Pour cette quatrième interview réalisée par Schkopi pour la sortie de l’album « Originals », nous avons eu l’honneur d’échanger avec Susannah Melvoin. La chanteuse de The Family/Fdeluxe, sœur jumelle de Wendy, choriste et fiancée de Prince dans les années 80, nous dit ce qu’elle pense de cet album…et plus.

Originals

Quel est votre avis sur « Originals » ?

C’est bien de découvrir ces chansons de cette façon, enchainées les unes après les autres. Et elles correspondent à une époque où il était très créatif. J’ai assisté à cette période où il était tout le temps en studio, quand il écrivait des chansons et leur donnait une vie dans la cabine d’enregistrement. Réécouter tous ces titres fait rejaillir plein de souvenirs. Je me dis que j’étais dans le coin pour beaucoup d’entre elles. Je le respecte en tant qu’homme et pour son œuvre, surtout quand on voit ses capacités en tant que musicien auteur/compositeur de chansons (songwriter). Cet album est la démonstration de ses talents de songwriter. Je vis dans une ville (Los Angeles), où beaucoup de gens rêvent de devenir des songwriters reconnus, peut-être pas à un niveau national, mais ils tentent. Nous sommes nombreux à savoir qu’on n’atteindra jamais le niveau qu’a atteint Prince. On n’a pas ses capacités et ses talents de musicien, sa stature, sa musicalité, son intelligence émotionnelle qui en ont fait ce grand songwriter qu’il était.  Prince était unique parce qu’il avait tout ça et savait faire tout ça. Et c’est cela que j’entends dans ce disque. Il savait écrire, jouer, chanter. Et il faisait ça tout le temps, tout en sachant se renouveler et se diversifier. Mais il ne disait pas « aujourd’hui, je vais écrire pour les Bangles » ou « je vais écrire une chanson pour Kenny Rogers », ce n’était pas ce genre d’auteur. Sur ce disque, il y a des chansons que j’aime plus que d’autres et certaines sonnent comme des demos pour moi, des démos bien finalisées entendons-nous bien. Mais, pour moi, certaines de ces « démos » ne véhiculent pas la même charge émotionnelle que l’artiste ou le groupe qui a finalement sorti cette ou ces chanson(s) à l’époque.  

Donc quand il enregistrait ces demos, il savait déjà que c’était destiné à quelqu’un d’autre. Je pense à « Manic Monday » notamment ?

Oui, il a fait « Manic Monday » pour l’album d’Apollonia 6 à la base. Puis il s’est rétracté, et a choisi de la donner aux Bangles sachant que ça allait cartonner. Il avait senti que cette chanson convenait mieux à ce groupe et qu’elle n’avait pas sa place sur l’album d’Apollonia 6.

Mais il y a aussi eu des situations où il avait peut-être écrit des chansons pour lui-même et les a finalement données à d’autres inversement, non ? Des chansons comme « International Lover », « Kiss » ….

Ce sont des chansons avec des histoires particulières. Mais sur « Originals », la chanson qui aurait pu facilement se retrouver sur un album de Prince, c’est « Nothing Compares 2 U ». Je ne suis peut-être pas objective vu qu’elle était pour The Family, mais je le vois comme ça et j’essaie d’avoir un regard distant. Je pense vraiment « Nothing Compares 2 U » aurait pu sortir sur un de ses albums. Les autres chansons d’ « Originals » sonnent comme des chansons « pour d’autres ». Cette chanson lui ressemble tellement qu’il aurait pu nous la reprendre avant qu’on ne la sorte, comme il l’a fait pour « Kiss » avec Mazarati. On l’a prise comme un cadeau extraordinaire quand il l’a donnée à notre groupe, The Family. Il considérait vraiment ses chansons comme ses enfants, et il ne les confiait pas à n’importe qui.  Ses chansons étaient précieuses pour lui et il travaillait dur pour savoir à qui les donner. Il savait ce qu’il allait donner à qui. Il n’était pas du genre à les balancer en l’air, ou dire « qui veut une chanson ? » et n’en n’avoir rien à faire de leur avenir.

