Originaire de Chicago (comme Groovepushers !!!), ce groupe de Funk m’a tout de suite beaucoup fait penser à 2 autres groupes très intéressants, j’ai nommé Brooklyn Funk Essentials et Groove Collective (en moins barré et plus facile d’accès de part la construction des titres bien plus fluide et cohérente…) à cause de leur capacité à mélanger les influences avec brio…

Sur une base Jazz, ils mêlent souvent des sons urbains, comme le Hip Hop. Cà se rapproche de l’Acid jazz pour situer bien qu’ils ne s’interdisent jamais d’innover… Salsa, Latino, Sons Electroniques… Vous allez voir que ce groupe est surprenant et très brillant !!!
1er Album : Liquid Soul (1996)

Normal, finalement, pour un premier Cd : « Preview » est une petite interlude introductive du groupe assez décalée de par sa construction et ses petits sons très années 30…
La pression monte dès le 1er vrai titre « Worlds’ on a leash » un instrumental qui met tout de suite les pieds dans le plat : Aéré, Mélodique, une section de cuivres à se pâmer de plaisir, des petits scratchs superbement distillés, un batteur « On the One »… Et bien çà démarre très fort !!!
On enchaîne sur « Schitzophrenia » et toujours ces cuivres brillantissimes (c’est pas pour rien qu’ils sont les vedettes de la pochette…Mention spéciale à Mars Williams, justement le leader naturel et producteur du groupe et Ron Haynes à la Trompette et à la Flute), cette batterie, cette basse qui groove tranquille mais ce qui est fort c’est que les titres ne se ressemblent pas, ils ont leur « personnalité » propre, encore un peu plus marqué par cette sorte de speaker qui intervient un bref moment.
On calme le jeu avec « Equinox » une excellente reprise du non moins magnifique John Coltrane… Un classique jazzy !! (A noter que ces 2 derniers titres sont enregistrés Live, comme une bonne moitié de ce qui nous est proposé sur ce coup d’essai et ma foi, c’est un coup de maître car çà donne grave envie de les voir à l’œuvre ;o))
« The Good One » est encore une interlude très comique à cause de son côté décalé : je vous invite à ne pas les zapper, elles sont courtes et très originales mais surtout bien savoureuses.
On revient à du plus rythmé avec « Afro Loop » qui mixe Jazz, Hip Hop asséné par une voix (un peu comme Brooklyn Funk Essentials)… C’est encore différent mais tellement bien fait et dépaysant par rapport au formatage actuel.
Suivent encore 2 titres Live : « Java Junkie » d’abord, sur lequel on a le droit à des samples de « Get Down » de LL Cool J (y’a pire comme référence en Rap/Hip Hop), puis « New E » : çà swingue encore sublimement et impeccablement : On maintient le niveau quoi. Excellent !!!…
Retour au studio avec une série de titres qui tente d’explorer de nouvelles pistes du groove.
« Righteous » est un down tempo, un brin Trip-Hop/Jazzy, qui semble inspiré de Miles Davis (la trompette y est très marquée, c’est peut-être aussi pour çà…) avec une ligne de basse très lourde et une batterie toute légère… C’est fat et très atmosphérique pour le coup !!! ;o)
Nouvelle reprise de jazz avec « Footprints » de Wayne Shorter encore exécutée avec maestria.
Ici le studio, à vous le direct et on repart comme si on y était avec « Jazz Machine » (qui contient cette fois un sample de « Here We Go » de Run DMC) : Toujours aussi efficace à ce petit exercice qui consiste à vous faire taper du pied et remuer le popotin…
Introduit à nouveau par des scratchs, « Black Earth » explore le côté Hip Hop de leur musique et c’est Brillant, l’un de mes titres préférés !!!
« What a Story » continue sur cette très bonne lancée (oui je sais je me répète, c’est trop bien et c’est pas fini !!! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est d’la balle pour varier ;o)
Et on finit le festival avec « Blue Groove Freestyle », sa petite guitare rythmique en avant, et ses nombreux guests Hip Hop qui se relayent à merveille sur ce titre et une dernière cover
« Freddie the Freeloader » : cette fois c’est sur, c’est de Miles Davis qu’il s’agit.
Voilà un premier album qui pose les bases du groupe et qui ne commet aucune faute de goût… Riche, Varié et Brillant !
2ème Album : Make some Noise (Mai 1998)
Cette fois en guise d’ « intro » on entends une bouteille qu’on décapsule et dont on se désaltère allègrement (Ben oui vaux mieux prendre des forces pour se mettre en condition avec ce qui va suivre…) puis cette voix de speaker sur fond jazz, souvent utilisé par le groupe pour ses interludes, intervient…
« Threadin’ the Needle » est encore une belle démonstration cuivrée de ce qu’est capable de faire ce groupe. Ici soutenu par des scratchs issus d’un des plus grand hit de Kurtis Blow, « The Breaks », voici un morceau virevoltant de plus, funky à souhait et super speedé comme ils les affectionnent.
