Syndrome princier
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Il y a entre Prince et nous un jalon si délicat que nous craignons toujours de le briser par une quelconque étourderie. Il y a tellement de choses dont nous devons tenir compte. Il est bon, nous dit-on dès la naissance, d'avoir certaines certitudes. Or Prince nous bluffe. On se croit installé sur des bases fermes et solides, mais lorsqu'on écoute Prince, la grâce nous prend au dépourvu, en un millième de seconde, ce que les bouddhistes appellent le Dharma. Son nom même s'imposait, dans la lignée souveraine de son expression musicale. Présence de Prince. Récurrence de Prince. Ce noeud intense qui nous permet de mieux le comprendre.
Il a construit un temple autrefois, mi-bunker mi-bathyscaphe explorant les grands fonds musicaux, à Minneapolis, dans son fief sacré. Loin de la ville et de ses houles brutales. Paisley Park. il n'en finira jamais d'utiliser des subterfuges. Il cadenasse son blockhaus, s'y enferme vingt-quatre heures sur vingt-quatre et attend que la musique surgisse, sous la chair, dans le pouls, comme une sorte de gigantesque surprise prévisible... Une vague de plaisir qui s'échappe et le fait basculer... Il passe des nuits blanches dans son studio, sur des projets d'harmonie dont il ne sait rien encore et qu'il lui faudra bien concevoir un jour... Enlisé dans sa nuit, comme dans les racines embryonnaires de sa musique.
Cette musique qui joint la fluidité aux dissonances. Faisceau de lumières et profondeur noire insondable, souvent intense, parfois salmigondis rocambolesque, mais exigeante. Cette recherche obstinée de la perfection. Avec un incessant cabotinage de surface, un maniérisme dans la façon de marier les ingrédients, de faire monter la sauce. La quête impossible de la fusion absolue. Une démence muette monomaniaque. Imaginez un assemblage d'alambics extravagants et de rouages mécaniques diffusant sons, harmonies, mélodies. Ce lent cheminement de l'oeuvre se construisant sous nos yeux, disque après disque, cherchant le Graal. La profusion côtoie chez Prince la concision suprême dans une mêlée inextricable, parfois incompréhensible, embrouillamini d'intentions. Ce mélange d'obstination caractérielle et de joyeux amas hétéroclites, c'est l'expression même de la vie et de la poésie. L'incroyable motif de la vie multiple, de la poésie se déversant dans le tumulte.
Guitare. Sa main gauche est au comble de la lascivité. La droite quant à elle n'improvise que très rarement son travail de sape. Il a en lui quelque chose de plus fort que lui-même. Chaque solo de Prince démarre comme jaillit une flèche offensive, ensuite ça vous transperce gravement et vous vous sentez d'un coup libre de tous vos mouvements. Il y a soudain quelque chose de très vulnérable et de très tendre en vous. Comme un retour d'enfance. Un abandon physique de votre âme.
C'est aussi un pianiste inspiré. Il associe le brio technique, ce qu'on nomme un peu trop complaisamment la "virtuosité", et la rigueur harmonique, l'extrême rigueur harmonique de son phrasé unique, similaire à celui d'un jazzman (Bud Powell ?). Bien sûr, Prince puise chez plein d'autres tout un patchwork d'idées, de perspectives, pour se constituer une patte personnelle, une identité bien à lui. Mais l'éclectisme, le don d'ubiquité de Prince ne sont pas seulement des expériences de vampirisation d'influences : c'est le résultat scrupuleusement fidèle d'une grande connaissance de la musique populaire américaine. De même la technique instrumentale de Prince au piano n'est pas à proprement parler l'épine dorsale et rythmique de telle ou telle chanson. Elle en est plutôt la nourriture de base, le milieu naturel et le cocon.
Prince rêvait de découvrir de nouvelles notes, bleues ou non, d'explorer de nouveaux sons. En même temps, il avait un pied dans les charts. Et ça suffit à expliquer sa musique : offerte à l'expérimentation et en même temps sensible aux attraits immédiats de la reconnaissance. L'éternel antagonisme "Parade" contre "Purple rain". Le syndrome princier, de toute évidence. Priez pour Lui.
