[CINE] : Les sorties Ciné de la semaine/Vos critiques ciné.

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Matthieu
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13 juillet 2011, 15:12

Ouaip ! Tout pareil. Je ne m'étais pas programmé les Schtroumpfs...
j'emmène mes petiotes voir ça en août. :gene:
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Elvis Paisley
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17 juillet 2011, 12:35

Je me suis fait deux toiles vendredi, soient la thèse et l'antithèse du cinéma. J'ai commencé par "Hanna" de Joe Wright et j'ai enchaîné, heureusement pour moi, par "J'ai rencontré le Diable" de Kim Jee Woon, soient deux variations sur un même thème (la vengeance), et une réflexion totale sur l'art et la manière d'illustrer un propos.

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Rien n'est plus désagréable que de regarder un film en se disant que celui qui se trouve derrière la caméra est en train de croire qu'il est plus intelligent que le sujet qu'il filme. "Hanna" est de cette catégorie de films détestables, et donc parfaitement peu recommandables. En illustrant un pur récit de film de genre, Joe Wright ("Orgueil et préjugés", "Reviens-moi", cherchez l'erreur...) tient à nous faire ressentir qu'en un peu moins de deux heures, il ne mangera pas de ce pain-là ! Ce réalisateur en toc ne cessera donc de faire de l'image pour l'image, et se montrera totalement incapable d'articuler un projet de mise en scène autour de son histoire et de ses personnages, dénués de toutes façons d'une quelconque empathie qui pourrait toucher le spectateur. En lieu et place des ces motivations premières qui ne devraient jamais quitter les réalisateurs un tant soit peu impliqués par leur sujet, Wright essaie de faire du cinéma auteurisant qui se la raconte, complètement à côté de la plaque, même si la bande originale des Chemical Brothers peut faire illusion (on pense volontiers au "Point de Non-Retour" de Boorman ou au "Get Carter" de Mike Hodges, fleurons du polar hardboiled des années 70 dont on est ici bien loin). Enfilant les invraisemblances de scénario comme on enfile des perles, Wright plombe son film d'une symbolique lourdingue (la scène où Saoirse Ronan se dirige vers Cate Blanchett se tenant dans la gueule géante d'un loup est à ce titre si appuyée qu'on en rigole encore...), d'enjeux factices et d'une totale déficience à gérer l'espace de jeu, accentué qui plus est par un montage haché du plus mauvais effet. Oser comparer ce film à la trilogie Bourne est une totale hérésie : là où Doug Liman et surtout Paul Greengrass avaient su interroger le genre sans le prendre de haut, tout en insufflant à son personnage principal une vraie urgence à découvrir qui il était vraiment, Wright propose un cinéma de poseur prétentieux, tout en restant indifférent au parcours de son personnage principal, partagé entre touche-pipi d'adolescente, traversée européenne avec parents de substitution et errements psychologiques à deux sous, les scènes de fight imposés ne servant ici que de (mauvaise) poudre aux yeux. Totalement malhonnête, parfaitement indéfendable...

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Ce qui n'est absolument pas le cas du nouveau film de Kim Jee Woon, déjà responsable du très recommandable "Bittersweet Life". Cette variation hardcore de Bip-Bip et le Coyote est si efficacement mise en scène, nourrie d'une telle hargne et d'un tel radicalisme, que son propos sur notre relation à la violence est poussé dans ses derniers retranchements. Le spectacle est à la fois difficilement supportable et étrangement décalé dans sa propension à distiller de l'humour dans ses scènes les plus extrêmes, si bien que le questionnement du spectateur face aux images qu'il regarde est permanent. C'est donc une véritable leçon de cinéma à laquelle on assiste, tétanisé. Illustration définitive du film de vengeance, interrogation sans fards sur la gestion du mal par toute société contemporaine, nouvelle variation du thème du serial killer, exploration sans concession de l'âme humaine, "J'ai rencontré le Diable" est un tel choc qu'il sera difficile de vouloir suivre son sillon sans tomber dans la citation inutile.
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AHOUA
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17 juillet 2011, 14:21

Comme d'hab' un vrai plaisir à te lire Elvis.
Et totalement d'accord pour J'ai rencontré le diable. Après Blood Island vu la semaine dernière, je me prends un autre choc avec le film de Kim Jee-Woon. Pas de la même nature, mais encore une fois la démonstration de mises en scène pensées (pour paraphraser Yannick Dahan, journaliste ciné que j'aime beaucoup) et du respect pour leurs histoires.
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Alice de Nice
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18 juillet 2011, 09:35

"J'ai rencontré le diable" est une bombe! Un film de vengeance doublé d'un "serial-killer movie" brutal et d'une réflexion sur la violence tapie en chaque homme. Ca dure 2h20 et on a l'impression que ça finit plusieurs fois pour mieux repartir dans un jeu vicieux du chat et de la souris où les deux personnages principaux se perdent dans une profonde confusion des rôles. Choi Min-Sik quel acteur génial! C'est sans peine l'un des meilleurs thrillers que j'ai vu ces dernières années. AHOUA a raison d'évoquer également "Blood Island" sorti en direct-to-video, deux films de vengeance en provenance de Corée du sud, au traitement différent mais qui constituent 2 beaux chocs visuels. Pour les deux, la violence est inouïe et très graphique, à déconseiller aux âmes sensibles mais deux perles noires à découvrir pour les autres.
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20 juillet 2011, 15:18

Les sorties ciné de la semaine du 20 juillet 2011 (Sélection):


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"MR POPPER ET SES PINGOUINS" Comédie de Mark Waters avec Jim Carrey et Carla Gugino.
Pour M. Popper, un homme d'affaires new-yorkais, le travail passe avant tout, même avant sa famille. Sa vie bascule le jour où son père aventurier lui lègue un pingouin vivant. Suite à un malentendu, il se retrouve avec 6 insupportables volatiles...



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"THE MURDERER" Thriller de Hong-jin Na avec Kim Yun-seok et Jung-woo Ha.
Dans une ville quelque part entre la Russie et la Corée du Nord, un chauffeur de taxi criblé de dettes et proche de la misère, accepte un contrat pour assassiner quelqu'un. Il sait peu de choses sur sa cible et se retrouve poursuivi par la police et la pègre... Le réalisateur retrouve les 2 acteurs de son excellent "The Chaser".



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"LE SANG DES TEMPLIERS" de Jonathan English avec James Purefoy et Paul Giamatti.
En 1215, le roi d'Angleterre, Jean, a été contraint de signer la Magna Carta, un document qui assure la liberté du peuple et constitue désormais la base du droit commun en Angleterre. Furieux d' y avoir été forcé, il lève une armée de mercenaires...



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"ATTACK THE BLOCK" Science-fiction de Joe Cornish avec Nick Frost et Jodie Whittaker.
Dans une cité d'un quartier chaud de Londres, un gang d'adolescents fait face à une invasion d'extraterrestres...




Et aussi:

"LES CONTES DE LA NUIT" Animation de Michel Ocelot. Tous les soirs, une fille, un garçon et un vieux technicien se retrouvent dans un petit cinéma qui semble abandonné, mais qui est plein de merveilles. Les trois amis inventent, se documentent, dessinent, se déguisent... http://www.youtube.com/watch?v=vjG45ZTFFjM
"SUBMARINE" de Richard Ayoade avec Noah Taylor et Paddy Considine. Au pays de Galles, Oliver Tate, un adolescent de 15 ans a deux objectifs : perdre sa virginité avant son anniversaire et éteindre la flamme entre sa mère et un voisin gourou. http://www.youtube.com/watch?v=4k8Oijki5wM
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Alice de Nice
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27 juillet 2011, 09:51

Les sorties ciné de la semaine du 27 juillet 2011 (Sélection):


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"COLOMBIANA" Action d'Olivier Megaton avec Zoe Saldana, Jordi Mollá et Michael Vartan.
Une petite fille de 9 ans voit ses parents se faire assassiner sous ses yeux par le chef d'un cartel de la drogue colombien. 15 ans plus tard, elle est devenue une impitoyable tueuse à gages avide de vengeance...
Zoe Saldana était l'interprète de Neytiri dans "Avatar" de James Cameron. Son personnage dans "Colombiana" est dans la veine de ceux de Nikita et de Mathilda dans "Leon" tous deux réalisés par Luc Besson, qui produit le film.



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"CARS 2" Animation de Brad Lewis et John Lasseter avec les voix d'Owen Wilson et Larry The Cable Guy. En 3D et Imax 3D.
Flash McQueen, la star des circuits automobiles, et Martin la dépanneuse rouillée reprennent la route pour des aventures dangereuses entre Grand Prix Mondial à Tokyo et mission d'espionnage top secrète...



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"BAD TEACHER" Comédie de Jake Kasdan avec Cameron Diaz et Justin Timberlake.
Plaquée par son riche petit ami, une jeune femme est obligée de reprendre son métier d'enseignante, qu'elle déteste. Elle reporte son attention sur un collègue...



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"LA LOCATAIRE" Thriller de Antti Jokinen avec Hilary Swank, Jeffrey Dean Morgan et Christopher Lee.
Une jeune femme médecin qui vient de se séparer de son petit ami emménage dans un grand appartement à bas loyer à Brooklyn. Très vite, elle se sent épiée...




Et aussi:

"THE TROLL HUNTER" Action de André Øvredal avec Otto Jespersen et Glenn Erland Tosterud. Armés d'une caméra vidéo, un groupe d'étudiants norvégiens se lance à la recherche de mystérieuses créatures qui sèment la pagaille dans la région. Durant leur traque, ils vont découvrir un mystérieux braconnier surnommé le "chasseur de Trolls". http://www.youtube.com/watch?v=f9czM1BZ-Kk
"LOURDES" de Jessica Hausner avec Sylvie Testud, Léa Seydoux. Christine a passé la majeure partie de sa vie immobilisée dans un fauteuil roulant. Elle se rend à Lourdes, site de pèlerinage légendaire au cœur des Pyrénées, afin de sortir de son isolement. Elle se réveille un matin apparemment guérie par un miracle… http://www.youtube.com/watch?v=kKXRwtKzCRM


La semaine prochaine:

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Elvis Paisley
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02 août 2011, 20:48

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On ne le dira jamais assez, mais Edgar Wright est un gars épatant. Non content de signer trois des meilleurs films de la culture geek de ces dernières années ("Shaun Of The Dead", "Hot Fuzz" et l'hallucinant "Scott Pilgrim"), voici qu'il se met à la production en donnant sa chance à Joe Cornish, acteur non crédité de ses deux premiers films et également compagnon d'écriture sur le projet "Ant-Man" qui devrait (enfin) débouler entre 2013 et 2014. Cette première réalisation commence comme un film de banlieue classique pour très vite dévier vers autre chose. Moins volontairement parodique qu'il n'y paraît (des aliens débarquent en force dans une banlieue de Londres et vont en découdre avec la racaille locale), "Attack The Block" joue à la fois sur un imaginaire fantastique directement hérité des 50's, notamment dans l'incarnation fictionnelle de l'extra-terrestre qu'il propose, mais également dans sa caractérisation tout autant primaire que naïve qu'il fait de ses différents protagonistes. Mais c'est surtout chez le Steven Spielberg producteur, période années 80, qu'il faut voir dans le film un hommage solennel et appuyé. La bande de Moses rappelle celle formée par les "Goonies" de Richard Donner, où vélos et feu d'artifices servent ici aussi bien à explorer un univers urbain montré sous un angle de découverte ludique permanent qu'à repousser un ennemi fantasmatique avec les moyens d'un gosse de 13 ans. Plaçant ici et là quelques évidences sur la sociologie de banlieue (mais pas trop), aidé par un Nick Frost goguenard qui retrouve ici ses marques après la déception "Paul", sublimé par une photo splendide et chromatique à souhait (on pense souvent aux premiers films de Joe Dante), le binôme Wright / Cornish aura à ce point excellé qu'il aura su attirer l'attention royale de Spielberg et Jackson pour lesquels ils ont signé, en compagnie de Steven Moffat, le scénario du prochain "Secret de la Licorne". La boucle est donc bouclée...

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Hasard de la programmation cinématographique estivale, "The Murderer" sort à peine deux semaines après le traumatisant "J'ai rencontré le Diable", autre film coréen qui explore la violence graphique sous un angle à la fois différent et semblable. Le point commun le plus frappant étant la personnalisation qui est faite de celle-ci, incarnée dans les deux films par deux personnages (interprétés par Choi Min-Sik et Kim Yun-Seok), cousins pas si éloignés qui font de leur pulsions meurtrières leur pain quotidien. Mais si le film de Kim Jee-Woon interrogeait frontalement le spectateur dans son rapport à la violence, constituant la raison d'être de tout le métrage, l'approche qu'en a Hong-Jin Na ne reste qu'un élément constitutif de sa dramaturgie. Malheureusement pour lui, et pour nous, "The Murderer" n'atteint jamais la réussite éblouissante de son précédent film, l'épatant "The Chaser". Tout, dans la forme et dans le fond, amène à une cruelle déception. Si la première partie du film réussit son pari, en s'efforçant de refuser l'explication par le dialogue, la seconde moitié perd quand même une partie de ses enjeux, si bien que la profusion de situations et de protagonistes met à mal la compréhension globale du récit. Pour ne rien arranger, Hong-Jin Na a décidé de ne pas utiliser les mêmes codes visuels de "The Chaser" pour s'essayer ici à la shaky cam, tic de mise en scène de plus de en plus répandu, devenu tout bonnement insupportable, et qui n'a de sens que si il est mis en perspective, comme l'a fort bien compris Paul Greengrass, passé maître en la matière. Là, il faut bien avouer que la lisibilité en prend un méchant coup dans les gencives. En l'état, "The Murderer" n'arrive jamais à convaincre parfaitement, malgré des fulgurances irréfutables mais trop épisodiques pour laisser une impression finale positive. Il intervient surtout après "J'ai rencontré le Diable" dont la thématique, poussée dans ses derniers retranchements, ne laisse plus aucune place à un genre dont la mort est désormais programmée.

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Avec "Cars 2", l'impossible est arrivé : Pixar vient de rater un film. Habitué à enfiler les succès publics et critiques depuis le premier "Toy Story", le studio de John Lasseter avait jusqu'à présent fait un parcours sans fautes, tant et si bien que chacun des films qu'ils proposaient jusqu'alors pouvait sans peine figurer dans les meilleurs films de l'année. Le deuxième tome des aventures de Flash McQueen, qui joue ici les seconds rôles de luxe, vient encrasser le moteur d'une machine qui tournait pourtant à plein régime. Un problème de transmission, sûrement. Si la rutilance technique est bien présente (à ce propos, l'ahurissante scène d'introduction devrait largement convaincre, même jusqu'aux plus sceptiques), le scénario et la caractérisation des personnages sont par contre en totale panne sèche. Si Pixar a atteint le niveau d'excellence qui est le sien, c'est surtout pour ses histoires à la narration imparable, tour de force permanent sachant explorer des univers tout à la fois inédits et familiers, touchant ainsi à une universalité de propos confondant d'efficacité. En jouant à la fois sur la réflexion écologique, la filiation en formes de clins d'oeil permanents aux films d'espionnage en général et aux James Bond en particulier, se dispersant dans des enjeux secondaires quasi inutiles (les courses internationales qui ponctuent le récit), donnant la part belle à Martin, perso complètement foiré pour tenir le métrage à lui tout seul, perdant à plusieurs reprises son enjeu narratif principal (d'ailleurs quel est-il vraiment ?), on a du mal à croire que ce soit le même studio qui nous a délivré ces trois derniers chefs d'oeuvre absolus que sont "Wall-E", "Là-Haut" et "Toy Story 3". C'est sans doute, qu'une fois n'est pas coutume, les calculs algorithmiques des ordinateurs du studio à la lampe ont oublié qu'ils avaient un coeur et une âme.
Modifié en dernier par Elvis Paisley le 03 août 2011, 19:26, modifié 3 fois.
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Alice de Nice
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03 août 2011, 10:51

Elvis Paisley a écrit :Mais c'est surtout chez le Steven Spielberg producteur, période années 80, qu'il faut voir dans le film un hommage solennel et appuyé. La bande de Moses rappelle celle formée par les "Goonies" de Richard Donner, où vélos et feu d'artifices servent ici aussi bien à explorer un univers urbain montré sous un angle de découverte ludique permanent qu'à repousser un ennemi fantasmatique avec les moyens d'un gosse de 13 ans.
Oui d'ailleurs j'ai lu je ne sais plus où qu' "Attack the block" avait été placé en concurrent direct de "Super 8", qui sort aujourd'hui. Concernant "The Murderer" il va passer à la trappe de ma programmation ciné hélas car j'ai déjà des films en retard je vais donc rester sur la très bonne impression de "The Chaser" et retarder celui-là à sa sortie vidéo. Merci pour ces critiques et pour les photos. Elvis, tu avais écrit quelque part que tu étais assistant réalisateur, et je voulais te poser la question de savoir si tu avais été journaliste ou critique ciné pour écrire de cette façon mais ce n'est plus la peine, je viens de retrouver le topic: tu avais mentionné aussi que tu étais ancien journaliste cinéma. Ceci explique cela :)
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Elvis Paisley
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03 août 2011, 19:14

J'ai plus rien à dire, alors... ;)
J'en profite également pour répondre à AHOUA, et lui dire que nous devons être quelques uns et quelques unes ici à apprécier Yannick Dahan !
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03 août 2011, 20:51

Les sorties ciné de la semaine du 3 Août 2011 (Sélection):


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"SUPER 8" Science fiction de J.J. Abrams avec Kyle Chandler, Joel Courtney et Elle Fanning.
Été 1979, une petite ville de l'Ohio. Joe, 14 ans, passionné de cinéma, décide de tourner un film de zombies avec une caméra super 8 et l'aide de ses amis. Un soir, alors que l'équipe s'apprête à tourner une scène dans une gare désaffectée, un pick-up s'arrête sur la voie ferrée, provoquant le déraillement d'un train de marchandises. Le lendemain, l'armée débarque pour sécuriser la zone : "quelque chose" s'est échappé d'un des wagons...
J.J. Abrams est le créateur de la série "Lost" et le producteur de "Cloverfield", entre autres.



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"KILLING BONO" Comédie de Nick Hamm avec Ben Barnes et Robert Sheehan.
L'histoire vraie de Neil McCormick, qui voulait devenir une rock-star. Malgré son acharnement, il ne sera que l'ombre de Bono, le chanteur de U2…



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"UNE VIE TRANQUILLE" Drame de Claudio Cupellini avec Toni Servillo et Marco D'Amore.
Rosario Russo, un restaurateur italien quinquagénaire installé depuis quinze ans dans la campagne allemande à proximité de Francfort, mène une vie paisible avec sa femme et son fils. Il reçoit un jour la visite de deux jeunes Italiens...



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"ITINERAIRE BIS" Comédie de Jean-Luc Perreard avec Fred Testot et Leïla Bekhti. Jean, 35 ans, habite encore avec sa mère en Corse et travaille comme cuisinier dans le restaurant familial. Son avenir, à son grand désespoir, est tout tracé : reprendre le restaurant, mais il rencontre Nora, une jeune fille fonceuse qui n'a peur de rien…



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"LES SCHTROUMPFS" Animation de Raja Gosnell avec Neil Patrick Harris et Jayma Mays. Chassés de leur village par Gargamel, les Schtroumpfs débarquent dans notre monde, au beau milieu de Central Park… En 3D.




La semaine prochaine :

"MELANCHOLIA" de Lars Von Trier :

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03 août 2011, 21:06

Elvis Paisley a écrit :J'ai plus rien à dire, alors... ;)
J'en profite également pour répondre à AHOUA, et lui dire que nous devons être quelques uns et quelques unes ici à apprécier Yannick Dahan !
Oui, moi aussi dans les quelques-unes! Ses chroniques et critiques ciné dans la presse écrite et à la télé sont passionnantes. :)
snaporaz
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03 août 2011, 21:47

Le Schtroumpf grincheux SNAPORAZ : "Moi j'aime pas Yannick Dahan ".
Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m'accepte comme membre
GROUCHO MARX
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07 août 2011, 20:10

Mon avis sur SUPER 8 ne va pas vous tenter ou si.... En fait, c'est la version 2011 de E.T en très laid et très méchant. En espérant que l'héroïne ne vas pas traverser les mêmes épreuves que Drue Barrymore....
Critique très courte mais il n'y a rien de plus dire....
L'Art De Susciter La Controverse... Jon Ewing
Gaspard Elliott
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09 août 2011, 02:31

The Murderer m'a bien plu, et je ne pense pas que ce film ait à rougir de la comparaison avec J'ai rencontré le diable, pour réagir à la critique d'Elvis. Concernant ce dernier film je ne suis d'ailleurs pas d'accord quand il dit que la violence est personnalisée par un personnage. Dans le Diable cette violence se partage entre au moins trois d'entre eux : l'assassin, le policier et l'anthropophage, qui l'illustrent de différentes manières.
La première partie de The Murderer est beaucoup plus intéressante et subtile que le banal schéma de revenge movie (certes habilement revisité) de J'ai rencontré le diable. La présentation du protagoniste est un modèle de caractérisation, son ambivalence ne repose pas sur une opposition bien / mal, elle est beaucoup plus subtile que cela, et pour tout dire sa motivation lui échappe, alors que dans le Diable cela reste assez schématique : le flic est alternativement bon / mauvais, son obsession n'est jamais réellement questionnée, et je trouve que faire de la violence la raison d'être du métrage est un argument facile, même si j'avoue qu'au final le film m'a séduit. La deuxième partie de The Murderer est à voir comme un grand morceau de bravoure, excitant sur le moment mais un peu vain (et surtout, pas crédible). On peut trouver réjouissante, ou pas, une course poursuite d'une heure et quelques entrecoupée de scènes de boucherie et de gaudriole.
La caméra à l'épaule, comme toi je n'en suis pas fan, mais que je sache Paul Greengrass n'en a pas le monopole, et je ne suis pas scandalisé par son emploi dans ce film. Pour moi son emploi le plus pertinent reste le génial Rec, un exemple parmi d'autres de totale adéquation entre sujet et procédé de mise en scène.
Requiescat in pace.
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10 août 2011, 10:12

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Je l'ai dit ailleurs et je déteste me répéter mais l'œuvre de Steven Spielberg fait partie intégrante de ma culture ciné. J'ai grandi avec ses réalisations et ses productions, avant de découvrir progressivement le cinéma d'autres époques et d'autres pays. C'est dire si j'attendais avec hâte "SUPER 8" de J.J. Abrams, présenté comme un hommage assumé du créateur de "Lost" à son idole de jeunesse. Il y avait donc une certaine probabilité à la déception comme c'est souvent le cas lorsque l'on attend un film avec beaucoup d'impatience.
Le film a commencé et la magie a opéré sur moi instantanément. Passé une grosse première séquence spectaculaire, on se retrouve comme dans les "Goonies" avec cette bande d'ados et son petit gros obligé, son gentil héros, son héroïne qui fait tourner au moins deux têtes, et son petit génie de la pyrotechnique (qui rappelle Data). Très vite je m'aperçois que la plus belle surprise de "Super 8" réside dans son émotion et ses personnages pleins d'humanité. Outre le film de Richard Donner, le long-métrage de J.J. rappelle fortement "E.T", "Rencontres du 3ème type", "La guerre des mondes" (dans lequel joue Dakota Fanning d'ailleurs, la grande sœur d'Elle Fanning qui interprète Alice ici), "Jurassic Park" etc… Plus généralement, le film fait pas mal référence au cinéma de genre tout court (Nous sommes à la fin des années 70, la chambre de nos petits héros est pleine de posters et maquettes de "Star Wars", des monstres Universal, d' "Halloween" de Carpenter, du "Zombie" de Romero et le jeune héros a appris les techniques de maquillage dans un bouquin sur Dick Smith). Malgré toutes ces références au ciné des eighties, je n'ai pas eu l'impression que le film avait été réalisé il y a 30 ans excepté à deux ou trois reprises où un frisson de nostalgie m'a parcourue notamment grâce au soundtrack, car Abrams remplit aussi le cahier des charges du blockbuster de SF spectaculaire et plein d'effets spéciaux (l'autre belle qualité du film, pour une fois les millions de dollars de budget n'ont pas servi à produire d'horribles cgi voyants). Le mélange des deux est plutôt intéressant. Mais J.J n'a certes pas le talent de Spielberg, il utilise les bonnes vieilles recettes, les gamins ont toujours une longueur d'avance sur les adultes, son scénario s'éparpille un peu dans plusieurs intrigues, il y a quelques clichés, une ou deux incohérences scénaristiques et la fin est un peu expédiée à mon goût (mais joliment réalisée, je n'en parle pas pour ne pas spoiler l'un des thèmes du film). Quelques faiblesses, mais pas suffisamment importantes pour que le film m'ennuie ou me déçoive.

