Réédition du catalogue NPG Records chez Sony, albums inédits chez Tidal et Warner, documentaires prévus sur Netflix et la plateforme à venir de Apple, nouvelle célébration à Minneapolis, l’Estate de Prince Roger Nelson, toujours piloté par Troy Carter, sort le grand jeu en cette nouvelle année, sans oublier d’autres évènements « annexes » qui continueront de perpétuer la légende et la musique de celui dont l’absence définitive semble encore irréelle, presque trois ans après sa disparition. Revue de détails, hypothèses, suppositions, attentes et certitudes sur ce qui nous attend. Demandez le programme…

« JOY IN REPETITION » ou la réédition du catalogue NPG RECORDS (1995 – 2016)*

C’est un fait, l’auditeur novice, celui qui voulait découvrir le Prince post-Warner suite à sa disparition en ce funeste 21 avril 2016, s’il désirait entamer une discographie exhaustive, en était pour ses frais, au sens le plus littéral du terme.

Vendus à des prix prohibitifs sur le Net, on rappellera ici qu’un simple vinyle de « Musicology » pouvait atteindre une centaine d’euros, « The Gold Experience » tout autant et un coffret CD complet de « Crystal Ball » cinq fois plus.

A l’époque, Prince signait des contrats de distribution limités dans le temps et, suprême cauchemar pour les ayant-droits, sur des labels différents (Warner, Universal, Sony, BMG, EMI, Redline Entertainment, etc.), avec parfois même des droits spécifiques égrainés sur la planète entière (Because Music en France, Purple Music en Suisse…). Bref, ce qu’on appelle un peu trivialement un « beau bordel », et qui aura donné depuis plus de deux ans un sacré mal de crâne à Jason Boyarski, avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle, rattaché à l’Estate. Les cas d’écoles ne sont d’ailleurs pas tous totalement clos, puisqu’à l’heure où ces lignes sont écrites, l’un des titres le plus célèbres de Prince, « The Most Beautiful Girl In The World » fait encore l’objet d’un litige avec un jugement pour plagiat, exécuté en Italie suite à une plainte déposée en 1995 par deux auteurs-compositeurs, Bruno Bergonzi et Michele Vicino. Les deux hommes expliquant le plus sérieusement du monde qu’il s’agit là de la copie conforme de leur titre « Takin’ Me To Paradise » et qui, après avoir été déboutés dans un premier temps en 2003, ont eu gain de cause en appel en 2007. Ce qui explique son absence de « The Gold Experience » lors de sa diffusion dématérialisée intervenue l’année dernière, et qui doit trouver une résolution « à l’amiable » avant sa distribution physique prévue pour le courant de l’année, sans quoi la réédition en CD pourrait être amputée de ce titre phare de la carrière princière, ce qui serait impensable pour un Estate qui a officiellement à cœur de vouloir préserver l’intégrité de la discographie du Kid de Minneapolis.

Annoncé de manière un peu inaperçue en fin d’année 2018, Sony va donc répondre à une attente des fans, mais surtout diffuser au reste d’un plus large public la partie de carrière à la fois la plus méconnue et la plus critiquée de l’artiste, pour des raisons justifiées ou non, mais qui possède quand même son sacré lot de pépites, un titre moyen de Prince étant quand même toujours plus intéressant que bon nombres de supposés chefs-d’œuvre chez d’autres.

Ayant déjà préparé le terrain tout au long de l’année dernière avec la mise à disposition de vingt-trois albums, que ce soit en streaming ou en téléchargement légal, et l’alimentation de la chaine officielle YouTube avec pas moins de vingt-sept clips de l’époque, la réédition en CD et pour partie en vinyle de cette période ultra-productive est intéressante à plus d’un titre, ne serait-ce que parce qu’elle permettra enfin à qui le veut d’obtenir la quasi-totalité de la discographie de Prince (qui a dit « The Black Album » ?), au même titre que les Beatles, les Rolling Stones ou David Bowie.

Ainsi cette vague de rééditions sera l’occasion d’avoir pour la première fois entre les mains des albums jusqu’alors disponibles uniquement en téléchargement et/ou distribués de manière ultra confidentielle. Dans le premier cas, les albums seront au nombre de quatre, avec « Xpectation » (2003), « C-Note », « The Chocolate Invasion » et « The Slaughterhouse » (2004). Dans la deuxième catégorie, nous retrouverons « Rave In2 The Joy Fantastic » (2001), collection rassemblant remixes et autres version longues des titres de l’album « Rave Un2 The Joy Fantastic » (1999), comprenant par ailleurs la perle « Beautiful Strange ».

