Paisley Park ouvre ses portes pour 4 jours dans le cadre de la Celebration et les fans envahissent ce studio mythique pour assister et participer aux festivités.  Sheila E. est au centre du programme pour cette première journée avec interviews en mode « Panel » comme disent les anglo-saxons et un concert. 2 autres tables rondes sont organisées avec d’anciens collaborateurs de Prince sur des thématiques bien précises :

  • Les arrangements musicaux avec Michael B. Nelson (NPG Hornz) et Brent Fischer,
  • La photographie avec Allen Beaulieu, Nancy Bundt et Steve Parke.

Avant de débuter, Wally Safford (garde du corps et ami de Prince dans les années 80, puis un des danseurs des tournées 86 et 87) joue les Maitres de cérémonies pour lancer cette « Celebration », et annonce que nous allons écouter la version de « Nothing Compares 2 U » chantée par Prince. Quelques heures plus tard en sortant de Paisley Park, nous comprendrons qu’il s’agit en réalité d’une sortie « officielle », annonçant plusieurs nouveaux sites, et supports dont un vinyle violet vendu exclusivement chez Electric Fetus.

Mais revenons à Sheila E. et sa prise de parole,  en compagnie du très discret Gilbert Davison, qui a été un des meilleurs amis de Prince dans les années 80 après avoir assuré sa sécurité pendant le Purple Rain Tour et pris la relève après le départ de Big Chick, puis Président de Paisley Park Entreprises et enfin gérant du club Glam Slam à Minneapolis.

Pour cette année, l’organisation est complexe mais tourne bien. Les visites se font sur 5 tranches d’1 heure, par groupe de 500 personnes de 11h à 16h, puis de 17h à 22h. Chaque session est divisée en 4 groupes différents pour  assister aux événements qui se déroulent en simultané dans différents espaces. Afin de ne priver personne, les panels principaux réunissent tous les groupes en même temps, et les panels « secondaires » seront reproduits « plus ou moins » à l’identique tout au long des festivités. Comme une image vaut un long discourt…

L’ambiance est excellente, les déplacements des différents groupes bien organisés et gérés par les guides. Coté merchandising par contre, c’est rapidement la cohue.  La sécurité est détendue, mais comme le veut la tradition, l’utilisation des téléphones portables (et même des montres connectées) est interdite dans le bâtiment (mis dans une pochette).  Il faut donc compter sur sa propre mémoire et ses compétences en anglais pour retenir le maximum de choses possible tant le flot d’informations est important. Je tente donc de retranscrire le plus fidèlement possible les moments retenus.

Panel de Sheila E. & Gilbert Davison

Sheila E. était particulièrement de bonne humeur et détendue pendant les échanges et a livré de nombreuses confidences auxquelles s’est associé Gilbert Davison pour le plus grand bonheur des fans qui rêvaient d’entendre enfin cet homme de l’ombre. Sheila a décrit avec beaucoup d’humour la relation qu’elle entretenait avec Prince. Il la défiait souvent sur différents terrains que ce soit en sport, à la danse, en musique ou sur les tenues vestimentaires (avec des paris à 1 000 dollars parfois). Il aimait faire ces jeux avec elle, sachant qu’elle était dans le même état d’esprit de compétition, pour toujours se perfectionner et se dépasser. Gilbert Davison lui a demandé qui était le meilleur en basket, en danse, et à la guitare, questions auxquelles Sheila répondait sur un ton humoristique que c’était  toujours elle. Elle avoue qu’elle adorait le voir danser comme il le fait à la fin d’ « I Would Die 4 U » dans Purple Rain, en avançant rapidement avec des petits pas et en se frottant le corps, mais qu’elle ne comprenait pas la danse « du brossage de dents ». A chaque exemple elle joint  le geste à la parole, déclenchant une certaine hilarité dans la salle.   Elle reconnait aussi qu’elle pouvait pleurer très facilement dès qu’il jouait quelques notes de guitare, mais qu’en ce qui concerne la batterie, elle savait qu’elle était réellement meilleure que lui et que c’était une des raisons pour laquelle il la respectait particulièrement. Parmi toutes les anecdotes, on peut retenir celle du jour où Prince envisageait de construire le studio dans lequel nous sommes. Il venait d’acheter le terrain et a invité Sheila pour partager sa vision. Ils étaient tous les deux dans ce qui n’était encore que de la boue, et Prince lui faisait visiter son studio imaginaire en lui disant des choses telles que « là, suis-moi, ici, tu vois? C’est le studio A », puis il continue de marcher, fait semblant d’enjamber quelque chose « ici, c’est le studio B ». Il avait une vision très précise de ce qu’il voulait et le résultat final était conforme à ce qu’il avait décrit.