Il a construit un temple autrefois, mi-bunker mi-bathyscaphe explorant les grands fonds musicaux, à Minneapolis, dans son fief sacré. Loin de la ville et de ses houles brutales. Paisley Park. il n'en finira jamais d'utiliser des subterfuges. Il cadenasse son blockhaus, s'y enferme vingt-quatre heures sur vingt-quatre et attend que la musique surgisse, sous la chair, dans le pouls, comme une sorte de gigantesque surprise prévisible... Une vague de plaisir qui s'échappe et le fait basculer... Il passe des nuits blanches dans son studio, sur des projets d'harmonie dont il ne sait rien encore et qu'il lui faudra bien concevoir un jour... Enlisé dans sa nuit, comme dans les racines embryonnaires de sa musique.
Cette musique qui joint la fluidité aux dissonances. Faisceau de lumières et profondeur noire insondable, souvent intense, parfois salmigondis rocambolesque, mais exigeante. Cette recherche obstinée de la perfection. Avec un incessant cabotinage de surface, un maniérisme dans la façon de marier les ingrédients, de faire monter la sauce. La quête impossible de la fusion absolue. Une démence muette monomaniaque. Imaginez un assemblage d'alambics extravagants et de rouages mécaniques diffusant sons, harmonies, mélodies. Ce lent cheminement de l'oeuvre se construisant sous nos yeux, disque après disque, cherchant le Graal. La profusion côtoie chez Prince la concision suprême dans une mêlée inextricable, parfois incompréhensible, embrouillamini d'intentions. Ce mélange d'obstination caractérielle et de joyeux amas hétéroclites, c'est l'expression même de la vie et de la poésie. L'incroyable motif de la vie multiple, de la poésie se déversant dans le tumulte.
Guitare. Sa main gauche est au comble de la lascivité. La droite quant à elle n'improvise que très rarement son travail de sape. Il a en lui quelque chose de plus fort que lui-même. Chaque solo de Prince démarre comme jaillit une flèche offensive, ensuite ça vous transperce gravement et vous vous sentez d'un coup libre de tous vos mouvements. Il y a soudain quelque chose de très vulnérable et de très tendre en vous. Comme un retour d'enfance. Un abandon physique de votre âme.
C'est aussi un pianiste inspiré. Il associe le brio technique, ce qu'on nomme un peu trop complaisamment la "virtuosité", et la rigueur harmonique, l'extrême rigueur harmonique de son phrasé unique, similaire à celui d'un jazzman (Bud Powell ?). Bien sûr, Prince puise chez plein d'autres tout un patchwork d'idées, de perspectives, pour se constituer une patte personnelle, une identité bien à lui. Mais l'éclectisme, le don d'ubiquité de Prince ne sont pas seulement des expériences de vampirisation d'influences : c'est le résultat scrupuleusement fidèle d'une grande connaissance de la musique populaire américaine. De même la technique instrumentale de Prince au piano n'est pas à proprement parler l'épine dorsale et rythmique de telle ou telle chanson. Elle en est plutôt la nourriture de base, le milieu naturel et le cocon.
Prince rêvait de découvrir de nouvelles notes, bleues ou non, d'explorer de nouveaux sons. En même temps, il avait un pied dans les charts. Et ça suffit à expliquer sa musique : offerte à l'expérimentation et en même temps sensible aux attraits immédiats de la reconnaissance. L'éternel antagonisme "Parade" contre "Purple rain". Le syndrome princier, de toute évidence. Priez pour Lui.
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...j'suis définitivement au rancard là. Le Nollet, il pête le feu, bon il pête aussi un peu mais ce n'est pas bien grave. J'adore l'idée de garder son prénom et nom comme pseudo. On est au moins sûr de ne pas se tromper. Bravo Philippe pour ton énergie 8OPhilippe Nollet a écrit :Priez pour Lui.
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Merci tb1 (prononcer tibiouane ?)thebeautifu1one a écrit :...j'suis définitivement au rancard là. Le Nollet, il pête le feu, bon il pête aussi un peu mais ce n'est pas bien grave. J'adore l'idée de garder son prénom et nom comme pseudo. On est au moins sûr de ne pas se tromper. Bravo Philippe pour ton énergie 8OPhilippe Nollet a écrit :Priez pour Lui.
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à force d'écumer les forums de discussion littéraire et de m'en faire virer j'ai pris la décision d'avancer à découvert (ggrrr...)
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" Prince rêvait de découvrir de nouvelles notes, bleues ou non, d'explorer de nouveaux sons. En même temps, il avait un pied dans les charts. Et ça suffit à expliquer sa musique : offerte à l'expérimentation et en même temps sensible aux attraits immédiats de la reconnaissance. L'éternel antagonisme "Parade" contre "Purple rain". Le syndrome princier, de toute évidence. Priez pour Lui. "
8O
euhh.. il est mort ?