La date de parution de cette réédition est d’ores et déjà fixée au 26 avril prochain dans un écrin inédit pour le coup puisque non seulement les deux albums seront rassemblés, mais ils seront également accompagnés du DVD précédemment édité  « Rave Un2 The Year 2000 », concert filmé à Paisley Park et diffusé à l’époque en Pay Per View pour célébrer le passage à l’An 2000. Nous devrions également bénéficier à une date ultérieure de l’album studio « One Nite Alone » (2002), distribué en son temps via le NPG Music Club et qui permettra à ceux qui ne le connaissent pas encore de retrouver Prince au piano dix-neuf ans après les sessions du « Piano & A Microphone 1983 » édité en septembre dernier par Warner, et quatorze ans avant ses derniers concerts à ce même instrument.

A l’heure qu’il est, seules les dates de parution de « Musicology », « 3121 », « Planet Earth » et « Rave Un2 The Joy Fantastic / Rave In2 The Joy Fantastic » sont connues. Les trois premiers ouvriront le bal dès le 8 février et feront l’objet, pour l’occasion, d’une édition en vinyles violets.

A noter qu’il n’y aura aucun bonus ou autre titre inédit, au grand dam de certains, mais que chaque édition CD contiendra un livret de vingt-huit pages, y compris « Planet Earth » qui n’en bénéficiait pas lors de son édition initiale et dont la couverture respectera l’image holographique originale, à la fois pour le CD et le vinyle.

Les éditions vinyles bénéficieront également d’un coupon de téléchargement pour ceux qui voudraient en avoir une version dématérialisée. Enfin, on sait que Sam Jennings, directeur artistique pour ces trois albums, a été rappelé par l’Estate et Sony afin de vérifier les designs originaux et autres conformations d’usage à ces rééditions.

On peut certes s’étonner de ne pas voir ces sorties présentées dans un ordre chronologique mais on peut penser que Sony a préféré démarrer avec des albums précédemment disponibles chez eux (« Musicology » et « Planet Earth », « Rave… » ayant été distribué initialement par BMG, racheté depuis par Sony) et ayant rencontré un certain succès commercial. De plus, les problèmes juridiques liés à « The Gold Experience »  ont dû également jouer dans leur politique de diffusion qui se fera à raison d’un à trois albums par mois.

D’après certaines sources, il devrait également y avoir un coffret regroupant la totalité des albums réédités, une fois que ceux-ci seront tous disponibles à l’unité.

Enfin, pour être tout à fait complet sur le sujet, il est à noter que la boutique officielle du Prince Estate propose des offres spéciales pour les sorties prochaines de « Musicology », « 3121 » et « Planet Earth » avec possibilité d’obtenir les T-Shirts et programmes de chacune des tournées concernées, ainsi que d’autres goodies un peu plus anecdotiques. Il y a de fortes chances pour qu’ils réitèrent ces offres avec les sorties ultérieures.

« WHITE MANSION » ou le retour de la Celebration (25, 26, 27 et 28 avril 2019)

Comme tous les ans depuis 2017, Paisley Park Enterprises / Graceland Holdings et le Prince Rogers Nelson Estate vont de nouveau travailler conjointement ensemble afin de proposer la troisième « Célébration » qui se tiendra à Chanhassen du 25 au 28 avril 2019, et que l’on peut penser être un calque des deux précédentes.

On devrait donc se retrouver avec un programme constitué de « panels » où d’anciens collaborateurs de l’artiste viendront partager leurs souvenirs, assister à des concerts d’anciens musiciens du Minneapolis Sound ainsi qu’à des projections de vidéos inédites. Depuis août 2018, Paisley Park recueille les doléances sur une page Facebook dédiée pour savoir ce que les fans souhaitaient voir cette année. A l’heure qu’il est, la programmation officielle n’est pas encore connue. Cependant, étant donné les évènements médias prévus (sorties d’albums inédits et  diffusions de documentaires officiels), il se peut que cette Célébration 2019 coïncide avec au moins un de ces évènements.

On se rappelle que l’année dernière, le premier jour de la Célébration marquait aussi la diffusion de la version studio inédite de « Nothing Compares 2 U » interprétée par Prince et que la dernière journée a permis à Troy Carter d’annoncer la sortie en septembre 2018 d’un album inédit dont on ne savait pas encore qu’il s’agissait de « Piano & A Microphone 1983 ».