Bref de l'action, de l'humour, de l'émotion, du fantastique, de la SF et des références au bon vieux ciné de Spielberg des Eighties, j'ai largement plongé. Du bon boulot.

Merci à Lovesymbol23 et Gaspard Elliott pour leurs critiques. :)
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10 août 2011, 10:50

Les sorties ciné de la semaine du 10 Août 2011 (Sélection):


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"MELANCHOLIA" Drame de Lars von Trier avec John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling et Kiefer Sutherland.
Justine et Michael viennent de se marier. Ils se rendent à la réception donnée en leur honneur par Claire, la sœur de Justine, dans un domaine isolé de tout. Le diner bat son plein et l'heure des discours commence. Peu à peu, la fête se transforme en règlements de comptes malsains. Loin de ce petit monde, dans le ciel, une planète nommée Melancholia se dirige droit vers la Terre et menace d'entrer en collision avec elle...
Prix d'interprétation féminine pour Kirsten Dunst au Festival de Cannes 2011. "Melancholia" forme un dyptique avec "Antichrist", le précédent film de Lars Von Trier, également avec Charlotte Gainsbourg.



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"LA PLANETE DES SINGES-Les origines" Science fiction de Rupert Wyatt avec James Franco, Freida Pinto, Andy Serkis, John Lithgow..
Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d'augmenter radicalement l'activité cérébrale de leurs sujets. La situation leur échappe et les singes gagnent en autonomie. Les primates parviennent à s'évader et envahissent le pays…



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"MES MEILLEURES AMIES" Comédie de Paul Feig avec Kristen Wiig, Rose Byrne...
Annie voit ses copines se marier les unes après les autres. Lillian, sa meilleure amie, file quant à elle le parfait amour. Lorsqu'elle lui annonce son futur mariage, Annie oublie ses soucis pour se consacrer à son rôle de témoin...



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"GREEN LANTERN" Action de Martin Campbell avec Ryan Reynolds, Blake Lively, Peter Sarsgaard.
Une confrérie de guerriers, protecteurs de la paix et de la justice appelés "Green Lantern Corps", a juré de maintenir l'ordre intergalactique et choisit un terrien pour nouvelle recrue : Hal Jordan. Ce dernier va-t-il réussir sa mission et devenir le plus grand "Green Lantern" de tous les temps ?




La semaine prochaine:

"LA PIEL QUE HABITO" de Pedro Almodovar :

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10 août 2011, 19:49

Gaspard Elliott a écrit : La caméra à l'épaule, comme toi je n'en suis pas fan, mais que je sache Paul Greengrass n'en a pas le monopole, et je ne suis pas scandalisé par son emploi dans ce film. Pour moi son emploi le plus pertinent reste le génial Rec, un exemple parmi d'autres de totale adéquation entre sujet et procédé de mise en scène.
Je n'ai jamais affirmé que Greengrass avait le monopole de la shaky cam, je dis juste qu'il en est un des plus brillants représentants dans ce sens où elle fait partie intégrante de ses projets de mise en scène, et rappelons au passage qu'avant d'être cinéaste, Greengrass fut reporter à la BBC, ceci expliquant sans doute une certaine forme de véracité héritée du documentaire qu'il semble vouloir donner à ses métrages de fiction, d'ailleurs souvent inspirés de faits réels ("Bloody Sunday", "Vol 93" ou "Green Zone"). Et je suis bien évidemment d'accord pour "Rec" qui, de plus, arpente le terrain de la caméra subjective. Tu me diras que tout le cinéma n'est qu'un point de vue subjectif, mais je pense que tu auras compris de quoi je voulais parler. Sinon, très content de voir que des films comme "The Murderer" puissent être sujets à de tels contre-argumentaires... ;)

Alice, moi aussi je kiffe grave Steven, et si le film d'Abrams reste un joli travail de copiste fort peu désagréable, joliment troussé et connaissant tout son Spielberg sur le bout des doigts, rien ne vaut l'original. Mais j'y reviendrais prochainement, en compagnie de Green "Grosse loose" Luzerne et surtout l'étonnante "Planète des Singes" dont je n'attendais absolument rien et qui, au final, m'a mis une belle baffe !
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Alice de Nice
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11 août 2011, 14:48

Elvis Paisley a écrit :Mais j'y reviendrais prochainement, en compagnie de Green "Grosse loose" Luzerne...
Ah oui je vais savoir si j'ai raté quelque chose là, parce que j'ai négocié avec mon fils de l'emmener voir "Captain America" à la place. Mais quelque chose me dit que non! :mrgreen:
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Southead
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13 août 2011, 20:58

Je viens de voir Melancholia: une grosse baffe. Une intro de toute beauté qui laisse sans voix avec en fond le prélude "Tristan und Isolde" de Wagner, on sait que l'on va assister à un grand film.
Porté par de grands acteurs, Dunst en tête, Melancholia est un film avant tout sur la dépression. C'est de la science-fiction mais très ancrée dans notre réalité. Le film pose la question "A quoi cela sert de vivre, de faire de bons actes puisqu'à la fin on doit mourir?".
Il a de nombreuses scènes qui font penser à Festen ou encore à 2001 de Kubrick.
Mon film préféré de LVT avec Dancer in the dark et dans mon top 3 des films sortis en 2011.
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14 août 2011, 01:32

Mon opinion sur "Super 8" est sensiblement similaire à celle d'Alice et de Mr Paisley... Abrams veut tellement faire du Spielberg qu'on se demande si Steven n'aurait pas finalement dû prendre la director's chair (un des thème central est cher à Spielberg d'ailleurs: le père absent, la famille désorganisée)... Mais j'ai passé un très bon moment avec la sensation de voir quelque chose d'original, ce qui n'est plus si courant que ça malheureusement.

Cela dit mis à part pour la fin, je ne vois pas trop la filiation à "ET" (je parle en terme d'ambiance) dumoins je ne l'ai pas ressenti très fortement... On rêverait presque à un prequel de "Cloverfield" par moment...

Ce que j'adore, c'est le générique final avec le superbe film de nos petits héros! Ah ces gentils geeks! Le pire, c'est que je scrutais leurs chambres pour voir les affiches etc...

Je n'ai pas eu le temps de vérifier mais l'affiche du film serait-elle de Drew Struzan? Cela y ressemble fortement en tous les cas.

Prochain film? "Planet of the Apes: The Origins" dont j'entends le plus grand bien...
Dr John, c'est un peu Prince à l'hospice...
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14 août 2011, 02:06

klaatu a écrit :Mon opinion sur "Super 8" est sensiblement similaire à celle d'Alice et de Mr Paisley... Abrams veut tellement faire du Spielberg qu'on se demande si Steven n'aurait pas finalement dû prendre la director's chair (un des thème central est cher à Spielberg d'ailleurs: le père absent, la famille désorganisée)... Mais j'ai passé un très bon moment avec la sensation de voir quelque chose d'original, ce qui n'est plus si courant que ça malheureusement.

Cela dit mis à part pour la fin, je ne vois pas trop la filiation à "ET" (je parle en terme d'ambiance) dumoins je ne l'ai pas ressenti très fortement... On rêverait presque à un prequel de "Cloverfield" par moment...

Ce que j'adore, c'est le générique final avec le superbe film de nos petits héros! Ah ces gentils geeks! Le pire, c'est que je scrutais leurs chambres pour voir les affiches etc...

Je n'ai pas eu le temps de vérifier mais l'affiche du film serait-elle de Drew Struzan? Cela y ressemble fortement en tous les cas.

Prochain film? "Planet of the Apes: The Origins" dont j'entends le plus grand bien...
J'aimerais aussi beaucoup avoir ton avis sur Melancholia ;)
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14 août 2011, 12:11

klaatu a écrit :Je n'ai pas eu le temps de vérifier mais l'affiche du film serait-elle de Drew Struzan? Cela y ressemble fortement en tous les cas.
Tu parles de celle que j'ai posté plus haut ? Moi aussi ça m'a frappée quand je l'ai vue la première fois et je pensais qu'elle était de lui également, mais je viens de vérifier, c'est aussi un hommage: http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... rg-2743566
klaatu a écrit :Prochain film? "Planet of the Apes: The Origins" dont j'entends le plus grand bien...
Mais qu'est-ce qu'ils ont cette année à nous sortir tout un tas de films à voir en plein été? Rien qu'en août, il y a le Von Trier, le Almodovar, le Sorrentino avec Sean Penn, "La guerre est déclarée", le western avec Sam Shepard qui a l'air terrible et j'en passe!
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14 août 2011, 12:42

Southead a écrit :Je viens de voir Melancholia: une grosse baffe. Une intro de toute beauté qui laisse sans voix avec en fond le prélude "Tristan und Isolde" de Wagner, on sait que l'on va assister à un grand film.
Porté par de grands acteurs, Dunst en tête, Melancholia est un film avant tout sur la dépression. C'est de la science-fiction mais très ancrée dans notre réalité. Le film pose la question "A quoi cela sert de vivre, de faire de bons actes puisqu'à la fin on doit mourir?".
Il a de nombreuses scènes qui font penser à Festen ou encore à 2001 de Kubrick.
Mon film préféré de LVT avec Dancer in the dark et dans mon top 3 des films sortis en 2011.
Vu hier soir aussi "Melancholia". :)

Oui une mise en scène sophistiquée dans l'intro sur la musique de Wagner avant que Lars ne nous fiche sa caméra sur l'épaule pour nous présenter ces portraits intimes de deux femmes sur deux chapitres.
La première partie qui rappelle un peu "Festen" en effet, souffre d'une ou deux longueurs, mais elle sert à exposer les personnages, leurs psychologies, les relations entre eux, et leur place dans la vie des deux sœurs.
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
Par exemple vers la fin du film, Justine "devient" sa mère quelques secondes, elle dit à sa sœur que son plan de chanter sur la terrasse est nul et qu'elles ne le feront pas. Elle se substitue aussi à Claire, forte au début, mais désormais pétrie d'angoisse. J'ai bien aimé d'ailleurs ce parallèle: soeur forte/soeur dépressive, celle qui est terrifiée/celle qui n'a pas peur de la mort, Claire qui s'effondre à son tour etc. Ce 1er chapitre fait aussi le lien avec le deuxième puisqu'il nous montre une Justine de moins en moins là, qui sombre peu à peu… La compréhension du récit y compris celle "hors film" est rendue limpide par deux lignes de dialogue (quand Justine arrive à la réception, avant de saluer les invités, elle veut d'abord aller voir son cheval et elle lui dit entre autres: "Je suis mariée". On ne comprend qu'après que pour elle ce jour est le début d'un espoir, d'une nouvelle vie où elle espère aller mieux. Idem pour le "A quoi tu t'attendais?" au mari à la fin de la première partie. Elle était déjà malade avant, et il a essayé sans succès de la sortir de sa dépression par l'amour attentionné et le mariage.)
Il y a une certaine poésie dans la fin du monde selon Lars Von Trier, et beaucoup d'angoisse. J'ai trouvé la 2ème partie réellement effrayante, et l'intensité dramatique transparaît assez à mon avis pour que l'on soit touchés par la fin, visuellement magnifique.
Kirsten Dunst est excellente dans son rôle et méritait le Prix d'Interprétation à Cannes, et Charlotte Gainsbourg aussi, très intense dans la deuxième partie. Mais elle l'avait déjà obtenu en 2009 pour "Antichrist", donc… :)

C'est un film riche, auquel on pense après l'avoir visionné et qui fait jaillir des trésors après coup pour peu que l'on y ait adhéré. Juste une dernière chose pour finir :
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
A la fin, en construisant une cabane, Justine protège son neveu et le rassure, parce que sa sœur n'aurait pas pu le faire, elle était déjà engloutie dans l'angoisse de la mort. J'ai trouvé ça très beau vraiment.
Comme toi, je le place dans mon Top 3 des meilleurs films de l'année 2011 vus à ce jour.

Bienvenue dans ce topic Southead et merci pour ta critique. :)

Bon we à tous!
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Jimipaisley
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14 août 2011, 16:13

Vu hier soir " la planéte des singes:origine" fut une vrai bonne surprise , j'avais quelques doutes suite à la bande annonce, mais bon la curiosité l'a emporté et tant mieux. Maintenant mon fils veut voir le film de Tim Burton. Bon le prochain ce sera "captain america" mais là je pense que je vais être déçu car les extraits du film sont bien nazes. Sinon malgré l'intéret que je porte aux comics depuis l'enfance, passion commune avec mon fils, nous nous sommes dis que "green lantern" avait vraiment trop l'air d'un navet pour aller le voir , quelqu'un l'a vu ? Vivement le prochain Batman !
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Elvis Paisley
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14 août 2011, 22:56

Non, Jimi, "Captain America" est un très bon film, avec une ambiance délicieusement surannée, très série B, avec un production design très soigné. C'est sans doute l'un des tous meilleurs films Marvel, une belle surprise également.
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stalefish
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14 août 2011, 23:15

Jimipaisley a écrit :...nous nous sommes dis que "green lantern" avait vraiment trop l'air d'un navet pour aller le voir...
Oui, vu jeudi soir, navet le mot est fort, mais ce n'est effectivement pas un bon dc comics. Film pas aidé par ses acteurs pas très crédibles, mention spéciale à blake lively :nonon: .
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Jimipaisley
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15 août 2011, 00:12

Merci Elvis et Stalefish pour vos réponses.
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17 août 2011, 10:16

Les sorties ciné de la semaine du 17 Août 2011 (Sélection):

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"LA PIEL QUE HABITO" Thriller de Pedro Almodóvar avec Antonio Banderas, Elena Anaya et Marisa Paredes
Suite à la mort de sa femme carbonisée dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d'une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Depuis 12 ans, il l'expérimente sur Vera, une jeune femme qui lui sert de cobaye dans sa clinique privée et qui n'a le droit ni de sortir ni d'être vue…
C'est l'adaptation du polar de Thierry Jonquet, "Mygale". Antonio Banderas retrouve le cinéaste qui l'a révélé il y a 30 ans, Pedro Almodovar.



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"CAPTAIN AMERICA-First Avenger" Action de Joe Johnston avec Chris Evans, Hayley Atwell, Hugo Weaving.. En 3D.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Steve Rogers, jeune homme frêle et timide, veut combattre le nazisme. Il se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Il va affronter la diabolique organisation "Hydra", dirigée par le nazi Red Skull...



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"CONAN" Action de Marcus Nispel avec Jason Momoa, Rachel Nichols, Stephen Lang, Rose McGowan, Saïd Taghmaoui, Ron Perlman. En 3D.
Khalar, qui fait régner la terreur, a commandité le massacre du village de Conan, l'un des plus puissants barbares, ainsi que le meurtre de son père. Le jeune guerrier parcourt alors tout le continent d'Hyboria, que Khalar menace d'asservir, pour assouvir sa vengeance…



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"COMMENT TUER SON BOSS?" Comédie de Seth Gordon avec Jennifer Aniston, Jason Bateman, Colin Farrell, Jamie Fox et Kevin Spacey.
Nick, Kurt et Dale sont tous les trois harcelés par leurs patrons respectifs. Lorsque l'un d'entre eux dépasse les bornes, les trois amis décident de les éliminer. Avec l'aide de quelques verres en trop et les conseils douteux d'un ancien détenu, ils échafaudent un plan soi-disant infaillible…



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"MICHEL PETRUCCIANI" Documentaire de Michael Radford.
Michel Petrucciani, musicien de jazz virtuose atteint de la maladie des os de verre, a toujours refusé de se complaire dans la souffrance mais voulait profiter de tout ce que la vie avait à lui offrir…




Et aussi:

"IMPARDONNABLES" d'André Téchiné avec André Dussollier, Carole Bouquet et Melanie Thierry. A Venise, un homme lutte pour rester un bon écrivain, un bon père, un bon amant.. Mais tout semble lui échapper... http://www.youtube.com/watch?v=tDdUD9VpOWk
"ZOOKEEPER" de Frank Coraci avec Kevin James et Rosario Dawson. Griffin Keyes est un gardien de zoo timide et célibataire. Persuadé que son travail l'empêche de trouver l'amour, il décide de démissionner. Une décision qui déplait aux animaux qui apprécient sa gentillesse... http://www.youtube.com/watch?v=iUFvQaHOHfA
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Elvis Paisley
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19 août 2011, 00:09

Si il y a un bien un point commun qui unit "Super 8", "Green Lantern" et "La Planète des Singes, les Origines", c'est la façon dont ces films puisent éhontément dans le passé des recettes plus ou moins gagnantes pour essayer de décrocher la timbale du box-office mondial. Le constat est d'ailleurs sans appel ; Hollywood n'est plus capable de mettre sur rails des projets à la fois originaux et fédérateurs, cherchant dans les adaptations de BD, séries TV, romans, jeux-vidéo, jouets, jeux de société (le futur "Battleship" inspiré de "Touché-Coulé", soit le point de non-retour et degré zéro de la création artistique) ou dans la frénésie de remakes en cours (merci de laisser les années 80 tranquilles maintenant...), le carburant annuel propre à faire sauter la banque. Mais le cinéma dans tout ça...???

La démarche qui semble être, à première vue, la plus originale serait donc celle de J.J Abrams. Car même si "Super 8" n'est pas une adaptation de quoi que ce soit, s'il n'y a aucune star à l'affiche, qu'il n'est pas non plus une suite, prequel, spin-off d'une franchise pré-existante, bref si le long-métrage du père de "Lost" peut apparaître comme un projet véritablement original, "Super 8" est un film non seulement produit par Steven Spielberg, mais également une déclaration d'amour à son endroit. Du coup, le film cherche, durant tout son métrage, à convoquer la nostalgie des productions Amblin de la belle époque. "Super 8" est donc un film sous influence et de fait, pas si original que cela, dans le sens où il traque formellement tous les tics de mise en scène et de production du père de tous les Blockbusters les plus mythiques. Dès lors, l'étude de cet objet filmique consanguin en devient fascinante. Fascinante dans la démarche artistique même de Abrams qui, non seulement cite son petit Steven sur le bout des doigts, mais essaie de préserver tant que faire se peut son identité personnelle de cinéaste. Si effectivement tel passage rappelle "Rencontres du 3e Type", "Goonies" ou "Gremlins", Abrams n'en oublie pas pour autant de citer également son propre cinéma. Sa créature extra-terrestre renvoie au monstre de "Cloverfield" tandis que les complots gouvernementaux inhérents au déploiement militaire du film, à ses séries "Alias"et "Fringe". L'exercice de style vire parfois à la schizophrénie artistique ("Suis-je J.J. Spielberg ou bien Steven Abrams ?"), mais c'est sans doute dans sa sincère démarche à montrer le cinéma comme un révélateur d'émotions et de vérité que le film est finalement le plus touchant, dans cette volonté à vouloir défendre le médium à tout prix, quitte à saborder quelque peu son scénario dans le dernier tiers.