OUUUIIIINNNNNNN !!!!!!!!!!
8O
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en parlant de littérature, tu écris, tu vas écrire, tu as envie d'écrire? Si oui, contact moi en MP, si non continue à détester tout ce que je vais te dire 8)Philippe Nollet a écrit : Merci tb1 (prononcer tibiouane ?)
à force d'écumer les forums de discussion littéraire et de m'en faire virer j'ai pris la décision d'avancer à découvert (ggrrr...)
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Dans son profil :thebeautifu1one a écrit :en parlant de littérature, tu écris, tu vas écrire, tu as envie d'écrire? Si oui, contact moi en MP, si non continue à détester tout ce que je vais te dire 8)Philippe Nollet a écrit : Merci tb1 (prononcer tibiouane ?)
à force d'écumer les forums de discussion littéraire et de m'en faire virer j'ai pris la décision d'avancer à découvert (ggrrr...)
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oui raphy, c'est une bio de Prince construite comme une suite d'aphorismes, malheureusement épuisée (mais je sais qu'on la trouve chez certains bouquinistes parisiens)raphy a écrit :question pas super maligne certes, mais bon je la pose quand même.. y a t il dans le titre d'un de tes ouvrages "une vie de Prince", un clin d'oeil quelconque a ce qui nous réunit ici ?
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avec tes mots,mieux choisis que les miens, tu résume la vision que je me fait de prince,bien que je ne partage pas tout je prends plaisir à la lecture de ton post
En effet se sont sur les axes que tu décris que nous tentons d'expliquer Prince à ce qui ne le comprennent pas, ou ne l'aiment pas.
Merci pour cette petite présentation
En effet se sont sur les axes que tu décris que nous tentons d'expliquer Prince à ce qui ne le comprennent pas, ou ne l'aiment pas.
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Est-ce que c’est un extrait de ton Une vie de Prince ? Ca va en faire saliver plus d’un sur ce forum…
Bravo pour la forme purple poète, c’est pêchu dans l’art de faire sonner les bonnes vibrations.
Je pense que, surtout vu le peu d’informations disponibles sur Mister Nelson, une approche très subjective (mais celle qui est le propre de la littérature, pas celle qui relève d’un simple défaut d’objectivité) est nettement plus intéressante que les sempiternelles listes de dates de concerts ou d’enregistrements qu’on trouve dans certains bouquin (ex : « Purple king »)
Par contre, sur le fond, je ne suis pas sûr que le couple Purple rain/Parade soit le plus représentatif de ce que tu appelles le syndrome Princier. (Les 2 sont à la fois il me semble des sommets de son art et aussi des succès populaires).
Sur ce, je lève mon verre de Vodka Grichkanoff (la vodka des clodos) et trinque contre ton verre de whisky William Lawson’s en te disant : let’s go crazy l’ami !! Et si « l’enfer c’est les autres » et qu’aussi bien « l’amour est un chien de l’enfer » alors, alors… caresse ce bon Silver pour moi et puisse cet argent là continuer à faire ton bonheur… En plus de l’or des mots.
Vive les ours ! :boire2:
Bravo pour la forme purple poète, c’est pêchu dans l’art de faire sonner les bonnes vibrations.
Je pense que, surtout vu le peu d’informations disponibles sur Mister Nelson, une approche très subjective (mais celle qui est le propre de la littérature, pas celle qui relève d’un simple défaut d’objectivité) est nettement plus intéressante que les sempiternelles listes de dates de concerts ou d’enregistrements qu’on trouve dans certains bouquin (ex : « Purple king »)
Par contre, sur le fond, je ne suis pas sûr que le couple Purple rain/Parade soit le plus représentatif de ce que tu appelles le syndrome Princier. (Les 2 sont à la fois il me semble des sommets de son art et aussi des succès populaires).
Sur ce, je lève mon verre de Vodka Grichkanoff (la vodka des clodos) et trinque contre ton verre de whisky William Lawson’s en te disant : let’s go crazy l’ami !! Et si « l’enfer c’est les autres » et qu’aussi bien « l’amour est un chien de l’enfer » alors, alors… caresse ce bon Silver pour moi et puisse cet argent là continuer à faire ton bonheur… En plus de l’or des mots.