Troy Carter

Il semble donc que, comme l’année dernière, Troy Carter soit dans une logique globale annuelle, et que les deals se faisant de plus en plus nombreux, il soit encore plus à même de continuer à penser en termes de stratégie multimédia.

Lot de consolation pour les Français qui ne pourront pas se rendre à Minneapolis cette année, on leur rappellera la venue des mythiques Revolution pour un concert unique à La Cigale le 11 février prochain (complet) et la venue au New Morning le 14 mars 2019 de la bassiste Ida Nielsen.

 

« PURPLE MUSIC » ou les albums inédits de 2019

L’année dernière, alors même que nous apprenions la sortie d’un album inédit à venir chez Warner, une annonce complémentaire a pris tout le monde par surprise ; il y aura aussi un album inédit de Prince en 2019. En effet, afin de régler le litige qui opposait Tidal et le Prince Estate à l’époque où celui-ci était piloté par l’ineffable Londell McMillan, il a été décidé de « donner » un ultime album inédit de Prince à la plateforme de Jay Z afin d’échapper à une procédure judiciaire entre les deux parties, chacun reprochant à l’autre une appropriation abusive de droits et de diffusion sur certains albums du chanteur.

Très peu d’informations ont filtré depuis cette annonce mais on sait quand même quelques petites choses. Tout d’abord Tidal n’aura qu’une petite fenêtre de quinze jours pour exploiter avant tout le monde cet album ;  une première semaine en téléchargement légal, et une deuxième où le streaming sera également proposé. A la fin de ces quinze jours, si la plateforme conservera toujours la possibilité d’offrir l’album à ses clients, elle en perdra toutefois l’exclusivité car l’album sera également proposé à toutes les autres plateformes et bénéficiera également d’une sortie physique.

On sait aussi que l’album sera constitué de morceaux inédits uniquement issus de la période allant de 1995 à 2016, les années antérieures étant la prérogative de Warner, tous sélectionnés conjointement entre Troy Carter et Jay Z. Les dernières infos obtenues par ceux qui ont certaines entrées seraient que l’album est toujours  « en cours de constitution », la sélection des titres n’étant toujours pas finalisée. Dernière inconnue derrière la sortie de cet album : le label qui va être en charge de sa distribution une fois l’exclusivité Tidal arrivée à terme. La logique voudrait que ce soit Sony, déjà acquéreur de cette période pour la partie officielle mais pas inédite. Mais il se pourrait aussi que Carter, dans sa logique de signer des deals avec des tas d’intervenants différents afin de pouvoir proposer de nouvelles choses de manière continue sur une seule et même année civile, puisse choisir une autre option. En effet, le contenu inédit du Vault pour la période post-Warner n’a fait l’objet d’aucun deal commercial signé en amont, comme si Carter se laissait une marge de manœuvre pour négocier ce véritable trésor artistique par à-coups. L’avenir nous le dira…

Concernant Tidal et Prince, il est à noter que « Hit’n’Run Phase One », disponible courant 2018 sur de nombreuses plateformes musicales, s’est retrouvé de nouveau être une totale exclusivité de celle du mari de Beyonce en fin d’année dernière, sans qu’on sache vraiment trop pourquoi. Affaire à suivre !

Du coup, beaucoup étaient sceptiques sur une possible sortie d’inédits des années Warner pour cette année, tant l’annonce de l’accord entre l’Estate et Tidal semblait majeur.

Sauf que là encore, il faut remonter à bord de notre DeLorean, direction 2018, pour comprendre ce qui risque de se passer dans les semaines à venir. Selon de nombreuses sources concordantes, il était acquis que Warner travaillait avec l’Estate sur deux projets d’éditions « Deluxe » des albums « 1999 » et « Parade », sur le même modèle que ce qu’ils avaient fait en 2017 pour « Purple Rain ». Puis d’autres sources complémentaires ont validé courant 2018 que « 1999 Deluxe » était bien plus qu’un projet et que tout était désormais séquencé, prêt jusqu’au moindre détail et prêt à partir pour le pressage. Jusqu’à son annulation de dernière minute pour cause de « Piano & A Microphone 1983 ».

