as jamais eu envie de pousser plus loin ?

si

j'ai une bonne quinzaine d'albums de Miles

[Philippe Nollet]

Le grand, le gigantesque, l’inénarrable et incoercible John Coltrane, son incohérence simplissime et ses colossaux couacs de rêve déposés sur la portée des alignements carrés post-be bop… que dire encore qui n’ait été suggéré, susurré ou tout simplement même pensé dans vos télépathies moites de fans avides…Coltrane est le premier dans l’histoire du jazz à orchestrer le chaos, avec et sans la technique, dans et en-dehors du cadre, instinctif et physique, quasiment athlétique et toujours métaphysique comme les grands jazzmen seuls – cette science de l’espace-temps qui arrange et juxtapose tous les arbitraires, les hasards, les accidents de parcours et les anecdotes, les faux rebonds et autres pétages de plomb tombés à-propos dans la gueule du loup. Et comment passer sexuellement sous silence ce pouvoir invraisemblablement érotique qui combine à l’aise pression atmosphérique et annulation par le vide d’un trop-plein d’amour et de haine conjugués, tout ce picotage de chair de poule convulsif gravitant au-dessus des faits divers, fou de plaisir de s’exhorter lui-même bien au-dessus du panier de crabes des hommes…

Le swing de Coltrane n’est certes pas un anti-swing comme ont pu le décréter un certain nombre de puceaux blancs représentatifs du jazz à lunettes et sweat US, mais un swing tant et si bien ralenti qu’il atteint par contrario au bouillonnement suprême : celui des atomes et des molécules, origines et propagation de ces origines, pullulant et grouillant en silence à fleur de peau sous un corps inamovible, quand le tintamarre rythmique s’efforce tant bien que mal d’étouffer le bruit assourdissant du chaos du silence… On pourra aller jusqu’à dire que le bruit de Coltrane s’accouple au silence de Miles, pour peu qu’on manque d’imagination, bien sûr.

Les chorus de Coltrane atteignent les palais de marbre binaires, ruisselant de pierreries baroques et festonnés d’enluminures rococos et tarabiscotées… ils y parviennent non par l’harmonie, mais par le démantèlement de celle-ci au profit du plus éclatant bordel qui soit… alors dans tous les registres, criards et ululant, ahanants ou seulement bredouillés, dans de vagues cohues de notes informes répétées sans fin ou dans la somptueuse majesté, soudain, de suites d’accords étirées à l’extrême, le jazz franchit les lignes de mire et éclate la métrique… et cela bien sûr dans des effets de cuivre hoquetant – avec tout le bruissement sous-jacent d’une nuée d’oiseaux braillards dont on n’aperçoit pourtant pas la moindre plume… partout les chorus fumants s’appellent et se répondent en un ping-pong de flèches au curare qui traversent l’écran mat des apparences et atteignent en de brefs crépitements solaires le tympan…

Il serait ô combien tentant d’affirmer péremptoirement – toujours les mêmes puceaux à lunettes – que le sax est un sexe, quand celui de Coltrane est avant tout l’émanation d’une âme, tout le bruit agressif qu’il crée lui tombe dessus et la secoue comme elle le mérite coincée dans ses chapelles, jusque dans les sifflements salivaires des anches, l’âme dans son apitoiement d’usage faussement candide et stellaire triturée dans la machine du jazz…

Bon, quand ça joue – avec Coltrane on dit qu’il joue et on pense « ça » joue – quand ça joue donc, le premier truc à ressentir c’est les entrailles qui se froissent dans le plexus… puis on voit, autant qu’on imagine sinon plus, les muscles autour de la bouche tendus comme des câbles, les riffs ne se laissant aucun répit, tout s’enclenche et s’enchaîne à la queue leu leu dans un coulis de pâte fondue dont la fureur du thème principal est enduite… on voit aussi et surtout la bouche et le regard, et aussi les mains, le dos voûté, les musiciens de jazz ont ce génie d’incarner leur corps mieux que quiconque, les notes et les accords sont aussi là pour ça, on voit la bouche carminée de Coltrane en gros plan, ourlée sur les coins et plissée en frac sur le bec du sax, la langue cachée là-bas derrière ou tantôt rabattue comme un clapet à ouvrir ou fermer les écoutilles par lesquelles l’air balaie les périmètres de la mélodie pour les remettre au propre… alors que certaines croches tintinnabulent et que d’autres exaspèrent l’équilibre jusqu’à le faire exploser, des dièses vicieux vous tirent des larmes en glissando tranquille, on se dit soudain, pourquoi pas, que Coltrane joue « contre » nous, pour personne et « contre » nous, nous et notre sale petit ego de blancs-becs merdeux impénétrables…