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merci l'ami, en fait c'est l'extrait d'une bio à paraître sûrement pour février-mars si mon éditeur se grouille (que je distribuerai gratuitement ici à ceux que ça intéresse, vu l'accueil qui m'est fait c'est le moins que je puisse faire)...Betakaroten99 a écrit :Est-ce que c’est un extrait de ton Une vie de Prince ? Ca va en faire saliver plus d’un sur ce forum…
Bravo pour la forme purple poète, c’est pêchu dans l’art de faire sonner les bonnes vibrations.
Je pense que, surtout vu le peu d’informations disponibles sur Mister Nelson, une approche très subjective (mais celle qui est le propre de la littérature, pas celle qui relève d’un simple défaut d’objectivité) est nettement plus intéressante que les sempiternelles listes de dates de concerts ou d’enregistrements qu’on trouve dans certains bouquin (ex : « Purple king »)
Par contre, sur le fond, je ne suis pas sûr que le couple Purple rain/Parade soit le plus représentatif de ce que tu appelles le syndrome Princier. (Les 2 sont à la fois il me semble des sommets de son art et aussi des succès populaires).
Sur ce, je lève mon verre de Vodka Grichkanoff (la vodka des clodos) et trinque contre ton verre de whisky William Lawson’s en te disant : let’s go crazy l’ami !! Et si « l’enfer c’est les autres » et qu’aussi bien « l’amour est un chien de l’enfer » alors, alors… caresse ce bon Silver pour moi et puisse cet argent là continuer à faire ton bonheur… En plus de l’or des mots.
Vive les ours ! :boire2:
(premiers extraits à prévoir dans le Jazz Hot de Janvier)
bon là, je viens de finir ma troisième chimay bleue mais je compte bien vous suivre sur une route plus "pentue"...
j'ai un Glen Fiddish, là, je l'ai eu à mon anniversaire et je sais pas ce que ça vaut, je vous en toucherai peut-être un mot demain si la migraine me laisse tranquille...
bonne soirée, alcoolisée ou non, à tous (toutes, of course)
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Bonne nouvelle...
Ce soir, moi je vais préférer l'ivresse des mots aux maux de l'alcool :lol:
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- raphy
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tu as ecris une bio sur prince ?merci l'ami, en fait c'est l'extrait d'une bio à paraître sûrement pour février-mars si mon éditeur se grouille (que je distribuerai gratuitement ici à ceux que ça intéresse, vu l'accueil qui m'est fait c'est le moins que je puisse faire)...
decidement le sujet te passionne
peux tu nous en dire plus ? la maniere dont elle est ecrite ? quels sont les axes ?
bref tu commences a serieusement nous faire saliver.. un livre epuisé d'un coté, un inédit de l'autre.....
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merci c'est gentil...anastasia a écrit : Je suis sous le charme !
:roll:
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salut philippe,
bienvenue sur le forum.
je voulais savoir si tu pouvais me donner la references de ton livre "Une Vie de Prince" ? editeur, n° de ref., ... ce genre de chose quoi ! car ça m'interesse de te lire et comme je bosse pour un grand magasin qui fait du livre et du cd d'occasion... 8)
bienvenue sur le forum.
je voulais savoir si tu pouvais me donner la references de ton livre "Une Vie de Prince" ? editeur, n° de ref., ... ce genre de chose quoi ! car ça m'interesse de te lire et comme je bosse pour un grand magasin qui fait du livre et du cd d'occasion... 8)
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- Alex (de Marseille)
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J'avais depuis longtemps abandonné toute idée d'essayer d'expliquer par des mots une perception de la musique de Prince. Je preferais en profiter tout simplement, sans conceptualiser la chose (même pour moi-même).
Cette introduction me ferait presque changer d'avis.
Bienvenue donc Monsieur Nollet.
Venant de terminer le livre de Monsieur Max Lector - je suis évidement très interessé par tes publications et curieux du "Une vie de Prince".
Cette introduction me ferait presque changer d'avis.
Bienvenue donc Monsieur Nollet.
Venant de terminer le livre de Monsieur Max Lector - je suis évidement très interessé par tes publications et curieux du "Une vie de Prince".