La paranoïa semble tellement haute dans les sphères des décideurs – à croire que Prince n’est finalement pas si mort que ça, qu’aucune information relative à son contenu n’a pu filtrer. On ne peut là encore que lancer des souhaits et supposer ce qui sera vraiment. Qui dit édition Deluxe dit déjà remasterisation de l’album original, et on ne pourra pas dire que cet album n’en a pas besoin tellement le son semble être d’une autre époque. On peut également supposer que l’album contiendra toutes les faces B de singles, comme « How Come U Don’t Call Me Anymore » ou « Irresistible Bitch ». Concernant la partie la plus excitante, celle de possibles inédits, on voit bien l’Estate en profiter pour replacer dans sa temporalité « Moonbeam Levels » déjà présent sur la compilation « 4Ever », et ne pas faire l’impasse sur certains morceaux bien connus des chasseurs de pirates. Comment ne pas profiter de ce moment pour proposer dans une qualité optimum « Purple Music », « Lust U Always » ou la version originale de « Extralovable » ? Enfin, si on doit jouer le mimétisme avec le combo CD/DVD de  « Purple Rain Deluxe » jusqu’au bout, un document vidéo inédit serait la cerise sur le gâteau.

On rêve tous d’un concert du Triple Threat Tour de 1982 ou même du légendaire « The Second Coming », première tentative semi cinématographique d’un Prince à cheval sur la fin de la tournée « Controversy » et l’enregistrement studio de « 1999 ».

Bref, beaucoup de suppositions et aucune certitude, mais une source fiable proche du dossier et que nous ne nommerons pas ici afin de lui éviter les pires représailles nous a quand même soufflé à l’oreille que certains inédits « seraient totalement inconnus des fans les plus hardcore ». Là d’un coup c’est sûr, ça fout la pression !

Tout ça c’est bien joli me direz-vous, mais est-on sûr que c’est bien ce foutu « 1999 Deluxe » qui va sortir cette année chez Warner ? Dans l’absolu, on n’est jamais sûr de rien, mais quand même, on voit bien d’ici les exécutifs de chez Warner penser tout fort : « Hey les gars, vous avez pas remarqué, mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf plus vingt, et ben ça fait deux mille dix neuf…. Putain c’est génial, non ?! Ça c’est du timing et de l’idée de génie, hein les gars ?! » « Ouuuais, ouuuuais Bob, c’est génial, t’as raison ! »

Ca sort quand ? Des calendriers de sorties font état d’un « Prince Untitled Album » chez Warner pour mi 2019. Rendez-vous est pris !

« MOVIE STAR » ou les documentaires inédits de 2019

Last but not least, Prince risque d’être le centre d’attention de ce qui s’annonce comme deux documentaires majeurs à venir, un sur Netflix et l’autre sur la plateforme à venir d’ Apple. C’est peut-être, l’air de rien, ce qui va motiver une nouvelle génération de fans à s’intéresser au phénomène, et l’Estate à perdurer dans le temps.

En choisissant Netflix et Apple, Troy Carter ne fait que prolonger cette idée que pour que la mémoire et la musique de Prince existent encore dans les dizaines d’années à venir, il faut le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas par d’autres biais qu’un CD ou un DVD, et opter pour une diffusion transversale à la force de frappe proprement colossale, touchant le plus grand nombre.

Ready Player One

Depuis 2017, Prince a illustré les films de Matthew Vaughn (« Kingsman : Le Cercle d’Or »), Steven Spielberg (« Ready Player One ») et Spike Lee (« BlacKKKlansman »), tous des succès énormes au box-office mondial.

Mieux encore, avec ABC et la série « Black-ish » qui proposait l’année dernière son centième épisode dédié entièrement à la musique de Prince, celle-ci a touché des millions de téléspectateurs en une seule fois. Et Dior s’est offert « Kiss » pour son nouveau spot publicitaire avec Natalie Portman pendant que Funko proposait trois figurines Prince exclusives à leurs collectionneurs invétérés.

Des choix qui auront souvent fait pousser des cris d’orfraie à certains « fans gardiens du temple », ne comprenant pas que la sacro-sainte musique de Prince puisse servir à vendre des cartes bleues de la banque Capital One. On oublie un peu vite que Prince avait de son vivant mis en place NPG Publishing qui devait jouer ce même rôle. « Devait » car on ne pourra pas dire non plus que Prince en ait fait grand usage et se soit particulièrement penché sur la question.

La force et l’intelligence de Carter est qu’il a compris très vite en prenant les commandes de l’Estate qu’il fallait à la fois concilier l’intégrité artistique de Prince et ne jamais négliger la manne financière qui pouvait en découler. L’ancien conseiller de Spotify qu’il est a très vite eu une vision globale de ce qu’il fallait faire pour que Prince continue toujours à exister même si sa tentative de raccrocher les amoureux du Classique au wagon pourpre n’a pas convaincu grand-monde avec le spectacle philarmonique « 4 U », supervisé par Questlove et Brent Fischer, que ce soient les mélomanes ou les fans de la première heure.