Sheila invite ensuite Gilbert Davison à s’exprimer. Depuis que Prince et lui se sont quittés au milieu des années 90, Davison n’a jamais parlé publiquement de Prince alors qu’il a énormément de choses à raconter, de par la relation privilégiée qu’il avait avec lui (c’était son confident) et les différents postes qu’il a occupés. Son parcours dans la galaxie princière est particulier, puisqu’il a commencé comme garde du corps personnel avant d’apprendre fin 90 par les avocats de Prince qu’il venait d’être nommé Président de Paisley Park Entreprises (qui chapeaute le studio et le label). Prince ne lui a tout simplement pas demandé son avis, sa nomination étant arrivée du jour au lendemain. Lors des réunions de travail auxquelles Prince participait, Davison prenait note des décisions à exécuter. Un jour de 93, Prince lui demande « tu penserais quoi si je changeais de nom? ». Gilbert, concentré sur ce qu’il avait écrit et sans trop mesurer ce que venait de dire Prince, répond « Mouais ». Prince insiste « Gilbert, je vais changer de nom? ». Gilbert regarde Prince, voit qu’il attend une vraie réaction à ce qu’il pense être une blague ou une devinette et lui demande « Tu t’appellerais comment? ». Prince lui montre alors son pendentif en forme de symbole et lui dit « Ça ». Gilbert ne fait que dire « Ouai, c’est cool », puis passe à autre chose, continue de travailler et oublie rapidement ce moment, pensant qu’il ne s’agit que d’une lubie. Quelques heures plus tard, Karen Lee, la chargée des relations publiques de Prince, déboule en furie dans le bureau de Gilbert :

  • Karen : « Putain de merde, mais comment on va gérer ça? T’as déconné. »
  • Gilbert : « Quoi? Que se passe-t-il? »
  • Karen : « bah t’es pas au courant? »
  • Gilbert : « Mais quoi? Que se passe-t-il? »
  • Karen : « Bah Prince a changé de nom. Maintenant il veut qu’on l’appelle par un symbole qu’on ne peut pas prononcer. Et il est sérieux. « 
  • Gilbert : « Hein? »
  • Karen : « Bah oui, en plus il m’a dit que tu trouvais ça cool »
  • Gilbert : « Hein? »

Et c’était parti pour une nouvelle aventure dont seul Prince avait le secret.

Pour conclure, ce panel était très agréable, puisque l’on passait des histoires de Sheila E, a celle de Gilbert. Deux icônes, bien que leurs rôles soient très différents, de la galaxie Princière. Sheila a aimé dire que Gilbert s’était marié avec une de ses amis, a qui il a fait 6 enfants. On sent la proximité entre les 2 intervenants, peut être aussi parce que le guitariste qui l’accompagne sur scène, Mychael Davison, et le fils de Gilbert. L’ensemble de la conversation étant assez joyeuse, et pas du tout dans le « drama » pour une ouverture de Celebration.

Mychael Davison – ©Steve Parke / Paisley Park Studios

Panel « Arrangements » avec Brent Fischer & Michael B. Nelson

Le panel « arrangements » était très intéressant et les deux participants n’étaient pas avares d’anecdotes non plus. Michael B. Nelson, leader de la première mouture des NPG Hornz , a souvent été sollicité pour composer et arranger les parties de cuivres pour les chansons et les tournées. Il a travaillé avec Prince jusqu’en 2016. Brent Fischer est le fils de l’illustre Clare Fischer, qui a composé, arrangé et enregistré avec son orchestre les parties de cordes qu’on retrouve sur la majorité des albums sortis ou produits par Prince depuis 1985. A noter que Brent ne sera là que ce matin, et que les autres sessions de ce panel seront avec Michael B. Nelson exclusivement. Brent Fischer n’a pas travaillé sur l’album de The Family (première collaboration Prince/Clare Fischer) mais à commencé à assister son père lorsqu’ils ont reçu les bandes de « The Marx Brothers Project », nom de code donné à l’album qui allait devenir « Parade », mais il y avait deux contraintes :

  • Prince n’a jamais voulu rencontrer Clare Fischer, pour une raison expliquée plus bas,
  • Prince envoyait les bandes des chansons sur lesquelles il souhaitait que Clare ajoute les cordes, parfois sans aucune indication, et sans partition. Brent était chargé de retranscrire chaque note de chaque instrument avant que son père ne commence à travailler et laisse libre court à son inspiration puisque Prince lui faisait entièrement confiance. Brent et Clare renvoyaient les bandes après ajout des parties de l’orchestre. Prince décidait ensuite de les garder ou pas, d’en conserver seulement une partie ou de les réutiliser (ou sampler) sur d’autres chansons.

