Joshua Welton a été convié à la dernière minute pour participer à un des panels de la Celebration 2022 pour remplacer Carmen Electra qui n’est finalement pas venue (raison liée à la COVID). Joshua a rejoint l’écurie de Prince en 2012 et est resté proche de lui jusqu’à ses derniers jours. Epoux de la batteuse Hannah Ford (3rdEyeGirl), il a joué un grand rôle sur les dernières œuvres musicales de Prince puisqu’il s’est vu attribuer le rôle de producteur, un privilège et exceptionnel quand on connait la carrière et le caractère de l’Artiste.

Au cours de cette discussion à Paisley Park (le 4 juin), Joshua a partagé avec Duane Tudahl son expérience avec Prince et lève le voile sur ce qu’il se passait en studio et l’homme qu’il était sur les dernières années. Il parle notamment de sa quête perpétuelle et quotidienne de spiritualité, la façon dont il a pris sous son aile le couple Ford-Welton et de mentorat. Comme pour les autres sessions, le public a eu la chance d’écouter des bouts de morceaux et remixes inédits, dont un titre pour Mary J. Blige dont on ne connaissait pas l’existence.

Comme pour le panel de Jill Jones et celui de Tom Garneau qui ont eu lieu la veille (3 juin), cet article vise à restituer les propos de Joshua de la façon la plus complète possible, en grandes thématiques, à partir des informations communiquées par les membres de Schkopi présents sur les lieux. 

 

Sur sa carrière musicale avant de rencontrer Prince

« J’ai signé un contrat avec Sony/Columbia quand j’avais 14 ans. J’ai tourné avec Trey Songz et Chris Brown à l’époque. On avait un show sur BET (Blowin’ Up: Fatty Koo) qui ressemblait un peu à « Making The Band » (ou Pop Stars en France). Je connaissais déjà un peu le succès et les dangers qui vont avec. Les montagnes russes, les sommets et les abymes. Mais dans mon cas, mes convictions religieuses et ma spiritualité qui guident tout ce que je fais, m’ont préservé des dérives de ce métier. Je pouvais gérer les aléas et me concentrer sur l’essentiel. »

« Ma femme (Hannah Ford) et moi faisions étions musiciens dans une église dans l’état de Géorgie. Un jour, Hannah a reçu un mail de Julia Ramadan (assistante de Prince à l’époque). C’était un mail mystérieux qui disait « Peux-tu garder un secret ? ». Hannah a répondu « Oui », sans savoir à qui elle s’adressait. Puis un autre message arrive: « Quelqu’un à Minneapolis veut que tu viennes faire une audition », et on a compris que c’était Prince. On a reçu des billets d’avions et on a débarqué à Minneapolis en juillet 2012. Prince l’a reçue seule pour discuter, jouer au ping-pong etc… et je suis venu à Paisley Park le deuxième jour, et c’est là qu’on s’est rencontré ».

Son arrivée à Paisley Park

« La première fois, je suis entré par une de ces portes au fond. Il était en train de répéter avec le NPG au grand complet, avec les cuivres. Il a fait « on the one ! » et ‘pim !’, tout le monde s’est arrêté.  Je me suis dit « mince, il arrête tout à cause de moi, j’ai dû faire une erreur en arrivant comme ça. Je me fais déjà remarquer ». Puis il dit avec une voix chaleureuse « JOSHUAAAA ». J’étais surpris. Hannah était déjà venue dans le complexe sans moi et ils avaient déjà discuté. Prince descend de la scène et me fait un hug. Depuis on est resté proches. »