En vérité on se fourre tous le doigt dans l’œil et nos visions trop clairvoyantes pour être honnêtes, et qu’on jurerait pourtant définitives et fermes, capitulent dès le retentissement du premier cri du sax… ou, blêmissants et mouillés dans nos langes d’amateurs de pop FM (cette horreur incarnée), on se pâme d’une admiration hors sujet et aveugle qui les insulte tous, les Parker, les Miles et les Coltrane tous consuls à fendre l’âme noire de la royale patrie jazz d’une pierre blanche, sans voir que ceux-ci ont, et à tout jamais, troublé les plus sûres intelligences de tous les temps des deux faces de l’espèce (blanche et noire) au point d’imposer à leurs règles communes, si souvent galvaudées, la conviction de l’inutile. C’est peu de dire que Coltrane déteste les blancs : il les dégobille par tous les pores de l’épiderme. Par le plus sûr moyen et le plus grand panache recelant la plus intime pulsation de l’être original : le saxophone ténor. La musique de Coltrane infantilise les blancs.

Bien sûr, il faut avoir le cœur bien accroché pour écouter Coltrane, alors que chez Miles ce serait plutôt les couilles ou les yeux chez Parker… à la fois mathématicien purement intuitif (les grilles harmoniques défenestrées par de bien telluriques et réalistes chimères) et éjaculateur tardif primairement priapique (plongeant tout cru dans l’abîme charnel des laves), le Trane dresse des équations contradictoires et absconses dans le seul et unique but de nous rendre tous cinglés. En fait, c’est à croire qu’il ne s’intéresse qu’à notre délabrement mental, joie insurpassable pour lui que nous fussions mabouls, marchant sur la tête et comptant nos années perdues avec désespérance… Il accumule les dérapages comme on enfile des perles et atteint à cette sorte de préciosité du swing où il ne subsiste qu’un temps, celui d’une mesure divine au-delà justement de ce temps. Be-bop, Free-jazz, dodécaphonisme : Coltrane les résume tous, tout en les surpassant.

[flop]

Ne suffit-il pas d'un seul Marc-Edouard Nabe ?

[Philippe Nollet]

Ne suffit-il pas d'un seul Marc-Edouard Nabe ?

Je prends personnellement pour un honneur d'avoir subi l'influence de Nabe

8)

Plus il y aura de Nabe mieux la littérature française s'en portera...

[raphy]

Plus il y aura de Nabe mieux la littérature française s'en portera...

on risque de derapper tres tres vite la...
Nabe reste un sujet souvent polemique....

je ne sais pas si le style "nabe" est a ce point interessant pour qu'on puisse souhaité etre influencé par celui ci, mais il me semble que certaines de ses idées sont plutot discutables....

[Betakaroten99]

Plus il y aura de Nabe mieux la littérature française s'en portera...

on risque de derapper tres tres vite la...
Nabe reste un sujet souvent polemique....

je ne sais pas si le style "nabe" est a ce point interessant pour qu'on puisse souhaité etre influencé par celui ci, mais il me semble que certaines de ses idées sont plutot discutables....

Nabe est un fou (dangereux?) mais son talent est grand et incontestable (à mon avis) Ca vaut vraiment la peine de se plonger dans son oeuvre, jamais dénuée d'humour, avant de prononcer des jugements hâtifs qui seront ou non justifiés après lecture en ce qui concerne le fond.
Evidemment il pousse la provocation et l'ambiguité aussi loin que Céline son idole et modèle (jusqu'à quel point?!...)

[mescal(ito)]

Je ne pense pas que Nabe soit le reac fachisant que beaucoup le soupçonnent d'être, même si j'ai pu assister à certains de ses dérapages télévisuels... Beaucoup plus de provocation et de mal d'être que de haine, je crois (j'espère...)
De lui je n'ai lu que Alain Zannini (titre éponyme puisque son véritable nom), pavé riche et dychotomique, plein d'auto-dérision, traitant de la notion du double avec un style unique, truffé de références bibliques et religieuses tout en restant auto-biographique, reconnu par la critique française comme un très grand roman (même par ceux qui n'aiment pas le personnage...)
http://www.serieslitteraires.org/public ... article=54
Nabe provoque, polémique, est mégalo et en rajoute, certes... mais l'écrivain est talentueux... Je compte m'attaquer prochainement à son Journal Intime (énorme en nombre de pages) tant détesté qu'adulé par le milieu littéraire et artistique parisien...
Et son père est un grand clarinettiste avec un joli chapeau, qui n'est pas seulement le chanteur comique que le plus grand nombre connaît, et qui a joué avec les plus grands jazz men américains... 8)

