La Celebration 2018 se poursuit à Paisley Park. Au programme de ce troisième jour :

  • Discussions avec le groupe Funk Soldiers (groupe constitué d’anciens membres du NPG)
  • Diffusion d’un concert inédit
  • Panel autour de la danse avec Mayté et Maya Mcclean (une des Twinz)
  • Concert de Funk Soldiers.

La soirée sera prolongée au Crooner’s à Minneapolis pour voir le groupe « Love 2 The 9’s » formé par Julius Collins (de Greazy Meal et Dr Mambo’s Combo) et les mythiques Michael B., Sonny T. et Tommy Barbarella du New Power Generation. Ce quatuor est complété par Jeremy Ylvisaker à la guitare, Katie Gearty & Elyse Barnard aux chœurs.

Funk Soldiers

Funk Soldiers est un groupe monté spécialement pour la Celebration. Il est composé d’anciens membres du NPG : Kip Blackshire et Shelby au chant, Kirk Johnson à la batterie, Cassandra O’Neal et Xavier Taplin aux claviers, Joshua Dunham à la basse, les NPG Hornz (4 cuivres), Kat Dyson et un certain Catfish (?) à la guitare.

Panel

Shelby J., Kat Dyson, Kip Blackshire, Xavier Taplin et Joey Rayfield (NPG Hornz) étaient les seuls membres de Funk Soldiers à participer à la table ronde. Kip a souvent pris la parole, mais globalement, ce n’était pas le panel le plus intéressant auquel nous avons assisté pendant cette Celebration. Shelby débute bien entendu, en ce 21 avril, en disant que nous vivons un jour très spécial, et qu’elle souhaite que l’on commence par une minute de silence.

Joe (si j’ai bien compris), la personne qui représente la Celebration cette année, annonce que le concert de la veille , Prince on the big screen, tournera aux USA et dans le monde en 2019.

Le modérateur du jour (animateur/journaliste a The Current), demande comment ils ont été réunis pour ce concert. Kat Dyson explique que c’est Kirk Johnson l’architecte de tout cela. A propos de comment se gère ce genre de show, Kip explique que ce sont des jours et des jours de répétitions, et que chacun apporte l’expérience qu’il a eu a son époque avec Prince. Shelby dit que le plus dur est de ne pas regarder l’écran, sinon tu te déconcentre et tu deviens spectateur devant un tel artiste. Kat Dyson rebondit pour dire qu’elle « entend » la voix de Prince lui donnant des conseils, ou lui expliquant quoi faire, en permanence sur scène ou en répétition.

Le sujet est ensuite sur le recrutement de chacun par Prince. Pour Kat Dyson ce fut par le biais de Sheila E, car elle avait enregistré des choses avec elle et Rhonda Smith. Sheila a envoyé le résultat un jour à Prince qui a voulu rencontrer les musicienne. Lors de son audition, Prince était à la batterie, il dit : « Kat, qu’elle chanson aimes tu ? « , elle a répondu « Joy In Repetition« . Prince aurait été agréablement surpris, et c’est la raison pour laquelle lors de son premier concert (celui du lancement d’Emancipation sur MTV), le titre d’ouverture a été Joy In Repetition. Eric Leeds l’aurait même remercié car ça faisait des années qu’il voulait jouer sur ce morceau.

Pour Xavier Taplin, c’est Andre Gouche qui l’a recommandé a Prince quand celui ci cherchait quelqu’un à l’orgue. Pour l’audition Prince était à la basse, et John Blackwell à la batterie. Prince lui demande « tu connais 777-9311 ? ». Après avoir acquiescer, Prince lui fait enchainer les soli les uns après les autres. A la fin Prince est allé vers lui, il est resté plus de 50 secondes à l’observer sans bouger, a quelques centimètres, provoquant une certaine gène chez le musicien, avant de dire « We’ll have a lot of fun ». Il était embauché.

L’histoire de Joey Rayfield est assez amusante. Je ne me souviens plus de la ville où il vivait mais c’est assez loin de Minneapolis. C’est Adrian Crutchfield qui l’appelle « Tu fais quoi demain ? …. Ben non tu travailles pas car on a une audition…. Non je ne peux pas te dire avec qui.. Mais crois moi, ne va pas travailler ». La dessus il lui envoie un MP3 du titre à répéter. Joey écoute…. Il rappelle Adrian et lui dit « mais c’est un titre de Prince que tu m’as envoyé … » comprenant de quoi il s’agit. L’audition a lieu 24 heures après par Skype, et le lendemain il recevait un billet d’avion, tout en démissionnant . Arrivé à Paisley Park, il a travaillé sur tout le set de Andy Allo, et Get On The Boat. Prince est arrivé, et l’a envoyé jouer au Ping Pong avec Ida, en disant « je prends le gagnant ».

C’est Morris Hayes qui a fait venir Kip Blackshire à Paisley Park. Sa première interaction avec Prince fut lors…. d’une partie de basket en compagnie de Kirk Johnson et Morris. Prince l’a ensuite invité à chanter lors d’un jam sur « Free » (le titre de Larry Graham). A la fin il lui dit « tu demande combien ? », Kip répond « actuellement je gagne 10 dollars de l’heure », Prince amusé : « ici je pense que ce sera largement plus ».