Les conversations spirituelles

« Quand j’ai rencontré Prince pour la première fois, je dois avouer que j’ai eu peur. Je venais de me marier avec Hannah, et Prince avait tout son charisme, son charme, sa réputation, son swag….c’était Prince. J’avais peur pour mon mariage. Quand on s’est rencontré, il a immédiatement organisé une réunion avec Andy Allo, Hannah et moi. J’ai fait secrètement un vœu pour que Prince ne nous sépare pas. Et là première chose qu’il a dite à cette réunion en nous regardant, c’est : « je ne veux pas vous séparer. Il y a suffisamment de places pour vivre ici». J’ai hurlé de joie. Tout de suite après, nous sommes allés, lui et moi dans la cuisine et avons discuté pendant deux heures sur Jésus. Il me posait plein de questions. Ça a duré comme ça tous les jours pendant 9 mois. On a vécu pendant 2 ans dans une chambre dans l’hôtel à côté, et je faisais des allers-retours à Paisley Park pour le voir répéter avec Hannah, enregistrer etc… Et il n’arrêtait pas de poser des questions sur ce sujet. Des conversations non-stop. Michael Howe (actuel archiviste en chef pour l’Estate et qui travaillait pour Prince à l’époque) m’a confié un jour que Prince ne m’avait pas recruté seulement pour ce que je savais faire, mais pour toutes ces conversations. Et après deux années, Prince nous a proposé de nous installer dans une de ses maisons. »

« La fraternité, le mentorat, la vie et le respect étaient des choses importantes pour lui. Je le voyais comme une figure paternelle. Il était très très observateur. Quand on a eu une vie comme la sienne, avec tout ce qu’il a traversé, tous les gens qu’il a rencontrés dans ce milieu, il était capable de discerner les personnes qui étaient en cohérence avec elles-mêmes. Un soir, il m’a pris à part et m’a dit « les femmes que je croise sont impressionnées par toi parce que tu es jeune, marié et que tu travailles avec… [[Il s’est pointé lui-même du doigt]]. Et tu n’as jamais rien essayé avec elles! » [[Sous-entendu : tu es quelqu’un de droit et tu  n’abuses pas de ta position]].

 

« Nos conversations spirituelles n’avaient pas pour but de nous challenger. On cherchait tous les deux LA VERITE. Il ne s’agissait pas de chercher qui en savait le plus ou le meilleur point de vue. Juste « Qu’est-ce qui est vrai ? ». On allait toujours au cœur et au fond des choses. Il aimait apprendre et on apprenait quelque chose tous les jours. J’étais très enthousiaste sur Jésus, j’en parlais tout le temps. Je ressentais ça comme un cadeau que j’avais reçu et que je voulais partager avec tout le monde pour les convaincre, mais je ne savais pas comment faire et ça me frustrait. Il m’a dit : « Pose juste des questions ». Et ça a complétement changé mon point de vue. Je ne cherchais plus à imposer mes opinions à des gens qui n’étaient pas réceptifs. Je pose des questions sur un sujet et je m’intéresse à la façon dont les gens voient certaines choses. En fonction des réponses, je discute, échange et apprends aussi. Ca a complétement transformé mes rapports avec les autres. Lui aussi me posait ENORMEMENT de questions, mais encore une fois, ce n’était pas pour me challenger ou me mettre en difficulté. Il avait une démarche vraiment humble et curieuse pour apprendre, comprendre, et développer sa spiritualité. Et visiblement, il avait changé aussi. Une fois nous étions dans sa voiture avec une autre personne qui le connaissait bien, et je parlais. A la fin, la personne m’a dit : « Je ne l’ai jamais vu comme ça. Il était à l’écoute et n’a rien dit pendant tout le trajet ». Et après sa disparition, un membre des NPG qui le connaissait depuis 20 ans m’a confié que Prince lui avait dit qu’il apprenait beaucoup de moi. Dans une interview, Prince a parlé de moi en disant que je pouvais travailler avec n’importe qui à cause de ma relation avec Dieu. Il ne parlait pas de musique, mais de mon rapport avec les gens. On parlait beaucoup d’Egypte, de Moïse, de l’Afrique et Jésus. C’étaient les 4 sujets de conversation principaux. La musique est venue après ».

Music & Fun

« Quand on a commencé à travailler ensemble, il pouvait y avoir de la critique. Au début, je faisais des chorégraphies et je jouais de la cloche (cowbell). J’ai fait le tour du monde en faisant ça. Il m’a surnommé « Monsieur Cowbell ». Je jouais un peu de claviers aussi. Il y avait un esprit familial mais c’était du travail aussi. Je ne pouvais pas venir là et tenir une note au hasard pendant une demi-heure. Je devais apprendre les chansons. Grâce à Dieu, j’ai pu le faire rapidement, et j’ai été aidé par Kirk (Johnson) pour ça. Il fallait aussi que je sois polyvalent et disponible à n’importe quel moment : jouer du clavier, aller dans un studio pour mixer ou produire ses chansons, créer des sons. Je pouvais faire toutes ces choses en l’espace de quelques heures ».

