Vous commencez à comprendre comment les choses se passent maintenant !!!
Paisley Park ouvre à 10 h, nous arrivons vers 12 h et le workshop du jour débute vers 14/15 heures.
En arrivant un panneau indique que l’organisation de la file d’attente sera annoncée à 16 h, histoire d’empêcher les gens de commencer à attendre.
Aujourd’hui le Workshop est une vrai perle (comme chaque jour) puisque nous avons la chance de discuter avec Renato et ERIC LEEDS.
Chacun est suffisamment intéressant pour parler seul pendant plusieurs heures, mais ils sont aujourd’hui réunis. Eric Leeds connaît bien Renato, ils ont déjà joué ensemble pendant les concerts de Sheila E.
Alors qu’avons nous appris ? Beaucoup de chose, et je vous invite à lire le report de Cyco Zora pour en savoir plus. En deux mots Renato est Bresilien, tout le monde attend de lui qu’il joue de la salsa, mais ces influences sont Funk et Jazz. Il arrive à Los angeles où il joue dans divers formation et avec Sheila E. Il raconte qu’à cette époque il avait les cheveux très longs, en partie sur son visage, et qu’à un moment du concert il jouait des claviers avec les baguette de Sheila E. Mais ce petit effet scénique commençait à lui coller à la peau, les gens étaient en transe et lui parlaient tout le temps de ça, alors que l’enthousiasme n’etaient jamais aussi fort pendant ses solo…
Puis il rencontre Rhonda Smith sur un show télé alors qu’il joue avec Rod Stewart (il a d’ailleurs co-produit le prochain album) qui lui dit que Prince cherche un clavier. Il arrive à Minneapolis, comprend ce que signifie « froid » et « neige », rencontre Prince qui lui demande de rester 3 jours. 3 mois après il est toujours là bas. Comme tous les autres musiciens, il ne se dit pas « fan » de Prince, mais avoue qu’artistiquement c’est excessivement stimulant de jouer avec lui, surtout qu’actuellement ils ont une grande liberté d’expression sur scène. De plus ne jamais savoir ce qu’ils vont jouer est aussi très excitant. Renato confirme à la fin du workshop dans une discussion que nous avons eu avec lui, que la seconde partie du concert d’hier n’était pas prévu et qu’officiellement aucun autre musicien ne devait jouer. Cela s’est décidé juste à la fin de la partie acoustique.
J’en profite donc pour faire une parenthèse sur les « antisèches » de Prince. Chaque soir lorsqu’il décide du set list, Takumi (responsable depuis plusieurs années de ses guitares) pose sur un présentoir un grand livre avec les paroles, dans l’ordre, des chansons qu’il interprétera le soir.

Eric Leeds, lui, parle des années 85/89 pendant lesquels il travailla avec Prince. Il le rencontra en 83/84 par l’intermédiaire d’Alan, son frère, qui était le tourneur de Prince, et qui géra pas mal de chose à Paisley Park ensuite. Leeds raconte pas mal d’anecdotes sur les tournées , notamment sur le « hit and run tour / Parade tour », qui pour lui était le concert sur lequel il pouvait le plus improviser par rapport aux tournées 87 et 88 plus spectaculaire et plus « carré ». Par exemple il dit aussi que c’était excitant de ne pas savoir ce qu’il allait jouer le soir. Après Controversy pouvait suivre Mutiny ou love Bizarre, et suivant le décompte qui précédait le titre (ABCD, ou 123) il savait sur quoi il devait démarrer. Il parle aussi de Wendy et Lisa, et insiste sur les qualités de Pianiste de Lisa et de son solo pendant Anotherloverholenyohead.
Autre grand souvenir évoqué, la rencontre avec Miles Davis. Miles et Prince souhaitaient entrer en contact (et s’était sûrement déjà croisés). Eric Leeds insistait auprès de Prince pour qu’une vraie collaboration se fasse. Un jour, enfin, un repas a eu lieu dans la maison de Prince réunissant, son père John L Nelson, Miles et Sheila E. Prince sachant qu’Eric était fan l’a invité. Leeds dit lui être très reconnaissant car il n’était pas obligé de le faire. Il enchaîne bien sur sur le concert du nouvel an à Paisley Park, avec Miles en guest. Il évoque alors Atlantla Bliss qui, comme lui, était tellement subjugué par Miles qui était sur la même scène qu’eux, qu’il ne faisait plus attention aux indications de Prince, si bien qu’à plusieurs moments le groupe a « pu » manquer de cohérence.
Autre anecdote amusante, Eric a en fait commencé à bosser avec Prince pour le projet The Family.Une personne de l’assistance lui demande pourquoi il joue de la basse dans le clip de The Screams Of Passion. La raison est simple, il n’y a pas de sax dans le morceau, une fois tout le monde en place pour tourner la vidéo , il va voir Prince et lui dit « et moi je fais quoi », et Prince lui réponds, » et bien prend la basse ». Eric nous dit alors « c’était enfin un « job » sur un gros projet, ma première vidéo, on allait me voir à la télé, et c’est avec une basse, instrument que je touchais pour la première fois, que je tourne dans cette vidéo… ». Il en profite pour faire une parenthèse sur un autre clip, celui de Glam Slam, où la encore il n’y a pas de Sax et où on peut le retrouver… au violon.