On le sait, "Super 8" raconte l'histoire d'une bande de gamins qui rêvent de faire du cinéma en tournant des films Super 8 qui parlent de zombies. L"histoire, qui se déroule en 1979, prend donc comme modèles référents les films d'horreur en général (Dick Smith est cité) et les films de Romero en particulier, plus que les films estampillés Spielberg puisque Abrams n'aura de cesse de citer le maître en fournissant un travail de copiste minutieux (comme les fameux lense flare évoquant la photographie du grand chef op Vilmos Szigmond). Abrams paye ainsi son tribut à tout un pan du cinéma fantastique qui a fait de lui le réalisateur qu'il est aujourd'hui mais insiste principalement sur la puissance de révélation de l'expérience cinématographique. C'est en visionnant un vieux super 8 familial que le jeune héros se rapprochera du personnage de Alice Dainard (superbe Elle Fanning), c'est en visionnant leur propre super 8 tourné avec la complicité de ses amis que le même jeune héros découvrira la créature, et donc la vérité qu'on leur cache, renvoyant ici directement au "Blow Out" de De Palma qui plaçait John Travolta dans la même position que Joe Lamb ici. Ces deux passages soulignent des axes narratifs forts, à savoir les lien matriarcal et amoureux, créant l'élement milking* de la dramaturgie, et qui trouvera son apogée dans un dénouement tout ce qu'il y a de symbolique (le renoncement au monde de l'enfance pour passer vers un âge moins innocent).

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Si "Super 8" peut plaire autant qu'agacer (il suffit de voir les réactions d'une certaine frange geekienne, circonspecte devant tant de déférence qu'ils voient plutôt comme de la copie de bas étage), on ne peut pas en dire autant de la nouvelle adaptation DC Comics qui vient de nous tomber sur le coin de la figure. Cette fois-ci, c'est dans le patrimoine de l'éditeur de Superman et Batman que Warner a fait ses courses, en posant son choix sur Hal Jordan, pilote d'essai, qui va se voir conférer des super-pouvoirs par un corps d'élite extra-terrestre. Créé en 1940, le personnage, si il est très populaire aux USA, fait office de bleu-bite (à moins qu'elle ne soit verte finalement...) de par chez nous.

Que dire devant tant de paresse crasse et putassière qui cherche dans la veine du moment (le comic-book movie) un semblant de crédibilité artistique. Las, ce n'est pas en allant chercher Martin Campbell à la mise en scène, que l'enfant illégitime du Grinch et de Shrek va pouvoir passer au vert (c'est décidé cette chronique sera rempli de bons mots tous plus pourris les uns que les autres, à l'image du film quoi, si tant est qu'on peut appeler ça un film). Il suffit de voir comment Campbell traite l'imagerie iconique de son héros lorsqu'il doit le montrer en train de voler, de le mettre en parallèle avec le "Superman" de Richard Donner, pour constater qu'il y a un sérieux problème de croyance de l'homme dans son projet. C'est un peu comme si Bécassine était passée à la casserole phosphorescente. Il faut dire que Christopher Reeve avait quand même plus de classe que le pauvre Ryan Reynolds, qui nous ressort ici ses vannes à trois balles qui avaient fini de laminer les fans de "Blade" et des "X-Men". Ryan, retourne dans ton cercueil ibère, celui pour lequel tu nous avais délivré une puta madre de prestation (remember "Buried" ?). Bon, on ne ve pas s'étendre non plus, vous l'aurez compris, avec "Green Luzerne", on tient notre nanar 2011. A plus de 200 millions de dollars de budget, ça fait quand même cher la culture de brassicacées² !

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Dernier acte nostalgique dont on n'attendait rien à la base (la faute à un studio qui joue au célèbre jeu "Je flingue mes franchises à tout va !" et à un réal qu'on avait pris à tort pour un Yes Man avant l'heure), "La Planète des Singes, Les Origines" se révèle non seulement être le meilleur film du panier, mais tout simplement l'un des tous meilleurs films de l'année.

En renouant avec le roman de Pierre Boulle et la série de films produite par Arthur P. Jacobs plutôt qu'avec le désastre de 2001 signé Tim Burton, la Fox se rachète donc une conduite de la plus belle des manières. Le scénario est sans l'ombre d'un doute l'un des meilleurs écrits délivrés depuis un bon moment à Hollywood, et Rupert Wyatt qu'on prenait pour un petit plaisantin s'avère in fine être un metteur en scène volontariste qui a compris, au même titre que James Cameron, que la performance capture n'est pas seulement un simple gagdet logistique mais un véritable outil d'émancipation narratif. On se rend compte, à la vision du film, qu'il n'y avait pas d'autre choix possible pour Wyatt d'utiliser ce procédé révolutionnaire plutôt qu'une véritable armada simiesque, car toute sa mise en scène est pensée en fonction des outils mis à disposition par Weta, le studio digital de Peter Jackson. Sa caméra suit non seulement les déplacements des singes jusque dans les recoins d'arbres les plus improbables, à la manière d'un Sam Raimi, mais s'infiltre également au sein du clan quand il s'agit d'évaluer la montée en puissance de la révolte qui gronde, ainsi que la prise de pouvoir par César et retire du boulot de jeu titanesque d'Andy Serkis, ce qu'il n'aurait jamais pu obtenir d'un vrai chimpanzé. Le véritable tour de force du film est sans doute que l'aspect technique du film, pourtant visuellement présent et totalement époustouflant, n'est à aucun moment un objet de substitution explorant en creux les éventuelles faiblesses du script.

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Et si il y a une morale à la trajectoire diverse de ces trois films qui sont aussi de purs produits de l'usine hollywoodienne, c'est que la réussite d'un film tient avant tout à son histoire, ainsi qu'à la sensibilité de cinéastes appréhendant le matériau, selon qu'ils l'envisagent avec respect ou non. Au Poker Menteur, le mauvais joueur se fait toujours avoir, surtout si il est fluorescent et en 3D.

* la technique du milking consiste a répéter de manière récurrente un élément dramaturgique important au sein d'un scénario, dans le cas présent, le collier et l'image de la mère du jeune Joe Lamb.

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Modifié en dernier par Elvis Paisley le 19 août 2011, 08:23, modifié 1 fois.
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19 août 2011, 00:42

Elvis, j'aimerai beaucoup lire tes critiques des films de Prince :) . En attendant merci et bravo pour celles-ci, très bien argumentés, ce fut encore très agréable à lire!
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19 août 2011, 20:58

Elvis Paisley a écrit :Du coup, le film cherche, durant tout son métrage, à convoquer la nostalgie des productions Amblin de la belle époque. "Super 8" est donc un film sous influence et de fait, pas si original que cela, dans le sens où il traque formellement tous les tics de mise en scène et de production du père de tous les Blockbusters les plus mythiques. Dès lors, l'étude de cet objet filmique consanguin en devient fascinante. Fascinante dans la démarche artistique même de Abrams qui, non seulement cite son petit Steven sur le bout des doigts, mais essaie de préserver tant que faire se peut son identité personnelle de cinéaste. Si effectivement tel passage rappelle "Rencontres du 3e Type", "Goonies" ou "Gremlins", Abrams n'en oublie pas pour autant de citer également son propre cinéma. Sa créature extra-terrestre renvoie au monstre de "Cloverfield" tandis que les complots gouvernementaux inhérents au déploiement militaire du film, à ses séries "Alias"et "Fringe".
Oui, c'est pour ça que je parle de "mélange des deux" dans mon avis sur le film. Cela fait de "Super 8" un très bon blockbuster, mais qui ne fait qu'effleurer la nostalgie des prods Spielberg des 80's, ce qui n'est pas vraiment un problème pour moi. J.J. conserve son style tout en livrant un film "hommage" de fanboy plutôt sympa, qu'il faut regarder avec ses yeux d'enfant.. :) Et puis "Cloverfield" et "Star Trek" avaient de quoi légitimer le battage médiatique autour du film, je pense.

Pas encore vu "La planète des singes" et j'ai échappé à "Green Lantern", mais j'attends impatiemment ta critique de "Melancholia" si tu as l'intention de le voir Elvis.. Merci pour ces critiques, un vrai plaisir à lire comme d'hab.
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Elvis Paisley
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19 août 2011, 21:09

Oui, Alice, je vais voir "Melancholia" ce week-end, l'occasion d'une prochaine critique accompagnée également de "Captain America" et "La piel que habito".

Ahoua, une critique des films de Prince, tu y tiens vraiment...? :mrgreen:
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19 août 2011, 21:13

Elvis Paisley a écrit : Ahoua, une critique des films de Prince, tu y tiens vraiment...? :mrgreen:
Oui!
:mrgreen:
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24 août 2011, 14:47

Les sorties ciné de la semaine du 24 Août 2011 (Sélection):


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"THIS MUST BE THE PLACE" Drame de Paolo Sorrentino avec Sean Penn, Frances McDormand, Eve Hewson, Judd Hirsch.
Cheyenne, ancienne star du rock, 50 ans, a conservé un look gothique et vit de ses rentes à Dublin. Lorsqu'il apprend la mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, il se rend à New York pour l'enterrement. Il découvre que celui-ci, survivant d'Auschwitz, s'était acharné à retrouver l' un de ses bourreaux. Cheyenne décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père...
"This must be the place" est également le titre d'une chanson des Talking Heads. La musique du film a d'ailleurs été composée par David Byrne. Eve Hewson, qui joue l'ado gothique amie de Cheyenne, est la fille de Bono.



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"COWBOYS & ENVAHISSEURS" Science fiction de Jon Favreau avec Harrison Ford, Daniel Craig, Olivia Wilde et Sam Rockwell.
En 1873, en Arizona, un homme amnésique, portant au poignet une bracelet lumineux, se retrouve dans la petite ville d'Absolution, dirigée par le sévère colonel Dolarhyde. C'est alors que des extraterrestres envahissent la ville...



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"TU SERAS MON FILS" Drame de Gilles Legrand avec Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais, Nicolas Bridet, Valérie Mairesse...
Paul de Marseul, propriétaire d'un prestigieux vignoble à Saint Emilion, est un homme exigeant, amoureux de son terroir. Au crépuscule de sa vie, il s'interroge sur sa succession car il ne reconnait aucune qualité à son fils Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. L'arrivée de Philippe, le fils de son régisseur atteint d'un cancer, va bouleverser la vie de la propriété...



___________________________________________________________________________________________

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"PAIN NOIR" Drame d'Agustí Villaronga avec Sergi López et Francesc Colomer.
En Catalogne, les années qui suivent la guerre civile en Espagne, marquées par la violence, et vues à travers les yeux d'un petit garçon de 10 ans dont le père est injustement accusé de meurtre...




Et aussi:

"LES BIENS AIMES" de Christophe Honoré avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Louis Garrel, Milos Forman. Du Paris des sixties au Londres des années 2000, les destins en parallèle d'une mère et de sa fille, portées par leurs histoires amoureuses... http://www.youtube.com/watch?v=i9Fe5ufBzfk
"UN JOUR" Romance de Lone Scherfig avec Anne Hathaway et Jim Sturgess. Emma et Dexter passent la nuit ensemble après leur soirée de fin d'étude et décident…de rester amis. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s'adorer, se séparer, se détester, se manque. Finiront-ils par comprendre qu'ils ne sont vraiment heureux qu'ensemble? http://www.youtube.com/watch?v=z-V6rWOlcJw


La semaine prochaine :

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Purple Girl
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24 août 2011, 14:54

Alice de Nice a écrit : "This must be the place" est également le titre d'une chanson des Talking Heads. La musique du film a d'ailleurs été composée par David Byrne.
J'irais voir ce film rien que pour ceci. Je crois même que The Byrne joue dans le film.
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Alice de Nice
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24 août 2011, 15:02

Purple Girl a écrit :
Alice de Nice a écrit : "This must be the place" est également le titre d'une chanson des Talking Heads. La musique du film a d'ailleurs été composée par David Byrne.
J'irais voir ce film rien que pour ceci. Je crois même que The Byrne joue dans le film.
Oui exact il y joue son propre rôle. :) Hâte d'aller voir ce film aussi.
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24 août 2011, 15:07

Purple Girl a écrit :
Alice de Nice a écrit : "This must be the place" est également le titre d'une chanson des Talking Heads. La musique du film a d'ailleurs été composée par David Byrne.
J'irais voir ce film rien que pour ceci. Je crois même que The Byrne joue dans le film.
Très grande chanson d'ailleurs qu'Arcade Fire avait l'habitude de reprendre en live à ses débuts. Et je n'oublierai jamais la performance de David Byrne sur cette chanson dans le film STOP MAKING SENSE. Finalement,nous avons plus de points communs que l'on ne le croit,Purple Girl et moi. ::d
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26 août 2011, 14:54

Suis allé voir Melancholia hier soir. Il est triste de penser que la "polémique Lars Von trier" à Cannes va certainement faire de l'ombre au film, tant celui-ci mérite que l'on s'y attarde. Ce film est une réussite totale. Le prologue est d'une beauté plastique sidérante et mériterait à lui seul le déplacement.
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27 août 2011, 01:49

C'est pas une sortie de la semaine mais c'est cette semaine que je l'ai vu: la séparation ! Film iranien primé à Berlin. Super !
J'ai dit à mon chef:"T'es jaloux de Prince parce qu'il est plus grand que toi!"
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27 août 2011, 07:58

JpweB a écrit :Suis allé voir Melancholia hier soir. Il est triste de penser que la "polémique Lars Von trier" à Cannes va certainement faire de l'ombre au film, tant celui-ci mérite que l'on s'y attarde. Ce film est une réussite totale. Le prologue est d'une beauté plastique sidérante et mériterait à lui seul le déplacement.
+1... Un grand film pour moi aussi et pourtant je n'étais pas chaude pour le voir mais je ne regrette pas (en même temps j'ai la carte Gaumont donc c presque gratuit pour moi car je vais au ciné au moins 3 fois par semaine... lol)... Sérieusement, j'ai vraiment été aimantée dès la première image et surtout le choix d'un Wagner qui emporte toutes les émotions (quel talent quand mm).... Avis aux dépressif, restez chez vous.... Et idem pour les paranos (lol) mais pour les autres, foncez c un grand moment de cinéma..... Les images du début peuvent vous déboussoler mais si vous entrez dans son jeux, vous êtes bon pour prendre un grand kiff..... L'un des meilleurs film de l'année 2011 pour moi.... :super:
L'Art De Susciter La Controverse... Jon Ewing
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Alice de Nice
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27 août 2011, 11:49

celman59 a écrit :C'est pas une sortie de la semaine mais c'est cette semaine que je l'ai vu: la séparation ! Film iranien primé à Berlin. Super !
Les critiques ciné peuvent se faire ici plusieurs semaines après la sortie des films en salle. Après plusieurs mois et la diffusion en dvd et blu-ray par contre, c'est par là que ça se passe: culture/dans-votre-lecteur-dvd-blu-ray- ... 1-600.html :)
Il faut que j'aille voir cette "Séparation", on m'en avait déjà parlé en bien et le film a eu de très bonnes critiques. Merci pour ton post celman59 :)
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Elvis Paisley
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28 août 2011, 00:19

Cette année, deux auteurs réputés comme tels, ont décidé d'arpenter des thèmes habituellement chasses gardées du film de genre. D'un côté, la vision apocalyptique de la fin du monde. De l'autre, l'histoire d'un Prométhée façonnant une nouvelle créature de Frankenstein. Les hommes derrière la caméra s'appelant Lars Von Trier et Pedro Almodovar, il était bien sûr évident qu'ils allaient détourner ces bases narratives premières pour essayer de retrouver leur terreau originel, et du coup leurs obsessions respectives, tout en s'appuyant sur les codes inhérents au genre, et tout ceci avec plus ou moins de bonheur.

Commençons par le nouvel opus du réalisateur de "Breaking The Waves", son dernier film digne d'intérêt pour l'auteur de ces lignes, encore habité à l'époque par un puissant souffle mélodramatique *. Dès le prologue, d'une beauté picturale à couper le souffle et magnifiée par la musique de Richard Wagner ("Tristan et Iseut"), le film de Von Trier renvoie à un autre choc cinématographique, celui du "Tree Of Life" de Terrence Malick sorti quelques mois plus tôt. Mais si l'opus de Malick cherchait des réponses métaphysiques à la notion de vie sur Terre, scrutant dans l'image l'intellectualisation du destin humain, portant son discours sur un plan principalement philosophique, voire théologique, "Melancholia" ne se pose en face de son prédécesseur que sur un strict plan émotionnel. La structure narrative des deux films est d'ailleurs diamétralement opposée ; éclatée pour le premier, linéaire pour le second, principalement masculine pour Malick, foncièrement féminine pour Von Trier, d'un optimisme ouvert pour le réalisateur américain, d'une noirceur nihiliste pour le cinéaste danois.

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Cette linéarité dramaturgique inhérente au film de Lars Von Trier lui permet surtout de ne pas s'égarer d'un point de vue cinématographique, l'empêchant de digresser autour d'un style visuel très marqué et qui avait causé sa perte artistique sur ses derniers films, comme tous les auteurs de festival à vrai dire, devenus bêtes de compétition malgré eux, perdant ainsi de vue leur grande oeuvre en construction. Ca n'a pas loupé, Von Trier, aidé par cette histoire simple, touche à l'universel qui est en nous tous. Si on s'attarde sur son aspect purement référent, le film, en plus de bénéficier d'un casting totalement surprenant (Charlotte Gainsbourg qui côtoie Kiefer Sutherland qui côtoie Charlotte Rampling qui côtoie Kirsten Dunst), est également en perpétuelle citation de ses aînés. Scindé en deux parties distinctes, chacune rattachée à ses héroïnes (Justine, interprétée par Kirsten Dunst et Claire, interprétée par Charlotte Gainsbourg), le film s'attache avant tout à chercher ce qui distingue ses deux soeurs siamoises, éternellement cinématographiques (l'une est blonde, l'autre est brune comme chez la Kim Novak du "Vertigo" d'Hitchcock), avant de les rassembler dans un plan final d'une puissance émotionnelle absolument bouleversante, comme on assemblerait les deux faces d'une même pièce pour créer un tout cohérent. L'inversement est aussi un élément récurrent dans le destin de Justine et Claire. Faussement enjouée dès le début du métrage, pour laisser apparaître une nature totalement dépressive au sens maladif du terme (en cela le personnage de Justine est à n'en point douter l'alter-égo de celluloïd de son géniteur et metteur en scène), Kirsten Dunst sera le révélateur du vide qui habite en vérité tous ceux qui l'entourent, que ce soit son vrai/faux mari, sa soeur, son beau-frère, ou sa mère. Seul son père (savoureux John Hurt) trouve-t-il grâce à ses yeux, car elle reconnaît en lui la douce folie d'un enfant, l'enfant l'autre personnage central du film (Leo, le fils de Claire et John), et raison d'être de toute cette mélancolie de nitrate, point de basculement sans espoir de retour. Présentée dans le cadre d'un mariage introductif où Von Trier renoue avec le jeu de massacre de "Festen", comme pour s'auto-citer et affirmer qu'il s'agît bien d'un film retour aux affaires, le personnage de Claire fera le chemin inverse, persuadée d'être aisée, vivante, socialement intégrée mais qui montrera in fine le visage du désespoir devant la soudaine vacuité de son existence.

"Melancholia" est en cela remarquable qu'il aborde le gigantisme d'une destruction de masse (la race humaine, pas moins) à l'aune d'une période de vie entre quelques êtres, rendant le gigantisme du choc planétaire annoncé moins assourdissant que le torrent d'émotions qui balaye le spectateur, sensation renforcée par des idées minimalistes de mise en scène mais terriblement anxiogènes (une respiration qui s’essouffle, le bruit sourd et permanent d'un cataclysme cosmique en approche, la vision d'une planète qui grossit dans la circonférence d'un cercle en fer). Il est surtout remarquable dans ce qu'il délivre comme message, pas si éloigné finalement du Malick ; préserver à n'importe quel prix l'enfant que nous avons été, respecter son innocence, sa capacité à transcender les maux qui l'entourent par l'imaginaire (Leo se protégera de l'Apocalypse par une simple cabane en bois). Dans le cas de Lars Von Trier, triompher du mal sur Terre par la puissance de l'Art dans ce qu'il a de plus noble, renvoyant du coup aux tableaux introductifs du métrage, voyant dans la fin d'un monde, toute la beauté de celui-ci, et dans le cinéma de Von Trier, la promesse d'une résurrection.

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C'est donc au moment où l'on retrouve Lars Von Trier que l'on perd (définitivement ?) Pedro Almodovar. Chef de file historique de la Movida, Almodovar n'aura pu que constater au fil des ans, que son cinéma se faisait déborder sur les côtés par ceux de Alex de la Iglesia, Nacho Cerda, Jaume Balaguero ou encore Guillermo Del Toro (dont il a même produit le magnifique "L'échine du diable"). Soucieux de se réinventer tout en restant le même, Almodovar pensait trouver dans le roman "Mygale" de Thierry Jonquet à la fois cette source de renouvellement et cette matière identitaire reconnaissable entre mille. Pour bien faire, il commence par rappeler Antonio Banderas, avec qui il n'avait plus tourner depuis "Attache-moi" et devenu entre temps, nouvelle star hollywoodienne. En incarnant Robert Ledgard, chirurgien plastique cherchant à faire perdurer le souvenir de sa femme tout en châtiant le responsable du viol de sa fille, Banderas fait penser à l'amoralité démiurge du Pierre Brasseur des "Yeux Sans Visage" de Franju, citation principale de "La Piel que habito" (littéralement "La peau que j'habite")

Articulé en trois parties principales, le film semble confondre le trans-genre avec le trans-sexe, ce qui n'est pas étonnant quand on connaît les faits antérieurs de son auteur, mais à vrai dire, la greffe ne prend pas, où juste par moments. Si l'axe central de la narration est sans doute le plus intéressant (la mise en place de la vengeance de Ledgard face au supposé bourreau de sa fille), dégageant enfin l'odeur trouble que le cinéaste traque depuis le début de son film, l'into et l'outro renouent avec les aspects dramatiques les plus éculés et maladroitement alambiqués de son cinéma (tissu familial à problèmes, rapport à la mère, l'identité sexuelle et son déterminisme social).

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Almodovar, si il soigne toujours certains de ses détails de mise en scène (les tableaux de Dali présentés comme des échos au transformisme en cours, le hobby de couturière de sa prisonnière, etc.), n'arrive jamais à cimenter la progression dramatique de ses personnages, les faisant passer pour des amoureux transis et l'instant d'après comme de parfaits inconnus, décrédibilisant du coup leurs motivations, et par ricochet la véracité de l'histoire qu'on tente de nous raconter. Si en plus de ça, on ajoute des scènes particulièrement ratées dont une de partouze bucolique qui ferait passer l'orgie de "Eyes Wide Shut" pour du cinéma vérité, et un ton général qui n'arrive jamais à infuser le délicieux parfum vénéneux dont il aurait eu bien besoin, on se dit que le réalisateur a perdu une véritable occasion de renouer avec un cinéma autrefois plus anticonformiste que ce qu'il est aujourd'hui. Surtout, on se prend à rêver ce que le David Cronenberg de "Faux Semblants" ou "M. Butterfly" aurait pu faire d'un tel matériau.


