Blur au Theatre de Fourvière (5 juillet 2009)
Posté : 06 juillet 2009, 16:28
Certains concerts s'imposent à vous comme une évidence. La sensation première, lors de l'annonce de l'évènement, qu'il faut absolument que vous y soyez, et, le jour J, la certitude de vivre un moment plein, en parfaite communion avec le groupe sur scène et la foule alentours. Le concert de Blur dimanche soir au Théâtre Antique de Fourvière fait partie de ces concerts là.
Déjà, pour avoir des places, nous avions bénéficié d'un bol extraordinaire : les seuls billets disponibles à la FNAC Dijon le jour de la vente des billets avant que le serveur explose sous les demandes, c'etait pour nous. Ensuite, l'éclaircie radieuse sur Lyon, un microclimat d'autant plus impressionnant que nous avions essuyé de la pluie depuis 200 kms non stop. Enfin, notre position dans le Théâtre, idéale : 3eme rang des gradins en face de la scène.
Je vais préciser tout de suite quelque chose : le "nous" employé dans ce récit est PolarSun. Car Blur, pour PolarSun, c'est le ciment, le modèle. Il était donc tout à fait évident que ce concert se devait d'être partagé. On retrouvera d'ailleurs là bas d'autres amis de Dijon, grands amateurs de pop et programmateurs radios, pour partager ce moment ensemble.
Ayant réussi à se garer à 50 mètres à peine de l'entrée du concert (je sais pas encore comment j'ai pu trouver une place aussi près), nous retrouvons (Laurie, Sarah, JC et moi) nos deux compères radiophoniques dans la petite foule qui attend déjà devant la porte. S'ensuit une heure et demie de discussion musicale, pour faire passer le temps. Puis nous entrons, et découvrons le lieu. Magique. Un amphitéâtre romain devant lequel est monté une scène avec, dans le fond, de fausses colonnes "vestige romain" qui donnent à l'ensemble un coté Stonehedge dans Spinal Tap. Ce qui frappe, c'est la proximité de la scène avec les gradins, et la relative petite taille de la fosse. On opte donc pour les gradins, d'autant qu'on est dans les premiers à rentrer, ce qui nous laisse le choix des places. On se demande comment l'organisation va pouvoir faire rentrer 4500 personnes là dedans. Et l'organisation aussi apparemment, car le personnel viendra plusieurs fois nous demander de nous resserrer pour faire tenir plus de gens assis sur les gradins en pierre. Les places enfin "réservées", on tue le temps qui en allant chercher une bière, qui achetant un TShirt (30 euros quand même, les temps sont durs dans l'industrie musicale mais quand même...). Pour protéger nos petites fesses fragiles, l'organisation du festival propose gratuitement - et pour peu qu'on s'engage à les ramener à la fin - de petits coussins assez légers. Ils s'avèreront à l'usage aussi assez aérodynamiques.
21h30. Le concert débute à l'heure, avec l'entrée sur scène de nos 4 compères visiblement ravis, Damon (Albarn, chanteur et compositeur), Alex (James, basse souple), Dave (Rownthree, batteur simple, mais efficace et métronomique) et, de retour au bercail après la séparation d'avant le dernier album, Graham (Coxon, composition, guitare et chant), accompagnés aussi d'un clavier additionnel, ainsi que d'une section cuivre et trois choeurs sur certains morceaux. Première constatation : les années ne semblent pas les avoir marqué, sauf pour Dave qui ressemble de plus en plus à un avocat ou à un comptable bon père de famille. Une de mes inquiétude d'avant le concert, la seule, concernait Dave. Pourra-t-il encore suivre le rythme des compos les plus enlevées? Suspense...
Le concert débute symboliquement, toute Les Paul GoldTop dehors, par She's so high, leur tout premier single issu de Leisure (1991, my God !!!), et le premier morceau qu'ils ont bossé pour cette reformation. Dès le début, on voit voler quelques rares coussins. Celà durera tout le concert, devenant un jeu rigolo entre les spectateurs et l'organisation, qui essaye de les récupérer au fur et à mesure. Graham repasse sur sa Telecaster Custom, et s'ensuit le tube interplanétaire Girls and Boys (tiré de Parklife, 1994) et hop, tous les gradins sont debout, tout le monde chante. Ca va êetre une vraie fête. Blur se concentre en ce début de concert sur deux albums, Leisure et Parklife, soit le premier album du groupe et son album qui a été son album de reconnaissance dans notre pays. Damon bredouille quelques mots, pour s'excuser d'un problème de voix lié au fait qu'il a trop gueulé deux soirs durant à Hyde Park, les deux concerts de Blur réunissant 55000 personnes à chaque fois. Et si effectivement il aura du mal à deux trois reprises sur les notes les plus hautes, ce problème de voix ajoutera un grain charmant dans sa voix.