Nouvel hommage aux grands du Jazz avec une courte reprise du « Salt Peanuts » de Dizzy Gillepie. Puis c’est l’enchaînement direct (et sans changement de piste) sur « Chocolate Covered Nut » (feat. Kurt Elling), un titre dans la lignée des meilleurs titres réalisés par Guru sur ses Jazzmatazz : mélange élégant de Jazz et de samples (ici Salt Peanuts, l’original, évidemment).
Comme son nom ne l’indique pas « Yankee Girl » est un titre très latino-brazil (les percus très en avant et ce petit break très Rio de Janeiro) avec un solo de trompette ébouriffant et des petits scratchs « Oh Yeah » bien placés (encore « Here We Go » de Run DMC, décidément ils sont fans de ce titre et « King of the Beat » des Pumpin All Stars).
Arrive alors la perle du Cd pour moi : « I Want you to Want Me », qui me ramène à chaque fois 15 ans en arrière avec ce sample de « Forty Days » de Billy Brooks, le même utilisé par A Tribe Called Qwest sur l’ENORME « Luck of Lucien »… Mais voilà un titre qui me rappelle également ce que je trouve de meilleur chez Brooklyn Funk Essential : ce mélange entre musique qui groove tranquillement, une voix féminine comme je les aime ( Ici Trine Rein, brillamment assistée par Yvonne Gage dans les chœurs) et une voix masculine très grave et torride… Le genre de titre dont l’ambiance me fait fondre… Magique !!!
On change de registre avec « Ricky’s Hat » beaucoup plus tourné Free Jazz dans l’esprit. On se rapproche là beaucoup plus d’un groupe comme Groove Collective.
Petite intro et inspiration Ragga/Jamaican style pour « Cabbage Roll » puis les cuivres font leur oeuvre en répondant à James Brown (samples de « More Peas ») ou Kc & the Sunshine Band (« Let it Go ») : j’adore !!! C’est d’une efficacité à toute épreuve.
Démarrant par quelques mots issus du « Introduction » de Rahsaan Roland Kirk, « Ramblin’ » est un titre qui sera familier à tous… Ecrit en effet par Ornette Coleman, c’est un classique absolu daté de 1959, parfaitement interprété ici… On commence à se demander si ce groupe ne serait pas parfait par hasard ;o)))
Ben c’est pas avec « Cookie’s Puss » qu’on va en avoir une infirmation… Voilà encore une composition originale vivante, efficace et inventive, bien soutenue par quelques extraits de « Troglodyte » de Jimmy Castor Bunch. Et en plus c’est joué Live… Mais que demande le peuple
Même cause, même “punition” avec « No Cents » où la section de cuivres (bien mise en valeur par la batterie) se relaye pour ne pas nous donner une seconde de répit… Trop fort les gars !!! (Au chapitre sample, cette fois c’est “Say it Loud, I’m Black & I’m Proud” de James Brown).
Un soupçon de Salsa en plus pour « My Three S.O.B.’s » et des séquences empruntées à Eddis Harris (« People Getting Ready to see Eddis Harris ») et Miles Davis (« Footspring »), toujours cette section de cuivres supra efficace, ses interventions semi-parlées, ses scratchs superbement sélectionnés, cette ligne de basse ronronnante, le solo de guitare qui va bien et cette batterie irréprochable et je fini de m’interroger pour savoir quels mots je vais pouvoir utiliser pour ne pas m’auto-parodier tout au long des 4 chroniques qui composent cette review.
On fini ce second album avec une chanson plus calme et jazzy « Lobster Boy’s Revenge » puis, en Live, par l’énorme « Opium Jacuzzi » d’inspiration plus orientale, comme son nom l’indique, où la section rythmique fait des merveilles…
L’audience crie sa joie et nous aussi car ce groupe est vraiment grandiose !!! 2 albums (dont celui-ci qui explore plus d’horizons différents et démontre donc une progression du groupe dans la variété de son style) et, là encore, pas une faute de casting…
3ème album : Here’s the Deal (Mars 2000)
Gros Kick de batterie et Seven Eleven qui est cité dans la première minute de ce morceau, ce qui tombe finalement très bien tant « Sure Fire One » me fait penser à eux… Ce mélange de gimmicks Funk avec un rappeur efficace (Brian "MCB" Quarles) en guise de vocaliste ! Très bonne entrée en matière pour ce troisième opus avec de sympathiques incursions d’un clavier au son bien strident et funky et des cuivres parfaits comme d’hab !!!
C’est du côté de Santana qu’on lorgne beaucoup sur le Latino-Rock « The Diz » exécuté en Live : Efficace !
Retour à du 100 % Acid Jazz avec « Stop By Monie's » que l’interprète féminine Simone met parfaitement en valeur.