C’est intéressant ce que vous dites à propos de « Nothing Compares 2 U » parce que c’est aussi une des premières chansons, si ce n’est la première chanson, qu’il ait donnée à un autre artiste et sur laquelle il se crédite réellement sous son nom en tant qu’auteur-compositeur sans prendre de pseudonyme ou attribuer des faux crédits à d’autres membres du groupe. C’est une des rares chansons dans ce cas sur « Originals ».

 Oui, et on l’entend aussi à sa façon de chanter. Il n’est pas dans la peau d’un autre, c’est vraiment une chanson intime pour lui, et ça se ressent à l’écoute. Elle a été écrite à une période où Prince et moi avions une liaison, il se passait beaucoup de choses en même temps. Et Prince communiquait à travers ses chansons. Il n’était pas bavard, ce n’était pas du genre « viens, on va se prendre un café et discuter un peu », ce n’était pas son style. Mais il pouvait te donner une chanson pour communiquer avec toi et dire ce qu’il avait sur le cœur.

J’apprécie particulièrement la version qu’ils ont gardée pour « Originals », parce que je suis dans les chœurs et que ma voix accompagne celle de Prince. Cette version est la version que j’ai entendue la première fois avec l’ajout de mes parties vocales qu’on avait enregistrées le lendemain.

Vous sentez-vous dépossédée de cette chanson, par les multiples reprises qu’il y a eu et notamment le fait, qu’aujourd’hui encore, des gens croient que Prince l’a écrite pour Sinead O’Connor ?

 Non. C’est une si belle chanson que je comprends que des gens veuillent la reprendre. De ce point de vue, ça ne me dérange pas. Ça lui rend hommage. Il faut se rappeler aussi que Paul (Ndlr : Paul Peterson) avait quitté le groupe The Family très tôt, on n’a donc pas eu l’occasion de promouvoir cet album. Il n’y a eu qu’un seul vrai single et clip, « The Screams Of Passion », l’album ne pouvait pas aller loin. Il n’a pas eu de vie. A part les fans, peu de gens ont su que « Nothing Compares 2 U » était sur notre disque et qu’elle n’avait pas été écrite pour Sinead. Elle aimait le disque de The Family, et voulait faire une reprise de cette chanson pour son prochain album. Son manager, John (Ndlr : John Reynolds) a appelé Steve Fargnoli, le manager de Prince à l’époque, pour demander l’autorisation. Et elle a assuré, et son clip est beau. Les espaces qu’elle met dans son interprétation, c’est de l’émotion pure et tout le monde est entré dedans. Elle fait ressortir l’attente, le besoin, le manque et l’amour qu’il y a dans cette chanson. Mais peut-être qu’un jour tout le monde saura que nous avons sorti ce morceau en premier. Si Warner réédite l’album, ou par un autre moyen, qui sait ?

Vous dites que vous êtes contente d’entendre vos deux voix ensemble sur ce titre. Cela sous-entend qu’il n’existe pas de version duo de « The Screams Of Passion » entre Prince et vous ?

Ils pourraient en créer une en studio à partir des pistes existantes. Prendre le morceau, et n’y mettre que les voix de Prince et la mienne, mais elle n’est pas supposée être écoutée comme ça. On n’a pas fait de version comme ça à l’époque et Prince voulait que ce soit Paul et moi sur cette chanson.

Vous êtes surprise de la nouvelle inclusion de « Nothing Compares 2 U » sur l’album sachant qu’elle était déjà sortie en single l’année dernière ?

Oui. J’ai été surprise. Je sais que Tidal a quelque chose à voir dans cette histoire. Il y a un raisonnement derrière ça, ils veulent raconter l’histoire de l’artiste à travers son œuvre au-delà de lui-même. Et cela faisait sens de l’inclure sur cet album.