Graham commence à bidouiller son delay, et les voilà qui entament - un peu lentement - Beetlebum. Mais la chanson est tellement puissante que l'on est emporté. Damon aussi, qui se jette dans la foule, pendant que Graham se roule par terre en martyrisant sa guitare. Ceux qui prenaient Blur pour un groupe de pop gentillet en seront pour leur frais. Sur scène, ce groupe est une furie, les Marshall de Coxon déchrant tout. Vient ensuite Out of time, tiré du dernier album de groupe. Même Graham joue dessus, alors qu'il etait absent sur l'album. Ce titre, finalement peu écouté à l'époque pour cause de désappointement (Graham pas sur album de Blur !!!!), montre toutes ses qualités. Un groove hypnothique, entre jazz et afrique, quelques notes de guitare acoustique, et une basse bien ronde.. me donne envie de redécouvrir cet album. Graham empoigne ensuite une guitare acoustique, et l'on se demande bien ce qu'il va jouer, vu qu'en live il ne quitte normalement jamais sa guitare électrique, l'acoustique étant assurée par Damon. Et là, la baffe : Trim Trabb. Un des morceaux phares de 13. Sur la première moitié du morceau, Graham fait sa rythmique acoustique puis il passe sur sa Tele et c'est un ouragan qui dévaste le Théâtre Antique. Une couche de disto, puis deux, Graham se roule par terre, et Damon qui hurle à s'en péter les cordes vocales. Après cette déflagration, Graham chante Coffee And Tv, le titre pop de 13. L'occasion de noter qu'il a progressé au chant depuis qu'il a une carrière solo. Et le voir chanter tout en jouant les parties de guitare qu'il a à faire me rend à chaque fois admiratif. Alex sort ensuite la contrebasse, et c'est parti pour 8 minutes de Tender plus gospel que jamais. Fin de la séquence Blur et 13.
Défilent ensuite une collection de pop songs imparables millésimées Moddern Life is Rubbish, Parklife et The great Escape, soit les 3 albums manifestes de la brit pop : Country House, Oily Water, Chemical World, Sunday Sunday, Parklife, End of a Century, To The End. N'en jetez plus, on rend les armes.
Quand Graham empoigne sa Gibson ES335, j'ai un frisson qui me parcourt tout le corps. Ils vont jouer ce que je considère peut être comme leur plus beau morceau, le plus poignant : This Is A Low. Damon chante le titre religieusement, le temps s'est arrêté, et je savoure chaque seconde. Qui veut découvrir ce qu'une ES335 a de particulier devrait écouter ce morceau. Lorsque démarre le solo de Graham, je ne peux retenir une larme. Moment magique. Rideau.
Blur revient sur scène pour un rappel d'anthologie, hargneux, comme si l'heure et demie passée n'avait jamais existé. En ouverture, Popscene limite punk, puis Advert, du même acabit. Puis Dave entame un plan de batterie super lent. Il faut un moment pour reconnaitre le titre. Song 2 !!!! Dave accélere le tempo, rythmé par les "Whho oooo" des spectateurs en furie. Et quand la chanson atteint sa vitesse de croisière et que retentit le riff de Graham, c'est une véritable pluie de coussins qui s'abat sur la fosse et la scène. Damon saute dans tous les sens, Graham aussi, un truc de dingue. 4500 personnes à hurler dans le Théâtre et sauter sur les marches. Rideau.
La pluie de coussins : http://www.youtube.com/v/detU4dQNbbw&hl=fr&fs=1&
Les coussins continuent de pleuvoir sur la scène, et nos 4 compères s'en amusent, lançant une bataille entre eux et renvoyant les objets dan la foule. Le staff est débordé, c'est un véritable tapis qui jonche la scène. Blur revient nous fnir avec 3 autres titres : Death of the party, For Tomorrow et The Universal pour conclure en douceur ce moment rare.
23h30 : le concert se termine. Les lumières se rallument, et nous quittons ce lieu unique, un peu assommé par ce qu'on a vu. Durant le trajet de retour, les discussions à propos du concert seront passionnées. Mais tout le monde dans la voiture est d'accord : Blur s'est clairement fait plaisir sur scène à jouer ensemble, alors espérons un nouvel album !!!!