- MELANCHOLIA de Lars VON TRIER, avec Kirsten DUNST, Charlotte GAINSBOURG, Kiefer SUTHERLAND, John HURT, Charlotte RAMPLING, Stellan SKARSGARD et Udo KIER. En salle depuis le 10 aout 2011

- LA PIEL QUE HABITO de Pedro ALMODOVAR, avec Antonio BANDERAS, Elena ANAYA, Marisa PAREDES, Jan CORNET et Roberto ALAMO. En salle depuis le 17 aout 2011



* C'est d'ailleurs l'un des points communs de Lars Von Trier et Pedro Almodovar, ils n'ont jamais caché leur amour immodéré pour le genre mélodramatique, citant volontiers dans leurs films le cinéma de Carl Dryer pour Von Trier et Douglas Sirk pour Almodovar.
Modifié en dernier par Elvis Paisley le 28 août 2011, 02:17, modifié 3 fois.
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Southead
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28 août 2011, 02:00

Très belle critique, j'ai cru lire Positif :) . Sinon, tu n'as pas aimé dancer in the dark puisque selon toi breaking the waves est son dernier grand film?! 8|
Gaspard Elliott
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28 août 2011, 02:50

Melancholia : pas convaincu. Prologue totalement vain : hyper-ralenti irritant, couleurs dignes d’une pub dans Vogue, traitement numérique qui fait tout paraître artificiel (l’eau ressemble à une gélatine) et nullement mystérieux ou fascinant. La 1ère partie est poussive, les personnages secondaires sont trop caricaturaux (la mère égoïste, le mari benêt, le publicitaire obsessionnel et tyrannique). Restent la mariée Justine (Kirsten Dunst), au comportement erratique, peu concernée par le plus beau jour de sa vie, sa sœur Claire (Charlotte Gainsbourg) qui supervise la fête et s’approprie à tel point l’évènement qu’elle en vient à reprocher à la mariée de gâcher la noce, et le beau-frère astronome (Keith Sutherland) très investi aussi. Le problème est que les différents personnages ne cessent d’échanger des platitudes ou de se jeter à la face leurs obligatoires vérités, ce qui n’a rien de surprenant (c’est souvent ce qui se passe dans les mariages ou les réunions de famille au cinéma). Ces trois personnages sont les seuls que l’on retrouve dans la 2nde partie, axée sur Claire (Charlotte Gainsbourg) la sœur de la mariée. Cette partie sauve le film. On n’en dira pas plus mais on a enfin droit à quelques beaux plans, notamment lorsque Melancholia surgit en pleine nuit à l’horizon et fait face à la Terre, telle un gigantesque œil bleu, et le final réellement beau et poignant.
Ma conclusion est que Lars Von Trier n’a pas le sens visuel, son cinéma caméra à l’épaule est assez roboratif, mais heureusement c’est un excellent directeur d’acteurs et actrices, et je suis assez bluffé des performances qu’il obtient. Le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont habitées par leur rôle et qu’elles ne jouent pas à l’économie. Les rôles masculins sont beaucoup moins mis à contribution. Même si ce film n’est pas du niveau d’un Bergman ni même d’Intérieurs de Woody Allen (la 2ème partie m’a beaucoup fait songer à ce film) je reconnais qu'un film comme Melancholia, même partiellement raté, a le mérite d'exister, même si le côté déprimant ne se transfigure jamais en émotion chez le spectateur, et que l'on puisse regretter que la morale sombre de l'histoire ne tourne pas à l'avantage du film.

Etant ressorti assez mélancoliaque de cette séance, je me suis dirigé vers une autre salle pour un tout autre film : Captain America. Autant le dire tout de suite, je suis assez bon client des productions Marvel. Celui-ci accomplit sa mission de divertissement et remplit l’estomac, même si comme d’habitude la 3D ne sert à rien. Dans les années 40 Powell et Pressburger s’étaient emparés d’un personnage similaire, le Colonel Blimp, sorte de Captain America britannique, belliqueux et obstiné, pour en faire une réflexion sur les choix individuels d’un personnage empêtré dans des convictions archaïques, refusant de s'adapter aux évolutions du monde et incapable de tirer du fruit de son expérience matière à modifier son comportement. Rien d’aussi élaboré dans le film de Joe Johnston : c’est l’éternelle histoire du jeune homme cherchant quelle est sa place puis luttant contre sa Némésis (Crâne Rouge). Outre une assez belle évocation du New York des années 40, Johnston a le bon goût d’intégrer quelques scènes amusantes, où l’on voit le Captain se mettre au service de son pays en allant faire la pin-up pour motiver les troupes et récolter des fonds, avant qu'il ne se décide à prendre les choses en main. La singularité de son engagement est bien mise en exergue : Steve Rogers veut devenir soldat, non pas pour tuer l'ennemi, mais parce que la bravoure et le courage sont des traits de sa personnalité. De fait, on ne le voit tuer frontalement qu'un seul ennemi durant tout le film, score plus que médiocre pour un super-soldat, mais enfreinte manifeste à l'éthique du super-héros ("Tu ne tueras point"). Le reste du temps il frappe ses ennemis à mains nues, donne des coups de bouclier, envoie des grenades et tire au pistolet sur des ennemis hors-champ.
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
Le combat final est vite expédié mais intelligemment le réalisateur s’inspire du 11 septembre et du vol 93 d'United Airlines, lors du suicide de Cap, pour illustrer son propos et donner une résonance actuelle à son patriotisme.Les derniers plans servent de trailer au futur film des Vengeurs.


Voilà. J'ai fait long mais tant pis. Je précise que je ne suis ni admirateur ni détracteur de Von Trier, je connais mal sa filmographie, j'ai donc traité son film sans a priori. Maintenant je me connais, je sais que dans deux semaines je ne me souviendrai plus de Captain America qui m’a enchanté, mais que Melancholia restera malgré tout dans un coin de ma tête.
Requiescat in pace.
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Elvis Paisley
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28 août 2011, 12:27

Si il y a un cinéaste qui a marqué de sa présence cette année 2011, c'est bien Steven Spielberg qu'on n'avait pas vu aussi prolifique depuis belle lurette. Producteur du "True Grit" des frères Coen, des blockbusters "Transformers 3" (nul n'est parfait), "Super 8" ou "Cowboys & Envahisseurs" (minute, on va lui faire sa fête à celui-là), et réalisateur de "Warhorse" (décalé chez nous à début 2012) et de l'événementiel "Tintin et le Secret de la Licorne" à sortir en octobre, son ombre aura donc plané sur cette année cinématographique. Même quand il n'est pas présent au générique, son empreinte artistique apparaît indubitablement, surtout lorsque le film en question est mis en images par un de ses anciens collaborateurs, l'artisan dévoué Joe Johnston*.

Pas sûr, en effet, que Marvel Studios puisse s’enorgueillir dans un proche avenir d'avoir fait choix aussi judicieux, et réussite aussi marquée à l'arrivée pour un des ses films, énième adaptation d'un (super) héros de leur catalogue légendaire, tellement le tout venant de leurs productions va apparaître dès lors bien fade. Car "Captain America : First Avenger" se vit avant tout comme film à part entière, narrativement et artistiquement parlant, même si celui-ci est une nouvelle pièce préparatoire à la future rencontre des "Avengers" qui aura lieu en mai prochain sous la coupe de Joss Whedon.

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De par l'époque où il se déroule (les années 40), c'est bien sûr au mythe d'Indiana Jones que "Captain America" fait référence, le citant même sans vergogne et par au moins quatre fois : lorsque Red Skull (Hugo Weaving, tout en sourcils en accent circonflexe et sourire carnassier) rit du fait que Hitler puisse perdre son temps à chercher des babioles dans le désert. Dans la présentation physique du personnage de Armine Zola, clone de Arnold Toht dans "Les aventuriers de l'Arche Perdue". Lors des séquences musicales chorégraphiées mettant en scène l'effort de guerre du Captain, renvoyant ainsi à la scène d'intro du "Temple Maudit". Ou encore lorsque qu'un soldat de l'Hydra passe à travers les pales d'un avion. La citation du cinéma de Spielberg ne s'arrête pourtant pas au seul Indiana jones, puisque la scène d'intro du film, celle où l'on découvre le héros enchâssé dans la glace, renvoie directement à celle de "Rencontres du 3e Type", le glacier faisant ici office de désert, et la Walkyrie de Red Skull remplaçant à elle seule les avions découverts alors par Bob Balaban.

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Mais c'est surtout dans la mise en scène même que Johnston cite son maître, à tel point que le mimétisme s'avère par moment troublant, que ce soit dans l'utilisation du hors champ, la gestion de l'espace, la chorégraphie mise en place pour chaque plan, et le souci quasi maniaque de remplir le cadre par un visuel somptueux. A ce titre, le production design du film est une splendeur constante pour la rétine, s'évaporant jusque dans un générique graphique de toute beauté. Magnifiquement photographié par Shelly Johnson, monté au millimètre, ce "Captain America" est sans doute la plus belle réussite esthétique de l'année, à ranger juste à côté du western des Coen. Du coup, le voir en 3D n'est pas un choix stupide (si tant est qu'on tombe sur la salle qui sache ce que condition de projection veut dire) ; elle renvoie à une époque où la 3D essayait d'être lancée et plébiscitée (les 50's), mais renforce également sa plastique environnementale (le travail sur la profondeur de champ est irréprochable, Johnston n'étant que très rarement pris à défaut sur ce point)

Cette volonté de ressusciter le cinéma des origines, citant bien évidemment le serial (genre lui-même cité implicitement dans le long-métrage, tout comme le comic-book d'origine ayant servi de base au film), est totalement raccord avec le personnage même qu'il souhaite montrer au public -courageux, brave, naïf, foncièrement altruiste- et la manière dont il cherche à illustrer ses exploits. Certains y verront un manque d'ampleur en ces temps de surenchère perpétuelle à vouloir en mettre plein les yeux au spectateur, mais c'est oublier que cette volonté même d'être humble rentre dans le projet global de mise en scène de son auteur. Formellement pourtant, le film n'a rien de réactionnaire, puisqu'il se sert de la technologie d'aujourd'hui pour ressusciter une époque révolue (ce qui sera aussi sans doute le cas du très attendu "The Artist" de Michel Hazanavicius), cherchant à renouer avec une certaine innocence du cinéma d'aventures tel qu'on le pensait dans les années 50, ou bien servant à illustrer de manière bluffante l'apparence physique première de son protagoniste, le chétif Steve Rogers.

Au-delà du fait qu'il doit respecter un cahier des charges formaté (adapter l'univers pré-existant d'un personnage ultra codifié et le raccorder à un tout unique à venir), le film de Johnston est surtout empli d'une mélancolie qu'incarne à merveille Chris Evans, regard triste et humour en berne, à la recherche d'un amour absolu dans lequel il pourrait enfin croire, qui pourrait remplacer l'amour patriotique qu'il porte à son pays, le poussant à être Captain America avant l'heure (cf. les scènes fondatrices où Steve Rogers brandit couvercle de poubelle et portière de voiture comme boucliers de fortune). Car "Captain America", c'est aussi l'histoire d'un amour qui ne se concrétisera pas, trop occupé qu'est son héros à défendre son pays, et pour lequel il se sacrifiera, plongeant dans les glaces l'innocence de celui-ci ainsi qu'une danse qui n'aura jamais lieue.

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On ne peut malheureusement pas en dire autant du nouveau film de Jon Favreau, lui aussi rattaché à l'écurie Marvel du temps où il fit illusion avec "Iron Man" premier du nom (illusion dûe à son scénario à la structure classique plutôt qu'à sa mise en scène fantomatique) et pour qui le masque tomba définitivement avec ce portnawak permanent qu'est "Iron Man 2", ou comment faire pisser son héros dans son armure, tout en le faisant danser sur du R&B du plus mauvais goût. Ce qu'il y a de bien avec les tâcherons, c'est qu'on reconnait facilement leurs mauvaises manies, qu'ils trainent comme des boulets au fil de leur semblant de filmographie. Donc, après l'urine de super-héros, c'est au tour du caca de cowboy capable d'appeler la foudre extra-terrestre auquel on a droit ici. C'est quand même plus fort, et donc encore plus con, que quand Louis de Funès et Jean Carmet appellent en pets foireux le Jacques Villeret de "La Soupe aux Choux".

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Ce qu'il y a de foncièrement intéressant à la vison de "Cowboys & Envahisseurs" (faut bien s'occuper) c'est se rendre définitivement compte que Jon Favreau n'a rien d'un metteur en scène. Incapable de rythmer son film, prisonnier qu'il est des stéréotypes du western et des dialogues qui vont avec, ne réussissant jamais à connecter le tout pour imposer une cohérence globale, il se montre également un piètre directeur d'acteurs (il réussit à rendre mauvais Harrison Ford sur certaines scènes), et un technicien à la ramasse, infoutu de gérer l'espace qui est le sien. Comme il ne connait rien aux codes du Western, son imagerie reste du niveau de la carte postale plutôt que de l'imaginaire collectif, et comme il ne connaît rien à la mise en scène non plus, il utilise les ambiances les plus éculées pour parvenir à faire sursauter le spectateur lorsqu'il aborde l'autre versant de son film, à savoir le film d'invasion extra-terrestre. Moins désastreux quand même que "Iron Man 2" (c'était pas dur) mais pas du tout glorieux pour autant, le film finit de sombrer dans sa deuxième partie qui coïncide au retour à la vie de son personnage féminin principal, retour tout ce qu'il y a de plus consternant. Saccageant l'image indienne comme on piétinerait un paillasson (limite ils sont dépeints comme de gentils sauvages demeurés), imposant des messages plus que douteux (pour être un homme il faut apprendre à tuer), et se finissant dans un climax mal filmé et mal monté, le film s'achève avec la conclusion la plus banale et dénuée d'enjeux qui soient. Au moins, Jon Favreau se sera montré à la hauteur de son talent, on en attendait pas moins de lui.

- CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER de Joe JOHNSTON, avec Chris EVANS, Hugo WEAVING, Hayley ATWELL, Tommy Lee JONES et Stanley TUCCI. En salle depuis le 17 août 2011

- COWBOYS ET ENVAHISSEURS de Jon FAVREAU, avec Daniel CRAIG, Harrison FORD, Olivia WILDE, Sam ROCKWELL, Keith CARRADINE et Paul DANO. En salle depuis le 24 août 2011



* Joe Johnston a contribué aux "Aventuriers de l'Arche Perdue" et à "Indiana Jones et le Temple Maudit" en tant que directeur artistique, à "Always" pour les séquences aériennes, et a également mis en scène le troisième épisode de "Jurassic Park"
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flop
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Elvis Paisley a écrit :Dès le prologue, d'une beauté picturale à couper le souffle et magnifiée par la musique de Richard Wagner ("Tristan et Iseut"), le film de Von Trier renvoie à un autre choc cinématographique, celui du "Tree Of Life" de Terrence Malick sorti quelques mois plus tôt. Mais si l'opus de Malick cherchait des réponses métaphysiques à la notion de vie sur Terre, scrutant dans l'image l'intellectualisation du destin humain, portant son discours sur un plan principalement philosophique, voire théologique, "Melancholia" ne se pose en face de son prédécesseur que sur un strict plan émotionnel.
Je viens de voir Melancholia, que j'ai trouvé beaucoup moins réussi que Dogville ou les Idiots et il me semble au contraire que c'est un film totalement métaphysique, d'ailleurs un peu desséché par son extrême symbolisme. Deux parties symétriques avec deux catastrophes, un mariage et la mort (la fin du monde, c'est la même chose) et deux cérémonies, l'une ratée et l'autre réussie. Deux angoisses, celle de la vie et celle de la mort et implicitement l'idée que réussir sa vie c'est d'abord réussir sa mort (par exemple en bronzant à poil face à l'astre fatal).
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Alice de Nice
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29 août 2011, 10:59

Gaspard Elliott a écrit :Voilà. J'ai fait long mais tant pis. Je précise que je ne suis ni admirateur ni détracteur de Von Trier, je connais mal sa filmographie, j'ai donc traité son film sans a priori. Maintenant je me connais, je sais que dans deux semaines je ne me souviendrai plus de Captain America qui m’a enchanté, mais que Melancholia restera malgré tout dans un coin de ma tête.
Elle est jolie cette conclusion. :) Après le film j'ai vu "Antichrist", dont je ne peux faire aucune critique. J'ai eu la sensation d'avoir regardé une oeuvre d'art si personnelle, où Von Trier a tellement projeté de lui, de sa dépression et de ses névroses, que malgré toutes les qualités du film j'ai eu le sentiment d'avoir comme une impudeur à y entrer. Je l'ai donc regardé avec pas mal de distance. Je pense que "Melancholia" est d'une richesse incroyable, et qu'il faudra plusieurs visions pour qu'il livre la solution à tous ses mystères (2 questions restent en suspens dans la deuxième partie pour moi). On peut voir Justine et sa dépression de plusieurs façons. La fin est sidérante, le réal y a insufflé une si grande émotion qu'elle laissera son empreinte pour longtemps dans la tête de beaucoup.
Après "Melancholia" comme toi j'ai vu "Captain America", pas immédiatement après cependant. Y a t-il une relation avec l'impact du film de Lars sur moi, je ne sais pas, mais j'ai eu l'impression que le film était adressé avant tout à un public de moins de 10 ans. Je connais mal l'univers des comics, je m'intéresse aux films de super-héros surtout depuis que mon fils est en âge de les regarder. J'avais pourtant beaucoup aimé le dernier "X-Men". Mais là le "Captain America" qui virevolte avec son bouclier, c'est non. Je crois que j'arrive à saturation, et la 3D n'arrange rien. Je vais attendre tranquillement "The Avengers" l'année prochaine.
Elvis Paisley a écrit :Présentée dans le cadre d'un mariage introductif où Von Trier renoue avec le jeu de massacre de "Festen", comme pour s'auto-citer et affirmer qu'il s'agît bien d'un film retour aux affaires...
Comme "Festen" n'est pas de Von Trier, tu fais là référence au mariage traité selon le "Dogme"? Ca m'a traversé l'esprit aussi. Mais dans une interview, LVT affirme que pour la première partie de "Melancholia", il a surtout pensé aux scènes de mariage de "Voyage au bout de l'enfer" et du "Parrain"!
Ok avec toute ta critique du film Elvis, sauf pour la perte artistique de Von Trier sur ses derniers films. Il y a "Antichrist" quoi qu'on en pense, et quand je regarde "Dogville", qui est difficile d'accès, pas du tout grand public et donc chiant à mourir pour certains, je me dis que c'est le film le plus original que j'ai vu ces dernières années. Il y aurait tant à dire aussi sur celui-ci... Je n'ai pas lu délibérément ta critique de "La piel que habito", je compte y jeter un oeil.. :)
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Elvis Paisley
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29 août 2011, 19:42

Oui Alice, je parlais de la règle du Dogme qu'il a imposé à Vinterberg pour "Festen" et qu'il a donc produit. Pour la scène de mariage, j'ai pensé effectivement plus à "Voyage..." qu'au "Parrain", mais c'est évident de la part d'un type qui appelé sa société de production Zentropa (Coppola ayant nommé la sienne Zootrope). Esthétiquement, "Europa" c'est un peu ses "Rusty James" et "Coup de Coeur' à lui, Von Trier étant un fan absolu du travail de Coppola. Mais il lui manque le côté lyrique de ses scènes de mariage, cet aspect de l'Opéra qu'il ne maîtrise pas, je trouve. Il est effectivement dans la veine plus quotidienne de celle du film de Cimino, et dans la durée aussi ! :mrgreen:

Sinon, à tous, Southead, Gaspard, Flop et Alice, j'ai décroché de Von Trier depuis "Dancer In The Dark" où je sens plus la mise en place d'une formule (qu'il officialisera d'ailleurs avec le Dogme dont il est lui-même revenu). Je trouve que ses films ultérieurs sont plus dans cette optique de répondre à un certain cahier des charges plutôt que de vouloir s'intéresser au matériau originel de l'histoire. "Dogville" est pour moi une aberration en terme de cinématographie et je soutiendrais mordicus que vouloir mettre en image une épure théâtrale n'a pas sa place dans le contexte filmique. Je trouve bien plus intéressant ses premiers films ("Element Of Crime", "Epidemic"...) car bien qu'expérimentaux, ils oeuvrent pour le médium au contraire de "Dogville" que je vois comme un objet de poseur un peu prétentieux. A mes yeux, c'est un essai mais ce n'est pas un film. "Melancholia" est une nouvelle prise de contact avec Lars Von Trier, après m'être détourné de son cinéma. Maintenant, faut que je vois "Antichrist". :)
Modifié en dernier par Elvis Paisley le 29 août 2011, 22:41, modifié 1 fois.
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29 août 2011, 22:14

Elvis Paisley a écrit :Sinon, à tous, Southead, Gaspard, Flop et Alice, j'ai décroché de Von Trier depuis "Dancer In The Dark" où je sens plus la mise en place d'une formule (qu'il officialisera d'ailleurs avec le Dogme dont il est lui-même revenu). Je trouve que ses films ultérieurs sont plus dans cette optique de répondre à un certain cahier des charges plutôt que de vouloir s'intéresser au matériau originel de l'histoire. "Dogville" est pour moi une aberration en terme de cinématographie et je soutiendrais mordicus que vouloir mettre en image une épure théâtrale n'a pas sa place dans le contexte filmique. Je trouve bien plus intéressant ses premiers films ("Element Of Crime", "Epidemic"...) car bien qu'expérimentaux, ils oeuvrent pour pour le médium au contraire de "Dogville" que je vois comme un objet de poseur un peu prétentieux. A mes yeux, c'est un essai mais ce n'est pas un film. "Melancholia" est une nouvelle prise de contact avec Lars Von Trier, après m'être détourné de son cinéma. Maintenant, faut que je vois "Antichrist". :)
J'ai juste vu Breaking the Waves, Dancer in the Dark, les Idiots, Dogville et Melancholia.