« On travaillait beaucoup ici, ça pouvait aller de 14h à 7h du matin le lendemain. Donc on était là en permanence et c’était devenu comme une maison. J’étais surtout au studio B, et il n’y a pas de fenêtre, je ne voyais donc pas le temps passer, ni la nuit tomber. »

« Un jour, il m’a convoqué avec Ida, Hannah et Trevor (Guy) dans son bureau et il m’a dit : « J’ai besoin d’un producteur, et je pense que tu peux faire l’affaire ». J’ai cru que c’était une blague, j’ai regardé derrière moi, en pensant vraiment qu’il plaisantait (Duane Tudahl fait préciser à Welton qu’il n’avait que 22 ans à l’époque). Puis on m’a dirigé vers le studio D, un studio qui ressemble un peu au C mais en plus petit, et il y avait 2 autres personnes, des producteurs. On nous a donné à chacun des pistes pour qu’on travaille dessus, c’était une compétition entre nous 3 en fait. C’était les pistes isolées de « Q.U.E.E.N. » de Janelle Monae & Erykah Badu et chacun de nous devait produire le remix possible. [[Diffusion d’un extrait du remix de « Q.U.E.E.N. » fait par Joshua Welton – l’extrait choisi semble différent de ce qui a été diffusé sur 3rdEyeTV en 2013]]. C’était mon audition. Je n’avais que les voix et quelques pistes instrumentales. J’ai construit une musique tout autour. Il m’a alors donné le plus gros chèque que je n’avais jamais reçu de ma vie jusque là: 30 000 dollars, c’était dingue. Ensuite, il m’a demandé de remixer un autre morceau : « Fixurlifeup ». Il n’est jamais sorti mais je crois qu’il l’avait diffusé sur des enceintes avant un concert, je ne sais plus où…. »

– « Stockholm ! » lui souffle Hannah depuis le public

Le public accueille Hannah qui monte sur scène. Joshua annonce qu’ils ont 3 enfants et qu’ils en attendent un quatrième.

« Je faisais toutes ces choses et j’avais créé un chorégraphie pour « Fixurlifeup ». Il ne la dansait pas, il nous regardait la faire seulement, et il rigolait en se moquant de nous. C’était très marrant. »

« On rigolait beaucoup ensemble. L’humour et la créativité sont liés. Je n’ai pas d’exemple précis, mais les meilleurs moments sont ceux où on est pile sur la ligne où l’on doit être très sérieux et qu’on est censés se retenir. Une fois, nous étions dans un club et nous parlions de certaines personnes. Nous ne disions pas du mal, on discutait seulement et on rigolait en parlant d’eux. On se marrait tellement qu’on a failli tomber du canapé et là il me dit : « Mec je dois sortir d’ici. Je ne veux pas qu’on me voit mort de rire et me rouler sur le canapé. Je dois rester cool ».

Travail en studio

« Souvent, quand il me demandait de travailler sur un titre, il m’envoyait juste les pistes vocales et je devais créer une musique à partir de ça. Je n’avais que sa voix. Ça a été le cas par exemple pour « Fallinlove2nite ». Ça a été une chanson importante pour moi parce que c’était une musique que j’ai créée et qu’on a pu entendre à la radio, dans un épisode de « New Girl » diffusé le jour du Superbowl…. A la base, il y avait 3 couplets. Je lui ai dit que je ne pouvais pas tout utiliser. Dans le morceau final, j’ai remplacé le troisième couplet par un pont avec des claps et une répétition du refrain en boucle (à partir de 2’37 sur la version de l’album HitNrun) ».