Setlist
01. She's So High
02. Girls And Boys
03. Tracy Jacks
04. There's No Other Way
05. Jubilee
06. Badhead
07. Beetlebum
08. Out Of Time
09. Trimm Trabb
10. Coffee And TV
11. Tender
12. Country House
13. Oily Water
14. Chemical World
15. Sunday Sunday
16. Parklife
17. End Of A Century
18. To The End
19. This Is A Low
Encore:
20. Popscene
21. Advert
22. Song 2
Encore 2:
23. Death Of A Party
24. For Tomorrow
25. The Universal
Déjà, pour avoir des places, nous avions bénéficié d'un bol extraordinaire : les seuls billets disponibles à la FNAC Dijon le jour de la vente des billets avant que le serveur explose sous les demandes, c'etait pour nous. Ensuite, l'éclaircie radieuse sur Lyon, un microclimat d'autant plus impressionnant que nous avions essuyé de la pluie depuis 200 kms non stop. Enfin, notre position dans le Théâtre, idéale : 3eme rang des gradins en face de la scène.
Je vais préciser tout de suite quelque chose : le "nous" employé dans ce récit est PolarSun. Car Blur, pour PolarSun, c'est le ciment, le modèle. Il était donc tout à fait évident que ce concert se devait d'être partagé. On retrouvera d'ailleurs là bas d'autres amis de Dijon, grands amateurs de pop et programmateurs radios, pour partager ce moment ensemble.
Ayant réussi à se garer à 50 mètres à peine de l'entrée du concert (je sais pas encore comment j'ai pu trouver une place aussi près), nous retrouvons (Laurie, Sarah, JC et moi) nos deux compères radiophoniques dans la petite foule qui attend déjà devant la porte. S'ensuit une heure et demie de discussion musicale, pour faire passer le temps. Puis nous entrons, et découvrons le lieu. Magique. Un amphitéâtre romain devant lequel est monté une scène avec, dans le fond, de fausses colonnes "vestige romain" qui donnent à l'ensemble un coté Stonehedge dans Spinal Tap. Ce qui frappe, c'est la proximité de la scène avec les gradins, et la relative petite taille de la fosse. On opte donc pour les gradins, d'autant qu'on est dans les premiers à rentrer, ce qui nous laisse le choix des places. On se demande comment l'organisation va pouvoir faire rentrer 4500 personnes là dedans. Et l'organisation aussi apparemment, car le personnel viendra plusieurs fois nous demander de nous resserrer pour faire tenir plus de gens assis sur les gradins en pierre. Les places enfin "réservées", on tue le temps qui en allant chercher une bière, qui achetant un TShirt (30 euros quand même, les temps sont durs dans l'industrie musicale mais quand même...). Pour protéger nos petites fesses fragiles, l'organisation du festival propose gratuitement - et pour peu qu'on s'engage à les ramener à la fin - de petits coussins assez légers. Ils s'avèreront à l'usage aussi assez aérodynamiques.
21h30. Le concert débute à l'heure, avec l'entrée sur scène de nos 4 compères visiblement ravis, Damon (Albarn, chanteur et compositeur), Alex (James, basse souple), Dave (Rownthree, batteur simple, mais efficace et métronomique) et, de retour au bercail après la séparation d'avant le dernier album, Graham (Coxon, composition, guitare et chant), accompagnés aussi d'un clavier additionnel, ainsi que d'une section cuivre et trois choeurs sur certains morceaux. Première constatation : les années ne semblent pas les avoir marqué, sauf pour Dave qui ressemble de plus en plus à un avocat ou à un comptable bon père de famille. Une de mes inquiétude d'avant le concert, la seule, concernait Dave. Pourra-t-il encore suivre le rythme des compos les plus enlevées? Suspense...
Le concert débute symboliquement, toute Les Paul GoldTop dehors, par She's so high, leur tout premier single issu de Leisure (1991, my God !!!), et le premier morceau qu'ils ont bossé pour cette reformation. Dès le début, on voit voler quelques rares coussins. Celà durera tout le concert, devenant un jeu rigolo entre les spectateurs et l'organisation, qui essaye de les récupérer au fur et à mesure. Graham repasse sur sa Telecaster Custom, et s'ensuit le tube interplanétaire Girls and Boys (tiré de Parklife, 1994) et hop, tous les gradins sont debout, tout le monde chante. Ca va êetre une vraie fête. Blur se concentre en ce début de concert sur deux albums, Leisure et Parklife, soit le premier album du groupe et son album qui a été son album de reconnaissance dans notre pays. Damon bredouille quelques mots, pour s'excuser d'un problème de voix lié au fait qu'il a trop gueulé deux soirs durant à Hyde Park, les deux concerts de Blur réunissant 55000 personnes à chaque fois. Et si effectivement il aura du mal à deux trois reprises sur les notes les plus hautes, ce problème de voix ajoutera un grain charmant dans sa voix.