Eric Leeds, comme Maceo d’ailleurs cite Ray Charles comme l’une de ses influences majeures.
Enfin, car je ne pourrai tout vous raconter, une question a été posé sur la véritable histoire de Madhouse. Eric dit, en plaisantant, ne pas savoir ce qu’il a contractuellement le droit de dire à propos de Madhouse, puis il demande qui pense que Prince joue de tous les instruments (à l’exception des cuivres bien sur). Une petite moitié des gens lèvent le doigt. Il demande ensuite qui pense qu’il y a un vrai groupe, et le reste des gens lévent la main. Eric raconte alors l’histoire suivante. Prince voulait faire un album instrumental à tendance Jazz. Mais il avait un peu peur de la réaction du public, de la presse, et du milieu du jazz. Puis il se décida, et en trois jours l’intégralité du premier album était composé, joué, produit, mixé, enregistré, il ne manquait plus que les cuivres. Il appela Eric, qui était sur le cul de la rapidité avec laquelle il avait tout fait, et lui demanda de poser son sax. Ensuite Prince inventa des noms de musiciens et leur histoire, qu’Eric appris et donna aux différents journalistes et personnes qui lui demandaient des infos. Les musiciens étaient, soi-disant, en provenance d’Atlanta. Un jour lors d’un Workshop à Atlanta, un type de l’assistance demande à Eric si il a vécu à Atlanta. Puis il lui dit que lui habite ici depuis 45 ans, connaît tous les clubs et tous les musiciens et qu’il n’a jamais entendu parler de ceux là. Eric contacte Prince le soir pour lui dire ce qui vient de se passer et Prince lui réponds « la prochaine fois tu n’as qu’à répondre que c’est normal qu’il ne connaisse pas les 2 frères, par exemple, car ils tiennent un traiteur et ne jouent de la musique que le dimanche pour le plaisir ».
Voilà pour l’histoire du premier album de Madhouse, 8, le suivant, 16, est bien interprété par Eric Leeds, Sheila E, Levi Seacer et Prince.

Bien entendu la discussion a été ponctuée de petit jam entre Renato et Eric. A la fin du workshop ils ont chacun été très disponible.

Avant de passer au concert du soir, il faut tout de même que je parle d’un des moments les plus ridicules de cette semaine. Comme vous l’avez lu un peu plus tôt, à 16 h, nous devions être informé du déroulement de la file d’attente. La responsable de l’organisation, et soi disant de la sécurité, n’a rien trouvé de plus intelligent que de nous faire encore plus attendre sous le soleil pour tirer au sort notre numéro de place dans la file, les « non-possesseurs » de numéro rentrant après les autres. Imaginez une seconde le tableau : le DJ balance une musique profondément débile genre club-med (cha cha danse), et seul les personnes qui suivent la danse ont le droit de tirer un numéro. Inutile de vous dire que nous frôlons l’humiliation. Dieu merci aucune images n’existent….. Malgré ce jeu absurde, nous sommes quand même entrés le soir sans trop de problèmes pour un »live » très électrique.