Quelle autre chanson qu’il a donnée à un autre artiste aurait aussi mérité sa place sur le disque ?

Vous savez il y en a eu tellement, il s’est passé tellement de choses à cette époque et dans ma vie depuis. Je ne peux pas aller dans le coffre et désigner précisément quelque chose pour dire « ça serait bien de sortir ça d’abord ». Non ! Je dirais plutôt « Sortez tout ce que vous pouvez » (rires). On a vécu tellement de moments extraordinaires en studio avec lui. Si je devais choisir une chanson sur laquelle je chante et qui entre dans cette catégorie, je dirais « Data Bank » (Ndlr : enregistrée en 86 et sortie par The Time sur l’album « Pandemonium » en 1990). Sinon, il y a la version originale de « Crystal Ball », la version longue. J’aimerais réécouter cette version, pas celle qui a été raccourcie et éditée pour l’album (Ndlr : sur le triple album de 1998). J’ai de grands souvenirs de ces moments, des musiques que l’on a faites ensemble et je suis fière d’avoir fait partie de ce moment de l’Histoire de la musique. Il y a beaucoup de chansons sur lesquelles Wendy et Lisa ont travaillé, sur lesquelles j’ai participé que j’espère réécouter. J’aimerais bien qu’elles jouent un rôle de ‘curatrices’, de conseil sur les morceaux de cette période sur lesquels elles sont. Qu’elles aient une influence sur la production, le mastering, le mix si les morceaux ne sont pas exploitables en l’état. Mais il y a tellement de parties prenantes avec la famille et l’Estate…il y a des accords et des désaccords, il faut plusieurs personnes pour prendre une seule décision, c’est compliqué. Quand quelque chose finit par sortir, ce n’est qu’après plusieurs luttes et je ne sais pas si ça va s’arranger.

Etes-vous consultée par l’Estate pour les sorties prochaines ?

Non pas directement. Je suis contactée par Michael Howe, l’archiviste du coffre, qui fait aussi l’interface entre Warner et l’Estate. C’est avec lui que je suis en lien. Je l’apprécie beaucoup et je pense qu’il fait du bon travail avec les informations dont il dispose. Il a de bonnes idées, mais je ne sais pas s’il a un pouvoir de décision. Ça revient à la famille ou l’Estate.

Prince et les artistes associés

Quel regard portez-vous sur la discographie parallèle de Prince ? Est-ce que selon vous, lorsque Prince travaillait sur ces albums, est-ce qu’il s’investissait autant que si c’était les siens ?

Oui. Toutes ses productions parallèles étaient une extension de sa personnalité et de sa créativité. Il ne sortait ou ne faisait rien sortir tant qu’il n’était pas fier. Comme je le disais tout à l’heure, il voyait ses chansons comme ses enfants, et en tant que père, il les confiait à des gens qui sauraient les élever. Mais en même temps, sa personnalité et ses prouesses musicales ressortaient de ces chansons, même quand elles étaient interprétées par d’autres. On reconnaissait sa patte, son ADN. Il écrivait et enregistrait constamment. Peu de gens pourraient en faire autant sans risquer au minimum un burn-out. Il fallait trouver donc une façon de gérer cette abondance. Il sortait beaucoup de disques à cette époque, et il s’impliquait dans chacun d’eux. On peut dire que c’était aussi important que ses propres albums.

Vous avez suivi sa carrière dans les années 90 et 2000 tant sa propre discographie que celle de ses protégés ?

Pour être totalement honnête, plus de la même façon. Je savais et suivais ce qu’il faisait, mais je n’étais plus immergée dedans. J’avais refait ma vie à ce moment-là, je n’avais plus le même attachement vis-à-vis de ça qu’à l’époque où j’étais avec lui. Je suis sûr qu’il a été créatif jusqu’à sa mort, et je me répète, peu ou personne ne peut rivaliser avec cette abondance. Est-ce que ça veut dire que tout était forcément bien ? Non. Les oreilles des gens changent. Ils écoutent de la musique différemment suivant les âges et les périodes. Est-ce qu’il y a des choses que je préfère à d’autres ? Oui. Est-ce que je juge la musique de Prince ? Non.