Ce que j'ai adoré dans Dogville c'est qu'en dépit d'un dispositif de mise en scène rebutant, l'histoire et le jeu des acteurs m'ont fait oublier que je regardais un film.
Avec Melancholia, jamais je n'ai eu ce sentiment. C'est très bien construit, le propos est très intéressant, l'enflure wagnerienne est assez imparable mais pendant les trois quarts du film j'étais conscient que je regardais un film.

Dogville est aussi une réussite parce qu'il succède à deux hagiographies (Breaking the Waves et Dancer in the Dark sont deux histoires de martyres, lents et pénibles gravissements de Golgotha) et se termine par l'accomplissement d'une vengeance d'autant plus délicieuse qu'elle est vraiment inattendue.

Idem pour les Idiots, j'ai jamais vu de film traitant de la question de la déviance aller aussi loin.
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31 août 2011, 11:09

Ah c'est drôle je n'ai pas eu cette impression que je ne regardais pas un film pendant le visionnage de "Dogville". C'est dû je pense à la présence au casting de Lauren Bacall, James Caan et Ben Gazzara, que je vois au ciné depuis que je suis petite. Par contre, j'ai eu à 3 ou 4 reprises le sentiment d'être à l'Opéra quand j'ai regardé sa suite, "Manderlay". La mise en forme est la même, mais le décor un peu moins dépouillé, et les acteurs que je viens de citer n'y apparaissent pas, sauf Lauren Bacall 5 minutes. Pour revenir à "Dogville", si on se met à en faire l'analyse deux secondes, on arrive vite à quelque chose de fascinant. Et LVT est un excellent directeur d'acteurs: Nicole Kidman, c'est la première fois que je la trouvais bonne!
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31 août 2011, 11:25

Les sorties ciné de la semaine du 31 Août 2011 (Sélection):


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"BLACKTHORN" Western de Mateo Gil avec Sam Shepard et Eduardo Noriega et Stephen Rea.
Passé pour mort depuis 1908, Butch Cassidy, le légendaire hors-la-loi, se cache en réalité en Bolivie depuis 20 ans sous le nom de James Blackthorn. Au crépuscule de sa vie, il n'aspire plus qu'à rentrer chez lui pour rencontrer ce fils qu'il n'a jamais connu.



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"LA GUERRE EST DECLAREE" Drame de et avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm et César Desseix.
Lors d'une fête, Roméo croise Juliette. C'est tout de suite le coup de foudre. Très vite, un bébé arrive. Mais l'enfant pleure beaucoup, vomit souvent, ses yeux ne bougent pas en même temps… Le diagnostic est sans appel : le petit Adam est atteint d'une tumeur maligne au cerveau. Pourquoi lui ? Pourquoi cette injustice ? Ses parents vont alors devenir des combattants dans une guerre sans merci pour la survie de leur fils…



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"NEDS" Drame de et avec Peter Mullan, Conor McCarron et Gregg Forrest.
Glasgow, 1973. Les Neds (Non Educated Delinquents) font régner la terreur dans les quartiers. Lorsque le jeune John McGill entre au collège, il est très favorablement accueilli par les gangs, et se laisse entraîner dans une spirale infernale…



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"LES WINNERS" Comédie de Thomas McCarthy avec Paul Giamatti et Amy Ryan.
Conseiller juridique, Mike Flaherty a des problèmes financiers. En échange d'une somme importante, il devient le tuteur de l'un de ses riches clients placé en maison de retraite. Mais le petit-fils de ce dernier qui vient de faire une fugue, et sa mère droguée, vont compliquer les choses...



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"R.I.F.-Recherches dans l'intérêt des familles" Policier de Franck Mancuso avec Yvan Attal, Pascal Elbé et Armelle Deutsch.
Stéphane Monnereau, capitaine de police à la P.J. parisienne, part en Lozère avec sa femme Valérie et leur fils Théo. Sur la route, il manque de renverser un sanglier et la voiture ne démarre plus. Le conducteur d'un pick-up accepte d'emmener Stéphane et Théo à la station-service la plus proche. Quand ils reviennent, Valérie a disparu…




Et aussi :

"DESTINATION FINALE 5" Horreur de Steven Quale avec Nicholas D'agosto et Emma Bell. Grâce à la prémonition d'un collègue, quelques chanceux ont survécu à l'effondrement d'un pont. Une diabolique course contre la montre s'engage alors, la Mort va les cueillir un par un… http://www.youtube.com/watch?v=C1gde41GG1s
"CADAVRES A LA PELLE" Comédie de John Landis avec Simon Pegg et Andy Serkis. Au début du XIXème siècle, deux émigrés irlandais, William Hare et William Burke s'aperçoivent que les chirurgiens d'Edimbourg sont prêts à les payer grassement pour obtenir des cadavres à disséquer. Les compères commencent à guetter leurs proies… http://www.dailymotion.com/video/xj5ilt ... shortfilms
Gaspard Elliott
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03 septembre 2011, 15:26

J'ouvre une parenthèse : du 2 au 11 septembre se déroule à Paris, au forum des images, l'Etrange festival. Comme chaque année la programmation navigue entre inédits, films en avant-première, et raretés. Courez-y car c'est l'occasion de voir des films qui ne sortiront pas ailleurs.

http://www.etrangefestival.com/index.php
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Southead
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03 septembre 2011, 15:39

Il y aura d'ailleurs la projection de The man from nowhere, la dernière perle sud coréenne. Il sortira directement en dvd chez nous...
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Alice de Nice
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07 septembre 2011, 17:57

Les sorties ciné de la semaine du 7 septembre 2011 (Sélection):

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"L'ANGE DU MAL" Drame de Michele Placido avec Kim Rossi Stuart et Valeria Solarino.
Enfant, Renato Vallanzasca organisait des crimes avec ses copains, puis il s'est taillé la réputation
du plus grand gangster de l'histoire de l'Italie. Son charme et son humour gagnent le cœur de la plupart des Italiens, malgré les violences commises par son gang.



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"PRESUME COUPABLE" Drame de Vincent Garenq avec Philippe Torreton, Noemie Lvovsky et Wladimir Yordanoff.
Novembre 2001 près d'Outreau dans le nord de la France. Le calvaire d'Alain Marécaux, huissier, arrêté ainsi que sa femme et douze autres personnes pour actes de pédophilie qu'ils n'ont jamais commis. Tout s'enchaîne comme un engrenage infernal: la garde à vue, la perquisition, la mise en examen, la prison…



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"HABEMUS PAPAM" Comédie dramatique de et avec Nanni Moretti et Michel Piccoli.
Après la mort du pape, le conclave se réunit afin d'élire son successeur. C'est un certain Melville qui est plébiscité. Il devient Celestin VI. Mais alors que les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre attendent l'apparition du nouveau pontife, celui-ci refuse d'avancer sur le balcon. En proie au doute, il décide alors de suivre une psychothérapie…



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"LE MONDE DE BARNEY" Comédie dramatique Richard J. Lewis avec Paul Giamatti, Rosamund Pike et Dustin Hoffman.
Barney Panofsky, un homme apparemment ordinaire, ressemble en tout point à l'image qu'on se fait
du "vieux avant l'âge". Ses deux premiers mariages ont été voués à l'échec. Pourtant, contre toute attente, au cours de la cérémonie du second, Barney tombe amoureux.



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"SEXE ENTRE AMIS" Comédie de Will Gluck avec Justin Timberlake et Mila Kunis.
Deux amis entretiennent une relation purement physique, sans aspect émotionnel. Mais ils voient les sentiments se mêler à leur histoire…




Et aussi :

"AU REVOIR" de Mohammad Rasoulof avec Leyla Zareh et Hassan Pourshirazi. En Iran, une jeune femme avocate à qui on a retiré sa licence d'exercer, est enceinte de quelques mois. Elle décide de fuir clandestinement par espoir d'un avenir meilleur pour son enfant... http://www.youtube.com/watch?v=hc4I-6A7RP8
"CARRE BLANC" De Jean-Baptiste Leonetti avec Sami Bouajila et Julie Gayet. Dans un monde déshumanisé, Philippe et Marie, deux orphelins, grandissent ensemble. 20 ans plus tard, ils sont mariés. Philippe est un cadre froid et implacable. Marie assiste impuissante à ce qu'ils sont devenus l'un pour l'autre : des étrangers... http://www.youtube.com/watch?v=7M6_YkMZU3g
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Elvis Paisley
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07 septembre 2011, 21:44

J'ai vu "Drive" de Nicolas Winding Refn en avant-première hier soir.
Le film sortira le 5 octobre.
Ca déchire !
Je reviens plus tard... ;)
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10 septembre 2011, 23:52

Elvis Paisley a écrit :J'ai vu "Drive" de Nicolas Winding Refn en avant-première hier soir.
Le film sortira le 5 octobre.
Ca déchire !
Je reviens plus tard... ;)
Je viens de le voir aussi (merci L’Étrange Festival) et je confirme. :frime:
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12 septembre 2011, 08:52

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Un régal :) Sean Penn joue Cheyenne, une ex rock-star qui vit à Dublin avec sa femme, et qui entreprend un voyage aux Etats-Unis lorsqu'il apprend la mort de son père, à qui il n'avait pas parlé depuis 30 ans. Au départ, on est un peu dérouté par ce personnage d'ex rock star vieillissante et immature, coiffé et maquillé comme Robert Smith, qui parle et qui se meut si lentement qu'on le croirait sous perfusion permanente de Lexomil, le résultat de ses excès passés. Un instant je me suis demandée comment même un acteur comme Sean Penn allait s'en sortir, mais on s'attache à lui très rapidement, entre drôlerie, poésie et émotion. Un road-movie décalé et contemplatif (c'est très lent, n'y allez pas fatigué ni en manque de sommeil) marqué aussi par la présence de Frances McDormand (excellente, comme à l'accoutumée) et Harry Dean Stanton dans un tout petit rôle qui nous fait immanquablement penser à "Paris, Texas" et "Une histoire vraie" de David Lynch. Dans les plans qui m'ont marquée, le petit rire de Frances McDormand à la fin d'une phrase qu'elle lance à son mari, et le sourire de Sean Penn à un moment précis du scénario. C'est pour ce genre de moments de grâce (et qui écrasent ici tout net un propos peut-être un peu trop simpliste) que j'aime autant le cinéma. Et puis la musique est géniale, les Talking Heads, Iggy Pop, Bonnie Prince Billy, Vic Chesnutt… et l' apparition de David Byrne et Eve Hewson qui ressemble pas mal à son papa… Bref j'ai adoré. Décidément, cette année 2011 est un grand cru ciné.

"THIS MUST BE THE PLACE" DE Paolo Sorrentino, sorti depuis le 24 août.
BA : http://www.youtube.com/watch?v=rjQcIhb_ ... ure=relmfu

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12 septembre 2011, 12:36

J'ai vraiment envie d'aller voir "That must be the place" ! Je suis fan de Sean Penn et il a l'air d'avoir repoussé ses limites en tant qu'acteur ici. J'essaierai d'y aller après une bonne nuit de sommeil par contre :cote:
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14 septembre 2011, 13:10

Les sorties ciné de la semaine du 14 septembre 2011 (Sélection):

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"WARRIOR" de Gavin O'Connor avec Joel Edgerton, Tom Hardy, Noah Emmerich et Nick Nolte.
Pour remporter un violent tournoi d'arts martiaux qui lui permettrait de payer l'opération de sa femme, un homme accepte d'être coaché par son père, un ancien boxeur alcoolique auquel il ne parle plus depuis des années.



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"CRAZY STUPID LOVE" Comédie de John Requa, Glenn Ficarra avec Steve Carell, Ryan Gosling et Julianne Moore.
Plaqué par sa femme, Cal Weaver, qui menait une vie de rêve, bonne situation, belle maison, enfants formidables et mariage parfait, engage un professionnel de la drague pour réapprendre à séduire...



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"LA GUERRE DES BOUTONS" de Yann Samuell avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Alain Chabat, Fred Testot.
C'est une guerre sans pitié qui oppose les enfants de Longeverne à ceux de Velrans. Tous les moyens sont bons pour gagner, et en particulier faire sauter tous les boutons de l'adversaire, jusqu'à ce qu'il en perde…son pantalon.
D'après le roman de Louis Pergaud publié en 1912 et immortalisé par le film d'Yves Robert en 1962. Deux adaptations sortent à une semaine d'intervalle au cinéma, celle de Yann Samuell aujourd'hui, et celle de Christophe Barratier mercredi prochain.



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"FRIGHT NIGHT" Horreur de Craig Gillespie avec Anton Yelchin, Colin Farrell et Toni Collette. En 3D.
Charlie Brewster est un élève de terminale parmi les plus populaires et il sort avec la plus jolie fille du lycée. Mais un drôle de voisin perturbe la vie du quartier...
C'est le remake de "Vampire, vous avez dit vampire? " de Tom Holland sorti en 1985.




La semaine prochaine:

"SHARK NIGHT 3D"

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Alice de Nice
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14 septembre 2011, 13:14

Purpleness a écrit :J'ai vraiment envie d'aller voir "That must be the place" ! Je suis fan de Sean Penn et il a l'air d'avoir repoussé ses limites en tant qu'acteur ici. J'essaierai d'y aller après une bonne nuit de sommeil par contre :cote:
J'ai revu "Harvey Milk" l'autre jour. Quel acteur merveilleux! Tu reviendras nous parler de "This must be the place" si tu y vas Purpleness, bienvenue ici. :)
Gaspard Elliott
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14 septembre 2011, 13:33

La photo de Shark night donne envie. Dommage qu'elle ne soit pas elle aussi en 3D.
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Lovesexy
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14 septembre 2011, 14:38

Gaspard Elliott a écrit :La photo de Shark night donne envie...
de tester la résistance de cette attache de haut de maillot de bain qui à l'air de laisser un peu à désirer... :gene:
Dites à quelqu'un qu'il y a 300 milliards d'étoiles dans l'univers et il vous croira, dites lui que la peinture n'est pas sèche, et il aura besoin de toucher pour en être sûr.
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15 septembre 2011, 14:35

Lovesexy a écrit :
Gaspard Elliott a écrit :La photo de Shark night donne envie...
de tester la résistance de cette attache de haut de maillot de bain qui à l'air de laisser un peu à désirer... :gene:
Je ne vois pas bien. C'est d'une raie ou d'un requin dont il s'agit. :mrgreen:
Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m'accepte comme membre
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15 septembre 2011, 14:53

snaporaz a écrit :
Lovesexy a écrit :
Gaspard Elliott a écrit :La photo de Shark night donne envie...
de tester la résistance de cette attache de haut de maillot de bain qui à l'air de laisser un peu à désirer... :gene:
Je ne vois pas bien. C'est d'une raie ou d'un requin dont il s'agit. :mrgreen:
On fait une sacrée équipe de cinéphiles, à nous 3 :hehe:
Dites à quelqu'un qu'il y a 300 milliards d'étoiles dans l'univers et il vous croira, dites lui que la peinture n'est pas sèche, et il aura besoin de toucher pour en être sûr.
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15 septembre 2011, 16:04

::d
Il semble que ce soit une raie bouclée...
Oui, je sors.
Pardon.
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15 septembre 2011, 16:29

Depuis cette photo je mange de la raie tous les midis. Et dire qu'avant je n'aimais pas ça...
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Gaspard Elliott
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18 septembre 2011, 11:34

Le film français vu par Groland : un couple en crise, la cuisine théâtre du drame, une intrigue complexe, des dialogues fouillés, une interprétation viscérale, une cigarette, un paquet de café... Baroque et démesure, l'imagination au pouvoir. Ça sort chaque semaine. :hehe:

Bande-annonce :

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19 septembre 2011, 00:41

Gaspard Elliott a écrit :Le film français vu par Groland : un couple en crise, la cuisine théâtre du drame, une intrigue complexe, des dialogues fouillés, une interprétation viscérale, une cigarette, un paquet de café... Baroque et démesure, l'imagination au pouvoir. Ça sort chaque semaine. :hehe:

Bande-annonce :

:mdr3: :mdr3: et sinon la BO est disponible quand...?
L'Art De Susciter La Controverse... Jon Ewing
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21 septembre 2011, 14:16

Les sorties ciné de la semaine du 21 septembre 2011 (Sélection):


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"RESTLESS” Drame de Gus Van Sant avec Henry Hopper et Mia Wasikowska.
Depuis la mort de ses parents, le jeune Enoch flotte hors du monde. Sa seule distraction est de s'incruster aux enterrements. C'est comme ça qu'il rencontre Annabel, fan de Charles Darwin et de tout ce qui vit sur Terre. Mais Annabel va bientôt mourir d'un cancer…



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"SHARK 3D" Horreur aquatique de David R. Ellis avec Sara Paxton, Dustin Milligan, Ving Rhames..
Sara et ses amis s'apprêtent à passer un week-end de détente sur une petite île privée perdue au milieu d'un lac de Louisiane. Mais l'ambiance se gâte lorsque Malik, le jeune footballeur vedette sort d'une séance de ski nautique inconscient…et avec un bras en moins..



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"L'APOLLONIDE, Souvenirs de la maison close" Drame de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Alice Barnole…
Une maison close parisienne, au début du 20ème siècle. Une fille est défigurée par le coup de couteau d'un client. Autour d'elle, les vies des autres filles s'organisent avec leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs...



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"LE COCHON DE GAZA" Comédie de Sylvain Estibal avec Sasson Gabai et Baya Belal.
Les aventures d'un pêcheur palestinien de Gaza, qui remonte par hasard dans ses filets un cochon tombé d'un cargo. Quitte à s'être frotté à cet animal impur, autant essayer d'en tirer quelque chose…




Et aussi:

"LA NOUVELLE GUERRE DES BOUTONS" de Christophe Barratier avec Laetitia Casta, Guillaume Canet, Kad Merad, Gérard Jugnot… Mars 1944. Pendant que les parents défendent leur pays, dans un petit coin d'une campagne française se joue une guerre de gosses. Car depuis toujours, les gamins des villages de Longeverne et Velrans s'affrontent sans merci… http://www.youtube.com/watch?v=8eneyMg9VCk
"MAIS COMMENT FONT LES FEMMES?" Comédie de Douglas McGrath avec Sarah Jessica Parker et Pierce Brosnan. Femme active, épouse et mère de deux enfants, Kate jongle avec un emploi du temps de ministre pour concilier son travail, l'éducation de ses enfants et sa vie de couple... http://www.youtube.com/watch?v=SMz8SvSiXM8
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Alice de Nice
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28 septembre 2011, 12:43

Les sorties ciné de la semaine du 28 septembre 2011 (Sélection):

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"WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN” Drame de Lynne Ramsay avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller.
Eva a mis sa vie professionnelle entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s'avère d'emblée très compliquée. A l'aube de ses 16 ans, Kevin commet un massacre dans son lycée. Eva s'interroge alors sur sa responsabilité de mère...



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"UN HEUREUX EVENEMENT" Comédie dramatique de Rémi Bezançon avec Louise Bourgoin, Pio Marmaï, Josiane Balasko et Gabrielle Lazure.
Barbara et Nicolas décident de faire un enfant. Mais personne ne les avait préparés aux bouleversements hormonaux, aux nuits sans sommeil, aux crises d'angoisse, ni à ce nouvel amour fou, mêlé à une perte totale de repères…
Adapté du roman éponyme d'Éliette Abécassis, le film évoque notamment la dépression périnatale qui accompagne l'accouchement. Selon l'INSEE, environ 25% des couples explosent après l'arrivée de leur premier enfant.



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"TRUE LEGEND" Action de Woo-Ping Yuen avec Vincent Zhao, Xun Zhou, Michelle Yeoh et David Carradine.
Général réputé de la dynastie Qing, Su Chan met fin à sa carrière militaire pour réaliser son rêve : fonder une famille et sa propre école d'arts martiaux. Mais son frère adoptif revient pour se venger d'une ancienne querelle et exécute le père de Su Chan...



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"CECI N'EST PAS UN FILM" Documentaire de et avec Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb.
Le réalisateur iranien Jafar Panahi a été condamné à ne plus exercer son métier pendant 20 ans pour avoir voulu faire un film sur l'élection présidentielle de 2008. Jafar témoigne de son quotidien grâce à son téléphone portable et à la caméra de Mojtaba Mirtahmasb, un autre cinéaste iranien.




Et aussi:

"UN ETE BRULANT" de Philippe Garrel avec Louis Garrel et Monica Bellucci. Quitté par sa femme, une splendide actrice de cinéma, un jeune peintre se donne la mort. Comment en est-il arrivé là? http://www.youtube.com/watch?v=Zlap_-DyzU4
"IDENTITE SECRETE" Action de John Singleton avec Taylor Lautner, Lily Collins, Sigourney Weaver, Alfred Molina. Un jeune homme découvre que ses parents ne sont pas réellement ceux qu'ils prétendent. Ses inquiétudes vont bientôt se confirmer: sa vie n'est qu'un mensonge, fabriqué avec soin pour dissimuler un complot… http://www.youtube.com/watch?v=6R8kO1sbUZg

La semaine prochaine :

Nous aurons droit, en plus de "DRIVE" de Nicolas Winding Refn, à un "doublé de l'espace"… enfin presque !

"APOLLO 18" de Gonzalo Lopez-Gallego :

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et "LE SKYLAB", le nouveau film de Julie Delpy :

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05 octobre 2011, 14:36

Les sorties ciné de la semaine du 5 Octobre 2011 (Sélection):

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"DRIVE" de Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Albert Brooks, Ron Perlman, Oscar Isaac..
Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. Un jour, il fait la connaissance d'Irene, sa voisine de palier, qui vit seule avec son fils. Pour la première fois, il trouve auprès d'eux une famille. Mais tout bascule lorsque le mari d'Irene s'apprête à sortir de prison..
Adapté du roman éponyme de James Sallis, "Drive" a reçu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2011.



