14 mars 2013, 00:52
Tous les fans de Bowie ont un rapport particulier avec lui : après plus 45 ans de carrière, comment pourrait-il en être autrement? Pour moi, Bowie, c'est mon 1er 33 tours offert, en 83 (Let's Dance, donc, le premier que je me suis acheté, quelques mois plus tôt, c'était Thriller). Je l'ai usé, et j'ai toujours une tendresse particulière pour ce skeud, pourtant très généralement descendu (même par son auteur!).
Puis, incrédule, je lisais régulièrement, au cours des années 80's dominées par mon idole, Prince, que ce dernier était le "nouveau Bowie". A l'écoute de ses sorties de l'époque (Tonight, Labyrynth, NLMDown, Tin Machine ...) je ne comprenais pas vraiment ... juste, peut-être, la maîtrise vocale, l'art d'alterner les voix selon les titres ... puis sont apparues les rééditions Ryko début 90, avec, je m'en souviens encore, un long article passionné et passionnant de J Soligny dans Rock And Folk ... j'ai plongé ... je n'en suis plus sorti ... et j'ai découvert ses inspirateurs, ses contemporains (en vrac Scott Walker, Lou Reed, Bryan Ferry, Marc Bolan, Iggy, THeads, etc, etc.) et son génie, opposé, ai-je envie de dire, à celui de Prince. Un génie qui appuie ses qualités (voix phénoménale, songwriting unique, showman extraordinare, goût du changement) à un art de l'ouverture et de la communication que je n'ai croisé que chez Miles Davis : Bowie a construit sa carrière avec une palanquée de collaborateurs musicaux qu'il a toujours magnifié, tout en jouant des médias et de son audience avec une vision proprement stupéfiante.
Depuis 2003 et son retrait discographique, puis scénique, j'admirais ce qu'aucun de ses pairs n'avait réussi plus de 5 ans (Lennon, Miles) : sa disparition totale, quand les images et les médiums de comm' n'ont jamais été aussi présents, nombreux - et obsolètes. J'aimais également la sortie fantôme sur le Net de TOY, album dans lequel il revisitait, plus de 40 ans après, ses premières compositions ... The Next Day, pour moi, c'est la suite matérialisée de ce disque, déjà produit par Visconti, avec quelques éléments supplémentaires et savoureux : une ré-appropriation immédiate du trône de Roi de la manipulation médiatique (à côté, Radiohead et leur In Rainbows font figure de petits élèves), une pochette qui m'a bluffé, un pied de nez à la canonisation ante-mortem du Victoria/Albert Museum, et la sensation, toute simple, mais assez unique (et donc précieuse) d'acheter le disque d'un vieil ami, cher à son coeur et dont on a plus de nouvelles ... ce plaisir là m'a fait réaliser ce que Bowie représente pour moi.
Je ne suis pour l'instant capable que de dire cela sur The Next Day ... il est vrai qu'après 3 écoutes, il fait patchwork, exercice de style(s) pas forcément cohérent ... mais sa valeur intrinsèque dans l'oeuvre de l'artiste, ses titres phares, ses erreurs ... dans 6 mois/un an, peut-être (même si The Boss Of Me, Dirty Boys, Heat, miam, tout de suite!!!)
The Next Day, c'est juste UN NOUVEAU DISQUE DE DAVID BOWIE EN 2013!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!