Enfin, Shelby est venue à Paisley Park la première fois pour répéter avec Larry Graham. Puis elle s’est rendue à Las Vegas avec Larry là où Prince effectuait sa résidence. Lors des répétitions, Shelby chantait « Higher Ground« . On lui demande de refaire, plusieurs fois, et c’est à la fin qu’elle a compris que c’est Prince qui lui demandait . Le soir lors de sa prestation avec Larry Graham, elle était surprise et touchée des hurlements du public lorsqu’elle débuta « I Can’t stand the rain », c’est en se retournant qu’elle découvrit Prince et sa guitare qui venait de monter sur scène. Larry l’a ensuite invitée pour le concert du nouvel an, et on connait la suite.

La dernière question posée fut : « comment vous sentez vous après deux ans ?  »

Kip trouve que cette année est vraiment une « Celebration », car l’année dernière était « aigre doux », car trop proche, et encore exclusivement dans la douleur. Shelby trouve aussi que la douleur était omniprésente l’année dernière, et que cette année elle profite mieux de ce qui est organisé. Enfin, Kat Dyson dit être arrivée triste, mais qu’une fois dans Paisley Park elle a ressenti sa présence, ce qui « remplissait sa coupe ».

Concert de « Funk Soldiers »

©Steve Parke / Paisley Park Studios

C’est le premier concert de cette formation en tant que tel après avoir « accompagné » les vidéos de Prince lors du concert au Target Center de la veille.

Les points positifs : Il n’y a rien à dire, ça joue. Bien. Très bien même. On voit qu’ils ont été à la bonne école, que les musiciens ont beaucoup travaillé avec le maître pour être à ce niveau. Kirk se balade, joue de la batterie, chante même parfois (Irresistible Bitch, censuré toutefois).

Le bémol, c’est qu’il manque un leader. Kip joue plus le rôle d’entertainer que de frontman et Shelby fait du Shelby. Cela étant dit, la setlist est surprenante contenant de nombreuses pépites et de bons moments :

I’m Yours / I Feel 4 U / Partyman / Girls And Boys / Lady Cab Driver + Irresistible Bitch / 1+1+1=3 / The Work / Black Sweat / Chelsea Rodgers / Extraloveable / Big City / Welcome 2 The Dawn / Paisley Park / All The Critics Love U In New York / Alphabet Street (avec Sheila E.).

Sur Alphabet St. Sheila E est venue danser, elle s’est même jetée dans le public… Amusant…

©Steve Parke / Paisley Park Studios

Panel sur la danse avec Mayté et Maya Mcclean

L’autre panel prévu pour aujourd’hui était censé être consacré à la danse, avec Mayté et Maya Mcclean. Contrairement aux autres panels, ce n’est pas une journaliste qui posait les questions, mais le public. Wally Safford tendait le micro à ceux qui levaient la main et jouait un rôle de modérateur. Et ce qui devait arriver arriva :

  • les spectateurs n’ont posé des questions quasiment qu’à Mayté,
  • les questions n’avaient pour la plupart du temps rien à voir avec la danse alors que c’était censé être le sujet,
  • les questions posées étaient du style « qu’est-ce que ca fait d’avoir été mariée avec Prince? », « quelle était la première chose qu’il faisait ou buvait le matin? » etc…
  • on était loin du niveau et de l’intérêt des autres panels, malgré les tentatives de Wally pour réorienter les questions.

Love 2 The 9’s

Deux concerts exceptionnels (l’un à la suite de l’autre) ont été montés en marge de la Celebration avec des membres d’une des meilleures incarnations du NPG . Le premier avec Michael B., Sonny T. et Tommy Barbarella et Julius Collins de Greazy Meal au chant. Le second « unplugged« , dans une salle encore plus petite,  avec Tommy Barbarella au piano à queue, Julius au chant avec ses choristes, et un disciple de Michael B. le batteur Petar Janjic aux percussions.  C’est parfois très difficile d’expliquer et retranscrire les émotions que l’on ressent pendant ce type de concerts. Parce que c’est lié à Prince, à Minneapolis, sa scène musicale et ses personnalités incontournables, bourrées de talents qu’on croirait innés tellement tout semble facile pour eux. Ce groupe, Love 2 The 9’s a offert deux concerts comme on aime dans ce genre d’endroits, avec ces moments de grâce et ces petites imperfections qu’on accepte parce qu’il y a de l’âme, du cœur et de l’énergie. Et surtout une grande générosité, qui fait que Julius Collins a ajouté le second show, avec le même nombre de jours de répétition, tout en prenant soin de faire des set list de titres « rares ».

Et Minneapolis est juste un lieu incroyable. A chaque coin de rue, à chaque coin de table, on peut croiser quelqu’un qui dit avoir travaillé avec ou pour Prince. On est même presque lassés. Au Crooner’s, qui est un bar/restaurant/concert, je suis à une table avec un type qui dit avoir travaillé à Paisley Park. Je ne l’écoute que d’une oreille distraite, épuisé d’entendre la Terre entière me dire qu’elle a un lien avec Prince, Paisley Park, le Glam Slam, Love 4 One Another etc… Ce n’est que lorsqu’il me salue pour me dire au revoir que je comprends qu’il s’agissait de Tom Garneau qui a été ingénieur du son sur les albums « Graffiti Bridge », « Diamonds And Pearls », « Come », « Pandemonium » etc….et qui a aussi travaillé avec mon ami Peter Kitsh.

Pour en revenir aux concerts de Love 2 The 9’s ils sont détaillés, avec quelques vidéos dans une publication spécifique

 

Raphy.

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