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Purple-Jerome a écrit :salut philippe,
bienvenue sur le forum.
je voulais savoir si tu pouvais me donner la references de ton livre "Une Vie de Prince" ? editeur, n° de ref., ... ce genre de chose quoi ! car ça m'interesse de te lire et comme je bosse pour un grand magasin qui fait du livre et du cd d'occasion... 8)
ok je te filerai l'isbn, ça devrait aller, non ? (le livre a été édité par un groupe de presse et distribué à certains abonnés de revues comme R'n'Folk ou Guitare et Claviers, en 2002 ou 2003, ma mémoire me fait défaut)
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...mais le meilleur reste à venirAlex (de Marseille) a écrit :J'avais depuis longtemps abandonné toute idée d'essayer d'expliquer par des mots une perception de la musique de Prince. Je preferais en profiter tout simplement, sans conceptualiser la chose (même pour moi-même).
Cette introduction me ferait presque changer d'avis.
Bienvenue donc Monsieur Nollet.
Venant de terminer le livre de Monsieur Max Lector - je suis évidement très interessé par tes publications et curieux du "Une vie de Prince".
début 2006 bio princière dont j'ai pas encore le titre mais que j'ai terminée, 400 pages bien compactes et serrées - que je filerai ici, je crois l'avoir dit quelque part mais ça me dérange pas de le redire
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Tristan a écrit :Glen Fiddish
Pfffffff
t'as raison Tristan, imbuvable... vu le prix, je m'en doutais un peu quand même...
- raphy
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je t'ai meme posé une question a ce sujetPhilippe Nollet a écrit : début 2006 bio princière dont j'ai pas encore le titre mais que j'ai terminée, 400 pages bien compactes et serrées - que je filerai ici, je crois l'avoir dit quelque part mais ça me dérange pas de le redire
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raphy a écrit :je t'ai meme posé une question a ce sujetPhilippe Nollet a écrit : début 2006 bio princière dont j'ai pas encore le titre mais que j'ai terminée, 400 pages bien compactes et serrées - que je filerai ici, je crois l'avoir dit quelque part mais ça me dérange pas de le redire
ah oui excuse...
c'est une bio tout ce qu'il y a de plus classique... chronologique, quoi...
la couv sera réalisée par un illustrateur pro
le style c'est du même genre que ce que j'ai posté ici, très fouillé littérairement avec des improvisations poétiques (enfin j'espère - lol)
à++
- raphy
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mais il y a des editeurs assez fous pour miser sur une bio (poetique de surcroit) sur Prince ???
je trouve ca surprenant quand on voit comment les gens reagissent quand on leur parle de prince et qu'ils ne le suivent pas.
autre question : pourrait on avoir un extrait de "la vie de prince" ?
je trouve ca surprenant quand on voit comment les gens reagissent quand on leur parle de prince et qu'ils ne le suivent pas.
autre question : pourrait on avoir un extrait de "la vie de prince" ?
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Y'a bien une nana qui a écrit un bouquin sur Sylvester Stallone édité chez Gallimard :lol:raphy a écrit :mais il y a des editeurs assez fous pour miser sur une bio (poetique de surcroit) sur Prince ???
http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/2 ... one&sv=X_L
Bon d'accord, elle a sûrement du coucher...
En tout cas y me tarde de la lire cette bio princière. J'vais sûrement me régaler (Suis un peu jaloux )
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raphy a écrit :mais il y a des editeurs assez fous pour miser sur une bio (poetique de surcroit) sur Prince ???
je trouve ca surprenant quand on voit comment les gens reagissent quand on leur parle de prince et qu'ils ne le suivent pas.
autre question : pourrait on avoir un extrait de "la vie de prince" ?
extraits :
"Un falsetto hautain et éthéré, imbu de sa propre préciosité, répandu comme un philtre d'amour sur toute la surface du vinyle - nous ne sommes qu'au début des années 80. Le grain de voix est princier lui aussi, nimbé d'un bel enrouement de vanité. Prince est un prélat de cour qui allie à son arrogance (feinte) un crépitement équivoque. C'est un mélange d'affectation et d'obscénité. On voit bien quel destin il a choisi, combien il a peaufiné son personnage (...)
Seule son intuition le porte. C'est comme s'il avait créé une nouvelle approche de la musique pop : l'instinct réfléchi. Un concept indéfinissable dont on ne pourrait donner qu'une idée imprécise, en imaginant la fusion parfaite entre Jimi Hendrix, Frank Zappa et James Brown. L'esprit qui en revient sans cesse au corps, l'esprit et le corps réunis sans autre désir que d'accéder, de façon aride, sacerdotale, presque sacrificielle, à la transe (...)
