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PRINCE AU CENTRE BELL DE MONTREAL
Après avoir livré deux spectacles historiques en juin dernier au Metropolis dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal, Sa Majesté Pourpre était de retour en ville hier soir, mais au Centre Bell cette fois-ci.
La tournée s’intitule Welcome 2 Canada (bien avant les textos, Prince a été le premier artiste à écrire de façon «phonétique», remplaçant le «you» par «u» et le «to» par «2») et le James Brown des temps modernes a décidé de faire plaisir à ses nombreux fans, au nombre de 12 000 hier: deux heures et demie de spectacle, plusieurs rappels au menu et beaucoup de hits. De Pop Life à Controversy en passant par U Got The Look, Take Me With U, Raspberry Beret, Cream, Purple Rain (avec sa pluie de confettis mauve, bien sûr), Let’s Go Crazy, Delirious, 1999 et Little Red Corvette. Et ce n’est pas tout. Durant l’avant-dernier rappel, entamé par le refrain de I Love Rock N’ Roll poussé par la guitariste (et, selon la rumeur, nouvelle petite amie) de Prince, ce dernier y est allé, seul au piano transformé en boîte à rythmes, d’un medley de tubes et de chansons qu’il a écrites, comprenant When Doves Cry, Sign O The Times, The Most Beautiful Girl In The World, Nasty Girl de Vanity 6, A Love Bizarre de Sheila E., l’intro de Darling Nikki, I Would Die 4 U et rien de moins que Kiss pour conclure! Inutile de dire que la foule était debout et en liesse.
En grande forme et visiblement heureux d’être sur scène et à Montréal, l’Artiste de 53 ans (et 5 pieds 2 pouces) n’a pas cessé de danser sur la grande scène formant son fameux symbole et d’encourager la foule très enthousiaste, tout en menant son groupe (deux claviéristes, un batteur, une bassiste, une guitariste, trois choristes et nul autre que le légendaire Maceo Parker au saxophone) de main de maître. Toujours aussi excentrique côté look (il a commencé le spectacle en leggings, t-shirt arborant le visage de sa bien aimée sur le dos et chaussé de grosses bottes de fourrures blanche… à talons… dotés de lumières rouges clignotantes!), Prince n’a cependant pas joué à la diva ou levé le nez sur les fans qui ne connaissent que son répertoire des années 80. Tout le contraire en vérité. Il a entamé les festivités tôt en concert (Pop Life était la seconde chanson au menu), invité des gens à danser sur scène et joué très peu de morceaux obscurs, reprenant même un bout de Don’t Stop ‘Til You Get Enough de Michael Jackson, son grand rival à l’époque. Dix ans plus tôt, Prince avait donné un spectacle capricieux à la salle Wilfrid-Pelletier dans le cadre du FIJM, n’offrant que quelques hits après une heure et demie de jam. Hier soir, c’était le concert «commercial» que les vieux fans désiraient entendre depuis longtemps. Et ça faisait du bien de participer à ce long groove presque toujours reconnaissable en compagnie d’une bête de scène hautement funky, inépuisable et inébranlable lorsqu’il échappe son micro… qu’il a ramassé sans même manquer le rythme d’une demi-seconde. Chapeau, Monsieur Prince.

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