Il n’a pas voulu participer à l’album « Gaslight » en 2009 quand vous êtes retournée en studio avec les anciens membres de « The Family » et vous a mis des bâtons dans les roues pour l’utilisation du nom pour ce groupe. Vous avez été contraints de trouver un autre nom, Fdeluxe, tout comme The Time qui s’est rebaptisé The Original 7. Comment voyez-vous cette décision avec du recul ?

De ce que je connais de lui, je comprends d’où il vient. S’il ne te donnait pas sa bénédiction, ça voulait dire qu’il ne voulait pas que tu le fasses. Quand Paul, Eric, Jellybean, Jérôme et moi nous sommes retrouvés et avons décidé de retourner en studio pour faire un disque, c’était une invitation adressée aux fans pour qu’ils entrent dans notre univers musical. Sa décision ne portait pas sur notre musique, ou sur nous en tant qu’individus, mais uniquement sur l’utilisation du nom « The Family ». Il ne voulait pas qu’on reprenne ce nom de groupe, parce que c’était sa création, une marque qu’il avait créée et développée. J’en ai discuté avec lui, il m’a dit qu’il aimait le disque, il nous aimait individuellement et en tant que groupe, mais on ne pouvait pas utiliser le nom. On l’a donc changé à contre-cœur, et j’en suis encore déçue aujourd’hui.  Je pense toujours que le nom « The Family » nous représente mieux que « Fdeluxe ». S’il était encore là aujourd’hui, il ne voudrait toujours pas qu’on utilise ce nom et on respecte ça.

Et quelques temps après, LP Music (Ndlr : le groupe de Paul Peterson et Eric Leeds) a été invité à jouer à Paisley Park en 2015, tout comme Morris Day & The Time….

Comme je l’ai dit, il avait sa manière à lui de communiquer. Il n’allait pas t’appeler au téléphone pour te dire « hey, quoi de neuf ? Tu sais quoi ? J’ai écouté ton album et je l’ai kiffé ». Ce qu’il disait c’était « Je donne un concert à Las Vegas ce soir ? Tu peux venir et jouer avec nous ? ». S’il t’invitait sur sa scène c’est parce qu’il savait que tu étais capable d’assurer. Donc appeler Eric et Paul, The Time, Wendy, Lisa ou moi et nous demander de jouer ici ou là, de venir l’accompagner sur scène, c’était sa façon à lui de nous dire « j’accepte tout ce que tu es, je te respecte en tant que musicien, artiste, compositeur, je t’accepte en tant que personne. Je ne vous donne toujours pas le droit d’utiliser le nom « The Family » (rires) mais je vous respecte pour ce que vous êtes et it’s all good ». Ce n’était pas une question de « je n’aime pas ce que vous faites, donc vous ne pouvez pas utiliser le nom ». Les noms de « The Family » et « The Time » sont ses enfants. C’est comme s’il nous les avait laissés pour la période de la scolarité et qu’on devait les emmener à l’école qu’il avait choisie, mais pas pour la vie, vous voyez ?

Epilogue….Lisa

Vous avez dit dans des interviews récentes qu’il vous a recontactée pour travailler ensemble. Vous pouvez nous en dire plus ?