Pendant que Brent parlait, Michael B. Nelson découvre qu’il n’a pas été logé à la même enseigne lorsque Prince lui demandait de travaillait sur un titre. Alors que Clare Fischer recevait toutes les bandes des chansons et parfois même les albums en intégralité, Michael  dans les années 90, n’avait le droit qu’à des extraits de titres, parfois juste quelques secondes d’un seul instrument. Il devait alors composer des parties de cuivres à partir de cela et trouver l’inspiration. Ce changement de méthode par Prince n’était pas anodin. Le marché des pirates qui s’est développé dans son dos à la fin des années 80 l’avait conduit à être plus vigilant et limiter les risques de fuite.

Brent continue ensuite sur la relation étrange entre son père et Prince: Ce dernier a toujours eu une image de Clare Fischer qu’il s’était façonnée à travers la musique qu’il composait pour lui, et il voulait garder cette vision. Ils ont eu quelques rares conversations téléphoniques, mais ça n’allait jamais plus loin. Brent, qui lui pouvait interagir physiquement avec Prince,  a appris par une de ses assistante qu’un jour son père lui avait envoyé un de ses propres albums (2+2), et que Prince est allé jusqu’à refuser de regarder la pochette (« je ne veux pas voir son visage, mets juste la musique »). Il s’est contenté d’écouter le disque et conserver l’image qu’il avait construite de lui. Par la suite, Brent Fischer a contribué aux arrangements pour la performance de Prince et Beyoncé à la cérémonie des Grammy Awards en 2004. Clare était dans les coulisses et avait des difficultés à marcher. Brent va le rejoindre et l’aide à monter sur une rampe sur le côté de la scène,  lorsque Prince apparaît devant eux, concentré, marchant avec sa guitare en sens inverse. Clare et Prince se frôle, épaule contre épaule, ne se remarquent pas, mais Brent voit que c’est peut-être une occasion à saisir pour faire enfin les présentations après près de 20 ans de collaboration. Mais il se ravise en se rappelant le choix de Prince, et le laisse passer sans l’apostropher.

Michael B. Nelson était très bavard aussi et nous a raconté sa première rencontre avec Prince. C’est le batteur Michael Bland qui a fait la connexion, quand Prince réfléchissait à réarranger les titres de Madhouse qui n’étaient joués que par un seul saxophoniste (Eric Leeds) pour les faire jouer par une plus grande section de cuivres. Michael Bland a donc invité le Michael B. Nelson, Brian Gallagher, Kathy Jensen, Dave Jensen et Steve Strand à venir répéter à Paisley Park. Pendant qu’ils jouaient, Prince entre dans la salle pour écouter et salue le groupe, et décide de prendre sa guitare pour les rejoindre. Comme a son habitude, Prince donne des indications avec ses mains, il lève le bras, pointant 4 doigts vers le ciel. Michael B. Nelson a cru qu’avec ce geste, Prince leur demandait de jouer « 4 » de Madhouse, et décide avec  son groupe de débuter le morceau. Prince un peu déstabilisé et amusé enchaîne sur un jam de 6 heures totalement improvisé. A la fin de celui ci, il accorde une rapide pause aux musiciens, et demande à la section cuivre de le rejoindre juste après en studio, ou ils enregistrent pendant 6 heures. Après 12 heures de jams (oui douze heures) quasi-non-stop ce jour là, le groupe est embauché, puis participe à l’enregistrement de l’album Symbol et la tournée Diamonds & Pearls. S’en sont suivies de longues années de collaborations.

Le complément : Pour des raisons compliquées à raconter ici, j’ai changé de groupe le 3e jour. J’ai donc revu en partie ce panel, avec Michael Nelson seul. Voici quelques ajouts sur sa prise de parole.