Graham commence à bidouiller son delay, et les voilà qui entament - un peu lentement - Beetlebum. Mais la chanson est tellement puissante que l'on est emporté. Damon aussi, qui se jette dans la foule, pendant que Graham se roule par terre en martyrisant sa guitare. Ceux qui prenaient Blur pour un groupe de pop gentillet en seront pour leur frais. Sur scène, ce groupe est une furie, les Marshall de Coxon déchrant tout. Vient ensuite Out of time, tiré du dernier album de groupe. Même Graham joue dessus, alors qu'il etait absent sur l'album. Ce titre, finalement peu écouté à l'époque pour cause de désappointement (Graham pas sur album de Blur !!!!), montre toutes ses qualités. Un groove hypnothique, entre jazz et afrique, quelques notes de guitare acoustique, et une basse bien ronde.. me donne envie de redécouvrir cet album. Graham empoigne ensuite une guitare acoustique, et l'on se demande bien ce qu'il va jouer, vu qu'en live il ne quitte normalement jamais sa guitare électrique, l'acoustique étant assurée par Damon. Et là, la baffe : Trim Trabb. Un des morceaux phares de 13. Sur la première moitié du morceau, Graham fait sa rythmique acoustique puis il passe sur sa Tele et c'est un ouragan qui dévaste le Théâtre Antique. Une couche de disto, puis deux, Graham se roule par terre, et Damon qui hurle à s'en péter les cordes vocales. Après cette déflagration, Graham chante Coffee And Tv, le titre pop de 13. L'occasion de noter qu'il a progressé au chant depuis qu'il a une carrière solo. Et le voir chanter tout en jouant les parties de guitare qu'il a à faire me rend à chaque fois admiratif. Alex sort ensuite la contrebasse, et c'est parti pour 8 minutes de Tender plus gospel que jamais. Fin de la séquence Blur et 13.
Défilent ensuite une collection de pop songs imparables millésimées Moddern Life is Rubbish, Parklife et The great Escape, soit les 3 albums manifestes de la brit pop : Country House, Oily Water, Chemical World, Sunday Sunday, Parklife, End of a Century, To The End. N'en jetez plus, on rend les armes.
Quand Graham empoigne sa Gibson ES335, j'ai un frisson qui me parcourt tout le corps. Ils vont jouer ce que je considère peut être comme leur plus beau morceau, le plus poignant : This Is A Low. Damon chante le titre religieusement, le temps s'est arrêté, et je savoure chaque seconde. Qui veut découvrir ce qu'une ES335 a de particulier devrait écouter ce morceau. Lorsque démarre le solo de Graham, je ne peux retenir une larme. Moment magique. Rideau.
Blur revient sur scène pour un rappel d'anthologie, hargneux, comme si l'heure et demie passée n'avait jamais existé. En ouverture, Popscene limite punk, puis Advert, du même acabit. Puis Dave entame un plan de batterie super lent. Il faut un moment pour reconnaitre le titre. Song 2 !!!! Dave accélere le tempo, rythmé par les "Whho oooo" des spectateurs en furie. Et quand la chanson atteint sa vitesse de croisière et que retentit le riff de Graham, c'est une véritable pluie de coussins qui s'abat sur la fosse et la scène. Damon saute dans tous les sens, Graham aussi, un truc de dingue. 4500 personnes à hurler dans le Théâtre et sauter sur les marches. Rideau.
La pluie de coussins : http://www.youtube.com/v/detU4dQNbbw&hl=fr&fs=1&
Les coussins continuent de pleuvoir sur la scène, et nos 4 compères s'en amusent, lançant une bataille entre eux et renvoyant les objets dan la foule. Le staff est débordé, c'est un véritable tapis qui jonche la scène. Blur revient nous fnir avec 3 autres titres : Death of the party, For Tomorrow et The Universal pour conclure en douceur ce moment rare.
23h30 : le concert se termine. Les lumières se rallument, et nous quittons ce lieu unique, un peu assommé par ce qu'on a vu. Durant le trajet de retour, les discussions à propos du concert seront passionnées. Mais tout le monde dans la voiture est d'accord : Blur s'est clairement fait plaisir sur scène à jouer ensemble, alors espérons un nouvel album !!!!
Setlist
01. She's So High
02. Girls And Boys
03. Tracy Jacks
04. There's No Other Way
05. Jubilee
06. Badhead
07. Beetlebum
08. Out Of Time
09. Trimm Trabb
10. Coffee And TV
11. Tender
12. Country House
13. Oily Water
14. Chemical World
15. Sunday Sunday
16. Parklife
17. End Of A Century
18. To The End
19. This Is A Low
Encore:
20. Popscene
21. Advert
22. Song 2
Encore 2:
23. Death Of A Party
24. For Tomorrow
25. The Universal