 

« Pour « 1000 X’s & O’s », il m’a donné les pistes vocales et une instruction précise sur la vibe qu’il voulait. Il souhaitait que ça sonne comme « Rock The Boat » d’Aaliyah. Quand on travaillait sur de la musique, on pouvait se critiquer, mais c’était aussi les moments les plus funs. Imaginez deux enfants dans un magasin de bonbons qui peuvent faire tout ce qu’ils veulent et qui remplissent le caddie jusqu’à ras bord. Cette chanson qu’on va écouter, c’est « The Single Most Amazing » qui était prévue pour Rita Ora mais qui n’est pas sortie. Il y a une partie où il joue de la guitare. On l’a enregistrée entre 4 et 5 heures du matin. Il jouait fort, il était survolté puis il a réclamé la batterie et à commencer à taper aussi fort dessus, je devenais fous et je criais « donne-moi un synthé » et j’ai joué. Ça a été comme ça pendant toute la session qui a duré plusieurs heures. A la fin, on s’est posés, et on s’est dit « Bon, écoutons le bordel qu’on vient de faire ». Et on avait souvent ce genre de surexcitation au studio. » [[Diffusion d’un extrait de « The Single Most Amazing » prévu pour un album de Rita Ora  en 2014 mais qui a été annulé. Seul un extrait du clip de cette chanson a été mis en ligne sur Youtube pour lancer la promotion de l’album. La sortie du disque a été repoussée avant d’être annulée.]]

« Nous avons aussi remixé un morceau de Mary J. Blige, « Better », qui était sur la bande originale du film « Think Like A Man Too » (2014). Les producteurs ont demandé à Prince de remixer la chanson. Il me l’a confiée pour que je travaille dessus et avait prévu d’ajouter sa patte à la fin. J’étais un peu devenu le producteur-maison. Généralement, je parle avec les artistes pour savoir ce qu’ils veulent comme orientations sonores etc… Il arrivait que Prince me dise « On me propose telle somme pour travailler avec untel. Qu’est-ce qu’on fait ? ». C’est arrivé pour The Golden Hippie et on a fait des trucs super pour elle. Pour le morceau de Mary J. Blige, j’ai bossé dessus, et quand Prince s’est impliqué, on a tout recommencé. Pendant la session, Prince était comme un fou à la basse, il n’arrêtait pas de taper des pieds. [[Diffusion d’un extrait de « Better » remixé par Prince et Joshua complétement inédit et inconnu jusqu’à ce que Joshua en parle lors de ce panel]]. »

« Quand il me donnait les pistes vocales, il pouvait me dire à des moments précis « tu m’entends là ? », et je n’entendais rien ou ne comprenais rien, parce que c’étaient des murmures. Et c’est devenu un jeu entre nous. On se comprenait déjà avec de simples gestes de la tête, par des jeux de regards, et toutes ces formes de communications non-verbales. Mais maintenant il y avait les murmures ! Pour les concerts, j’ai des samples dans mon clavier que je peux lancer pour démarrer un morceau (exemple avec les voix de « Pretzelbodylogic »). Un soir, à un moment du show, Prince se tourne vers moi et murmure quelque chose. Je fais « OK », je lance le sample et Prince s’adresse au public « Vous passez du bon temps ? », il joue l’intro de la chanson à la guitare et s’arrête brutalement « on the one ». J’ai été surpris et je demande ce qu’il se passe. Il vient alors vers moi :

– « Pourquoi t’as appuyé sur le bouton de « Pretzelbodylogic » ? »

– « Parce que tu me l’as demandé »

– « non, j’ai dit « c’est fini, on arrête »

– « aaaah, tu m’as eu »

– « non, tu t’es fait avoir tout seul »

Et c’était devenu un jeu. »

« I’ve got X sides…. »

« [En tant que musicien], j’ai toujours eu de la révérence pour lui, et on kiffait faire de la musique ensemble. C’était une vraie collaboration et mécanique entre nous, pas « fais-ci », « fais-ça ». Bien sûr, c’est lui qui validait le produit final. Quand on avait fini un titre, on allait l’écouter dans sa Cadillac et on échangeait nos avis. Au début, j’avais du mal à réaliser que j’avais cette chance de travailler avec lui [[sous-entendu : je n’y croyais pas]], puis je m’y suis habitué parce que j’ai vu les différents Princes :

– Le premier Prince que j’ai vu, c’est celui qui m’a accueilli en maillot de basket et qui a crié avec « Joshuaaaa »,

le deuxième Prince que j’ai vu, c’était à l’United Center de Chicago tout de suite après (fin septembre 2012 pour la résidence « Welcome 2 Chicago ») : « Prince Prince », nous sommes montés sur scène, c’était fou,