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"LE SKYLAB" de et avec Julie Delpy et Lou Alvarez, Eric Elmosnino, Aure Atika, Bernadette Lafont, Noémie Lvovsky, Emmanuelle Riva, Valérie Bonneton...
Juillet 1979. Pour l'anniversaire de la grand-mère, toute une famille se retrouve en Bretagne, alors que plane une menace: la chute sur l'ouest de la France du Skylab, une station spatiale américaine. Oncles, tantes, cousins et cousines sont réunis le temps d'un week-end animé.



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"APOLLO 18" de Gonzalo Lopez-Gallego avec Warren Christie et Lloyd Owen.
Officiellement, Apollo 17 fut le dernier voyage sur la lune organisé par la Nasa en 1972. Mais des images d'archives retrouvées récemment semblent prouver que la mission Apollo 18 a eu lieu sous la mention "top secret".



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"DREAM HOUSE" de Jim Sheridan avec Daniel Craig, Naomi Watts, Rachel Weisz.
Editeur à succès, Will Atenton quitte son emploi à New York pour déménager avec sa femme et ses enfants dans une ville pittoresque de Nouvelle Angleterre. Rapidement, Will apprend que leur nouvelle maison a été le théâtre du meurtre d'une femme et de ses deux filles.



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"DE BON MATIN" de Jean-Marc Moutout avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois.
Un matin comme les autres, Paul Wertret, employé de banque, se rend à son bureau et tue deux de ses supérieurs. Enfermé dans son bureau, Paul se remémore les derniers mois qui se sont écoulés...




Et aussi:

"BIENVENUE A BORD" d' Eric Lavaine avec Franck Dubosc, Valérie Lemercier. Quand Isabelle, DRH
du groupe Costa Croisières apprend que son p.-d.g. et amant a décidé de la rayer totalement de sa vie, elle décide de se venger en embauchant l'incompétent de service pour devenir l'animateur de la croisière qui part dans quelques jours… http://www.youtube.com/watch?v=Xvx7qS5wkn8


La semaine prochaine:

"THE THING" PREQUEL:

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"THE ARTIST" de Michel Hazanavicius:

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07 octobre 2011, 17:39

Alice de Nice a écrit : "THE ARTIST" de Michel Hazanavicius:

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Le couple mythique Douglas Fairbanks Sr et Mary Pickford. J'ai hâte d'aller voir ce film.
"Rock n' Roll is the most brutal, ugly, desperate, vicious form of expression it has been my misfortune to hear"

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07 octobre 2011, 17:46

Ce soir ce sera l'Apollonide pour moi.
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07 octobre 2011, 21:52

Je reviens de Drive, excellent film avec quelques petits défauts tout même, notamment la surenchère de scènes gores. Le public riait, ça devenait très gênant pour rester dans l'ambiance du film, parfaite elle.
Mais sinon l'inspiration de Purple Rain, c'est censé être le générique d'intro et de fin en violet? :mrgreen:
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11 octobre 2011, 11:39

C'est la toute première fois en une trentaine d'années de fréquentation de salles obscures que je vois le caissier d'une salle de cinéma nous annoncer : "Je voudrais vous prévenir, car j'ai vu le film, que dans la dernière demie heure, il y a beaucoup de scènes de violence". C'est vrai qu'ils auraient pu assortir à "Drive" une interdiction aux moins de 16 ans au lieu d'un "-12", mais son public aurait été restreint et les entrées moins nombreuses… Idem pour "Black Swan", "tout public" la première semaine, et à peine un avertissement écrit à la caisse la deuxième.

Malgré les dithyrambiques échos que l'on m'avait rapporté sur le film, je ne m'attendais pas à ça, surtout après "Le guerrier silencieux" du même Refn. Ce qui est avant tout surprenant, c'est la façon dont on s'attache à ce personnage de héros solitaire avec son cure-dent fiché au coin des lèvres, et ce presque instantanément, dès la première scène, alors que le personnage n'a que peu de dialogues. Aux côtés de Ryan Gosling, les interprètes sont tous excellents, surtout Carey Mulligan en mère célibataire qui attendrirait un mur. Quand une scène est si belle qu'elle émeut aux larmes (la première réunion
du "Driver" et d'Irene dans l'appartement), je sais que le film va me "corriger" dans les grandes largeurs :) Le Prix de la mise en scène à Cannes, on peut dire que Refn ne l'a pas volé ! La réalisation est superbe, hyper élégante, très maitrisée et même quelqu'un qui n'y connaît rien en langage cinématographique peut voir que chaque plan est travaillé et que la photo est à tomber. Les ralentis, la gestion des silences et la bande-son font baigner le film dans une atmosphère hypnotique qui marque toute la projection et au-delà.

"Drive" est un grand moment de cinéma et l'une des tueries de cette année.

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11 octobre 2011, 16:19

Je ne serai pas aussi dithyrambique que toi Alice, même si j'ai adoré le film. Je ne lui trouve pas vraiment de défaut mais des partis pris qui peuvent séduire ou irriter selon la sensibilité de chacun. On a là le meilleur film noir depuis Collateral (dont il s'inspire beaucoup), ce qui est déjà pas mal. Evidemment le personnage s'attire la sympathie ce qui doit être facile quand la nature nous donne le physique de Ryan Gosling, dont le personnage littéralement invincible est le courage en personne (le chevalier blanc protégeant la veuve et l'orphelin).
Ce film venge tous les cinéphiles des Torque, Gone in 60 Seconds, Transporter, Fast And Furious & cie qui polluent nos écrans depuis tant d'années. Ça remet les choses à leur place. Mais contrairement à ce qu'on croit, et malgré son beau succès en salle, ce film est loin de faire l'unanimité, et pas seulement à cause de sa violence. Par exemple une Américaine s'apprête à poursuivre les distributeurs. Elle aurait été trompée par la bande-annonce. Voici l'intitulé de sa plainte :
« Les distributeurs ont promu le film Drive, comme très proche de Fast and Furious, ou d'autres oeuvres similaires. Drive n'entretient que très peu de similitudes avec un film de poursuites, d'action, on n'y conduit que très peu. »
Savoureux. Elle accuse également le film d'antisémitisme car l'un des mafieux est juif (elle n'a pas du voir Casino)...
Certes c'est anecdotique mais je crois que beaucoup de gens, et pas que des téléspectateurs de Turbo sur M6, se sont déclarés déçus car ils pensaient voir un film beaucoup plus nerveux. Les scènes intimistes, bien qu'elles soient totalement justifiées et qu'elles ne soient pas une seule seconde ennuyeuses ou larmoyantes, sont vécues comme des longueurs inutiles. Le mutisme volontaire du héros exaspère. Le spectateur moyen a développé une allergie aux plans de plus de trois secondes, mais faut-il lui en vouloir quand on ne lui sert plus que ça.
En conclusion : les films aussi bien mis en scène sont rares, et on peut dire de Refn, jugé sur ce seul film, qu'il sait faire parler les images, qu'il possède la science du cadre, et que j'attends avec impatience ses prochaines collaborations avec Gosling et Mulligan.
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11 octobre 2011, 17:26

Gaspard Elliott a écrit :Par exemple une Américaine s'apprête à poursuivre les distributeurs. Elle aurait été trompée par la bande-annonce. Voici l'intitulé de sa plainte :
« Les distributeurs ont promu le film Drive, comme très proche de Fast and Furious, ou d'autres oeuvres similaires. Drive n'entretient que très peu de similitudes avec un film de poursuites, d'action, on n'y conduit que très peu. »
Savoureux. Elle accuse également le film d'antisémitisme car l'un des mafieux est juif (elle n'a pas du voir Casino)...
Certes c'est anecdotique mais je crois que beaucoup de gens, et pas que des téléspectateurs de Turbo sur M6, se sont déclarés déçus car ils pensaient voir un film beaucoup plus nerveux. Les scènes intimistes, bien qu'elles soient totalement justifiées et qu'elles ne soient pas une seule seconde ennuyeuses ou larmoyantes, sont vécues comme des longueurs inutiles. Le mutisme volontaire du héros exaspère. Le spectateur moyen a développé une allergie aux plans de plus de trois secondes, mais faut-il lui en vouloir quand on ne lui sert plus que ça.
Ca en dit long sur le niveau d'abrutissement généralisé du spectateur moyen, ou plus exactement de son conditionnement au style clipesque à la Michael Bay.
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11 octobre 2011, 17:58

JpweB a écrit :
Gaspard Elliott a écrit :Par exemple une Américaine s'apprête à poursuivre les distributeurs. Elle aurait été trompée par la bande-annonce. Voici l'intitulé de sa plainte :
« Les distributeurs ont promu le film Drive, comme très proche de Fast and Furious, ou d'autres oeuvres similaires. Drive n'entretient que très peu de similitudes avec un film de poursuites, d'action, on n'y conduit que très peu. »
Savoureux. Elle accuse également le film d'antisémitisme car l'un des mafieux est juif (elle n'a pas du voir Casino)...
Certes c'est anecdotique mais je crois que beaucoup de gens, et pas que des téléspectateurs de Turbo sur M6, se sont déclarés déçus car ils pensaient voir un film beaucoup plus nerveux. Les scènes intimistes, bien qu'elles soient totalement justifiées et qu'elles ne soient pas une seule seconde ennuyeuses ou larmoyantes, sont vécues comme des longueurs inutiles. Le mutisme volontaire du héros exaspère. Le spectateur moyen a développé une allergie aux plans de plus de trois secondes, mais faut-il lui en vouloir quand on ne lui sert plus que ça.
Ca en dit long sur le niveau d'abrutissement généralisé du spectateur moyen, ou plus exactement de son conditionnement au style clipesque à la Michael Bay.
J'en parle à l'instant avec un collègue avocat. Sans détester le film il l'a trouvé prétentieux (mais il m'a aussi dit qu'il a apprécié Bienvenue à bord donc son avis est à relativiser :) ). La scène de violence dans le motel est pour lui invraisemblable
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
Gosling se débarrasse trop facilement des types venus le fumer
tout comme la croisade solitaire du héros contre la mafia. Je ne peux lui donner tort lorsqu'il dit que c'est le genre de film sur lequel les critiques adorent se pignoler.
Modifié en dernier par Gaspard Elliott le 11 octobre 2011, 21:03, modifié 1 fois.
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11 octobre 2011, 19:01

Pour moi, la scène de l'ascenseur est un modèle du genre. La photographie et le ralenti sont incroyables.
Une des meilleures scènes de ces 10 dernières années.
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11 octobre 2011, 19:21

Ton premier post est intéressant à plus d'un titre Gaspard. Il va me permettre de placer le deuxième avertissement que m'a donné le fameux caissier de la salle de ciné dans laquelle j'ai vu "Drive". Je ne l'ai pas fait ce matin d'abord par manque de temps, et ensuite je n'en voyais pas l'utilité car je n'avais pas vraiment percuté sur ses propos. Après l'avoir rassuré sur le fait que j'étais une grande habituée du genre, il m'a lancé : "Et je voulais vous dire aussi que pendant les 45 premières minutes, il ne se passe presque rien, il n'y a presque pas d'action". J'ai dit : "J'ai vu tous les films de Terrence Malick, ceux de Lars Von Trier et "Le Guerrier silencieux", je vais survivre vous croyez? " :) J'étais un peu interloquée mais je ne me suis pas posé de questions plus avant, il était jeune, le rythme lent du film l'avait sûrement barbé. Mais ça peut aussi vouloir dire que les caissiers ont maintenant ordre de prévenir les spectateurs des films sans montage épileptique, sans beau mec bodybuildé et sans blondasse siliconée dont le grand public est friand. Il faut avouer que l'histoire d'amour de "Drive" n'est pas beaucoup plus crédible :) Le beau cascadeur qui se transforme en nounours devant sa voisine mère célibataire et son fils, ça relève presque du conte de fée. Mais au moins c'est un beau morceau de cinéma, soigné de bout en bout. On sent les influences de quelques classiques c'est vrai mais Refn a réussi à installer une atmosphère si particulière qu'elles ne m'ont nullement gênée. Il est vrai que cette année sont sortis le Malick, le Von Trier et "Drive" entre autres, et que les exploitants de salles ont dû avoir un paquet de claquages de sièges en pleine séance au moins sur les deux premiers (Pendant la projection de "The tree of life" j'ai vu surtout des filles jeunes partir : "Ben oui, je suis venue voir un film avec Brad Pitt moi, pas une boursouflure prétentieuse métaphysique lente et chiante de 2 heures 20!" C'est cependant un mauvais exemple car le film est très controversé, divise beaucoup et je comprends totalement son rejet par beaucoup de monde).
Il faut évidemment faire la distinction entre le public amateur de cinéma, celui qui suit un réalisateur ou un acteur depuis X années, qui attend encore en 2011 avec impatience un film à peine en tournage et qui ne sortira que dans un an ou deux, du public qui ne considère le cinéma que comme un divertissement, qui va y aller avec des copains ou avec les enfants le dimanche matin. Pour ce dernier les longues scènes intimistes où tout passe par le regard et "le montage de plus de 3 secondes", c'est sûr que c'est difficile. Les gens devraient simplement se renseigner un minimum sur les films qu'ils vont voir.
Concernant la folle qui veut poursuivre les distributeurs parce qu'elle s'est sentie trompée par la bande-annonce, no comment, les Américains attaquent pour tout et n'importe quoi, et ça me fait penser à cette femme qui voulait se faire rembourser sa place du concert de Prince à Monaco en 2009 à l'Opéra Garnier parce qu'il n'avait pas assez chanté de hits !
Pour ton deuxième post, en cherchant bien tu trouveras sûrement des gens qui détestent le film. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, c'est vrai en matière de ciné et dans tous les autres domaines. Cependant je ne suis pas d'accord avec le reproche concernant la scène du motel. On ne connait rien du passé du personnage principal, ni pour qui il a travaillé ni dans quoi. C'est donc crédible pour moi.
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11 octobre 2011, 20:39

Gaspard Elliott a écrit : Le spectateur moyen a développé une allergie aux plans de plus de trois secondes, mais faut-il lui en vouloir quand on ne lui sert plus que ça.
C'est une question que je me pose depuis des années. A qui va la faute ? A ceux qui ne donnent tout le temps que du caca à manger ? Ou à ceux qui ne veulent plus manger que du caca car ils y sont habitués depuis maintenant pas mal de temps. Sans trop rentrer dans les généralités et sans jouer,j'espère, trop au vieux con, j'ai quand même l'impression que les nouvelles générations font de moins en moins preuve de curiosité. J'ai eu une longue conversation récemment avec un fan de cinéma d'une vingtaine d'années. Il m'a dit qu'il ne regardait jamais de films en noir et blanc car il trouvait que c'était trop déprimant. 8| Une autre de mes connaissances parmi les djeunes m'a dit qu'il fallait que la caméra soit tout le temps en mouvement sinon elle s'ennuyait. 8| J'ai parfois l'impression qu'il est devenu impossible de faire un plan fixe de plus de 10 secondes dans le cinéma ultra-commercial d'aujourd'hui. C'est triste. Pendant très longtemps,le cinéma hollywoodien a su parfaitement concilier ses deux aspects principaux : le cinéma est un art et une industrie. Aujourd'hui, le cinéma à grand spectacle hollywoodien est clairement devenu une industrie bien plus qu'un art. Il y a tant d'enjeux commerciaux,tant d'intervenants ( nombreux scénaristes qui se succèdent sur l'écriture d'un film par exemple) que tout le talent artistique, même s'il existe à la base, finit par se diluer au fil du temps pris pour la production d'un film à Hollywood. Et on perd le plus souvent la notion d'auteur,c'est-à-dire un cinéaste ou un scénariste qui exprime ses idées ou ses thèmes par l'intermédiaire de son style. Même en France,il y a quelques années,il y a eu un rapport rédigé par de nombreux cinéastes français qui s'inquiétaient de la nouvelle tendance du cinéma français, c'est-à-dire qu'il n'existait presque plus de films français à moyen budget. Soit il y avait les grosses productions, censées rivaliser commercialement avec les films hollywoodiens, avec tous les travers que cela implique. Soit il y avait des films dits d'auteur avec des budgets rachitiques. Et bien évidemment cela donne rarement de bons films même si l'auteur du film a éventuellement du talent. Car le cinéma est un art qui coûte très cher et l'on peut difficilement faire un bon film si on ne peut pas se payer de bons techniciens,de bons acteurs ou si on a très peu de jours de tournage. Imaginons que le scénario soit bon à la base. Sans argent,il sera quasi impossible de rendre justice à ce scénario si les acteurs ou les techniciens sont mauvais ou s'il y a trop peu de jours de tournage ou de montage. Et ce rapport rédigé par ces cinéastes français avait démontré qu'il y avait de moins en moins de films à moyen budget,de films du "milieu". C'est pourquoi je suis personnellement très pessimiste quant à l'avenir artistique du cinéma, que ce soit aux Etats-Unis mais aussi en France et en Italie. Soyons clairs : si Federico Fellini commencait sa carrière aujourd'hui,il lui serait quasi impossible de réaliser les mêmes films avec les budgets importants qu'il avait pu obtenir à l'époque. Pas de Casanova donc tel que nous le connaissons. Et je ne parle même pas d'une éventuelle censure ou plutôt auto-censure. Je suis bizarrement peut-être,malgré les dérives d'Internet, beaucoup plus optimiste en ce qui concerne l'avenir artistique de la musique. Car il est parfois possible de faire de bons disques avec peu de moyens. Les disques Bien en sont un parfait exemple. Au cinéma,c'est quasi impossible. Et de toute façon, dans l'histoire du cinéma,personne, à l'exception peut-être de Charlie Chaplin qui était le seul décisionnaire à tous les niveaux, n'a jamais eu la liberté créatrice d'un écrivain. Trop d'enjeux financiers, trop d'intervenants, trop de pressions de toute sorte. Il suffit de demander à Orson Welles ce qu'il en pense. Ah ben non,il est mort. Merde... :hehe:



P.S. Je n'ai pas vu DRIVE et ne peux donc pas en parler. :mrgreen:
Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m'accepte comme membre
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12 octobre 2011, 02:23

A qui la faute ? Tout le monde a sa petite explication.

Sur le strict plan de la fabrication d'un film, ne serait-ce qu'en France il y a beaucoup trop de décideurs qui ont le pouvoir de changer le destin d'une œuvre. Je ne parle même pas des States et des légions d'executives présents sur les plateaux de tournage. Les télévisions ont beaucoup trop de pouvoir en décidant d'allouer des budgets, et les distributeurs sortent de leur rôle et décident de plus en plus le contenu d’un film (prenant place en amont et non plus seulement en aval de la production). Voilà qui ne facilite pas la vie des contrebandiers de la pellicule et des iconoclastes. Ajoutons à cela la mort des cinémas de quartier et des circuits d'exploitation indépendants au profit des multiplexes, c'est autant de moins pour la diversité culturelle et l'espoir de voir quelque chose de différent chaque semaine en salle. La disparition des films à moyens budgets coïncide avec la disparition des films de genre et des salles de quartier.

Noter aussi l'importance de la publicité, de la communication autour d’une sortie, vidant les films d'une grande partie de leur contenu. Combien de fois me suis-je rendu dans une salle obscure en sachant d'avance ce que j'allais (ou devais) ressentir ou penser d'un film, la promotion intensive ayant pré-mâché mon plaisir, aggravant la passivité du spectateur.

Sur le contenu et la technique, je ne crois pas qu'on puisse isoler le cinéma du reste de l'industrie culturelle. Mettons un instant de côté les films : que ce soit dans les séries télévisées, les jeux vidéo, les clips ou la publicité, tout est sacrifié au profit de la vitesse, on zappe d’un plan à l’autre pour ne pas ennuyer le spectateur. Le roman est certes resté un peu plus « pur », mais force est de constater que beaucoup d’auteurs ont bien intégré le parti qu’ils pouvaient tirer de la vente de leurs droits à l’industrie du film. Le roman coûte moins cher à produire mais les auteurs sont tellement obnubilés par le grand écran qu’ils en oublient ce qui fait la spécificité de leur art. De fait dans ce domaine aussi l’écriture se formate de manière à faciliter la tâche du futur scénariste et séduire les producteurs. Or comme chacun sait un bon livre ne fait jamais un bon film. Les romans s’écrivent avec leur future adaptation en tête, et il n'est pas rare de voir l'écrivain faire bon marché de sa liberté pour des considérations mercantiles. De là les descriptions infinies, les scènes où le personnage lève un coude, pose un verre, se lève en mettant son chapeau etc. et qui rendent illisibles tant de romans contemporains.

Concernant les nouvelles générations et leur manque de curiosité, Marc-Edouard Nabe dans une interview disait en substance qu’il compatissait avec le type d’aujourd’hui auquel on n’a pas expliqué pourquoi Kurosawa ou Kubrick c’est plus fort que Michael Bay ou Camping 2. C’est vrai que les « connaisseurs » ont un rôle de passeur envers les jeunes générations, rôle que devraient remplir, dans un monde parfait, les professeurs ou la critique. Les professeurs n'ont jamais su, et ne sauront jamais, expliquer et transmettre ce qui fait la beauté d'un livre ou d'un film, et les grandes plumes se font rares en ce monde (elles n'ont de toute façon plus beaucoup de place pour exprimer un point de vue construit dans un journal). Malheureusement la curiosité n’est pas une faculté innée, elle s’attise.

Je m'arrête là, j'ai déjà fait bien trop long, mais avec ce genre de sujet on n'en finit jamais.
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12 octobre 2011, 10:20

Le cinéma dans son acception courante est une marchandise constituée d'un spectacle censé vous distraire le temps d'une séance.
Il est donc est soumis au même paradoxe que toute marchandise moderne standardisée : il est produit par codification des attentes du consommateur qui est fatalement un peu déçu. La plate satisfaction de ses attentes le prive de surprise.
Pour moi un film commence quand il est fini. Quand j'y repense, quand j'en discute. S'il n'est pas énigmatique donc décevant par rapport à des attentes, donc éventuellement chiant (non-divertissant), il ne produit pas d'effet.
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12 octobre 2011, 13:13

Les sorties ciné de la semaine du 12 Octobre 2011 (Sélection):

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"THE ARTIST" de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, Malcom McDowell..
Hollywood, années 20. George Valentin, vedette du cinéma muet, sombre dans l'oubli à l'arrivée du parlant. Peppy Miller, une figurante avec laquelle il vit une histoire d'amour, voit quand à elle sa carrière décoller…
Prix d'interprétation masculine pour Jean Dujardin au Festival de Cannes 2011.