Nouvel enregistrement Live et instrumental très atmosphérique pour « Everybody's Got One » qui se laisse écouter tout seul.
On change de rappeur (Dirty MF) sur « Show Me » mais le flow est toujours aussi cool et chaleureux.
Ils affectionnent l’Acid Jazz décidément sur cet album puisqu’on est très proche d’Incognito sur « Sex Tablet » : travail encore énorme de toute la partie rythmique pour nous assurer un groove speed et irrésistible et des cuivres pour faire péter tout çà !!!
Plus Jazz et avec des solos de trompette puis de cuivres qui se posent là, « All Blues » est encore issu d’un des nombreux concerts du groupe. Moment à savourer particulièrement : la petite démonstration de Basse slappée dans la seconde partie du titre, qui fait plutôt réagir les chanceux qui y étaient…
D’inspiration plus Jazz/Funk seventies, « Sweet Pea » monte en puissance au fil des minutes et s’achève bizarrement par des sons bouddhistes, parfaits sans doute pour la méditation…
Nouveau titre très péchu… Normal c’est « Donkey Punch » ;o) Digne des meilleurs Groove Collective tout çà, avec des sons parfois sortis dont ne sait où !!! Ahhh le Sax s’en donne à cœur joie… et c’est encore un Live !
Simone revient pour officier sur « Dysfunction », un titre plus mid-tempo et Soul.
On fini sur deux titres encore excellents « Rocket Scientist » et « Spam Sucker » qui s’achève par la question du chauffeur de salle « Liquid Soul ! Right ? »… Ben oui !!! Je suis même maintenant complètement à court d’arguments face à tant de maîtrise et virtuosité !!! ;o))
4ème Album : Evolution (Octobre 2002)

Bon alors comme les 3 précédents avaient été très largement plébicités par Mescal lors de sa brève présentation de l’oeuvre de Liquid Soul et qu’il avait été plus réservé sur ce dernier album, présenté comme plus Electro/House, je m’attendais à devoir être beaucoup plus critique…
Hors avec un démarrage comme « Action Jackson », j’ai vite du revoir mes a priori car c’est bien d’un titre Liquid Soul dans toute sa splendeur dont il s’agit.
On calme l’ambiance avec « Sun Ra », un morceau tout en touché et subtilité…
Et voilà la seule faute de goût de ce groupe 8O 8O 8O depuis le début de leur carrière, ce « La La » est vraiment insupportable : un titre housisant et housisé qui n’amène rien (à part des poils qui se hérissent sur ce beat froid et répétitif… :twisted: ).
Bon là on a pris une petite douche froide mais on retrouve très vite le confort auquel ils nous ont habitué… Une fois n’est pas coutume, on a le droit à une Mc féminine sur « Nina's in Jail », mélange Hip Hop et Jazz.
« I Was Meant to be Rich » est une chanson festive aux accents très percussifs. Tour à tour les cuivres et la guitare électrique s’engouffrent pour faire monter une sauce déjà bien relevée…
Ben je crois que je vais me passer d’explication pour « Bossa Interlude » :lol:
« Mercedes » est une sorte de titre hybride : on y retrouve un peu d’Acid Jazz, un soupçon de House (mais discret pas repoussant comme l’autre…), de Latino et Soul aux niveaux des interprétations vocales : un titre agréable somme toute.
Bon revenons à titre de la qualité de ceux qui ont fait mouche sur les 3 précédents : « This and That » en est un et pas qu’un peu, çà speede moins mais çà nous donne encore plus le loisirs de savourer ce groove langoureux. Je verrais bien ce titre en illustration sonore pour série Tv.
Retour des breaks et d’un rappeur masculin très efficace (Gravity), sur fond de Funky music pour « Soul ».
C’est du coté des Temptations ou d’Isaac Hayes que je me tournerais pour décrire « Mean Machine » : un morceau dans la pure tradition Soul/Funk de la fin des années 70. J’adore !!!
Nouvelle démonstration de musicalité et d’efficacité en Live avec « Rage Experiment » et pas mal d’interventions solos d’une guitare électrique ébouriffante.
On fini avec du mellow-Jazz « The Lonely Bull »
Bon certes, cet album n’est pas le meilleur mais quand on aime le groupe, je crois qu’il est difficile de s’en passer car ils explorent de nouveaux horizons ce qui nous promet une volonté du groupe, à l’avenir, de continuer à innover et c’est le meilleur moyen, je crois, de ne pas nous lasser et de se donner toutes les chances de continuer leur carrière, entamée de bien belle manière…
Moi je propose aux novices de suivre la chronologie exacte des sorties du groupe pour bien les appréhender… les 2 premiers albums ont ma préférence mais les 2 derniers viennent parfaitement compléter la carte « groupe à gros potentiel ». :bravo2:
Funkygirl
Site internet avec Extraits à écouter d'urgence !!! 8) http://www.liquidsoul.com