  • Un jour Prince lui envoie des arrangements de Clare Fischer en lui disant « je veux que tu traduises cela pour les cuivres », sans aucune autre indication. Ni sur le genre de morceau, ni sur le moment où sont censées intervenir ces parties, rien.  Il s’exécute. C’est quelques jours après, au moment de répéter « Damn U » qu’il a compris  de quel titre il s’agissait. La première fois que les « Hornheads » ont joué ces arrangements, c’est au moment ou ils ont compris « où » ils devaient le faire.
  • Michael souhaitait apporter quelque chose de différent dans la manière d’écrire pour les cuivres. Il voulait trouvait des spécificités pour Prince. Il dit avoir été énormément inspiré par les Riffs de Levi Seacer quand Prince disait en répétition/concert « On The One ». Dans certains titres il a tenté de donner cette dynamique aux cuivres
  • Lors d’une longue journée de travail a Paisley Park, tous les cuivres étaient réunis non loin d’une des portes de la grande salle de répétition. Ils parlaient, puis ils se sont mis à éclater de rire au moment où Prince entrait dans la pièce. Il l’a pris pour lui, il a avancé avec Rosie Gaines sans les regarder, et lui a dit « pfff Hornheads ! ». Le groupe n’ayant pas encore de nom, c’est celui qu’ils ont choisi. C’est donc Prince qui est à l’origine de l’appellation « Hornheads » un peu malgré lui.
  • Pour le « nouvelle nouvelle version » de Extraloveable, Prince a demandé a Michael Nelson d’écrire quelque chose à la manière de « Intermission » pour remplacer la partie rap. Intermission étant un morceau des Hornheads que Prince avait largement exploité dans Billy Jack Bitch, et qui valu a Michael Nelson d’être crédité comme co-auteur.
  • A la grande époque du NPG, quand ils étaient tous en studio, la proportion était selon lui de 4 titres enregistrés pour un finalement sorti.
  • Il rappelle qu’au delà du talent de Prince, travailler avec lui est aussi quelque chose d’épuisant, de stressant, et que ce n’est pas juste du plaisir. C’est un des rares à rappeler cela lors de la Celebration. Il raconte qu’il fallait une concentration de dingue, surtout avec le volume sonore qu’ils avaient sur scène, pour distinguer les indications de Prince qui leurs étaient destinées, ou pas, car il était facilement possible de se tromper. Par exemple pour eux « Morris On The One » pouvait sonner comme « Horns On The One », « Lead Line » comme « Levi », ou « Come On » comme « Trombone »
  • Quand Prince donnait des instructions, et qu’il voyait que certains ne suivaient pas il disait « si tu n’es pas un génie, note le »
  • Un jour que le groupe travaillait sans Prince sur un titre en studio, ils distinguaient assez mal les ombres derrière la console. Michael trouvait que ce qu’ils venaient de faire était particulièrement réussi. Il dit au groupe « wahou c’était sacrément funky », et dans le casque il entend « yes it is » reconnaissant la voix de Prince, sans l’avoir vu arriver, et surtout, repartir.
  • Le plus beau compliment qu’il n’aie jamais reçu vient de Prince quand il lui a dit « seulement Clare Fischer et toi avez vraiment compris ma musique »

Panel « Photographie » avec Allen Beaulieu, Nancy Bundt et Steve Parke

Cette discussions était intéressante en ce qu’elle « confrontait » 3 photographes qui ont travaillé avec Prince à 3 périodes différentes :

Allen Beaulieu entre 1979 et 1983, a vu un jeune artiste en développement avant le raz-de-marée « Purple Rain ». C’était encore un homme simple, qui n’avait pas un mode de vie extravagant. Ça ne le gênait pas lorsque sa voiture était en panne, d’appeler Allen pour qu’il vienne le chercher et de rouler avec lui dans un van pas très propre et se contenter de choses simples. Beaulieu raconte deux anecdotes à propos des sessions photos pour deux albums mythiques : « Dirty Mind » et « 1999 ».

  • Lorsqu’il développait les photos prises pour « Dirty Mind », Prince disait à Allen « It’s bad » et n’arrêtait pas de dire ça pour plusieurs clichés. Inquiet, Allen lui a répondu « mais non, elles sont bien ces photos ». Prince lui dit « bah oui, c’est ce que je dis. ‘Bad’ chez nous, ça veut dire que c’est ‘super' ».
  • Pour les photos qui ont été utilisées pour la pochette intérieure et la promotion de « 1999 », Prince a demandé à Allen une ambiance à la « Blade Runner », film dont il avait aimé l’esthétique. Le hic, c’est qu’Allen n’avait pas vu ce film. Et en 1982, si on n’avait pas vu un film à sa sortie au cinéma, il fallait attendre de longues années qu’il sorte en VHS ou plus tard à la télévision. Le film n’étant plus à l’affiche, il a du se renseigner pour en savoir un peu plus en posant des questions à des gens qui l’avait vu. On lui a vaguement dit qu’il y avait beaucoup de fumée, des néons et que c’était sombre. C’est sur la base de ces simples informations qu’il a recréé cette « ambiance » pour des photos passées à la postérité.