1984. S'il est armé, c'est de jabots blancs, de dentelles et de guitares mauves. Il ne possède que ce que les autres lui ont légué. Mais il est un danger pour tous : il dissipe l'héritage des ancêtres, obscurcit la gloire de leur nom pour se créer son style propre (...)
Les slows de Prince remuent le couteau jazzy dans la plaie. Le jazz est le suaire du petit Christ Prince. Il n'est pas un pianiste de salon qui fait des gammes : il sait insuffler du sexe à sa musique. Même la lenteur swingue sévère lorsque Prince sort le grand jeu. Il a ça en lui, ce qu'il exprime sur ses touches : cette retenue extraordinaire de l'exacerbation (...)
Prince sur scène. Coups de reins, flammes de l'enfer et du paradis, femmes noires. Il fait exploser le son et jette bas tous les obstacles. Grands écarts, déhanchements, roulements de tambours nègres. Et la rage rouge électrique de la guitare, dessous, comme un tamis grésillant (...)"
à++
Phil
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Monsieur Nollet, merci de m'en garder un exemplaire relié et dédicacé à parution...
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Ah… t’écris pas avec des moufles. Ou alors c’est de la dentelle. Evidemment. Mon flipper mental a fait « tilt ». Vivement la prochaine partie ! :bravo:
T’as du talent sous les talons(nettes ?)
Après tout, la pluie violette, ne peut qu’être une source d’inspiration qui vient d’en haut. Normal que ça stimule un grand buveur comme toi. Après l’ivresse des grands fonds (de bouteille), celle du petit faune lubrique.
T’as du talent sous les talons(nettes ?)
Après tout, la pluie violette, ne peut qu’être une source d’inspiration qui vient d’en haut. Normal que ça stimule un grand buveur comme toi. Après l’ivresse des grands fonds (de bouteille), celle du petit faune lubrique.
- mescal(ito)
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Idem pour moi, Philippe, et merci pour ton texte d'introduction princière...Alex (de Marseille) a écrit :Monsieur Nollet, merci de m'en garder un exemplaire relié et dédicacé à parution...
Autre chose : te serait-il possible de me décrire succintement, en mp, ou ici, que tout le monde en profite (?) le point de départ fictionnel de ton roman "Déserts", chez Salamandre éditions...
Je compte le commander, intrigué par "l'épouvante" évoquée dans les jolis mots du critique... 8)
Dernier point : c'est toi, ici http://vulgum.org/article.php3?id_article=776
ou un homonyme ?
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Mescal a écrit :Idem pour moi, Philippe, et merci pour ton texte d'introduction princière...Alex (de Marseille) a écrit :Monsieur Nollet, merci de m'en garder un exemplaire relié et dédicacé à parution...
Autre chose : te serait-il possible de me décrire succintement, en mp, ou ici, que tout le monde en profite (?) le point de départ fictionnel de ton roman "Déserts", chez Salamandre éditions...
Je compte le commander, intrigué par "l'épouvante" évoquée dans les jolis mots du critique... 8)
Dernier point : c'est toi, ici http://vulgum.org/article.php3?id_article=776
ou un homonyme ?
salut mescal
alors voilà, "Déserts" c'est l'histoire d'un type qui pète les plombs à un moment donné et qui part dans le désert mais on ne sait pas jusqu'au dénouement si ce qu'il dit (puisque c'est lui le narrateur) est vrai ou l'expression d'un délire (la plupart est vraie en tout cas, notamment les scènes de "boucherie") - mais la clé n'est donnée que dans la seconde partie du livre...
en deux mots c'est un serial-killer qui se prend pour la main de Dieu, mais ça c'est la partie "cliché" du livre, en fait c'est plus compliqué que ça... les premières réactions sont très bonnes en tout cas, on m'a dit avoir été étouffé et angoissé à l'extrême en le lisant, c'était un peu le but recherché (plus le challenge que représentait pour moi le fait d'écrire un texte d'horreur ou assimilé...)
ah oui l'axe fictionnel donc : il part dans le désert et en fait on s'aperçoit très vite qu'il est dans un autre désert, mental celui-là, puisqu'il est enfermé dans un asile psychiatrique pour avoir massacré sa femme et ses maîtresses... de là démarre tout le texte...