Quelques mois avant son décès, j’avais posté sur Facebook l’histoire de la chanson « Starfish And Coffee ». Les vrais faits qu’il y a derrière et comment elle a été écrite et enregistrée. Vous savez que Prince ne voulait pas qu’on sorte quelque chose sans son accord, que ce soient des vidéos sur youtube, des photos etc… Il y en a partout aujourd’hui, mais à l’époque, il n’y avait rien ou pas grand-chose. Il était très très très protecteur sur son identité, sa personnalité, ses créations, le musicien et l’homme qu’il était. Personne ne savait réellement qui il était, ce ne pouvait être que des spéculations. Je suis sûre, à 90%, que si Prince ne voulait pas que cette histoire sur « Starfish And Coffee » soit connue, on me l’aurait dit, et j’aurais reçu une lettre de mise en demeure ou d’avertissement. Vous le savez aussi bien que moi. On m’aurait dit « retire ça, tu n’as pas le droit de parler à ma place ». Ça ne m’est pas arrivé. Et quelques mois plus tard, deux mois avant sa mort, j’ai reçu un message de son ingénieur me disant que Prince m’invitait dans son studio pour qu’on travaille ensemble. Encore une fois, c’était sa façon de communiquer. Ça voulait dire : « je sais ce que tu fais, je vois ce que tu fais, je t’écoute, je veux que l’on se rencontre et qu’on travaille ensemble ». J’ai dit « OK, comment on fait ? » Son ingénieur m’a d’abord envoyé deux chansons, dont je ne me souviens plus des titres, pour que je bosse dessus. Je ne sais plus si c’était pour une artiste avec qui il travaillait à ce moment-là, lui ou son ingénieur. Mais je ne voyais pas ce que je pouvais en faire. Il m’a dit « OK, on verra ça ensemble au studio ».

Puis il y a eu l’incident pendant le vol à Moline. Je savais qu’il s’était passé quelque chose de grave et que ça n’avait rien à voir avec une histoire de grippe. Ça sentait mauvais mais on n’a pas pu en échanger entre-temps.

Dans une interview avec Touré en 2018, vous avez déclaré que Prince aurait peut-être écouté Lisa et qu’elle l’aurait aidé si seulement elle avait su qu’il n’allait pas bien. Vous pouvez nous en dire plus ?

Il n’y avait que très peu de personnes face à qui Prince acceptait de s’ouvrir. Il se montrait toujours invulnérable devant nous. Mais Lisa pouvait faire ressortir ses vulnérabilités et sa tendresse. Je pense que si elle l’avait vu dans un mauvais état…Lisa n’est pas dans la confrontation, l’agression pour t’inciter ou te forcer à faire quelque chose. Elle est vraiment délicate et tendre, elle ressent qu’une personne est dans le besoin quand elle la voit en face. Prince le savait. Il se demandait souvent « que penserait Lisa de ça ? », « comment Lisa ferait dans cette situation ? ». Si Lisa avait été là, il se serait découvert sans difficulté. Mais quand quelqu’un comme Prince est en détresse physique ou psychologique, il préfère s’isoler et gérer ça seul. Ça fait partie de sa personnalité, plus que chez d’autres. Et il n’aurait jamais accepter de montrer sa vulnérabilité, il n’aurait jamais fait ça.

Le mot de la fin

Vous donnez beaucoup d’interviews ces derniers temps dans le cadre de la promotion d’Originals. Avez-vous un message particulier à adresser à la communauté de fans français qui suivent l’actualité princière à travers schkopi.com ?

J’aimerais vous dire que ce que je raconte est MA vérité, mon humble expérience, ce que j’ai vécu pendant cette période bénie où j’ai travaillé avec lui, quand je l’ai aimé. Cette expérience a marqué ma vie et est importante pour moi. Je veux que les fans sachent que je n’ai aucune rancune vis-à-vis des autres personnes qui ont travaillé avec lui. Chacun a sa propre expérience. Je fais de mon mieux pour être honnête et raconter la vérité comme je l’ai vécue. Wendy et Lisa sont mes sœurs, ma famille, mes amies, mes collègues, on vit et travaille ensemble. Prince a joué une part importante dans notre histoire et dans nos vies. Nous ferons de notre mieux pour perpétuer et respecter son héritage, comme vous le faites tous les deux.

Interview téléphonique réalisée par Raphy & Chak le 18 juin 2019.

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