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"THE THING" Horreur De Matthijs van Heijningen Jr. avec Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton..
Dans un centre de recherche en Antarctique, une équipe de scientifiques norvégiens fait la découverte d'un vaisseau spatial extraterrestre et d'une forme de vie figée dans la glace. Cela met en conflit Kate Lloyd, une jeune paléontologue fraîchement débarquée de son université et le Dr. Sander Halvorson qui décide de poursuivre ses recherches: et si la créature se révélait dangereuse ?
C'est la préquelle du film de John Carpenter sorti en 82.



Le "Red Band" trailer ici: http://www.youtube.com/watch?v=BxKIfxXZw_U

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"ANOTHER EARTH" de Mike Cahill avec William Mapother et Brit Marling.
Alors que le monde s'apprête à découvrir que la Terre a une planète jumelle, les chemins d'une jeune étudiante ambitieuse et d'un célèbre compositeur se croisent après un tragique accident.



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"UN MONSTRE A PARIS" Animation d'Eric Bergeron. Avec les voix de M, Vanessa Paradis, Gad Elmaleh, Ludivine Sagnier, François Cluzet. En 3D.
Dans le Paris inondé de 1910, un monstre terrorise la ville. Traqué sans relâche par le redoutable préfet Maynott, il demeure introuvable. Et si la meilleure cachette était "L'Oiseau Rare", un cabaret où chante la divine Lucille ?


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"OXYGENE" d'Hans Van Nuffel avec Stef Aerts et Marie Vinck.
Comme Lucas, son frère ainé, Tom est atteint d'une maladie génétique qui détruit ses poumons. En révolte contre son entourage et pour conjurer son espérance de vie réduite, Tom fréquente une bande de petits délinquants et vit intensément chaque minute de sa vie.




Et aussi:

"BEAUTY" d'Oliver Hermanus avec Deon Lotz, Charlie Keegan. François vit une existence propre et rangée aux côtés de sa femme et ses enfants. Mais il a des pulsions homosexuelles. Christian, le nouveau petit ami de sa fille arrive dans sa vie... http://www.youtube.com/watch?v=f5VyYdQYYVg
"LES 3 MOUSQUETAIRES" de Paul W.S. Anderson avec Logan Lerman, Milla Jovovich, Orlando Bloom, Christoph Waltz. L'impétueux jeune d'Artagnan et ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis vont devoir s'unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double dirigé par l'infâme cardinal Richelieu... http://www.youtube.com/watch?v=919Y_avy5PQ


La semaine prochaine :

"POLISSE" de Maïwenn.

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Gaspard Elliott
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13 octobre 2011, 15:56

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The Artist, donc, autre film primé à Cannes après Drive la semaine dernière.

Malgré le matraquage publicitaire autour de ce film je doute qu’il devienne un grand succès en salle, ou qu’il obtienne plus qu’une nomination pour la statuette. Certes il respire le soin, le goût du détail, le respect de la pellicule et l’amour de la chose réfléchie et conçue, ce qui en fait une tentative à part et une curiosité rafraichissante dans le paysage actuel. La confection est irréprochable, le rendu étincelant, mais le film est beaucoup moins radical qu’annoncé : on a un film muet audacieux mais pas jusqu’au-boutiste. Même s’il est tourné en 22 images / seconde il rappelle davantage le style visuel de la fin des années 40 que la période du muet. Le spectateur moyen ne sera pas déboussolé par un retour trop franc au cinéma des origines : on a l’évocation de la manière du passé débarrassée des archaïsmes. Les puristes de la chose (mais y en a-t-il ?) pourront s’en plaindre : Hazanavicius n'a pas sacrifié toute ambition commerciale. Le résultat reste grand public, mais tel qu’il est ce film n’en reste pas moins une singularité dans le flot de la production contemporaine, et présenté comme une comédie il risque fort de déplaire au spectateur de Bienvenue chez les Chtis ou de Camping.

Le film commence par un film dans le film. On voit Georges Valentin (Dujardin) hurler à pleins poumons sous la torture d’un savant fou de pacotille. Evidemment on ne l’entend pas puisqu’il est privé de son, et c’est ce décalage entre le vide et le bruit suggéré par les images qui fait sourire. On voit ensuite un grand panneau « Silence derrière l’écran » affiché dans les coulisses d’une salle de cinéma. Ces deux exemples illustrent bien le genre de comique particulier (et il faut le souligner, inédit au cinéma), auquel il faut s’attendre lorsqu’on va voir The Artist. Le son, les bruitages et la musique sont dosés avec une grande finesse, par pincées savantes, et leur mariage avec les images et les cartons de dialogues fait naître un burlesque original. Par ailleurs il se dégage de l’ensemble, dont la trame suit de près les conventions du mélodrame, un romantisme assez rare de nos jours, car totalement désuet, et donc conforme à l’ambition du film. The Artist est un vrai conte de fées hollywoodien. Pour résumer, la trame est en gros la même que celle des OSS : c’est le récit d’un protagoniste figé dans ses certitudes et qui ne voit pas, ou qui refuse de voir, que le monde autour de lui évolue. Sa période de triomphe est vite passée et suivie d’un déclin brutal. Tout le monde l’oublie (c’est aussi le destin de Norma Desmond dans Sunset boulevard, et de Bela Lugosi dans Ed Wood) sauf une jeune actrice qui n’a pas oublié qu’elle l’admirait avant d’être connue. Dujardin est parfait dans ce rôle. Il joue à merveille l’autosatisfaction et l’indestructible confiance en soi que rien ne fait vaciller, du moins au début. George Valentin est un condensé des bellâtres des années 20/30 : Valentino, Fairbanks, Gable, Cooper. Peppy Miller (Bérénice Béjo), parangon des flappers (ces starlettes adeptes de la jupe courte et des coiffures garçonnes de la fin des années 20) descend d’une longue lignée d’étoiles filantes et rappelle la Joan Crawford des débuts.

On le savait depuis les deux OSS 117, Hazanavicius est de la race des réalisateurs cinéphiles. Notre homme a une nouvelle fois bétonné son récit de détails référentiels. Je n’ai pas dénombré tous les emprunts / hommages mais il y en a pratiquement à chaque plan. Peut-être cette impression est-elle due à mon manque de connaissances sur le cinéma muet mais il me semble qu’Hazanavicius s’est davantage servi dans le cinéma parlant hollywoodien classique que dans le patrimoine des années 20 : citons en vrac Citizen Kane, All about Eve, The Bad and the beautiful, Red dust, Singin’ in the rain bien sûr, Vertigo dont il emprunte l’un des plus beaux thèmes, les éclairages contrastés à la sauce film noir et Sunset boulevard dont l’ombre plane sur toute la seconde moitié du récit. Le cinéma italien est aussi effleuré à travers la relation de Dujardin avec son chien (qui rappelle Umberto D.) et l’une des séquences dans laquelle George Valentin fait un rêve étrange (qui n’aurait pas dépareillé dans 8 ½). Difficile de réaliser un mauvais film sur un tel terreau de références et la liste peut s’allonger à l’infini selon le degré de connaissances du spectateur. Hazanavicius fait preuve d’un bel esprit de synthèse, son film extrait la substantifique moelle des œuvres dont il s’inspire et son film, loin de ressembler à un patchwork, reste homogène du début à la fin.
A noter que les acteurs sont tous excellents, y compris le chien qui a visiblement suivi les cours de l’Actors studio (peut-être existe-t-il une version canine de l’institution ?).
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13 octobre 2011, 17:35

Je ne pensais pas aller voir THE ARTIST mais ta critique,mon cher Gaspard,va peut-être me faire changer d'avis. Après avoir vu certains extraits de THE ARTIST à la télé, j'avais l'impression que ce film ne faisait peut-être qu'enquiller les références cinéphiliques sans aucune homogénéité et était bourré des nombreux clichés que le spectateur de 2011 peut avoir aujourd'hui sur le cinéma muet,près d'un siècle après. Car si dans les années 10,tout était effectivement encore à inventer. Dans cette décennie,il n'y avait réellement que deux types de films à HOLLYWOOD (je caricature volontairement un peu) : soit des mélodrames de 3H OU 4H ,ceux de Griffith notamment,soit des 2 bobines burlesques, c'est-à-dire des films essentiellement burlesques,ceux de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton par exemple ne dépassant rarement les 25 minutes. Par contre,les années 20 ( Chaplin dès 1921 avec THE KID mais aussi en 1923 avec A WOMAN OF PARIS montrait que l'on pouvait mélanger la comédie au drame dans un film d'1H ou d'1H30 et que l'on pouvait suggérer narrativement plein de choses avec des ellipses très astucieuses) sont clairement parmi les décennies les plus riches et les plus innovantes de l'histoire du cinéma à tel point que l'arrivée du parlant en 1928 a provoqué durant presque toutes les années 30 un net recul du langage cinématographique ( abandon presque total de la profondeur de champ jusqu'à LA GRANDE ILLUSION (1937) de Jean Renoir en France et CITIZEN KANE (1941) d'Orson Welles aux USA, tournage essentiellement en studio car la prise de son dans la première moitié des années 30 permettait difficilement de tourner en décor naturel, éclairage principal en studio sur la star au premier plan, dialogues filmés essentiellement en champ/ contrechamp, etc.,etc.,etc.). Certains cinéastes ( CHAPLIN,LANG,HITCHCOCK,LUBITSCH,etc.) continuaient quand même à innover dans les années 30 mais ils étaient nettement moins nombreux que dans les années 20. Bref,dans les années 20, on peut trouver des tonnes de films complètement différents presque partout dans le monde ( USA, ALLEMAGNE, FRANCE,RUSSIE,etc.) Et d'après ce que j'ai pu voir et entendre sur THE ARTIST, j'ai l'impression que l'on essaye de nous vendre une vision naive,désuete et stéréotypée de ce que pouvait être le cinéma muet des années 20. En gros, sous le vernis de l' "audace",j'avais l'impression que THE ARTIST était en réalité un produit bien formaté. Un peu comme pouvait l'être en 2009 CINEMAN de Yann Moix avec Franck Dubosc. Peut-être ai-je tort ? Et de toute façon,peu de cinéastes sont capable de rendre un hommage nostalgique empreint de parodie au cinéma hollywoodien de l'age d'or. A part Woody Allen,je n'en vois pas vraiment.Alors THE ARTIST ,plutôt LA ROSE POURPRE DU CAIRE ou plutôt CINEMAN ??? Je vous dirais ce que j'en pense au prochain épisode. ::d
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14 octobre 2011, 14:17

Gaspard Elliott a écrit :George Valentin est un condensé des bellâtres des années 20/30 : Valentino, Fairbanks, Gable, Cooper.
Et John Gilbert aussi. Il est l'incarnation type du destin brisé par l'arrivée du parlant.
Peppy Miller (Bérénice Béjo), parangon des flappers (ces starlettes adeptes de la jupe courte et des coiffures garçonnes de la fin des années 20) descend d’une longue lignée d’étoiles filantes et rappelle la Joan Crawford des débuts.
Les Flappers étaient un grand phénomène de société, elles concernaient la plupart des femmes et non seulement le Hollywood de l'époque. Les stars de l'époque (Clara Bow, Dietrich, Florence Vidor, Lillian Gish, Ruan Lingyu) se sont juste inspirées d'un énorme courant politique (Wilson qui accorde le Droit de vote aux femmes en 1920) social (émancipation de la femme), de mode (Vionnet, Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli) et littéraire (Fitzgerald, il faut lire par exemple sa nouvelle "Bérénice se fait couper les cheveux" pour mesurer l'impact des Flappers sur la société des années 20).

J'aime beaucoup ta critique. Merci.
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Frank Sinatra
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vivelafrance
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14 octobre 2011, 15:08

et moi, je ne lis plus les critiques dans les magazines et journaux lambdas.
je viens chercher vos impressions ici pour sélectionner les films à voir sans faute :amen:
votre passion est enrichissante

:guitar1:
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Alice de Nice
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15 octobre 2011, 12:19

Un bel encouragement pour tous ceux qui postent leurs critiques de films dans ce topic. Merci vivelafrance! :)
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Alice de Nice
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19 octobre 2011, 09:24

Les sorties ciné de la semaine du 19 Octobre 2011 (Sélection):

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"POLISSE" de et avec Maïwenn et Karin Viard, Joey Starr, Marina Foïs, Sandrine Kiberlain, Nicolas Duvauchelle, Emmanuelle Bercot…
Melissa, photographe, est mandatée par le ministère de l'Intérieur pour réaliser un reportage sur la Brigade de Protection des Mineurs de Paris. Entre les gardes à vue de pédophiles, les enfants victimes de maltraitance, les arrestations de pickpockets mineurs, la précarité des familles mais aussi la pause déjeuner où l'on se raconte ses problèmes de couple, la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables, elle va vivre le quotidien de ces hommes et de ces femmes confrontés au pire...
C'est le 3ème film de Maïwenn en tant que réalisatrice après "Pardonnez-moi" et "Le bal des actrices". "Polisse" a reçu le Prix du Jury au Festival de Cannes 2011.



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"REAL STEEL" de Shawn Levy avec Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangeline Lilly.
Pour répondre à la demande d'un public toujours plus assoiffé de violence, les robots ont remplacé les humains sur le ring. Un ancien boxeur se voit offrir une ultime chance de faire son grand retour en faisant équipe avec son fils avec qui il n'avait plus de contact, afin de construire et entraîner le robot idéal...



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"ANOTHER SILENCE" de Santiago Amigorena avec Marie-Josée Croze et Ignacio Rogers.
Une femme officier de police à Toronto dont le mari et le fils ont été assassinés se retrouve seule et n'a d'autre choix que de retrouver le meurtrier. Assez vite, elle fait le lien avec Pablo Molina, un trafiquant de drogue argentin qu'elle a arrêté quelques mois plus tôt...



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"PARANORMAL ACTIVITY 3" d'Henry Joost et Ariel Schulman avec Katie Featherston et Sprague Grayden.

Une préquelle qui raconte comment tout a commencé...



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"ICI ON NOIE LES ALGERIENS" Documentaire de Yasmina Adi. A l'appel du F.L.N, des milliers d'Algériens venus de Paris et de toute la région parisienne défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l'ordre...



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"METROPOLIS" de Fritz Lang avec Brigitte Helm, Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge.
Le film de Fritz Lang pour la première fois dans sa version intégrale d'origine de 1927 restaurée. Plus d'infos sur cette version intégrale ainsi que sur l'exposition et la rétrospective Fritz Lang à la Cinémathèque Française ici : http://www.cinechronicle.com/2011/10/me ... 9-octobre/




Et aussi:

"HORS SATAN" de Bruno Dumont avec David Dewaele et Alexandra Lematre. En bord de Manche, sur la Côte d'Opale, près d'un hameau demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux... http://www.youtube.com/watch?v=rsbR1ow1TlA
"PETER GABRIEL New Blood Live 3D" Filmé à l'Hammersmith Apollo en mars dernier à l'aide de plusieurs caméras 3D Haute Définition, "New Blood – Live In London 3D" est un concert live de Peter Gabriel accompagné par le New Blood Orchestra sous la direction de Ben Foster, une formation classique de 46 musiciens... http://www.youtube.com/watch?v=786hkX6YKOs


La semaine prochaine:

"LES AVENTURES DE TINTIN: Le Secret de la Licorne" de Spielberg.

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Gaspard Elliott
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23 octobre 2011, 18:01

Malgré son sujet âpre et douloureux, Polisse fait presque l’unanimité. Concert de louanges dans la presse, à la télé, sur le web (un peu moins), à Cannes, dans le public, partout le message est identique : c'est l'évènement, il FAUT s'y rendre. C’est l’impératif martelé, l'urgence de la semaine, jusqu'à ce que les médias, qui lui ont déroulé le tapis rouge très précipitamment je trouve, ne passent à autre chose. Le bébé de Maïwenn fut le sujet de toutes les attentions, toutes les mignardises, toutes les babouineries de la profession, brouillant d'emblée son propos et paralysant les plus vertueux d'entre nous, adeptes d'une critique aérée et dégagée des contingences partisanes. Tiendrait-on le meilleur film de l'année ? Si Maïwenn arbore effectivement un carnet de notes qui ferait envie à bien des réalisateurs, rappelons que les films les plus intéressants sont toujours ceux qui divisent.

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Au menu de ce métrage : enfance maltraitée, abusée, manipulée, exploitée, violée ou simplement à la dérive. Avec une application un peu scolaire Maïwenn rend compte de la diversité du phénomène et n’épargne aucun milieu : des immigrés roumains aux africains en passant par les musulmans, le milieu populaire, les classes moyennes, les CSP ++ et le prof de sport, on a donc l’inventaire complet des cas de figure, un sans-faute consciencieux comme on l'aurait dans un rapport d'une commission des affaires sociales et familiales.

Effort d'authenticité dans la mise en scène : tout semble tellement vrai qu'on se croirait derrière le miroir sans tain d'un commissariat. Les acteurs sont tous au diapason, les dialogues naviguent entre écriture et improvisation, les décors sont naturels, bref : on a une fiction filmée comme un documentaire. Maïwenn ne semble pas comprendre qu’on peut réaliser des films exigeants de vérité, spontanés, sincères, tout en ne sacrifiant pas l’aspect esthétique et le cadre. Son film pèche par la forme, son absence de technique, d'éclairage autre que naturel, en un mot de cinéma, ce qui le condamne, j'en ai peur, à l'oubli aux côtés des documentaires télévisés qu'elle a suivi d'un peu trop près. Ce n’est donc pas un film coup de poing, cela reste assez sage mais la direction d'acteurs, elle, est à la hauteur. C’est là que le film est séduisant, ainsi que par l’humour omniprésent, qui sert de contrepoint à toute cette horreur et équilibre la balance.

Au final nous n'avons pas devant nous le Jugement dernier de la détresse humaine, avec Maïwenn promenant sa caméra fraternelle au milieu de cette désolation, comme l’Arche de Noé au secours d’une civilisation aux abois, mais un petit film sympathique, un appel discret, un peu en sourdine, à la compassion, un peu voyeur (juste ce qu'il faut) même s'il ne montre rien, effleurant beaucoup de situations mais n'en creusant véritablement aucune. Ce n’est pas nous qui ferons le reproche à Maïwenn d’avoir négligé quoi que ce soit, mais son film est bien trop lisse pour supporter l'épreuve du Temps.

Maïwenn réalise un film noir qui n’est pas un film de genre, volontaire, sincère, mais qui impressionnera surtout ceux qui ignorent tout du cinéma de Pialat (et d'un certain film qui s’appelait Police, quelle coïncidence...), ou qui en sont nostalgiques. Son succès tient beaucoup à son naturalisme, notion facile à appréhender à la fois par le public et par la critique. On a donc un bon petit film, plus classique qu'il ne cherche à se vendre, nullement sinistre, en aucun cas désespérant à se flinguer, montrant de gentils policiers (ce gros nounours de Joeystarr) contre de vilains profiteurs d'enfants.
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Alice de Nice
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26 octobre 2011, 10:06

Les sorties ciné de la semaine du 26 Octobre 2011 (Sélection):


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"LES AVENTURES DE TINTIN : Le Secret de la Licorne" De Steven Spielberg avec Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig, Nick Frost, Simon Pegg, Gad Elmaleh… En 3D.
Parce qu'il achète la maquette d'un bateau appelé la "Licorne" qui contient un parchemin, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d'un précieux trésor appartenant à l'ancêtre du capitaine Haddock, et convoité par son rival le pirate Rackham le Rouge…
De son vivant, Hergé avait émis le souhait que Spielberg transpose son œuvre au cinéma. Le réalisateur a acquis les droits en 1983, mais il avait à cette époque beaucoup de mal à imaginer le film, et ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'il décide de véritablement s'atteler à l'adaptation ciné. Peter Jackson, producteur de ce premier volet d'une trilogie, parvient à le convaincre que la meilleure technique pour transposer Tintin à l'écran est celle de la "performance capture".



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"LES MARCHES DU POUVOIR" de et avec George Clooney, Ryan Gosling, Philip Seymour Hoffman, Evan Rachel Wood, Paul Giamatti.
Stephen Meyers, conseiller politique du gouverneur Mike Morris, doit faire face aux manipulations et aux coups tordus du candidat adverse dans la course aux présidentielles.



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"LA COULEUR DES SENTIMENTS" de Tate Taylor avec Emma Stone, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Viola Davis..
Diplômée de l'université du Mississipi en 1963, Eugenia Phelan rêve de devenir écrivain. Elle décide de consigner dans un ouvrage les témoignages de domestiques noires afin de mettre en lumière les injustices choquantes dont elles sont victimes.



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"POULET AUX PRUNES" de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud avec Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria de Medeiros, Chiara Mastroianni, Jamel Debbouze...
Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé par sa femme lors d'une dispute, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, est en pleine déprime. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se laisser mourir...



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"L'EXERCICE DE L'ETAT" de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman.
Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Il doit se rendre sur le lieu d'un accident de car. Afin de s'assurer des retombées favorables à sa carrière, il va avant tout définir une stratégie de communication efficace…




Et aussi:

"DE FORCE" de Frank Henry avec Isabelle Adjani et Eric Cantona. Suite à une série de braquages ultraviolents, les autorités décident de donner carte blanche à la commissaire Clara Damico. Sa seule chance est d'utiliser Manuel Makarov, figure réputée du grand banditisme, qui est derrière les barreaux... http://www.dailymotion.com/video/xlovxt ... shortfilms
"KILLER ELITE" de Gary McKendry avec Jason Statham, Clive Owen, Robert de Niro, Dominic Purcell. Un groupe d'anciens membres des forces spéciales britanniques est pourchassé par des assassins. Afin de sauver son meilleur ami, un ancien de la navy est contraint de mettre un terme à sa retraite en Australie... http://www.youtube.com/watch?v=zFu5e_kDtBI
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26 octobre 2011, 10:38

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"POLISSE", quel p....n de film ! J'en suis ressortie éreintée, bouleversée, le ventre noué. Maïwenn m'a ravagé le cœur ! Le sujet grave du film est contrebalancé par une énergie, un souffle de vie et un humour tels que même certaines scènes de "décompression" sont émouvantes. L'interprétation est tellement au top que les seuls comédiens juste un cran en dessous se remarquent tout de suite, alors qu'ils sont excellents aussi. Mention spéciale à Karin Viard, absolument ENORME (et je pèse mon mot). Suivie de près par Marina Foïs. Maïwenn avait déjà montré son aptitude à la direction d'acteurs dans son premier film "Pardonnez-moi", pour lequel j'ai une tendresse particulière (alors que le sujet ne s'y prête pas franchement). Elle y tirait déjà le meilleur de ses comédiens. "Polisse" accumule les morceaux de bravoure, les scènes fortes et sa puissance émotionnelle est si intense que ses quelques défauts ne prennent jamais le dessus. J'ai été prise dans un bouleversant maelström de sentiments, rires et larmes en tête, parfois mêlés. C'est incontestablement mon gros coup de cœur de cette année.