Allen Beaulieu sort un livre de ses photos en octobre.

Nancy Bundt était témoin du raz-de-marée « Purple Rain » puisqu’elle a accompagné Prince à partir du concert anniversaire du 7 juin 1984 et sur la mega-tournée de 84-85. Elle dit avoir pris 20 000 photos de Prince. Certaines sont projetés sur l’écran, souvent inédites et réellement magnifiques.  En plus d’avoir partagé ses moments, elle dit que sa consécration est venue lorsque l’une de ses photos a servi pour illustrer un article du magazine Rolling Stone. Une exposition de ses photos aura lieu à Oslo (où elle vit maintenant) du 26 avril au 23 mai. C’est une de ses photos qui a été choisie pour illustrer le single de « Nothing Compares 2 U ».

Steve Parke a été l’illustrateur et photographe attitré de Prince à partir  de la fin des 80 et a traversé toutes les années 90 avec lui. La technologie ayant évolué, et Prince aussi, Steve Parke pouvait être sollicité n’importe quand pour une session photo. Steve insiste vraiment sur le fait que les 2 autres intervenants travaillaient à l’époque de l’argentique, et que sa collaboration avec Prince a surtout été à l’ère du numérique, ce qui changeait énormément de choses. Les shoots étaient souvent improvisés, comme les photos prises dans la piscine de la résidence à Marbella. Steve travaillait alors avec un appareil photo qui valait 6000 dollars. Prince était en train de nager, et dit à Parke « viens dans la piscine et prends moi en photo ». Steve essaie d’expliquer que c’est risqué vu le prix de l’appareil, mais Prince ne voulait rien entendre : « j’ai dit: viens dans la piscine et prends moi en photo ». Ces clichés se retrouveront dans le livret de « Rave Un2 The Joy Fantastic » et sur des photos promotionnelles. C’est un de ses nombreux moments où Parke se demandait dans sa tête « Purée mais qu’est qu’on est en train de faire? Pourquoi? Il s’est passé quoi il y a 2 minutes? ». Steve Parke raconte aussi que si sa collaboration a duré si longtemps, et si leur relation n’a pas « brulé », c’est parce qu’il n’a jamais vécu a Minneapolis. Il venait le week end, ou quand Prince avait vraiment besoin de lui, il savait alors qu’il allait travailler pendant des jours sans s’arrêter pratiquement. Si il arrivait à tenir, c’est parce qu’il savait qu’il allait repartir chez lui où il aurait un rythme plus « humain ».

 

A noter : Pour ce panel appelé « iconography » d’autres groupes ont pu voir des configurations différentes avec par exemple Mandy McClean ou Terry Gydesen (The Sacrifice Of Victor Book)

Iconography Panel – ©Paisley Park Studios

Concert de Sheila E.

Le programme du jour se conclut avec un concert de Sheila E. toujours en pleine forme. Elle a donné un excellent show, bien au dessus de ces dernières performances européennes. Dans le groupe, on pouvait reconnaitre Eddie Minnifield (saxophone), Lynn Mabry (chant), Raymond McKinley (basse) et Mychael Gabriel (guitare). Le jeu de scène et le répertoire étaient évidemment centrés sur Prince, avec une référence non dissimulée au « Sign O The Times Tour ». Le début du show (SOTT / Play in the sunshine / housequake) étant totalement calqué sur le film du même nom.

©Steve Parke / Paisley Park Studios

Lors du second concert donné pour le public de la seconde tranche, Mayté et les Twinz étaient sur scéne pour accompagner Sheila E. :

©Steve Parke / Paisley Park Studios

« Sign O’ The Times »
« Play In The Sunshine »
« Housequake »

Medley :
« Erotic City »
« Let’s Work »
« U Got The Look »
« The Word »
« Get On The Boat »
« Holly Rock »

« The Belle of St. Mark »
« A Love Bizarre »
Jam session avec une reprise  d' »I’ll Take You There »
« Transmississippi Rap »
« Rockstar »/ »Purple Rain »
« Venus de Milo » (joué par Jacob, un garcon de 11 ans invité par Sheila)
« Te Amo Corazón » (avec la soeur de Jacob, Emma 15 ans, aux claviers)
« America » / »Free »
« Baby, I’m A Star »
« The Glamorous Life »
« Timbales solo »

 

Le concert marque la fin des festivités pour cette première journée à Paisley Park.

 

Raphy.

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