Le mois dernier, Netflix communiquait pour la première fois sur ses chiffres d’audience en mentionnant que le (très mauvais) film « Bird Box » avec Sandra Bullock avait engrangé presque quarante-six millions de vues suite à sa mise en ligne le 21 décembre 2018. Aucun film sorti simultanément en salle dans le monde n’arriverait à ce chiffre proprement hallucinant.

Reed Hastings

Il n’est donc pas étonnant qu’un mariage de raison ait été passé entre la plateforme vidéo de Reed Hastings et le Prince Estate. Ce que l’on sait de ce documentaire à venir est qu’il sera découpé en six parties et retracera l’entièreté de la carrière de Prince, de ses débuts jusqu’à sa tragique disparition. Ce format est un rêve pour les fans qui souhaitaient depuis le 21 avril 2016 qu’un documentaire puisse relater dans toute son exhaustivité le trajet incroyable et prolifique de leur idole. Il risque de l’être encore un peu plus depuis que l’on sait que la réalisatrice Ava DuVernay a eu accès à toutes les archives du Vault pour constituer son documentaire et que l’inédit risque fort d’être au rendez-vous. Autre information connue, ces six épisodes seraient racontés par la voix de Prince lui-même, à travers plusieurs témoignages audio et vidéo. La diffusion de ce qui s’annonce être un véritable événement médiatique est prévue pour le mois de juillet 2019 au plus tard (tiens, tiens…)

Ava DuVernay

Quant à Apple, là aussi, on ne peut pas dire que Troy Carter se trompe vraiment de vecteur commercial lorsqu’il offre la possibilité à tout détenteur d’iPhone, d’iPad, d’iMac et d’Apple TV de voir enfin le concert filmé du First Avenue 1983, initialement prévu pour le « Purple Rain Deluxe ».

C’était avant que l’Estate ne fasse machine arrière et décide au dernier moment de retirer à Warner ce joyau entièrement restauré à hauteur d’un million de dollars.  Dès  que la plateforme de streaming à venir du géant de l’informatique sera mise en place dans le courant de l’année, ce concert historique devrait être un programme phare car il servira aussi de base à un documentaire inédit l’accompagnant où différents intervenants devraient témoigner face caméra sur les coulisses et la préparation de cet enregistrement qui marquera à jamais l’histoire personnelle de Prince, annonçant sa starification mondiale à venir.

Comme on le voit, l’Estate a décidé pour cette nouvelle année de mettre les petits plats dans les grands, de soigner le fan, le grand public et doit encore faire avec des impondérables d’ordre juridique et/ ou familiaux, devant à la fois ménager la susceptibilité et l’irritation de l’immense Purple Family, héritiers directs inclus.

Ironie du sort, Prince n’aurait jamais rêvé aussi fort que son œuvre soit si omniprésente avec une telle pléthore de musique mise à disposition, lui qui avait si durement bataillé pour que Warner sorte plus d’albums. C’est peut-être là que réside le plus bel hommage de Troy Carter à Prince, dans sa volonté de bousculer les règles.

Il nous reste à guetter toutes les confirmations à venir et à profiter pleinement de ce qui nous sera offert. Avec un petit peu de chance, au terme de cette année particulièrement riche et fournie, on pourrait même avoir la possibilité de lire les « Paroles de fans » (Editions Camion Blanc) centralisées, agencées, retranscrites et proposées par Raphy. Et ça, bien sûr, on a forcément hâte !

*Albums NPG RECORDS réédités à partir du 8 février 2019 :

– The Gold Experience (1995)
– Chaos & Disorder (1996)
– Emancipation (1996)
– Crystal Ball / The Truth (1998)
– Rave Un2 The Joy Fantastic / Rave In2 The Joy Fantastic (1999/2001)
– The Rainbow Children (2001)
– One Nite Alone (2002)
– One Nite Alone… Live ! (2002)
– Xpectation (2003)
– NEWS (2003)
– C.Note (2004)
– Musicology (2004)
– The Chocolate Invasion (2004)
– The Slaughterhouse (2004)
– 3121 (2006)
– Planet Earth (2007)
– Indigo Nights (2008)
– Lotus flow3r / MPLsound (2009)
– 20ten (2010)
– Plectrum Electrum (2014)
– Art Official Age (2014)
– Hit n Run Phase One (2015)
– Hit n Run Phase Two (2015)