– ensuite il y Prince quand il travaille au studio,

– et le Prince des séances de répétitions,

– il y avait le Prince des soundchecks,

– et enfin le Prince dans sa Cadillac, qui joue au ping-pong etc…

Il y avait différentes versions de lui, il fallait juste le savoir et être prêt. »

« Personne ne lui disait « Non ». Et s’il arrive que des gens le fassent, il demandait « Pourquoi ? ». Je n’ai pas d’exemple précis, mais je sais que je n’ai pas eu à lui dire « Non ». C’était facile pour moi de continuer à travailler avec lui puisqu’il ne faisait plus de morceaux avec des paroles qui étaient loin de ce qu’on considère comme ‘clean’ [[sous-entendu : il ne faisait plus de chansons avec des paroles explicites]]. Lui-même l’a dit : ce n’est pas parce que je l’ai fait que vous devez le faire aussi. (Lors de son speech au BET Awards de 2010). »

That’s it

« C’était un chercheur. L’authenticité était quelque chose d’important pour lui, à tous les niveaux, que cela concerne la musique ou les rapports humains. Vers la fin, il nous a dit à Hannah et moi : « vous avez rendu le mariage cool à nouveau ».

« La dernière fois que je l’ai vu, c’était à un diner avec Kirk, Meron (Bekure – assistante de Prince) et Hannah au restaurant Dakota, dans la nuit du mardi au mercredi (19 et 20 avril). Quelqu’un s’est approché de nous et a demandé s’il pouvait nous prendre en photo. On a refusé poliment, le gars est parti, faisant mine d’aller aux toilettes puis à fait demi-tour et s’est assis pas très loin de nous avec son appareil photo mal dissimulé. On en a ri. Puis on est allé au cinéma voir « Barbershop The Next Cut». On n’était pas cote-à-côte. J’étais dans les rangs de devant, et lui à l’arrière. Il y a des références à Prince dans ce film. Je l’entendais rire ou dire « c’est nul ». Il pouvait rire des blagues sur lui ».

« Ce qui me manque le plus depuis sa disparition, ce sont nos conversations. Des fois quand je travaille en studio, je peux entendre sa voix qui me dit « tu n’entends pas ça ? », des choses comme ça. L’important, c’est de préserver son héritage. Je ne suis pas revenu à Paisley Park depuis 2017, mais j’ai toujours cette place dans mon cœur où que j’aille. Le lieu en lui-même rappelle évidemment des souvenirs. Ça m’a permis de connaitre Phaedra (Ellis-Lamkins – avocate qui travaillait pour Prince), Prince l’aimait. Malgré toutes les controverses qu’il y a eut, c’est une des personnes qui a été aidante pour surmonter ce moment en en parlant. »

Purple Movement

« Après la tragédie de George Floyd, je me disais qu’il fallait que je fasse quelque chose. J’ai fait quelques prêches puis j’ai créé le « Purple Movement ». C’est une application mobile qui a demandé des centaines de milliers de dollars pour le développement. C’est une assemblée virtuelle qui permet des échanges entre les gens, de faire des propositions pour construire un avenir plus sain. Pourquoi Purple ? Parce que c’est ce que vous obtenez si vous prenez le drapeau américain et que vous mélanger le blanc, le bleu et le rouge. Purple, ce n’est pas qu’une couleur, ça symbolise le mélange et l’unité. En travaillant avec Prince, et la diversité de son public, j’ai compris la puissance de ce concept de Purple, à plein de niveaux et quand j’ai pensé au mélange des couleurs du drapeau américain, tout ça a pris sens pour moi. Et c’est marrant parce que dans une interview pour le Seattle Times, Prince avait dit en parlant de moi que j’étais un « Steve Jobs » (Interview pour Seattletimes.com du 30 septembre 2014). En lisant ça, je me suis dit « Quoi ?!??? ». Et quelques années plus tard, je suis capable de développer une application. Mais avec ça, l’important c’est de pouvoir facilement, en étant nombreux, faire entendre nos voix et nos propositions auprès du gouvernement et des officiels.

[[Intervention de Duane Tudahl : et c’est important de voir ce que nous avons en commun, plutôt que d’appuyer sur les différences. Il n’y a qu’à voir le public présent ici, il est varié et nous sommes unis par la même chose malgré nos différences.]]