[Betakaroten99]

J’ai lu les 3 premiers tomes de son journal intime et j’me suis régalé. Evidemment c’est parfois assez trash et toujours très provocateur (Plus que son « Alain Zannini » que par contre je conseille très vivement à ceux qui voudraient découvrir cet écrivain et qui ne sauraient pas par lequel de ses bouquins commencer) et souvent hilarant (Eviter quand même de proposer cette lecture à un catholique traditionaliste adepte de Barbara Cartland, surtout si il est cardiaque :lol: , sauf bien sûr si c’est un vieil oncle milliardaire antipathique qui vous a couché sur son testament… ) Les passages sur les réunions bien arrosées du journal Hara-Kiri avec les diatribes enflammées et outrageantes du célèbre professeur Choron ça vaut le détour. Ou encore le récit auto(fictionnel)biographique de l’idylle avec une certaine chanteuse québécoise (pas dur de deviner que c’est Diane Tell) nympho et presqu’aussi cinglée que Nabe lui-même.
Et toujours ce style magnifique, métaphorique et anabolique, érudit et fluide à la fois. Ses livres sont souvent des pavés, mais à aucun moment le niveau ne baisse au cours de la lecture. Souvent critiqué et souvent copié…
Evidemment Nabe est affligé d’une sorte de masochisme, d’un goût pour l’auto flagellation qui le pousse à toujours se mettre la société à dos par des déclarations scandaleuses dont souvent l’énormité les rend quasi comiques (Mais pas pour tout le monde…) comme si cette descente en enfers irrésistiblement provoquée devait jouer un rôle crucial (Et pratiquement impossible à clairement expliciter aux oreilles des profanes) dans le processus intime de sa propre alchimie littéraire. Toujours replonger dans les ténèbres pour mieux y enfanter la lumière… Ou quelque que chose dans ce genre là.

[mescal(ito)]

Pas mal du tout cette petite analyse nocturne, BK99... pas mal du tout... Tu devrais écrire...

Pour Diane Tell, tout ce que Nabe écrit est vrai, elle l'a elle-même confirmé chez Ardisson un soir... Oh p'tain le couple ! Quand ils se lancent dans une tournée-visite des monastères et autres églises en alternant lieux de culte et partie de cul... :lol:

[Betakaroten99]

Viens de voir que le site Internet de Nabe, longtemps HS, est à nouveau ouvert.
Et son premier bouquin"Au régal des vermines" (par où le scandale arriva)est réédité pour la première fois depuis 20 ans. Il sort le 6 janvier.
http://marc.edouard.nabe.free.fr/

[Betakaroten99]

Marc-Edouard Nabe passera ce soir vendredi 13 dans l'émission "Campus"

[funkygemini69]

Impressions

ahhh ce Elvin JOnes,ce Mc Koy Tyner ce groupe quoi!

[lowikdelic]

Impressions

ahhh ce Elvin JOnes,ce Mc Koy Tyner ce groupe quoi!

fabuleux, merci.

[funkygemini69]

ahhh ce Elvin JOnes,ce Mc Koy Tyner ce groupe quoi![/quote]
fabuleux, merci.[/quote]
le plaisir est de partager avant tout,et c'est pour chasser une certaine négativité ambiante sur le forum en meme temps ..

[funkygemini69]

Wes

[baretto]

J adore coltrane surtout meditation,s a love supreme, crescent et les live a antibes en 65. Ca c est un mec que j.aurai aimer voir en co
ncert mais ne trop tard.

[funkygemini69]

D'une autre Galaxie..

[funkygemini69]

un theme subliminal ancré dans mon esprit (apprenant l'histoire de cette pochette par la meme occasion...)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blue_Train

Un disque sorti des placards en 2005,avec son histoire,temoignage d'une rencontre entre 2 montagnes..
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thelonious ... negie_Hall

[funkygemini69]

My one and only love,chanson populaire que je découvre grace au film 'Leaving las Vegas"(chantée par Sting)

Paroles et version de Sting

PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:

The very thought of you makes my heart sing
Like an April breeze on the wings of spring
And you appear in all your splendor
My one and only love

The shadow's fall and spreads their mystique charms
In the hush of night while you're in my arms
I feel your lips, so warm and tender, yes
My one and only love

The touch of your hand is like heaven
A heaven that I've never known
The blush on your cheek whenever I speak
Tell me that you in are my own, baby

You fill my eager heart with such desire
Every kiss you give sets my soul on fire
I give myself in sweet surrender, baby
My one and only love

Baby, you fill my eager heart with such desire
Every kiss you give sets my soul on fire
I give myself in sweet surrender, baby
My one and only love, yes
My one and, my only love