Merci Gaspard pour ta critique, et pour cette affiche que je ne connaissais pas. :)
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Elvis Paisley
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27 octobre 2011, 17:01

Qu'on se le dise, les esprits les plus conservateurs n'auront de cesse d'opposer « The Artist » de Michel Hazanavicius au « Secret de la Licorne », premier volet d'une saga initiée par le tandem Spielberg / Jackson. La noblesse du cinéma muet contre la dégénérescence numérique du médium. Paris versus Hollywood. Samson contre Goliath. Le bon goût français contre la suprématie impérialiste américaine, le jambon-beurre contre le Big Mac, etc.

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Un homme et un chien...

Oui, oui, oui... Sauf qu'à y regarder de plus près, non seulement les cartes sont nettement plus brouillées que ça, mais elles sont redistribuées pour contrer, de façon admirable et artistiquement éblouissante, ce discours nationaliste nauséabond. « The Artist » a beau être un film estampillé français, il a été tourné dans les studios de la Paramount. Le film a beau mettre en vedette notre Jean Dujardin national, il se retrouve tout de même à jouer à côté de John Goodman. Spielberg a beau signer un nouveau film américain, son héros, lui, n'en est pas moins belge, et son film reste quand même écrit par des anglais (et quels anglais !*), produit par un néo-zélandais² (« salaud d'all-black voleur de finale » pourrait-on déjà entendre...)

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Un homme et un chien (bis)...

Surtout, les deux films sont deux parangons de cinéma non verbal, où l'image, le geste, le mouvement, le rythme, l'attention et l'intention renouent avec la source initiale du médium en question. Si « The Artist » prend racine dans l'histoire primale du cinéma, il n'en résonne pas moins comme l'écho du discours rétrograde, bardé d'oeillères, que l'on peut avoir aujourd'hui sur ce nouveau stade de la mutation narrative liée à la « performance capture » 3D...

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Lorsque le personnage de Georges Valentin, incarné par Dujardin, rit de l'arrivée du parlant lors d'une projection privée que lui fait voir son producteur, c'est non seulement pour renier une avancée technologique qui le menace, mais c'est aussi pour créer un raccourci saisissant avec l'attitude de certains intellectuels du cinéma contemporain qui ne voient en la technique initiée par Robert Zemeckis, reprise en mains par James Cameron avec « Avatar » et aujourd'hui par Steven Spielberg avec "Tintin", qu'un gadget inutile dans la marche évolutive du cinématographe. C'est dire si Hazanavicius est bien conscient du piège que certains voudront lui tendre et qui, à travers cette scène pivot, pose tous les enjeux de son film ; son long-métrage ne se veut pas seulement un hommage mais également une fenêtre sur la profonde transformation du cinéma telle que nous la connaissons, telle que nous l'avons toujours connu et telle que nous la connaîtrons toujours. Un piège qui voit en lui un fidèle défenseur d'une idée ancienne, un pourfendeur de la modernité, une sorte de gardien du temple nouvellement anobli. La belle escroquerie intellectuelle que voilà ! Au contraire, son film ne montre qu'une chose, c'est qu'il faut s'adapter et ne jamais s'enfermer dans un quelconque dogme sectaire. C'est toute la morale du film qui, dans un final en hommage aux comédies musicales de Bubsey Berkeley et Vincente Minnelli, voit Georges Valentin faire des claquettes pour, non seulement ne pas disparaître, mais également perpétuer l'histoire des genres cinématographiques en sonnant l'ère des « musicals », suite logique d'un cinéma désormais affranchi du non sonore...

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« Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne » est donc le film suiveur qui, heureux hasard de la programmation, sort seulement deux semaines après le film passeur de Michel Hazanavicius, comme pour consolider cette lutte qui n'en est pas une. Il y aurait tellement à dire sur cette adaptation du célèbre héros de Georges Rémi, alias Hergé et qu'on aura déjà maintes fois entendues : la pugnacité avec laquelle Spielberg a dû attendre 30 ans pour asseoir sa vision du célèbre reporter à la houppette, ou bien encore le soi-disant sentiment de profonde hérésie avec laquelle le cinéaste aurait perverti le personnage. La remarque la plus notablement drôle étant celle où l'on reproche en substance à ce Tintin rutilant de trop ressembler à Indiana Jones, lorsque les mêmes revendiquaient haut et fort qu'Indiana Jones était fortement inspiré par Tintin lui-même.

Alors oui, le Tintin de Spielberg ressemble à Indiana Jones ; même envie de se fondre dans l'Histoire, mêmes aventures trépidantes vécues par accident, même humour de cour de récré de sales gosses mal élevés, mêmes mystères à résoudre tout en ne s'arrêtant pas de courir, sauter, nager, frapper, même énergie juvénile et sens du rythme digne des plus grands « rollercoasters » de la planète, même score musical signé John Williams, fidèle parmi les fidèles, bref la même patte Spielbergienne partout. Mon Dieu, que c'est horrible un film qui ressemble à son auteur !

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Sauf que voilà, Spielberg, en pleine découverte de cet outil de narration révolutionnaire qu'est la « performance capture », et à l'âge de 65 ans, renvoie son archéologue au rang de vestiges du passé, et accessoirement tous ses petits collègues aux cours du soir. Dès le générique, on sait qu'on va avoir droit non seulement au spectacle le plus enfantin, familial et enthousiasmant de l'année, mais également à une véritable leçon de mise en scène qui vire donc à la démonstration écoeurante pour tous ses petits camarades. De sa rencontre virtuelle avec Hergé, son créateur, jusqu'à l'hallucinante course poursuite quasi-finale de six minutes filmée tout en plan-séquence, en passant par le numéro de la Castafiore, les péripéties sur le bateau, l'utilisation de Milou, l'incarnation fidèle et émouvante de Haddock ou bien le flash-back flibustier le plus incroyable qu'on ait vu sur un écran de cinéma, le « Tintin » de Spielberg est à tomber à la renverse. On comprend indiciblement, à la vision du film, pourquoi ce choix d'appréhender le héros de Hergé de cette façon, ne pouvait être que le seul qui vaille. Il permet au réalisateur des plans absolument inconcevables par un autre biais, tout en n'oubliant jamais son découpage magistral, une véritable marque de fabrique en soi, mais qui est ici poussé à son paroxysme créatif, dans ses ultimes retranchements, et vécu comme une totale délivrance émancipatrice et narrative.

Surtout, autant celui-là que celui de Michel Hazanivicius, ces deux films sont également les témoignages de metteurs en scène qui n'oublient jamais leurs aînés, citant aussi bien « Capitaine Blood » pour l'un que « Citizen Kane » pour l'autre. Et si « The Artist » peut apparaître comme un film d'archiviste compulsif alors que « Tintin » sonne comme un nouvel épisode pionnier, ils n'en sont pas moins les archétypes de la recherche perpétuelle d'une foi indéfectible dans l'image, ce qu'elle peut transmettre et idéaliser envers un public qui ne demande qu'une seule chose : qu'on continue de lui raconter des histoires, à la portée toute universelle, qui rassemblent les gens plus qu'elles ne les divisent. C'est bien là la magie encore intacte du cinéma et qui reste, in fine, préservée. Quels que soient les moyens, les outils ou les époques...

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Deux hommes de cinéma...

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Deux hommes de cinéma (bis)...


* Le scénario est signé par Steven Moffat (les séries TV "Dr Who", "Coupling" et "Sherlock"), Edgar Wright ("Shaun Of The Dead", "Hot Fuzz", "Scott Pilgrim") et Joe Cornish ("Attack The Block"). A noter que ce sont Simon Pegg et Nick Frost, les acteurs fétiches du duo Wright / Cornish qui incarnent les Dupondt.

² Peter Jackson est également crédité comme réalisateur deuxième équipe, sans doute histoire de se faire la main en attendant le prochain volet, adapté des "7 Boules de Cristal" et "Le Temple du Soleil", qu'il réalisera lui-même.



"THE ARTIST" de Michel HAZANAVICIUS, avec Jean DUJARDIN, Bérénice BEJO, John GOODMAN, Penelope Ann MILLER et James CROMWELL, en salle depuis le 12 octobre 2011.

"LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DE LA LICORNE" de Steven SPIELBERG, avec Jamie BELL, Andy SERKIS, Daniel CRAIG, Simon PEGG, Nick FROST et Gad ELMALEH, en salle depuis le 26 octobre 2011.

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Alice de Nice
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31 octobre 2011, 08:46

Spielberg a bien respecté l'univers de "Tintin" à mes yeux, tout en y apportant sa griffe (on pense à "Indy" bien sûr, mais il y a aussi des clins d'œil à "Jaws" et perso j'ai aussi pensé à "Rencontres" et "Arrête-moi si tu peux" :) ). L'hommage à Hergé est présent dès le générique génial de début, et tout le film transpire de cet amour du réalisateur pour "Tintin". N'étant pas du tout une "Tintinophile", j'ai quand même relu les albums avant de voir le film, et je trouve l'adaptation plutôt réussie malgré le mélange d'albums et une certaine liberté bienvenue (je n'aurais pas aimé une adaptation fidèle à la case près).
Ce "Secret de la Licorne" offre des images d'une grande beauté dans ses scènes d'action et ses décors (les bateaux et la bibliothèque notamment où la photo est magnifique). J'ai toujours pensé que la performance capture était le meilleur choix pour adapter Tintin et je n'ai pas changé d'avis. Le niveau de détails dans les gros plans est époustouflant : poils sur la nuque, boutons et imperfections du cou, ridules, pores de la peau etc.. Mais à côté de ça, je suis restée perplexe à la vue de certains plans. Les mains en plan taille et plan américain sont un peu rigides et ressemblent à des gants Mapa, la Castafiore a l'air d'une poupée de cire… De même concernant les regards, il y a une nette amélioration de l'expressivité sur certains visages et dans certains plans, alors que dans d'autres on conserve le regard mort de certains films déjà tournés avec cette technique. Graphiquement c'est inégal et ça m'a un peu gênée. Dans les années à venir la performance capture va se perfectionner et quand on observe la richesse de certains plans du film de Spielberg, ça ne fait aucun doute que l'outil offrira une grande liberté, des possibilités infinies et des perspectives que le cinéma traditionnel ne permet pas aux cinéastes. Chaque nouveau film qui va être tourné en performance capture corrigera les défauts des films précédents jusqu'à arriver à un niveau de rendu qu'on imagine peut-être pas encore, et ça fait rêver !
Ce "Tintin" est un pur film d'aventures au rythme effréné et sans temps mort. Spielberg se lâche, fait voler sa caméra, sa mise en scène est fluide et parfaite (travail sur la profondeur de champ et les transitions entre les scènes en plus de donner lieu à des séquences de folie comme celle de la course-poursuite qu'évoque Elvis plus haut dans son beau post). A aucun moment, je n'ai pensé que ce n'était pas Tintin que je voyais à l'écran. Cette sensation d'immersion dans la BD ne m'a pas quittée jusqu'à la fin.
Pour ceux qui s'inquièteraient de la VF, elle est de bonne qualité et permet d'apprécier les "bachi-bouzouk" et autres insultes du Capitaine Haddock. :)
Avant sa mort, Hergé avait déclaré : "Spielberg est un créateur de génie, et moi-même, en tant que créateur, je ne supporterais pas qu'on vienne surveiller mon travail par-dessus mon épaule. Laissons-le donc faire son film. Il est possible que je ne retrouve pas mes personnages mais ce n'est pas grave, car Spielberg va y ajouter sa personnalité. L'essentiel, pour moi, c'est d'aider les albums de Tintin à être diffusés encore plus largement."
Gaspard Elliott
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31 octobre 2011, 15:23

Est-ce qu'on a droit à ça dans la version française (j'ai vu le film en VO, pauvre de moi...) :

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D'accord avec vous sur la performance capture (nettement plus convaincante que la 3D) et la grande virtuosité, étourdissante par moments, de la caméra de Spielberg. Bonne chance à Peter Jackson pour frapper aussi fort. La grosse faiblesse de ce Tintin (le mot est volontairement fort) c'est son ton enfantin, qui m'a par moments gêné jusqu'à me sortir du film. Ce Tintin (ou plutôt Tinn-Tinn) s'adresse d'abord aux enfants et aux adultes amateurs d'Hergé. Et mon âme d'enfant est un champ de ruines. Si on laisse de côté l'aspect pionnier de l'entreprise, le film n'est ni plus ni moins qu'un tour de grand-huit. On en sort décoiffé. J'aurais préféré une adaptation du diptyque Les Cigares du Pharaon / Le Lotus Bleu, au ton nettement plus mature. Conclusion : j'attends toujours un film en performance capture aussi satisfaisant sur le fond que sur la forme, n'étant pas non plus très amateur d'Avatar. Un Terry Gilliam serait je pense tout indiqué pour y parvenir (on peut rêver).
Requiescat in pace.
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Alice de Nice
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02 novembre 2011, 10:34

Les sorties ciné de la semaine du 2 Novembre 2011 (Sélection):


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"INTOUCHABLES" d'Eric Toledano et Olivier Nakache avec François Cluzet, Omar Sy et Anne Le Ny.
La rencontre improbable, touchante et drôle entre un riche aristocrate, tétraplégique depuis un accident de parapente, et un jeune de banlieue engagé par hasard pour être son aide à domicile...
Le film s'inspire de l'histoire du comte Philippe Pozzo di Borgo et de sa rencontre avec un jeune Algérien nommé Abdel.



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"LES GEANTS" De Bouli Lanners avec Zacharie Chasseriaud et Martin Nissen.
Zak et Seth passent l'été dans leur maison de campagne, loin de leurs parents. Les vacances sont habituellement synonyme d'ennui, mais cette année là, ils rencontrent Danny, un autre ado du coin. Ensemble, ils partent à l'aventure, parcourent les routes des environs, se réfugient dans une cabane…



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"L'INCROYABLE HISTOIRE DE WINTER LE DAUPHIN" de Charles Martin Smith avec Harry Connick Jr, Ashley Judd, Morgan Freeman...
Un jeune garçon découvre un dauphin blessé sur une plage. Une équipe de sauvetage récupère le mammifère marin qui doit être amputé. La vie de l'animal est en grave danger et il faut trouver un moyen de le sauver...
Ce film s'inspire de faits réels survenus en 2005 en Floride: incapable de nager, le dauphin blessé a survécu grâce à une prothèse révolutionnaire conçue spécialement pour lui et dont la technologie a changé la vie de milliers de personnes handicapées dans le monde.



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"LA SOURCE DES FEMMES" de Radu Mihaileanu avec Leïla Bekhti et Hafsia Herzi.
Dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la tradition impose aux femmes d'aller chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, tandis que les hommes, indifférents, jouent tranquillement aux cartes. Jeune mariée, Leila propose aux autres femmes de faire la grève de l'amour tant que leurs époux ne feront pas un geste…



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"IL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE" de Nuri Bilge Ceylan avec Muhammed Uzuner et Yılmaz Erdogan.
Au cœur des steppes d'Anatolie, un meurtrier tente de guider une équipe de policiers vers l'endroit où il a enterré le corps de sa victime. Au cours de ce périple, une série d'indices sur ce qui s'est vraiment passé fait progressivement surface…




Et aussi:

"LOVE AND BRUISES" de Lou Ye avec Corinne Yam et Tahar Rahim. Hua, étudiante chinoise, habite à Paris depuis peu. Un jour, elle rencontre Mathieu, un jeune ouvrier qui tombe amoureux d'elle. Commence alors une histoire d'amour intense et passionnelle… http://www.youtube.com/watch?v=2o7pfdP564w
"FORCES SPECIALES" de Stephane Rybojad avec Diane Kruger, Djimon Hounsou, Benoit Magimel. Otage des Talibans, Elsa Casanova, grand reporter, est menacée de mort. Face à l'urgence de la situation, le gouvernement français envoie les Forces spéciales à son secours… http://www.youtube.com/watch?v=Szr482G3XCc


La semaine prochaine:

"CONTAGION" de Steven Soderbergh:

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02 novembre 2011, 12:17

Alice de Nice a écrit :Les sorties ciné de la semaine du 2 Novembre 2011 (Sélection):

"LOVE AND BRUISES" de Lou Ye avec Corinne Yam et Tahar Rahim. Hua, étudiante chinoise, habite à Paris depuis peu. Un jour, elle rencontre Mathieu, un jeune ouvrier qui tombe amoureux d'elle. Commence alors une histoire d'amour intense et passionnelle… http://www.youtube.com/watch?v=2o7pfdP564w
D'après le roman de la femme d'un de mes meilleurs amis. :dance4me:
Je suis content pour eux et je vais aller voir le film bientôt. Mais je ne ferai aucune critique ici car je suis trop impliqué affectivement.
Je ne voudrais pas adhérer à un club qui m'accepte comme membre
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AHOUA
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02 novembre 2011, 13:39

Tintin: Pas grand chose à ajouter à l'analyse d'Elvis (entre toi et Alice, voilà de la passion communicatrice!), j'ai vécu un tour de grand huit d'1h40 vertigineux, avec un Spielberg déchainé, libéré des contraintes techniques de mise en scène propre au film live (et libéré de George lucas j'ai envie de dire cf indy 4). Le nombre de fois ou j'ai fait OUAAAAA, ça m'était pas arriver depuis le King Kong de Jackson justement. Rien que les transitions entre les séquences sont juste à tomber à la renverse.
A chacun d'apprécier le résultat selon ses attentes d'adaptation de l’œuvre d'Hergé, perso je me suis pris un spectacle total, avec cette envie d'en mettre plein la tronche, de privilégier les sensations à l'émotion me diront certains. Qu'importe, à 65 ans Spielberg m'a sidéré, m'a fait retrouver mon âme de gamin halluciné devant ce qu'à l'époque j'avais ressenti devant Les aventuriers de l'arche perdue. J'en attendais pas plus et pourtant j'en reviens toujours pas!
Inutile de dire à quel point j'attends celui de peter Jackson. Merci à eux, à leur générosité, à leur amour du cinéma inépuisable et vraiment je ne lis plus les critiques du film depuis la projection. Génération de blasé.

Polisse: Une autre forme de cinéma, et je ne peux que saluer Maïwen pour sa direction d'acteurs, et saluer ceux-ci. Ayant une amie qui travaille dans ce service, elle m'a confirmé l'exact réalité du quotidien de la brigade, concentré le temps d'un long métrage, mais quasiment tout y est.
Je n'y allait pas pour avoir une leçon de mise en scène, mais bien parce que l'humain y est représenté dans toute sa complexité, avec un panel d'émotions et un nœud à l'estomac que je garde encore plusieurs jours après. Je veux dire, je me fous bien des défauts d'un film tant que j'y vois de la sincérité, de l'engagement et de la liberté dans le propos. C'est aussi ce que j'ai vu ici, et encore merci aux acteurs, tous excellents, et ce jusqu'aux figurants.

Pour moi le cinéma c'est cela, peu importe le genre, l'époque, le sujet, le budget etc... tout ce que je demande c'est de ressentir des émotions qui ne soient pas pré-machées, pesées et dosés pour correspondre à des panels.
C'est la raison pour laquelle j'aime autant Carpenter, Fellini, Hitchcock, Sammo Hung, Robert Wise, Fulci, Miyazaki, Tsui Hark, Capra,Tavernier, Yves Robert, Spielberg, jackson et des tas d'autres, les séries A aux Z, les trucs profonds au bis déjanté etc... j'aime juste que les types soient sincères dans leurs démarches, même si ça donne parfois des films bancals.
The artist est le suivant sur ma liste, mais il ya tellement à voir. Voilà, je n'ai pas le talent de certains ici pour la critique, j'ai rarement eu l'esprit de synthèse, mais l'idée que je voulais mettre en avant c'est fuck les chapelles, ceux qui veulent du parfait à chaque seconde, ceux qui font toujours référence aux "classiques" pour nous dire à quel point on y connait rien, et modestement dire merci aux artistes qui me font vibrer, sans cynisme ni démagogie, deux termes qui malheureusement dominent nos sociétés soit-disant modernes.
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02 novembre 2011, 17:27

Vu "Hors Satan" de Bruno Dumont. C'est pas Bresson ou Tarkovski en dépit d'efforts considérables pour y arriver. Le caractère poétique du film est vraiment sur-signifié et on voit trop les procédés et les intentions. J'ai trouvé aussi que l'image n'était pas assez belle par rapport à l'ambition affichée.
Ces réserves émises, il reste tout de même un film sans musique, presque sans dialogues ("j'ai fait qu'est ce que j'avais à faire" est la seule véritable phrase prononcée par le héros) avec des personnages sans nom. Il ne s'y passe quasiment rien en dehors de trois meurtres, un viol, le sacrifice d'un chevreuil, un incendie, deux coïts exorcisants et une résurrection. C'est tout de même honorable.

Vu aussi "Habemus papam" de Moretti, décevant par rapport au sujet excellent : le renoncement d'un pape à ses fonctions. Mais quand même, le conclave, le tournoi de volley entre cardinaux et le discours déceptif final exprimant avec tant de précision la responsabilité d'un pape sont de grands moments. Dommage que Moretti tombe dans la mise en abîme avec une pièce de Tchekov dont on se branle.
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