Nous avons assisté à un aftershow de rêve.
En effet durant la première heure, O(+> a été confronté à tout un tas de problèmes techniques qui ont tendu les relations avec son personnel et l’a rendu encore plus complice avec son public.

Situons d’abord l’endroit. « L’Hippodrome » est une grande discothèque en plein coeur de Picadilly mais avec une toute petite scène. A l’étage, se situent les (ou la) « loges », et une sorte de passerelle qui surplombe la scène. Pendant près de 2 heures nous côtoyons les musiciens, qui sont comme d’habitude très accessibles, quand  enfin notre ‘Idole » apparait.  Ceci produit une ébullition parmi les fans qui sont à l’intérieur depuis minuit, et qui commencent à fatiguer à force d’être debout (oui je pense que j’ai un traumatisme avec ce genre d’expérience pour le replacer aussi souvent !). Tout le monde a pu rentrer (il suffisait de donner 250 francs au staff de O(+> qui nous accueillait à la caisse). Quand nous sommes arrivés la scène était entièrement vide, et nous avons pu contempler les roadies s’activer et tout mettre en oeuvre pour qu’à 2 h 30 les premiers tests de batteries se fassent entendre.
A 2h45, on commence vraiment à faire du bruit, puisque celui que tout le monde attend est à trois mètres au dessus de nos têtes en train de danser et de papoter avec Larry Graham.
Bref 10 minutes plus tard les NPG investissent la scène (qui semble encore plus petite), suivi de O(+> pour un Jam « soundcheck » d’enfer. On assiste à une situation assez atypique, « the Artist » qui joue de ses keyboards (et les teste ainsi), alors que les guitares sont encore dans les mains de ses assistants, et tous cohabitent sur la même scène. Mike Scott en attente de son instrument, rejoint Hayes derrière son clavier. Pendant 10 minutes The Artist, va faire jouer chaque membre du groupe, l’un après l’autre, sur le beat de Kirky J. donnant des instructions à l’ingénieur du son qui n’était pas au bout de son calvaire. Il y a en effet des grésillements, des larsens mais pour le moment rien de très alarmant.
O(+> lance le refrain de « Joy and Pain » de Maze, aussitôt repris par tous. Et ça lui plait, ça lui plait tellement qu’il se jette dans les gens (vous pouvez relire la phrase et vous rendre compte qu’en effet vous avez bien lu).
C’est incroyable de voir comme tout le monde « on » et « back » stage est focalisé sur LUI.
A chaque fois cela me fascine.
Puis au premier break, seul, il débute « Days of Wild ». L’énergie que dégage se morceau se répand dans la salle, quand soudain un bruit effroyable retentit dans l’enceinte  qui sert de retour à l »Artist », et qui est située à 50 centimètres de son oreille. Cette erreur est fatale,  pendant une fraction de seconde il oublie qu’il est sur scène, trépigne et jette un regard d’une telle violence  vers le mec du son que tout le monde l’a perçu même avec ses lunettes de soleil. Mais il est devant nous, et transforme la sentence en spectacle, mimant qu’il va lui couper les doigts il termine par un geste sec lui montrant la sortie et lui ordonnant de partir. Le pauvre garçon humilié quitte la console aussitôt remplacé par un autre à qui c’est au tour de suer. On savait qu’il ne rigolait pas avec ses employés, pour la première fois je l’ai vu agir. Pendant 3 bonnes minutes, il n’a pu lâcher l’affaire, poussant violemment la fameuse enceinte, faisant des allés et venues pour continuer de montrer son mécontentement backstage, et tout ça soutenu par une foule complètement « Wild », main en l’air , « wild sign » tendu.
S’ensuit une complicité délicieuse avec le public, son public.

Il annonce LARRY GRAHAM, et les voila partis pour le maintenant célèbre « Thank you », « The JAM », et sa reprise GO GO de Chuck Brown.
1e rappel, une partie de la salle chante le refrain de « The War ». L’Artist ne se fait pas prier et c’est parti pour 15 minutes. Puis The Ride, et la surprise: BAMBI

Il part à nouveau, ou fait semblant puisqu’il reste visible pour tous. On crie, on tape des mains on hurle NPG.. et ça marche… Il prend sa guitare pour jouer derrière la console son ce qui deviendra bientôt l’intro de « Let’s go crazy », puis il termine avec « She’s always in my hair », « U got the look », « Kiss », « Gett off ».

Beaucoup de ces titres commencent à vous paraitre familier depuis le début de ce « European tour ». Je tiens à préciser que toutes les versions (surtout pendant Graham) étaient différentes, le plus souvent  prétexte à des solos ou des jams. Par exemple avant « Everyday People », o(+> était avec sa « blue angel », Rhonda jouait la ligne de « Johnny » et Larry celle de « Thank you ».

Après un concert « classique » à Wembley, l' »Artist »  nous a fait un VRAI aftershow. Peut-être le premier digne de ce nom (je m’avance n’étant pas à Zurich).
Le charme de ces 2 heures a beaucoup résidé dans l’imprévu, les impros et les soucis techniques que l’Artist a rencontré, rendant tout cela humain.. ce qui est vrai (et bon) parfois.

Ici se termine la tournée pour moi. Je n’ai pas envie d’être critique car ce serait sur des détails. Et devant la qualité de tout ce que j’ai eu la chance de voir en ce mois d’Août, je préfère m’incliner. Ce type reste très loin devant tout le monde, et je vais me répéter mais quand on voit l’émeute que produisent « Bambi », « Let’s go crazy », « She’s always in my hair », ou « Kiss » et bien il a raison de jouer du Prince.
D’ailleurs quand il hurle au Zenith « What’s my name » ne joue t il pas avec nous sur cette identité, rigolant et désamorçant le thème favori ou l’incompréhension de  ceux qui sont étrangers à sa musique ?
Ce n’est qu’une question

Peace and B. Wild

Vivement qu’il revienne!!

Set List :

Soundcheck Jam
Push it up (rap)
Joy and pain
Push it up
Days of wild
Thank you
The jam
Jam (Johnny/Thank you)
Everyday people
Go go style
The war
Tha ride
Bambi
Let’s go crazy
She’s always in my hair
U got the look
Kiss
Gett off
Housestyle