extraits :
"On peut discerner plusieurs stades dans la décomposition d'un corps, mais c'est au tout début que l'on constate le plus souvent les manifestations les plus intéressantes, lorsque la viande commence juste d'abandonner son apparence humaine pour basculer dans ce qu'on voudra, l'Horreur ou la Merveille, rien d'autre ne venant de la mort pour vous délivrer de vos tourments. Surmontant les exhalaisons méphitiques, je comptais pour un réel ravissement d'admirer toute cette chair qui fut autrefois animée, rehaussée à chaque battement de cœur d'un souffle de vie et d'une âme incarnée justement dans sa viande et dans ses terminaisons nerveuses, et sans doute pourrait-on dire que mon intérêt pour la chose était à la fois du domaine du voyeurisme et de l'obsession, mais ainsi j'enterrais peu à peu jusqu'au dernier souvenir de mes crimes passés.
Vint ensuite, dans un second temps qui fut lui aussi très court, ce que j'appellerais le stade de "la perte de substance du corps". Extension de durée magique à tous points de vue, où toute la chair ou presque devient filandreuse et liquide, se change en confuse mélasse et laisse le sentiment de ces deux manifestations conjointement observées chez toutes mes victimes : la dégénérescence, la transformation. Phénomène crucial dans le développement de ma théorie, ajouté à ce sentiment avide qui était le mien alors, à savoir qu'enfin les choses suivaient naturellement leur cours, Dieu pouvant à tout instant me dissoudre et me jeter dans une nuit profonde, et je sais que cette théorie s'appliquant en premier lieu à Alice, était valable pour moi, était valable aussi pour nous tous. Je gagnerai en félicité ce que j'ai perdu en sagesse.
Je parlais à voix basse, mais tout de même assez fort pour qu'Alice puisse m'entendre, néanmoins elle restait stupidement stoïque et silencieuse, suggestion mentale ou simple rejet elle dégageait une impression d'impuissance totale et d'inertie mêlées, et ça commençait à passablement m'agacer, mais nonobstant cette poignante irréalité des choses je goûtais chaque instant passé en sa compagnie comme il se devait, et je lui parlais encore avec conviction, rien ne pouvait me décourager. Pour je ne sais quelle raison, je lui ouvris ensuite le ventre, à l'aide d'un couteau de cuisine, de sous les seins jusqu'aux abords du pubis, en plusieurs fois car ma lame s'immobilisait dans la chair fuyante ; ça sortit instantanément avec un grouillement sonore, les tripes, tout le volume enfiévré des boyaux convulsés, ça baignait dans le grenat et la glaire froide – et je ne voyais toujours rien d'autre, sur le visage sans visage et pourtant imperceptiblement clos d'Alice, qu'une indifférence glaciale. Je discernais même chez elle comme un mépris affleurant, à moins que ce ne fût qu'une apparente distance. J'étais furieux contre elle."
c'est qu'une partie de l'iceberg, le bouquin change de style selon les circonstances et le climat...
oui c'est bien moi sur Vulgum, mais c'était un article très provocateur que je regrette un peu pour ce qui est du fond...
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ok c'est noté...Alex (de Marseille) a écrit :Monsieur Nollet, merci de m'en garder un exemplaire relié et dédicacé à parution...
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Betakaroten99 a écrit :Ah… t’écris pas avec des moufles. Ou alors c’est de la dentelle. Evidemment. Mon flipper mental a fait « tilt ». Vivement la prochaine partie ! :bravo:
T’as du talent sous les talons(nettes ?)
Après tout, la pluie violette, ne peut qu’être une source d’inspiration qui vient d’en haut. Normal que ça stimule un grand buveur comme toi. Après l’ivresse des grands fonds (de bouteille), celle du petit faune lubrique.
merci Kid, j'ai cru voir que toi aussi tu écrivais... si je veux acheter je procède comment ? (en MP si tu veux pour ne pas phagocyter le forum)
- Alex (de Marseille)
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J'ai effectivement l'impression que les univers de Mescal et Nollet peuvent se rejoindre (cf "La Choisie" et "Déserts" - le pluriel met sur la voie...)...
De là à ce que l'adaptation du bouquin de l'un soit faite un jour par l'autre... 8)
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Philippe, ta réponse m'a fait agir : "Déserts" est donc commandé...
Modifié en dernier par Anonymous le 09 décembre 2005, 01:01, modifié 1 fois.
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Il est pas beau c'forum ?
Ca roule Phil. J't'envoie un mp
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